mercredi 30 novembre 2016

Joyaux de l'Antiquité

Nous avons déjà une idée du façonnage des bijoux de l'Antiquité, au plus loin , grâce aux techniques évoquées, nous  avons parlé des Sumériens, des Egyptiens;
je pense ce matin, chronologiquementn évoquer les civilisations Egénnes avec la belle aventure de Schliemann relayé par Sir Arthur Evans qui baptisa de "minoénne" la civilisation trouvée en Crète, d'après la légende du roi Minos.
 Ceci avant les Etrusques que je n'aurai pas le temps d'aborder ce matin mais que nous verrons en fin de semaine.
Ces civilisations minoennes  se divisent en trois périodes les "minoen ancien 2800-2000 av J C; le minoen moyen 2000-1550 av J C ; le minoen récent 1550 av J C

 Un des rares bijoux provenant de Troie, cette longue boucle d'oreille conservée au Muséen d'Athènes.

 C'est donc grâce à l'obstination de Schliemann aidé de sa femme Sophie que l'on a pu retrouver dés la fin du XIX ème dans les années 1870, des trésors inestimables.
Même s'il ne disposait pas des moyens de datation  modernes et qu'il se soit trompé d'un millénaire, ses découvertes sont exceptionnelles.
Il est à déplorer que ces merveilles, ramenées en Allemagne, se soient perdues mais sans doute pas pour tout le monde.
 Commerçant fortuné, échangeant avec la Russie des denrées coloniales, il maîtrisait plusieurs langues orientales et anciennes.
Lecteur d'Homère, il  décide, à cinquante ans, de partir à la recherche des vestiges de la ville de Troie.
C'est près des Dardanelles à Hissarlik qu'il s'intéresse à un monticule  et  le fouille méthodiquement allant jusqu'à trouver plusieurs villes construites les uns sur les autres.
Trois années de fouilles se succèdent qui livrent,  vaisselle, armes, outils divers, mais c'est au dernier des jours de ces fouilles qu'il remarque une pièce de métal qu'il s'empresse de déterrer à mains nues et "tombe" sur huit mille anneaux, soixante bagues en or, des  récipients en or, des boutons en argent, mais surtout deux diadèmes  confectionnés avec  une grande complexité,  à vrai dire seize mille morceaux d'or complétés de chaînes qui devaient s'enrouler et pendre de chaque côté du visage.
 Ces diadèmes portant des traces d'incendie il en déduit qu'il vient de mettre la main sur le trésor caché de Priam.
Le plus extraordinaire c'est que les datations des experts, par la suite  situent ce trésor un bon millénaire avant la guerre de Troie.
Enthousiasmé par cette découvete et toujours guidé par les récits d'Homère il entreprend alors la recherche de Mycénes.
Sa foi inébranlable se révéle encore payante puisqu'il découvre des tombes creusées dans la roche, sous la ville, qui n'ont jamais été pillées, contrairement aux tombes égyptiennes, et ces tombes recélent des corps richement ornés d'or et de pierres précieuses, de diadèmes, de feuilles d'or battu avec des dessins repoussés de style floral ou des broches avec des dessins d'animaux et ces masques que je vous ai déjà montrés qu'il attribue (à tort semble-t-il à Agamemnon).

Pendentif au Musée Héraclion en Crète. Minoen moyen 1600 av J Ch
  Or repoussé et granulations ;  deux guèpes confectionnant un rayon de miel




La découverte d'un objet figurant un taureau le lance alors vers la Crète,  porteuse d'une civilisation de 3000 av J C grâce à ses échanges avec la Mésopotamie et la Syrie, bien qu'habitée depuis 5000 ans Av J C ;
 et c'est donc l'anglais Evans qui prend le relais  et qui baptise cette civilisation de "Minoenne"..

 Pendentif en or repoussé du minoen moyen, 1600 av J C,  conservé
au British Museum.

