Se balader entre les pages des livres qui ouvrent des perspectives et permet de donner libre cours à l'imagination, mettant en oeuvre des scénarios très personnels, est un, se balader en montagne offre d'autres visions qui se transforment au gré des saisons et ne laisse plus de place au hasard.
La neige qui tombait encore sur les sommets à 2000 mètres, la veille, a fait place à quelques éclaircies qui nous ont permis un vaste travail de remise à niveau du bûcher tout en élaguant une végétation toujours envahissante.
Vous pouvez ici faire toute la différence entre l'adret autrefois fauché et maintenent couvert de fougères qui bientôt seront plus hautes que votre tête, et l'ubac plus pentu qui est resté toujours inexploité.
Les bourgeons se tendent comme de multiples et minuscules lampions prêts à exploser.
Les très vieux centenaires étendent leurs tentacules et se cramponnent à la vie sinon à la pente :
Un insecte, couleur saphir Birman, se fraye un chemin au milieu des fougéres séchées
Le petit menhir à la danseuse que j'avais dressé il y a quelques mois n'a pas dévalé la pente.
Toujours des pensées émues pour ces hommes qui ont vécu à ces altitudes, hors du temps, créant leur habitat et leurs chemins à la force de leurs poignets:
tombés sur d'autres champs dits "d'honneur" dont seul, subsiste un nom sur la liste impressionnante du monument aux morts de 1914-1918, en bas, dans la vallée.
Immuable, l'eau s'écoule, d'abord mince filet qui se taille un chemin au travers des rochers qu'elle creuse.
Un mince rayon de soleil se glisse entre les pentes, juste le temps de redescendre avant des averses fracassantes.
Qu'elle est belle ma vallée !
C'était ici le royaume des ours et l'on voit parfois sur les très vieux arbres des cicatrices qui pourraient bien être les traces de leurs griffes :
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