samedi 13 septembre 2025

Les Casonas indianas

 Ces constructions ne sont pas l'apanage de la Cantabrie mais de toutes les régions où des hommes sont partis vers les Amériques pour travailler et trouver une vie meilleure.  

 A leur retour ou pendant l'exercice de leurs commerces,  ils ont investi dans ces casonas 

 Ce sont de grandes maisons vouées aussi à l'exercice d'une profession ou d'une exploitation :  leur taille et leur réhabilitation en maisons d'hôtes permet de les faire vivre. J'en ai connu dans le Sud-Est de la France, en Catalogne, en Corse et si les Ariegeois d'Ercé sont partis faire le tour des Etats-Unis  comme montreur d'Ours, ils sont plutôt restés à New-York comme restaurateurs.  Cette casona de Ayuelas en est un exemple parfait. 

Voici ce que l'on peut lire à leur sujet.

En Asturies, on appelle Indianos, les émigrants qui, à la fin du XIX ème siècle et au début du XXème siècle, sont partis aux Amériques (Cuba, Mexico et Chili) notamment et en sont revenus immensément riches. Il s'agissait en majorité de prêtres, et fonctionnaires de la Couronne qui recevaient en échange de leurs services d'immenses propriétés, les casonas, qui se sont ensuite transmises de générations en générations.

La mode de ces vastes maisons va perdurer jusqu'aux années 1930. L'argent des nouveaux riches attire les  meilleurs architectes , comme les Santanderinins Casimiro Pèrez de la Riva, et Valentin Lavin Casalis ou le Français Edouard Brudard. Meubles, objets peintures sont importés de Paris et de Londres.

Les nouveaux propriétaires de celle d'Ayuelas ont eu à coeur de rechercher dans les brocantes un mobilier qui puisse évoquer cet ameublement.

             Ils ont conservé les papiers peints  tout à fait exceptionnels par leur qualité.

Le style indiano est volontairement ostentatoire et luxueux (pas toujours) , )  à l'image du musée de l'Emigration de Colombres, en Asturies, installé dans le somptueux palais "Quinta Guadalupe" construit en 1906par Inigo Noriega Laso, habitant de la ville qui a fait fortune au Mexique. Une incroyable variété de tendances et de goûts est convoquée pour une même construction. Jusqu'à la fin du XIXème s, les "Indianos" se contentent de réhabiliter leurs maisons ou de construire des palais dans un style néoclassique de type français, ou anglais, mais, petit à petit, sont introduits des mélanges "gothico-exotiques", créant un style tout à fait original. L'indiano a en tête les grandes exploitations coloniales, où il a travaillé, et emploie de nouveaux matériaux (fer, béton, et stucs) et des techniques nouvelles. cela donne des palais baroques extravagants agrémentés de tours  (ici il s'agit d'un fronton ) , galeries et autres balcons. ces différentes importations, adaptées par ceux qui n'ont pas quitté le continent, mais qui imitent ces constructions, produisent alors le style régionaliste cantabre, dont l'un des meilleurs représentant est Leonardo Rubacado, qui a réalisé la Biblioteca y Casa-Museo de Menendez Pelayo  de Santander. La guerre civile et la crise économique vont faire cesser ces entreprises  architecturales expérimentales et grandiloquentes et font place à un style plus discret, moderne et fonctionnel. Malheureusement , aujourd'hui beaucoup de ces casonas classées Monuments historiques tombent en ruine, leurs héritiers ne pouvant assumer les coûts d'entretien. C'était donc un double plaisir d'admirer la restauration de celle d'Ayuedas.

 


 

    La partie basse de la maison est destinée à recevoir les produits de l'exploitation. Vous pouvez en le demandant au préalable, diner dans l'ancien  "granero" où les murs ont servi de livre de compte ainsi que la cave dont certains immenses tonneaux ont été construits "in situ". 

 

Planche cloutée pour les moissons

                                                           museo@casonaindianadeayuelas.com 

 




  

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