            Je reviendrai sur ces périodes minoennes à mon retour.

mardi 29 novembre 2016

Les émaux

 Lors de mes premiers articles concernant les parures, j'évoquais "un vaste sujet" je ne croyais pas si bien dire...la difficulté que j'essaye de contourner étant de rendre ce  sujet  facile à appréhender.
 Donner  la première place aux techniques me semble primordial car on les retrouve chez tous les peuples de l'Antiquité que j'égrennerai par la suite.
 Nous abordons aujourd'hui les émaux qui découlent du cloisonné et viennent à leur tour égayer les parures par leur couleur.
En me plongeant dans les textes  je m'aperçois  que les orfévres n'avaient le droit de ne se servir que de l'or et de l'argent et qu'il en va de même pour les joailliers avec une dérogation pour les objets de culte qui pouvaient être montés sur cuivre.
 C'est la réponse trouvée à cette interrogation que j'avais émise à la suite de ma tentative de visite du trésor de l'abbaye de Grandselve où j'avais appris que ses éléments étaient montés sur cuivre.
 De ces émaux, en ce début d'article,  deux très beaux exemples : la broche à aigle de l'impératrice Gisèle en or et émaux du milieu du IX ème siècle que l'on peut admirer au Mittelrheinische Landesmuseum de Mayence :

 On peut y remarquer une influence bysantine et le goût pour la représentation de l'aigle. (Gisèle de Souabe ( 995 - 1043 ), reine consort de Germanie, impératrice consort du Saint-Empire, fille du duc Hermann II de Souabe et de Gerberge de Bourgogne, fille du roi Conrad III de Bourgogne.

 L'émail suivant  est un émail de Limoges du XVI ème siècle conservé au Louvre ; je l'ai choisi car les émaux de Limoges sont célèbres et je vais en parler longuement.



  Mais des émaux nous en trouverons à toutes les époques et jusqu'en Inde ; sans oublier l'emploi régulier des émaux dans l'ancienne Gaule, souligné dans un texte de Philostrate ;
 "On dit que les Barbares voisins de l'Océan étendent des couleurs sur l'airain ardent, qu'elles y deviennent aussi dures que sur la pierre  et que le dessin qu'elles représentent se conserve"

 Une remarque au passage, cessons par pitié de considérer ce terme "barbare" d'une façon péjorative : les barbares sont simplement des étrangers aux yeux de Rome et non des êtres incultes.

 Il est temps d'énumérer les différents procédés employés par les émailleurs :
     Les Emaux cloisonnés.
     Les Emaux champlevés ou en taille d'épargne
     Les Emaux translucides sur relief ou de basse taille
     Les Emaux peints

  Pour les émaux cloisonnés ( je vous donnerai comme exemple le bassin émaillé cloisonné du trésor de Conques), ils sont fondus dans d'étroits compartiments formés par de petites lames métalliques rapportées une à une, placées de champ, disposées de manière à constituer un dessin plus ou moins compliqué et soudées ensuite à une plaque de fond.
Lorsque les compartiments sont prêts à recevoir l'émail (substance fondante composée de sables siliceux avec adjonction d'oxydes de plomb, de soude et de potasse que l'on colore avec d'autres oxydes métalliques et qui réduite en pâte malléable se solidifie en passant par le feu) on emplit les diverses cases obtenues avec cette pâte en variant les nuances et en prenant soin qu'elle affleure la partie supérieure des cloisons et on soumet le tout au feu jusqu'à fusion et adhérence.

                                                             émail cloisonné

Les Emaux champlevés ou en taille d'épargne: même principe que le cloisonné
  sauf que l'on ne rapporte pas de petites plaques sur la base de métal mais que l'on creuse la plaque principale avec des alvéoles plus ou moins profondes remplies par la suite de la même façon  et cuites:

                                                                           émail champlevé

La difficulté viendra pour moi, par la suite, d'identifier sur les bijoux de quel émaillage il s'agit....!

 Les émaux translucides sur relief ou de basse taille, se rapprochent des émaux champlevés en cela que le métal est évidé par la gravure préparatoire mais la gravure au lieu de se borner à creuser de petites cuvettes entame le métal de façon à figurer une espèce de bas-relief ce qui procure un effet plus contrasté.

 difficile d'apprécier la "translucidité" sur un dessin en noir et blanc pour ce coffret donné pour être décoré d'émaux translucides !!!

