Ce thème biblique de la « Vierge douloureuse » (Mater dolorosa ou Pietà), tenant
sur ses genoux le corps du Christ est très répandu dans l’iconographie chrétienne.
Sans aller jusqu'à Rome pour voir ou revoir la Pietà de Michel Ange, nous pourrions
observer deux interprétations de ce moment où Marie reçoit le corps de son fils sur
ses genoux.
https://www.academia.edu/63593912/El_%C3%A9xito_de_un_modelo_la_Virgen_de_las_Angustias_de_Juan_de_Juni?email_work_card=view-paper
Pour cette première on peut évoquer des sources d'inspiration d'ateliers
comme celui de Juan de Juni ou de Francisco Rincon ou plus précisément d'une
gravure de Hieronymus Wierix issue d'un dessin de Maarten de Vos.
Les pietà de Wierix sont très nombreuses.
Gregorio Fernàndez aux alentours de 1620 sculpte sur bois polychrome cette pietà
présentant la caractéristique des bras et du regard de Marie levés vers le Ciel.
L'ensemble dégage une grande charge expressive et symbolique.
Vous pourrez comparer cette composition moins frontale avec la suivante.
Un siècle auparavant Alonso Hipolito en 1559 sculpte cette pietà de 98 X 65 X 55
cm sur bois, l'ensemble est plus ramassé, la polychromie plus riche et les jambes
du Christ sont aussi croisées.
Alonso Hipolito avait pignon sur rue à Plasencia en ce XVI siècle et ses références
nombreuses. Il met l'accent sur la puissante musculature du Christ à la manière de
Michel Ange et donne à son visage toute l'expression de la douleur.
On évoque ici encore l'influence de Juan de Juni qui dote la Collégiale de San
Antolin( Valladolid ) d'une pietà similaire.
de Juan de Juni à Medina del Campo
https://www.academia.edu/63593912/El_%C3%A9xito_de_un_modelo_la_Virgen_de_las_Angustias_de_Juan_de_Juni
Le maître Michel Ange a sculpté en marbre ce chef d'oeuvre .
https://www.pedagogie.ac-nice.fr/dsden06/eac/wp-content/uploads/sites/5/2018/04/Michel-Ange-Pieta.pdf
https://maravillasdeespana.blogspot.com/2020/03/juan-de-juniel-genio-de-la-escultura.html
Autre version peinte de Bartolomé Bermejo 1490
Ses premières œuvres conservent le caractère décoratif de la peinture aragonaise,
puis il montre ensuite l'influence qu'il a reçue des maîtres flamands en particulier
Van der Weyden et van Eyck.
Il développe sa maîtrise de la perspective et de la représentation minutieuse des
détails, comme ici, dans ce paysage.
Ne quittons pas ce sujet foisonnant sans voir une autre version sculptée
de Gregorio Fernàndez