Restons encore sur ces premiers temps de la porcelaine : comme je le
soulignais la Manufacture de Vincennes avait eu des précédents, à Rouen,
précisément. Il est remarquable de s'apercevoir que dans ce domaine, les
idées, les hommes voyagent, comme les sculpteurs, les peintres et bien
encore les littéraires !!!
A Rouen, en 1673, venant de Champagne arrivent les Poterat : ils sont de
"bonne famille" comme on dit, et portent déjà sur leur blason la devise
" Prosperat tute". C'est d'abpord une faïencerie qui voit le jour mais Louis
semble être pionnier en la matière en créant une fabrique de porcelaines dont
il emporters les secrets dans sa tombe en 1696.
J'étais assez dubitative sur ce petit pot, que j'avais classé dans les faîences
mais le fait de l'exposer par hasard à contre-jour et de trouver un A sous la
soucoupe ???, une certaine transparence, des godrons en relief, il pourrait bien
être représentatif de cette période. Il faut toutefois rester prudent comme je
vous l'ai indiqué.
C'est la Manufacture de Saint-Cloud qui prend le relais, probablement avec un
transfuge de chez les Poterat, un dénommé Chicanneau ; ces fabriques
travaillaient toujours sous la protection d'un "puissant", tout d'abord, Monsieur
le frère du Roi puis, Madame Chicanneau ayant perdu son époux et s'étant
remariée avec Henri-Charles Trou, protégé du duc d'orléans, ce sont ses fils
Henri et Gabriel qui recoivent de nouvelles lettres patentes en 1722. De père
en fils, beau-fils ou belle-fille, la manufacture perdure jusqu'en 1766.
On considère le vrai Saint Cloud comme la plus belle des porcelaines
françaices : elle a su évoluer de son style initial de Rouen, vers d'autres styles,
d'abord typiquement français puis avec l'inspiration des décors japonais ou
chinois. la marque du St Cloud est un soleil rayonnant en bleu, en rouge ou en
creux.. On va aussi parler des décors "à la Bérain".
Commence la chasse à l'exemple : on en parle mais on ne les montre pas
https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/expositions/expositions-terminees/porcelaines-de-saint-cloud-en-bleu-531/
ouf !! en voilà !!
http://collections.lesartsdecoratifs.fr/pot-couvert-6
http://collections.lesartsdecoratifs.fr/tasse-trembleuse-et-soucoupe-5
https://www.lesechos.fr/02/05/1997/LesEchos/17388-133-ECH_saint-cloud---une-porcelaine-sous-evaluee.htm
Je vais continuer à vous faire voyager, dans le temps et la France:
à Lille, 1711, Barthélémy se lance avec Pélissier comme associé, les fils Dorez
prennent la suite jusqu'en 1730, mais le "Lille" ne trouvera sa consécration
qu'avec les pâtes dures j'y reviendrai donc plus tard.
On retrouve à Chantilly en 1725 un autre ouvrier expatrié de chez les
Chicanneau-Moreau, Sicaire Cirou, sous la bénédiction du Prince de Condé.
C'est une imbrication totale que cette fabrication de porcelaines tendres, ils
viennent d'une fabrique, en fondent une autre, puis la suivante, sur ces bases
reprend le relais. Cirou s'entoure des frères Dubois qui un peu plus tard vont
fonder la manufacture de Vincennes en faisant suivre aussi Louis Fournier.
Dans ma volonté de vous simplifier les choses, disons que la première usine de
Chantilly fut le fleuron de l'art de la pâte tendre.
Ce qui ne l'empêche pas de s'inspirer de Meissen.
On parle beaucoup de la Corée, actuellement , le style "Kakiemon" était aussi
largement copié, et ce n'est pas mon préféré.
Buquet de Montvallier prit la succession de Cirou en apportant une certaine
translucidité à cette porcelaine grâce à une couverte à base d'étain alors que
la pâte initiale est faite à base de marne trouvée sur olace mélangée avec du
sable blanc et de la potasse. Chantilly rayonna pendant un demi-siècle : il est à
l'origine d'un décor spécifique le décor dit "à la barbeau" semis de fleurettes
légéres.
Rassurez-vous je n'y bois paa mon thé tous les jours
c'est une copie plus tardive, en porcelaine dure.
La marque de la fabrication de la pâte tendre de Chantilly
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