Les émaux peints sont ceux dont la plaque est entièrement recouverte d'une couche d'émail sur  laquelles les contours et le modelé du dessin sont obtenus par les procédés habituels de la peinture. et où figureront  portraits et miniatures ou paysages.
Dans les bijoux du XV ème siècle on trouvera surtout des émaux en ronde bosse.
 Vous pouvez admirer ce portrait en émaux de Charles Quint, datant de 1520 (Charles 1er roi d'Espagne, Empereur d'Allemagne) au Kunsthistorisches Museum de Vienne.
 Au même musée, cette broche du XV ème siècle sur laquelle nous avons à la fois les émaux en ronde bosse (relief)  les pierres précieuses  enchassées, l'or repoussé et les perles.




lundi 28 novembre 2016

Evolution des techniques

 Nous étions restés sur la granulation,  parfaitement maîtrisée par les Etrusques
( VIII ème et VII ème avant JC), technique qui tombe en désuétude sous l'Empire Romain, travail extrèmement délicat :


 Vous pouvez les remarquer  sur les fines bordures de ces plaques en or d'un pectoral, toujours au British Museum (Rhodes VII ème siècle Av J C.-Artémis ailée,  "maîtresse des bêtes sauvages".
 Une des deux méthodes et celle qui me paraît la plus simple, consiste en celle "du bombardement",  laisser l'or fondu, couler d'une certaine hauteur, goutte à goutte sur un support lisse, du marbre par exemple. Sélectionnés par un passage au tamis, il suffisait ensuite de les aligner en les soudant.

Mais avant d'aller plus loin je voudrais revenir sur "le repoussé" dont j'ai un bel exemple à vous donner avec  cet ornement de coiffure ne datant que de 1500 avant J C .... (Musée archéologique d'Athènes )

 Mais de la même époque ce sont les masques qu'avaient découverts Heinrich Shliemann  à Mycènes et qu'il présentait comme étant les masques d'Agamemnon, qui sont les plus célébres :


 Pour rester dans la haute Antiquité évoquons la fonte connue depuis le 5ème millénaire, pratiquée en Mésopotamie pendant la période sumérienne sous sa forme la plus courante, "fonte ouverte", qui consistait à prendre un moule de pierre ou de terre cuite que l'on remplissait de l'or fondu en refroidissant il en adoptait la forme.
Mais très vite le procédé de la fonte à cire perdue s'imposa :
 et c'est le lion en bronze d'Ourouk qui en est le meilleur exemple au début du III ème millénaire. Alors... la fonte à cire perdue:, 
On façonne l'objet en cire on le recouvre d'argile sauf un point, une fois l'argile durcie on retourne l'objet pour en laisser couler la cire et par le point laissé ouvert et d'où s'est écoulée la cire, on introduit alors le métal en fusion.
 Il ne suffisait pas toujours de façonner un bijou en or  mais ensuite de l'améliorer avec,  soit des pierres colorées, des cailloux ou des plaques de verre, et très vite ce sont des pierres dures et fines qui font leur apparition surtout chez les Egyptiens.
Mais ces pierres étaient onéreuses et mieux vaut utiliser des  substituts. 
 On voit alors les cristaux de roche transparents être fondus avec des pigments de couleur comme pour les fausses cornalines mais le lapis-lazuli est inimitable et cependant  on arrive à l'imiter en mélangeant une céramique avec un peu de poudre de Quartz auxquels on adjoignait des composés cupriques de couleur bleue le tout fondu dans un four à soufflet puis taillé et poli et monté en cloisonné .... on y voyait que du feu !!!.
On peut aussi voir, avant d'aller voyager chez les peuples du monde,  la technique du "nielle", qui  est une combinaison de cuivre et d'argent qui, chauffée donne une substance noirâtre, brune ou gris bleu que l'on coule dans les sillons préparés à l'aide d'un burin à la surface de l'objet en or et d'argent selon les motifs décoratifs choisis, accentuant ainsi le contraste entre la surface métallique polie et la trame du dessin.
 Cette technique fut très employée par les Mycéniens pour décorer les poignards et les lances : ensuite abandonnée, cette technique retrouva un nouvel essor au XI ème siècle.
  
  Bel exemple de ces bijoux "niellés", du milieu du IX ème siècle cette bague ayant appartenu à la Reine Ethelwisth de Mercie soeur d'Alfred  le Grand roi du Wessex ; 849-899.
 British Museum 

samedi 26 novembre 2016

Parures en or de l'Antiquité

 Les datations au Carbone 14  permettent de dater les tombes et par voie de conséquence les bijoux qu'elles contiennent .
 Ce n'est pas trop s'avancer de conclure que depuis 6000 ans, l'or, aux quatre coins du monde a exercé une telle fascination sur l'homme qu'il l'a façonné avec les  techniques propres à chaque culture.
 3000 ans avant J C, le Moyen-Orient et le Proche Orient l'ont travaillé avec la plus grande habileté mais il ne faut pas perdre de vue que les échanges et les rapports commerciaux entre les civilisations étaient nombreux.
Pour les échanges, on peut citer l'Egypte qui, pour orner ses pectoraux allait chercher les pierres dures dont le lapis-lazuli jusqu'en Afghanistan.


Pectoral de la reine Mereret ; l'ossature est en or, décorée de cornalines de lapis-lazuli et de turquoises 1850 av J Ch. Musée Egyptien du Caire.

Mettant en oeuvre l'art du cloisonné, dont je vous donnerai le descriptif plus tard
Avant de poursuivre, je pense qu'il est justement intéressant de se pencher sur ces diverses techniques.
Ce sont précisèment les Egyptiens qui nous montrent par quels procédés ils fondaient l'or. 
Ils soufflaient sur le feu pour l'attiser avec des roseaux dont les extrémités étaient protégées par de la céramique, les paillettes ou les granulés d'or étaient déposés sur un four à braise de boulanger et chauffées jusqu'à obtenir un bloc unique qui pouvait être ensuite martelé et transformé en feuilles ; par la suite il pouvait être l'objet d'une "recuisson".
 Vint ensuite l'assemblage, à l'aide de rivets ou d'une couture avec des fils d'or, la soudure avec un fondant dont l'on n'a pas une idée précise de sa nature.
Puis "le repoussé"  et " l'estampage" dont nous possédons quelques exemples majeurs dont  le casque d'Our, casque Sumérien du III ème siècle avant JC . à vocation cérémoniale ou funéraire
 Ce casque dont l'original est au Musée de Bagdad (j'espère, encore) et la copie au British Museum  est celui de Mesilim, roi de Kish, trouvé à Our : sans doute l'exemple d'orfévrerie le plus spectaculaire de travail de l'or qui nous soit parvenu de l'Antiquité.
Il démontre l'extrème habileté des techniques des Sumériens (d'origine nomade descendus du plateau arabique à l'est du Tigre ; ancienne Mésopotamie)  au III ème siècle av J C, particulièrement dans le travail au repoussé et la ciselure.
Les feuilles d'or sont si minces qu'elles peuvent être pliées entre le pouce et l'index; il ne pouvait pas avoir de destination guerrière !!!



                            technique du repoussé

  et les pendentifs grecs du VII ème siècle av J C, tous deux au British Museum.                

                         technique de l'estampage

 Pour le repoussé, la feuille d'or est étendue sur un lit de poix chaude, le motif de la décoration est tracé puis systématiquement repoussé avec différents poinçons arrondis.
Il faut prendre soin de recuire le métal régulièrement pendant l'opération pour que le métal ne durcisse pas et ne se brise.
Une foix la poix éliminée on peut ciseler le dessin dans les détails avec des ciselets à pointe polies ou décorées de motifs variés.
 Mais ce travail était laborieux long et délicat ; le génie créateur.... fait son travail  et l'on passe à l'estampage où l'or est imprimé par un moule pressé sur la feuille d'or étendue sur la poix ; suivi du matriçage très utilisé pour la confection des sceaux au Moyen Age et pratiqué à chaud.
 Et ce n'est pa fini !!  suit la gravure, où là, les difficultés se font sentir mais les Egyptiens la contournent encore en utilisant des pointes en pierre dure.
En l'an 800 et l'an 600 les outils en acier apparaissent ce qui permet la gravure au burin , l'outil creuse des sillons, le crible( le burin grave une multitude de points, l'eau forte (utilisée à partir du XV ème sicle .
Mais on ne va pas s'arrêter en si bon chemin, les choses se compliquent avec le filigrane et les granulations.
 Pour cela il fallait façonner le fil d'or obtenu sans doute ou par martelage ou enfilage dans des pierres dures percées.

