vendredi 24 juillet 2015

Canton de Vaud et Jura français

Christophe Stern est pourtant né dans les vignes  à Cully mais lors de son séjour aux Ecrins, il résidait dans le Jura français après quinze années passées dans le Canton de Vaud.
Il attrape très tôt le virus ornithologique qu'il concrétise par des dessins publiés  (entre beaucoup d'autres) dans l'Atlas des oiseaux nicheurs du Jura et "Les oiseaux du Canton de Vaud".
Parmi les nombreux artistes que nous avons évoqué, il a la particularité d'être graveur.
Pour la réalisation d'une estampe sur bois gravé il s'inspire d'une aquarelle ou parfois d'un croquis à la mine de plomb.
Chaque gravure peut nécessiter trente à quarante jours de travail.

 Gravure sur bois, d'après étude (Oisans) Marmotte couchée sur un rocher.

                               "Ayant vécu dans les Alpes Suisses et résidant depuis quinze ans sur les monts Jurassiens, les territoires montagneux me sont familiers, et je m'y sens à mon aise.
Toutefois j'ai rencontré dans le Parc National des Ecrins une très grande diversité de paysage entre chaque vallée, me poussant à les considérer chacune de façon très particulière.

Aquarelle de terrain: Pré Clot, vallée du Vénéon (Oisans)
 
Par nature  attiré par l'eau, j'ai été spécialement séduit par les rivières et les névés.
On peut d'ailleurs les retrouver dans le travail que j'ai exécuté alors .



La puissance de ces montagnes ne trouve, à mon sens, d'équivalent que dans l'immensité de l'océan.
La richesse de la flore est le joyau de cette région.
Après plusieurs séjours, j'ai encore aujourd'hui le sentiment de n'avoir qu'effleuré la dimension de ce patrimoine."








Aquarelle de terrain. Au dessus du Voile de la Mariée (Gioberney, Valgaudemar)




                     Aquarelle de terrain .Le torrent de la Selle (Vallouise)

 http://www.museum-neuchatel.ch/index.php/approfondir/les-expositions/les-anciennes-expositions/141-christophe-stern

jeudi 23 juillet 2015

d'un continent à l'autre

                                        Robin D'Arcy Shillcock

Robin D'Arcy Shillcock est Australien ; il a grandi en Inde au Guatemala et en Australie.
Il arrive en 1973 à Groningen pour étudier les arts, la peinture et l'histoire de l'art à l'Académie des Beaux-Arts locale, aux Pays-Bas.
Il réside à Groningen, où il travaille comme artiste professionnel et écrivain, pour un un public international.
Depuis 1984, il donne des conférences et publie des articles traitant des voyages, du dessin sur nature et de l'art contemporain figuratif.
Son ouvrage le plus récent : Artists of the wild, à paraître en 1997, couvre 30.000 d'inspiration par la nature dans les traditions artistiques occidentales.
Autres livres : Portrait of a Living Marsh(1993) sur les marais de la Biebrza en Pologne, Wind, Wad en Waterverf sur une île du Schiermonnikoog en Hollande (1990), un recueil de dessins légendant des poèmes de Jan Kooistra, auteur hollandais.
Illustrateur de nombreux ouvrages, il a exposé en Hollande, Suède, Norvège, Allemagne, France, Japon, Kenya, Canada et Etats-Unis.
Ses oeuvres font partie de différentes collections, privées et publiques et figurent dans des musées partout dans le monde.

                   "Ma quête d'une nature intacte et des animaux sauvages m'a amené aux régions les plus rudes de l'Europe et de l'Amérique du Nord, aux populations clairsemées, mais riches de vie sauvage et de solitude.
Le croquis de plein air est pour moi une base artistique essentielle. Ce travail me permet de mieux comprendre la nature sauvage.
J'ai besoin du ferme fondement qu'offre l'observation.
Malgré cela, le temps de la réflexion est aussi important que celui que je passe, longuement et solitairement, dans mon atelier, où je m'efforce de retrouver, reconstruire le sens et la matière de mes rencontres avec la nature.
Je trouve le désir de partager avec d'autres le sentiment profond que j'éprouve, envers le royaume de la nature intacte, lequel s'incarne dans les animaux sauvages et dans la façon dont ils constituent une partie intégrante de leur environnement.
En essayant de les connaître le plus intimement qu'il est possible, j'espère acquérir une meilleure compréhension de leur monde, ce monde dans lequel je ne suis qu'un étranger".


