jeudi 29 octobre 2015

Grand-Père l'Ours



 Bien voilà un sujet qui tient à coeur aux amoureux de la nature d'une part et à ses détracteurs d'autre part et je suis sûre que nous allons en parler à moins que le sujet soit évité pour ne pas envenimer les débats.....
il est encore temps de vous inscrire et de venir nous y retrouver:

http://ariege.confederationpaysanne.fr/colloque-europeen_2188.php

C'est moi qui vais vous en parler et illustrer les propos de Samivel par les peintures de Ralph Oberg:  a wildlife artist:

                  "Puissant, massif, hirsute, d'aspect bonhomme et féroce tout à la fois, l'Ours est par excellence la grosse Bête des forêts et des montagnes.
Il a suscité tant de traditions qu'un amas de volumes aussi large et haut qu'un spécimen de bonne taille ne suffirait pas à les énumérer.

 A cause d'une silhouette presque humaine, de moeurs "incluant la pratique du jeu", de proies et d'habitats analogues, c'est peut-être la forme animale qui a le plus intrigué le montagnard primitif, et proposé à la réflexion naissante certains  problèmes fondamentaux d'identification, le
"Que suis-je ?" et le"Quel est-il" ?
grâce auquels le petit bipéde nu et désarmé a commencé à se définir et à définir sa propre place dans l'univers.
Est-il exagéré de dire que l'Ours fut l'un des principaux agents inconscients d'une évolution civilisatrice.
Bien que l'animal ait à peu près disparu des massifs occidentaux, sa piste ne s'y est pas tout à fait effacée.
Elle mène en tout cas, dans le passé, droit à ces antres des hautes régions alpestres où l'on a découvert non seulement de formidables amas d'ossements mais aussi comme au Drachenloch (2245m), au Wildemannlusloch (1628m)


tous deux dans l'est de la Suisse, à la Salzofenhoehle (2000m) dans les Alpes autrichiennes, etc, des traces d'habitats humains au deuxième interglaciaire, celles de chasseurs d'ours du Paléolithique ancien, mêlés à des ossements du grand fauve, dont l'agencement indiquait un rituel.
Découverte de grande conséquence puisqu'elles prouvent qu'à une époque très reculée les Bipédes pratiquaient une certaine forme de magie, ou de relogion, ou les deux; c'est-à dire accédaient à un niveau supérieur de conscience.

 Dieux-Ours-Hommes

Le totémisme se fonde sur une identification de l'Homme avec une autre chose que lui-même et implique  dans certais cas -Homme-oiseau, Homme serpent- un véritable fond de l'imagination créatrice. Il état superflu à propos de l'Ours, animal ressemblant, sorte de superman fourré, de formidable Homme-des-bois-et-des-montagnes, de guide, d'ancêtre géant, dont l'apparence provoquait à la fois l'admiration, l'envie, la terreur, comme celle du taureau.
En tous lieux ils entrèrent en contact, le cycle de l'Ours se mélange à celui de l'homme, des Ancêtres, des dieux.
                                                                  Robert Bateman
Dans les plus anciens récits, "Artémis a l'apparence d'une ourse, et c'est donc mué en ours que Zeus s'unit à Callisto", elle-même nymphe oursonne dans les monts d'Arcadie.Cette origine est à nouveau manifestée dans le dénouement célèbre où la nymphe se trouve métamorphosée en constellation, en "Grande Ourse".
D'ailleurs le fruit de ses amours avec Zeus est "Arkas", c'est à dire l'Ours d'où le nom d'Arcacie (et Arctique).

Quand la mythologie gréco-romaine envahira celle des gaulois, chez lesquels le culte de l'ours était florissant, on honorera une Dea Artio, ou un Mercure-Artaios, tandis qu'en Germanie barbare le grand dieu Thor était aussi surnommé "l'Ours" (Björn)
                                                                   Denis Mayer

Outre l'empire qu'elle exerce sur l'imagination à cause de sa stature, de sa force, la Grosse Bête incarne des vertus et des pouvoirs.
Dans les croyances chamaniques, elle sert de guide à l'âme dans l'Autre monde ; tandis que le cerf ou le renne sont des solaires, l'ours, à cause de ses habitudes cavernicoles, du sommeil hivernal, se trouve associé aux ténèbres, à la Lune, à la mort. Dans un conte des Indiens Dènè-Tchippewayans, il est responsable de l'apparition de la nuit "c'est pourquoi il est noir et vit dans les ténèbres".Guide des labyrinthes inférieurs, le christianisme n'a pas manqué d'en faire ultérieurement l'une des figures du diable, mais c'était aussi un maître du temps, "non seulement dans les Pyrénées mais un peu partout en France, et surtout dans les Alpes."


 http://amerindien.e-monsite.com/pages/les-amerindiens-et-les-animaux.html

Mais il y a aussi des artistes russes
Ivan Shishkin (1831-1898)
Konstantin Stavinsky (1844-1905)
 ont peint  "Un matin dans la forêt de pins"
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Utro_v_sosnovom_lesu.jpg

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire