Alors pour ce soir: que pensez vous que faisait le bon St Eloi à part suggérer à Dagobert de remettre sa culotte à l'endroit ?
" Il va sans dire que l'orfévrerie dans ces provinces éloignées n'affectait pas ce caractère d'art recherché et raffiné qu'on trouvait encore en Grèce et qui florissait à Rome.
De ce côté des Alpes toutefois, le travail des métaux précieux était depuis longtemps en honneur et pratiqué avec un indiscutable mérite.
Les premières armées gauloises auxquelles se heurtèrent les légions romaines portaient des enseignes brillantes, représentant un cheval libre, une laie un sanglier.
Les plaques, les agrafes, les torques, les umbos de bouclier, retrouvés aux environs d'Alise, et contemporains du siège de cette valeureuse cité, montrent une ornementation fine, des proportions heureuses, une exécution délicate, pleine à la fois d'habileté, de savoir et de goût.
Les adversaires de César possédaient déjà des orfèvres expérimentés.
Ne soyons pas surpris qu'au moment où commencent nos études, les orfèvres d'Occident, sans atteindre à cette perfection technique des orfèvres de Rome et de la Grèce, se trouvent, au point de vue métier, en possession de tous les procédés courants de fabrication.
Ils savaient depuis plus de mille ans, fondre les divers métaux.
Les grands travaux même leur étaient familiers.
Saint Ouen nous apprend (Vita St Eligii, lib Ier, chap XXXII et lib II chap VI), que Saint Eloi, héritier du talent de ces fondeurs gallo-Romains qui coulaient de si admirables statues, fit d'or et d'argent les tombes de plusieurs bienheureux.
Ce même écrivain rapporte, en outre, qu'Eloi était aussi bon joailler qu'orfèvre et que la fine exécution de ses chatons, ainsi que la façon dont il montait les pierres précieuses, lui valurent l'admiration de ses contemporains.
Une gondole enrichie de saphirs, de grenats et de perles orientales, exécutée par le saint, gondole dont Suger nous a conservé la description ( Hist franc, script, t,IV p, 349) et diverses pièces longuement détaillées dans l'Inventaire du Trésor de St Denis, confirment ce que dit à son sujet l'auteur de la Vie du patron des orfèvres.
Enfin M. Labarte pense que les économies réalisées par St Eloi dans la confection de ce fameux trône qui lui valut la confiance absolue de Dagobert, résultaient surtout d'un alliage savant, fait dans des proportions si justes, que la solidité du métal s'en trouvait augmentée et qu'n éprouvant l'or à la pierre de touche on ne pouvait s'apercevoir de la présence d'un élément étranger.
"C'est ainsi que St Eloi, écrit l'auteur de l'Histoire des arts industriels
(T Ier p 244), put retirer de la masse totale de l'or qu'on lui avait livrée une certaine quantité de ce métal, sans rien diminuer du poida attribué d'avance à l'objet exécuté".
Mais pour qui sait combien ces procédés d'alliage sont délicats, il résulte du subterfuge même, employé par le saint orfèvre, que le traitement des métaux par la fusion était poussé, de son temps, à une perfection remarquable.
et comme les plus anciens portraits qui nous ont été conservés de lui le représentent presque tous avec un marteau à la main, si les preuves venaient à faire défaut, on trouverait dans ce fait la certitude que leq travaux de repoussé, de coquillé et de martelage de l'or et de l'argent étaient également familiers aux orfèvres de son époque.
Eloi obtint de Dagobert des faveurs sans nombre.
Le roi lui donna notamment le domaine de Solignac près de Limoges.
Il y fit construire un monastère et réunit dans son enceinte des moines habiles dans tous les arts.
Thillo, son élève, fut le second abbé de ce monastère et sous son administration, une quantité considérable de beaux ouvrages d'or et d'argent furent exécutés pour les églises et les abbayes de tout le royaume.
Quelle était la valeur artistique de ces divers morceaux ?
Il est assez difficile de l'établir.
Les documents précis et surtout les représentations graphiques font défaut.
Cependant on peut avoir une idée de la magnificence un peu primitive de l'orfévrerie de ces temps lointains par quelques descriptions parvenues jusqu'à nous, et surtout par le trésor de Guarrazar, que conserve le Musée de Cluny et qui remonte au VII ème siècle.
Les préceptes et les exemples laissés par saint Eloi et par ses élèves ne furent pas perdus.
La période carolingienne fut presque aussi fertile en pièces d'orfèvrerie que celle à laquelle elle succédait, et cette passion des beaux vases d'or et d'argent, des monuments en métal précieux prit un redoublement d'intensité, lorsqu'après la longue nuit de l'an 1000 et ses appréhensions terribles, le monde recommença à vivre.
Parmi les grands personnages contemporains de cette renaissance, qui encouragèrent les orfèvres et propagèrent leus travaux, une place doit être faite à Suger qui, de1022 à 1152 fut abbé de Saint Denis.
Ministre de Louis le Gros, Suger fut chargé plus tard, sous Louis VII de la régence du royaume.
Partant du principe que "plus les objets ont de prix, plus ils sont dignes d'être consacrés au service du Seigneur", cet abbé-ministre s'occupa d'enrichir le trésor de son église abbatiale, qu'il venait de réédifier et il s'efforça de doter ce sanctuaire d'un mobilier à la fois précieux et magnifique
Vase en porphyre monté en vermeil par ordre de l'abbé Suger
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/vase-de-porphyre-aigle-de-suger
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Les oeuvres les plus considérables que Suger fit fabriquer ont été détruites en effet , et parmi elles, la plus grande, la plus belle qu'aient produite, à cette époque, les disciples de Saint Eloi, le tombeau de Saint Denis et la chasse qui l'enveloppait, véritable monument dont la desrciption n'occupait pas moins de douze folios dans l'Inventaire de l'abbaye de Saint Denis, dressé au XV ème siècle, époque où ces chefs-d'oeuvre existaient encore.
https://www.youtube.com/watch?v=kJhq8i0x0DQ
http://www.armae.com/blog/le-carnyx-trompette-de-guerre-celte.html
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