       Huile (oeuvre de terrain) Le torrent de la Selle, vallée des Bans (Vallouise)

                   " Comparées au pays où je réside habituellement, une terre basse, depuis longtemps domptée, polie par l'homme en vue de ses besoins d'espace et d'un meilleur emplacement de vie, les montagnes des Ecrins sont à des distances incalculables et aussi difficiles à atteindre que les nuages qui s'élèvent dans leur ciel. Lorsqu'on pénètre aux Ecrins par la route, comme le font la plupart des visiteurs, on aperçoit une succession de hauteurs, vague après vague, de sommets et vallées, chacune ayant son charme particulier, formant un monde en soi.


 Vues de l'intérieur d'une voiture, les montagnes bien que distantes, semblent à cause de l'habitacle et de l'effet des vitres, dépouillées de leur caractère sauvage.
Pour faire réellement l'expérience de ce paysage, vous devez y accéder à pied, gravir les pentes, rempir vos poumons de l'air alpin, sentir la sueur goutter sur votre corps à mesure que vous avancez vers quelque site éloigné où les aigles prennent leur essor au-dessus des sources, et où les appels des craves à bec rouge sont répercutés par de hautes et abruptes falaises.
Remontant une vallée dans l'aveuglante lumière d'un matin du commencement de mai, me voilà attiré comme un papillon de nuit par la flamme ; je marche alors jusqu'à ce qu'une voix intérieure me dise : c'est ici, c'est ici qu'il faut que tu t'arrêtes pour faire un dessin.

 Mais à me trouver en face de versants montagneux décapés par le vent, les eaux et les glaces, puis dévastés autant par l'intense chaleur estivale que par le gel profond de l'hiver, voilà que ma perception du paysage en tant qu'artiste est soumise à un sérieux défi.
Je réentends le son empreint de solennité des cloches de l'église toute proche de Saint-Christophe-en-Oisans.
Des serrements de coeur venaient perturber ma concentration lorsque le souvenir d'un ami récemment décédé  tourbillonnait dans mon esprit, et l'emplissait de brume.
Le temps extérieur faisait plus que se répercuter sur mon humeur.
Il offrait une solution ." 

 Huile sur bois. Traquet motteux dans la vallée de Chambran (Vallouise)

 http://www.robin-darcy-shillcock.com/
                  

mercredi 22 juillet 2015

Méditations, contemplations

Si je m'immisce entre les pages de ces reportages d'artistes, n'en ayant ni le talent, ni la notoriété, je partage cependant avec eux le même amour de la nature, elle est depuis longtemps au centre de ma vie.
Ce coin du Port de Lers m'est si familier,  je devrais dire nous est si familier.
 Hier encore avec le frère de Frisco nous évoquions sans honte notre escalade  de 2013, déjà, où il fut tétanisé par une anxiété soudaine et ne put terminer l'escalade.

 Ce fut la seule fois de ma vie où j'ai pu "embrasser" ma vallée  en enfilade; encore merci Frisco! quand même 1900 mètres la Pique !!!




Devant un petit café très matinal une occasion encore de nous tourner vers un passé pas si lointain.


Pour ceux qui n'avaient pas vu ce reportage, c'est "Une vallée chère à mon coeur" du 7 janvier 2014.
 Hier, nous empruntions les chemins de l'enfance des enfants,  deux heures de montée à batailler avec les branches de noisetiers barrant le chemin, les orties, les petits torrents sortis de leurs lits; en nous remémorant les montagnards auxquels leurs épouses montaient leurs "dîner" tous les jours.
 (le dîner de ces montagnes étant notre déjeuner), où ils aidaient à retouner l'herbe  de la fenaison.
Ces propos vont rappeller à Guilhem ( la nouvelle génération ) sa montée hivernale où il a aussi mis deux heures, mais avec deux mètres de neige.
Sous les remparts de Carcassonne où la chaleur est intense il doit en rêver!!!

L'étang reflétait  immuablement les lherzolites  dans un silence et une paix matinales loin de l'orage qu'il allait  essuyer dans la soirée.






 La descente au pas accéléré avec le tonnerre roulant dans l'écho des montagnes.
 Laurent a poussé les traditions en s'exerçant aux mêmes gestes ancestraux du faucheur.

des mathématiques au dessin

 C'est le cas de Darren Rees qui abandonne rapidemennt sa première discipline pour devenir un autre grand spécialiste des oiseaux, récompensé par les plus hautes instances  y compris le Swarovski/Birdwatching Award en 1991.