                                                                        Royal Scottish Museum 
Boucles d'oreilles du Nouvel Empire égyptien 1559-1085

 Cette technique de la granulation connue au III ème millénaire avJ C sera perfectionnée par les Etrusques entre 700 et 600 ans avant JC.

 Mais je ne vous quitte pas aujourd'hui sans vous avoir re-montré cette magnifique coiffe Sumérienne,  lapis lazuli et cornalines de la reine Pu-Abi 2.500 avant J C que j'ai photographiée au British Museum. 



vendredi 25 novembre 2016

Les parures. Introduction.

 Voilà bien une manifestation artistique, de l'homme, depuis  qu'il existe.
J'étais tentée de vous dire que de l'orfévrerie à la joaillerie il n'y avait qu'un pas mais c'était gommer toute l'inventivité des populations à se parer avec ce qu'elles avaient de plus précieux ou étonnant sous la main.

Les colliers de coquillages, de dents, d'os de renne perforés  sont les premiers témoins de cet art,  du paléolithique puis du néolithique. 


pas besoin de faire un "copyright" puisque j'ai assimilé très concrètement cette parure du Musée de l'Aurignacien.







 A chaque époque une nouvelle découverte,  le jais par exemple, puis l'or surviendra,  l'ivoire des camées, le corail, les pierres précieuses enchassées, avec des techniques de plus en plus élaborées etc, on verra cela.
Mais ce sont les premières manifestations de cette volonté de se parer ou de se protéger avec des amulettes, qui m'émeuvent le plus.
Evidemment j'ai une prédilection pour les colliers  en pâte de verre  de nos Gaulois .



Je vais survoler ce vaste sujet à l'aide de mes découvertes personnelles dans les musées.
Il faudra revenir au British Museum Londonien  ou au Musée de l'Aurigancien et d'autres encore en se limitant  à l'Europe.
Mais il serait dommage de passer sous silence le Jade asiatique,  l'or Egyptien , le corail ou l'argent des bijoux berbères ou même les bijoux amérindiens en turquoise et j'en passe !...

Rchercher mes dossiers, surtout lorsque ce sont des sous-dossiers mal classés me prend beaucoup de temps.

Encore une évocation très locale pour ce jais ou jayet  du site néolithique de Morenci, avec cette tombe contenant une femme et son enfant enroulés dans un collier de jais de 2 mètres de long.
 ( j'espère que monsieur Tricoire avait pris des photos, mais où est ce collier ?)

 http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1930_num_27_3_6827

 http://www.cndp.fr/archive-musagora/gaulois/documents/torque_gaulois_guines.html

http://www.notesprecieuses.com/lemagazine/2011/07/28/bijoux-de-la-prehistoire-au-museum-de-toulouse/

jeudi 24 novembre 2016

La recherche

 Je pense qu'en vous donnant les noms des intervenants des Journées de Larrazet, chacun, en fonction de son intérêt sur le sujet, peut aller chercher un PDF.
En effet la recherche archéologique et ses avancées,  grâce à tous les outils numériques dont nous avons déjà parlé, ouvre une réflexion et sutout révise sa conception de ces premiers siècles de ce qui est maintenant, la France.
 Si le sujet me passionne, il n'en est peut-être pas de même pour tous...

 http://www.ladepeche.fr/article/2016/11/05/2452653-les-journees-de-larrazet-sur-la-gaule-romaine.html

 Je vous ai montré à plusieurs reprises qu'il y en avait un autre qui me passionnait.... et pour de multiples raisons, ce sont les pionniers de l'aviation ; sans négliger non plus la recherche et les vastes perspectives qu'elle offre aussi.
J'ai baucoup de chance puisque Toulouse en est le berceau.
 Toute manifestation rétrospective ne peut manquer de m'attirer  et c'était aussi le cas le week-end dernier.
Je pensais la partager avec vous mais visiblement une partie des panneaux  rapportent des clichés Copyright et j'ai été avertie de ne les utiliser qu'à titre personnel.
 L'affaire tournait autour du Breguet XIV, de ses premiers vols et de son application dans divers domaines .






