"La découverte suvante d'oeuvres d'Ifé eut lieu en 1938.
Un homme qui creusait les fondations d'une maison dans le site de Wunmonije, à deux cent mêtres environ du Palais de l'Oni d'Ifé, tomba, à soixante centimètres de profondeur, sur un trésor comprenant dix-huit bronzes extraordinaires.
45. Buste d'un Oni . Fin Xvè début XVI ème.s.
Laiton à eneur en Zinc h. 37 cm.
Wunmonije Compound, Ifé Museim of Antiquitées
daté par thermoluminescence
42. Tête couronnée d'Oni. XII è - XV ème siècleLaiton à teneur en zinc ; h 24 cm Wunmonile Compound . Ifé.
Museum of Antiquities.
Les traits particulièrement délicats de cette tête couronnée, plus petite que grandeur nature, ont conduit d'aucuns à émettre l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'une femme Oni.
L'ensemble des fins motifs qui représentent sans doute une scarification sert également à souligner le modelé délicat des traits.
Le sommet de la couronne a été brisé.
44.
Statuette d'un Oni. h 47.cm
Début du XIV è - XV ème. s.
Laiton en teneur en zinc Ita Yemoo. Ifé MIA
Cette statue d'un Oni, datée par thermoluminescence, est la seule statue de "bronze" en pied intacte qui ait été trouvée à ce jour à Ifé.
Il porte les insignes royaux traditionnels ; une couronne, un lourd collier de perles autour du cou, un grand collier de perles plus lourd autour du torse, des rangs plus fins sur la poitrine avec au milieu un noeud double qui semble être un insigne de royauté.
Dans la main gauche, il tient une corne de bélier remplie de substances magiques (appelée ashe) et, dans la droite, un sceptre fait de perles et d'étoffes qui symbolisent sion autorité et son pouvoir.
La tête représente le quart de la hauteur totale de la statue, soit des proportions caractéristiques de la sculpture d'Afrique occidentale
" A l'époque, nul n'étudia le site, mais l'Oni conserva la plupart des têtes.
Le professeur William Bascom, qui est désormais directeur du Musée Robert H Lowie d'Anthropologie de l'Université de Californie à Berkeley, en acheta deux et un anglais qui travaillait pour un journal appartenant à un groupe britannique du Nigeria, le Daily Times, en acquit une autre.
Les deux premières finirent par être restituées au Nigeria à l'instigation de l'Inspecteur des Antiquités, Kenneth Murray.
Quant à celle de Mr Bates, elle fut revendue à Sir Kenneth Clark (devenu depuis Lord Clark) qui en fit don au British Museum où on peut encore l'admirer.
A parrtir de 1938, l'Oni d'Ifé manifesta un certain intérêt pour ces oeuvres.
Chaque fois que l'on en trouvait en construisant une maison, en creusant dans une ferme ou en déplaçant de la terre pour une raison quelconque, on les portait au palais pour les placer sous bonne garde.
L'Oni commença à se rendre en personne dans les sanctuaires et les lieux sacrés où l'on conservait normalement les oeuvres et les ramena dans son Palais.
47. Tête XII è - XV ème s. Terre cuite : h. 25cm
Champ d'Iwinrin. Ifé. National Museum Lagos.
Cette tête provient d'un champ situé en bordure d'ifé et qui recélait, à l'origine, un nombre important de sculptures en terre cuite parmi lesquelles figuraient plusieurs statues en pied grandeur nature mais a été conçue comme une pièce isolée Elle porte un bonnet analogue à celui des numéros 48 et 49.
La tête est en outre entourée d'un bandeau avec trois ornements semblables à des grelots (l'un d'entre eux a disparu) en relief au-dessus des sourcils.
49. Tête qui représenterait l'usurpateur Lajuwa.
XIIè - XV ème siècle
Palais de l'Oni Ifé. Museum of Ifé Antiquities.
Les sculptures en terre cuite d'ifé sont beaucoup plus nombreuses et variées, sur le plan du style et des sujets, que les fontes en métal.
Cette fine tête, conçue comme une pièce isolée, témoigne du soin particulier apporté à la texture des cheveux et au bonnet.
On raconte qu'elle n'a jamais quitté le palais royal et qu'elle représente l'usurpateur Lajuwa qui s'empara du trône à la mort de l' Oni Aworokolokin.
Elle ressemble de très près aux têtes de Wunmonije Compound et présente les caractères typiques du style d'Ifé ; la paupière supérieure qui recouvre le coin de la paupière inférieure, le bord de la paupière supérieure souligné par une incision : les lèvres bordées d'une ligne en relief ; les commissures marquées en creux et les rainures autour du cou.
53.
Même desciptif. National Museum Lagos
Comme beaucoup de têtes d'Ifé en terre cuite, cette pièce porte un trou dans le bonnet perlé dans lequel on mettait sans doute une crête, ou peut-être une plume d'aigrette.
Elle est dans un état particulièrement bon
50. Tête de Reine
XII- XV ème s.
Terre cuite
Ita Yemmoo.Ifé. Museum of Ifé Antiquities.
Cette tête, qui faisait initialement partie d'une statue en pied, est la plus raffinée de toutes les têtes en terre cuite qu' l'on ait trouvées jusqu'à présent à Ifé.
La couronne complexe à cinq étages ornée de perles indique qu'elle représente une reine.
Des traces de peinture rouge et blanche subsistent sur la couronne.
Il reste aussi de la peinture rouge sur les colliers, les lèvres, les oreilles et le front.
La couronne comportait une crête qui s'est brisée.
" Ces oeuvres d'art constituèrent les premières pièces de la collection du Musée d'Ifé pour lequel l'Oni fit don d'un emplacement à l'intérieur même de son Palais.
Les premières fouilles scientifiques d'Ifé furent entreprises à Abiri en 1949.
Les plus fructueuses eurent lieu en 1953, sous la direction de Bernard Shaw et William Fagg et de John Goodwin qui passérent au crible les lieux sacrés d'Osangangan Obmakin, d'Olokun Walode et d'autres sites où ils découvrirent des fragments de sculptures complètes ensevelies avec d'autres objets de facture plus récente.
Cela leur permit de conclure qu'il s'agissait là de sites secondaires.
La principale fouille suivante fut menée en 1957 à Ita Yemoo ou furent mises à jour une série de sculptures cassées dont l'une représente une reine.
( ci-dessus)
La découverte de ce site fut totalement accidentelle : en construisant un baraquement, des ouvriers trouvèrent un groupe de personnages en bronze (44 et 46 ci-dessus).
Le Département fédéral des Antiquitées invita Frank Willett à venir effectuer des fouilles scientifiques sur le site. Willett commença ses recherches au cours de la saison 1957-58 et découvrit, à proximité de l'emplacement où les premiers bronzes avaient été mis à jour, des sculptures en terre cuite
( 50 ci-dessus) dans un sanctuaire dont les murs devaient être en torchis et le toit en chaume.
Le tout avait été vraisemblablement dô être détruit par le feu lors d'hostilités"
à suivre