 Chocards dynamiques au-dessus du Puy des Beaumes à Champoléon (Champsaur)
J'aime aussi beaucoup cette étude de chamois, où il restitue une attitude familière dans une aquarelle pleine d'expression:

                 "Mon séjour dans les écrins fut une bien trop courte semaine passée au début du printemps 1994, pendant laquelle je dessinai et je peignis en cherchant à donner du sens à cette nature sauvage et ces paysages parmi les plus beaux d'Europe.
Il y a bien peu de vraies montagnes en Grande Bretagne et ce fut donc pour moi une magnifique opportunité de pouvoir ainsi tout à loisir observer chamois, lièvres variables, aigles et autres prestigieuses espèces des alpes.
Parmi les nombreux oiseaux des Ecrins, je cherchai bien sûr à observer les espèces alpines. Les chocards à bec jaune, fréquents à ces hautes altitudes, furent mes préférés
Picorant quelque pitance dans les herbes rases, les voilà qui se pavanent alentour en battant des ailes, puis s'élèvent soudain sans effort dans les airs dans un grand concert de piaillements et de criaillements.
En vol, les groupes qu'ils forment semblent se mouvoir comme un seul individu, les changements de direction de l'un d'entre eux, ondulant dans la bande, entraînant aussitôt avec lui toute la masse à travers le ciel immense.

Le printemps montagnard des Ecrins m'a réservé ces restes de névés qui subsistent encore dans les couloirs et les combes peu ensoleillées.
Ces taches de blanc abandonnées me rapellent la rudesse de l'hiver écoulé et renforcent cette sensation d'austérité du paysage qui m'environne.
La combe du Puy des Beaumes est l'un ce ces paysages: un élan de neige jaillisant vers la crête dentelée de l'horizon, et qui semble chercher un point focal dans le ciel.




 Peut-être le vol de chocards cherche-t-il aussi cet horizon."












 Aquarelles de Venturons montagnards

lundi 20 juillet 2015

autre style

  Greg Poole

                               "Mon séjour dans les Ecrins au mois de mai 1996 fut l'un des grands moments de l'année. Ce fut une occasion formidable de travailler avec la nature et des passionnés d'art du monde entier.
Le moment fort du séjour fut pour moi la première rencontre avec un tétras-lyre.
Partir avec l'un des gardes du parc bien avant le lever du jour, marcher à son pas régulier, gravir une pente très raide couverte de bouleaux ornés de fraîches feuilles vertes...
Les premières lueurs du jour pointèrent au moment où nous atteignîmes la lisière des arbres et entendîmes les premiers bruissements d'ailes et roucoulements des tetras-lyres dans le lointain.
J'étais d'ores et déjà persuadé que nous allions vivre un grand moment.
Les pentes herbeuses foisonnaient de fleurs de coucou, de pensées et de gentianes. Sur les sommets subsistaient ça et là quelques traces irrégulières de neige.
Le soleil descendait progressivement la pente, changeant la froideur des mauves et des bleus en une chaude couleur jaune.
Et, acteurs principaux de la scène, autour desquels toutes ces choses se rattachaient, les tétras-lyres déployaient soudain leur queues, laissant apparaître un ventre blanc sous les plumes, se poursuivaient précipitamment en se dandinant, effectuaient de brefs envols en dévoilant des éclats de blanc sous leurs ailes.


Toute cette chorégraphie était accompagnée de cris incessants.
Pendant environ trois heures je passais de la position couchée, essayant péniblement de distinguer leur forme dans le télescope, entrant presque en transe tandis que j'étais à demi conscient de tous ces autres éléments qui constituaient la scène, à la position assise, pour faire, dans l'excitation du moment, de rapides esquisses des oiseaux.
Les dessins n'étaient alors presque qu'une justification de ma présence comme témoin de cette aurore.
Quelle merveilleuse journée..."
                                                                 Les chèvres au Rif du Sap              Acrylique en atelier d'après croquis

Parade de tétras-lyres (Valgaudemar) . 

Acrylique : Oeuvre d'atelier d'après  croquis.




Né à Bristol, Greg Poole obtient une licence en zoologie à l'University College de Cardiff.
Il débute sa vie professionnelle par une activité de protection et de conservation de la nature sur le terrain, dans l'Avon et sur l'île de Bardsey en Galles du Nord et en Ontario au Canada.
Puis, après une période passée à étudier l'aquarelle et à enseigner l'anglais en Espagne, il retourne à Bardsey pour se consacrer pendant six mois, sans interruption, à la réalisation d'esquisses sur le terrain.
En 1990 il choisit de s'installer comme artiste indépendant dans le Bedfordshire.
Il s'en suit un certain nombre de missions pour la Royal Society  for Protection of Birds. Puis en 1991, il est élu membre de la Society of Wildlife Artists. (SWLA).
En 1993 à l'exposition de la SWLA, il remporta non seulement la récompense artistique Natural World mais il reçut également un prix spécial de l'International Artists for Nature Foundation.