Superbe photo du Rafale en compagnie du Breguet ; deux époques:
                                                                      Photo Copyright Alex Paringaux



                              Petite animation devant le Quai des savoirs

                   Maquette de notre malheureux fleuron: le Concorde.


            

               l'Armagnac, les boites oranges sont les fameuses" boites noires "


 Tableau de bord du Breguet deux ponts

mercredi 23 novembre 2016

Larrazet en Lomagne

Il me faut au préalable vous situer la Lomagne ; c'est, en gros, le département 82  ; Montauban au Nord, Auch au Sud, Grenade sur Garonne à l'est et pour Larrazet, c'était pour moi une surprise.
Il faut d'abord escalader les coteaux, traverser la patrie de Pierre de Fermat, Beaumont de Lomagne, dont la statue trône devant une vaste halle moyenâgeuse.



Faut-il rappeler que Pierre de Fermat est l'auteur du" Théorème de Fermat " qui a longtemps fait "cogiter" les mathématiciens.
http://www.bibmath.net/bios/index.php?action=affiche&quoi=fermat

 Admirer les vols tournoyants des pigeons autour de sa célèbre cathédrale dans un grand bruit de froissements d'ailes :




 très beau clocher similaire (1530) à celui de St Sernin de Toulouse


 

































Parvenue à Larrazet, je me demandais bien ce qu'il pouvait y avoir de Gaulois à Larrazet..... ?
 et bien, la volonté d'une petite commune de ce département de réunir des somnités sur ce thème comme il y en eut de différents, les années précédentes, la chasse, par exemple, et je n'aurais alors pas fait le déplacement pour ce sujet.
Il est difficile de faire un condensé sur toutes les conférences ;  je vais pour cela vous proposer des textes des intervenants. comme celui de Laurent Olivier qui nous avertit "nos frères des Gaules voudraient nous dire quelque chose mais nous ne pouvons les entendre car leur bouche est pleine de terre"
 Michel Reddé de l'Ecole pratique des Hautes Etudes nous a très justement fait remarquer qu'il fallait évoquer, plutôt qu'un terme généraliste, les Volques Tectosages ou les Arvernes, ou les Eduens ou bien encore les Allobroges etc  ;
il y en a des dizaines suivant leur localisation géographique.

Mais ce soir,  parlons de Larrazet et de son remarquable et rarissime retable tout de blanc vêtu .
Vou trouverez sur le Net sans doute de meilleures photos que les miennes, prises dans la pénombre du soir finissant, sans aucun éclairage interne.

  Notre ami Pascal Julien et Bruno Queysanne nous en font une passionnante présentation.

http://www.dailymotion.com/video/x2eslk_le-retable-de-larrazet_news

 Jolie petite rue qui descend vers la porte de la Barbacane
































Le notaire a déserté les 

 les lieux






 mais la maison a conservé sa vieille enseigne.

 On aperçoit ce curieux pigeonnier intégré à la maison, sur la video  :




 Le soleil était déjà couché, sur Larrazet



 Mais j'ai aussi fait une découverte :  le passé de l'abbaye de Grandselve; la plus grande abbaye cistercienne du Midi : je dis bien le passé, car il n'en reste  que le trésor et je me suis déroutée pour aller le lendemain, le visiter.
Sortant de mes articles sur l'orfévrerie du XV ème j'étais ravie et .... très vite déçue, la cloche du clocher de Bouillac menaçant de s'effondrer sur le porche couvert, mettant la vie des visiteurs en danger, par arrêté municipal, j'ai trouvé porte close.
Je me suis rabattue sur les présentations affichées.




http://www.abbayedegrandselve.fr/

http://racf.revues.org/1537?lang=en



vendredi 18 novembre 2016

Les blasons corporatifs

 C'est par là que j'avais commencé mais j'ai la tête ailleurs puisque je vous quitte encore,  quelques jours pour les Gallo-Romains.
J'ai pris la peine de lire hier tout ce qui a trait aux XVII et au XVIII éme siècles en matière d'orfévrerie.
 Hormis de longues listes d'orfèvres et des représentations d'argenterie soupières, pichets etc  très beaux certes,  je ne trouve plus ces pièces d'exception que nous avons pu voir aux siècles précédents.

Il faut le souligner encore beaucoup ont été fondues pour subvenir au payement des armées. 