Greg Poole s'intéresse désormais aux opportunités offertes, sur le plan créatif, par la sérigraphie, la gravure sur bois et les sculptures en polystyrène ainsi que les techniques du collage et de peinture utilisées pour de précédentes cartes de la RSPB, des couvertures de documents et des illustrations.



Je suis très surprise, agréablement ... par cette oeuvre d'atelier, linogravure et sérigraphie. Chamois et bouleaux très "Art Nouveau".

dimanche 19 juillet 2015

Nouvelle escale à Carcassonne

Mes lecteurs ont beaucoup aimé les articles sur  ces beaux endroits que sont Carcassonne et le Canal du Midi,  vous vous doutez bien que dans la mise en page d'un article, je ne vous envoie qu'un choix parmi mes photos......
 alors un petit supplément qui compensera une assez longue absence, mais j'espère vous ramener de belles choses.... ?

 Il en rêvait de cette fontaine mais il était attaché dans la rue Trivalle  !!









Fontaine de Neptune: marbre de Carrare et rouge de Caunes
sculptée par Barata en 1771











Difficile de se frayer un chemin dans cette rue Trivalle, terrasses de café bondées et le Pont Vieux de la Barbacane surchargé, slaloms entre individus de toutes corpulences... âges, nationalités et parfois coups de coude ou d'épaules, cela devait être aussi joyeux du temps de Gualdo,






Dans les jardins de La Barbacane qui offraient quelque fraîcheur aux groupes qui avaient déployé pique-nique et jeux de cartes, les albizias essayaient de rivaliser déjà avec le feu d'artifice du soir.


Mais juste quelques coups de pédale pour retrouver la fraîcheur et le calme du canal et de l'auberge de l'écluse, tu as aimé, Annette, l'art de vivre à la française mais le vin blanc peut passer au rouge !!! histoire de reflet !!!

 Pour rester dans les mêmes tonalités, lauriers rouges et roses, somptueux cette année, ils aiment la chaleur, altéas blancs ou rouges






Mais il m'en reste encore"sous la pédale" et si j'ai fini à temps le livre  des artistes des Ecrins, j'y reviendrai.





autre personnalité

                             Aquarelle de terrain. Hirondelles des rochers dans le Rabioux
             un jour de pluie (Embrunais)

            "Fasciné par l'histoire naturelle, je suis un artiste profondément interessé par l'observation et l'interprétation du paysage.
Je trouve de plus en plus difficile de séparer les croquis de l'oeuvre dite "achevée", tant il est vrai que le face-à face avec la nature est presque impossible à reconstituer à partir d'un processus intellectuel.
Après une heure de promenade durant laquelle j'ai observé la lumière, le paysage, la faune, la flore, je déballe mon "atelier" et commence à travailler.
Parfois il peut s'agir d'une série de croquis rapides, d'autres fois le paysage exige plus de temps et de moyens.
Mais quelle que soit l'approche, mon travail cherche à communiquer mon enthousiasme pour la nature et à traduire une communion avec le milieu naturel.
 Ici, chaque vallée est bien différente de sa voisine.
Deux sites sont particulièrement présents dans ma mémoire : la Vallée du Couleau et celle de Gioberney.
Dans la vallée du Couleau, j'ai été particulièrement inspiré par la façon dont les hauteurs montagneuses pouvaient être vues, principalement à travers un voile changeant d'arbres. Mais c'est la région du Gioberney qui m'a offert les paysages les plus saisissants. L'âpreté des accidents de terrain donne l'impression que la nature vient juste d'achever sa création.
D'énormes éboulis, avec des gros blocs gros comme des maisons, gisent, étalés sur la mousse des talus.
Là une avancée d'arbres à la limite d'une ligne forestière uniformément arquée par le poids des chutes annuelles de neige.
Et, mélés à tout cela, des chamois et des marmottes, des faucons crécerelles, des oiseaux plongeant dans les eaux des torrents et des éperviers surgissant du milieu d'un bois."

                                                                                         Bruce Pearson 


 Aquarelle de terrain . Mémoire d'avalanche, à la limite des arbres à Gioberney (Valgaudemar)