 Une interdiction majeure était faite à cette corporation des orfèvres, celle d'utiliser autre chose que de l'or et de l'argent et encore des plus purs !!

"Nus orfèvre ne puet ouvrer d'or à Paris, qu'il ne soit à la touche de Paris ou melleur, la quele touche passe touz les ors de quoi on oevre en nulle terre"

Au passage,... la touche est une pierre où l'on a préalablement frotté l'or qui doit résister au liquide  posé  dessus. (jaspe noir et acide).

  A Paris les Registres de la taille de 1292, mentionnent cent dix maîtres bien  et dûment établis.
Sur les Registres de la taille de 1313 nous en relevons cent cinquante-six, parmi lesquels figurent trois orfavresses. 

La présence de ces artistes expérimentés dans le voisinage direct des princes et des rois semblait si naturelle, même au XVI ème siècle, que Rabelais leur réserve un logis à part dans sa fameuse abbaye de Thélème (Gargantua ch LVI)
 Bien mieux, dans un autre de ses chapitres, Rabelais nous montre le héros de son livre allant voir travailler les orfévres, et prenant à cette contemplation un extrême plaisir.
 Il est peut-être intéressant de se pencher sur leurs statuts.
On verra aussi  le rôle des poinçons et leur obligation; poinçon de maître et poinçon de "au seing de la ville"; les dits poinçons conservés par des gardes eslus à ce faire.

 Nous pouvons considérer que parmi cette corporation, furent plusieurs  Confréries qui dotaient les chapelles, les couvents et autres oratoires d'éclatantes parures.
 Dans ses Noëls nouveaux, le poète troyen, Nicolas Pourvoyeur,
 était donc fondé à leur réserver une place à part parmi les bourgeois qui allèrent saluer le Chrit naissant
Les orfèvres remplis de zèle, 
Se sont montrés trés généreux,
 Non pas de la simple vaisselle;
Ils ont offert au Roy des cieux
C'étoit une belle couronne
 de pur or et de diamans, 
et mieux que docteurs en Sorbonne,
Ont fait à Dieu leurs complimens.



 DOUZE ARTICLES S'ÉGRÉNENT: 


 L'article 1er nous apprend que le métier était libre pour celui qui veut faire  le set, à condition de se conformer aux usages et coutumes admises.
Les articles 2 et 3 réglaient l'aloi du métal à employer.
Par l'article 4, il était défendu à tout orfèvre d'avoir plus d'un apprenti étranger; mais de sa famille ou de celle de sa femme, il pouvait en avoir autant que bon lui semblait.
 La durée de l'apprentissage était fixé à dix années (article 5)
L'article 6 portait à défense de travailler la nuit, si ce n'est pour le roi, la reine leurs enfants ou l'évêque de Paris.
Par l'article 7 les orfèvres étaient dégrévés de tout impôt directs, dispense qui leur était commune avec plusieurs autres industries de grand luxe.
Il leur était interdit (art 8) d'ouvrir leurs boutiques les jours de fêtes des apôtres et le dimanche ; toutefois en ces jours fériés, une boutique devait à tour de rôle rester ouverte à la condition que le bénéfice réalisé par le vendeur serait déposé dans une boite spéciale ( en laquelle boiste on met les deniers de Dieu, que li orfèvre font des choses que ils vendent et achatent ); le produit de cette boîte servait chaque année, au Jour de Pâques, à offrir un dîner aux pauvres à l'Hotel-Dieu.
L'article 9 obligeait les orfèvres à jurer d'observer le réglement de leur profession.
Par l'article 10 ils étaient exemtés du guet, mais soumis à toutes les autre redevances.
L'article 11 réglait la nomination de prud'hommes ou Gardes du métier, au nombre de deux ou trois restant en fonction trois années et ne pouvant être réélus que trois ans après la sortie d'emploi.
Enfin l'article 12 établissait les pénalités qui frappaient l'orfèvre fautif et récalcitrant, pénalités qui pouvaient s'élever jusqu'à trois  ou six ans de banissement.


 Je voudrais terminer par l'évocation des jouets de Louis XIII dont un petit navire à roues, cadeau de la Reine Margot, un petit panier et un marmouset en métal précieux.... cela va s'en dire !!!