lundi 21 juin 2021

Le Musée des Hussards

 Vous attendriez-vous à trouver à Tarbes le musée des hussards ?

 Mais parlons d'abord d'un personnage important, Placide Massey, tarbais 

d'origine est directeur des jardins et parcs de Versailles, et il prend sa 

retraite dans sa ville natale en 1849. Déjà à cette époque le rapport à la nature 

est un moyen d'expression entre un lieu donné et une personnalité .

Placide Massey amoureux de son pays  va mettre ici toute son expérience acquise 

 en théorie auprès de Ramond de Carbonnières (1755-1827) et en pratique dans

 les jardins de la Malmaison de 1803 à 1814.

Il est aussi à la tête du potager du roi à Versailles, des pépinières de Trianon et 

fleuriste à St Cloud. Sa fortune acquise, et suffisamment, pour créer son propre 

jardin à Tarbes. Il saura quelles espèces sont capables de prospérer dans cette

 région au pied des Pyrénées, cèdres du Liban, magnolias grandiflora ou 

sequoias. Sa maison se complétera d'une serre pour augmenter ses collections 

botaniques et la tour qui domine sa maison lui permettra une vue imprenable sur

ses chères  Pyrénées. Il fera don de toutes ces possessions à la ville de Tarbes en

 1853 qui en fera un musée.  A l'exemple de Placide Massey, à l'opposé de la ville 

Achille Fould ministre de Napoléon III et Damase de Long créeront à leur tour

 des jardins très en vogue à cette époque et le choix de Tarbes au pied des 

Pyrénées  n'est pas un hasard en ce temps où le pyrénéisme  est à la mode.


 C'est l'architecte Jean-Jacques Latour qui sera l'architecte de la maison de 

Placide Massey.

 Et pourquoi le musée Massey a-t-il choisi d'y implanter le souvenir des hussards?

 Tout simplement parce que en 1806 Napoléon 1er rétablit le haras national de 

Tarbes qui, à partir du cheval tarbais, donne naissance à la race anglo-arabe. Il 

s’est installé sur le site que l’on connaît aujourd’hui en 1810, puis est agrandi en 

1832 et 1901. En 1835, les haras de Tarbes fournissaient 35 % des chevaux 

destinés à la cavalerie légère.

            http://www.revuemethode.org/m061923.html

 https://www.youtube.com/watch?v=GrlHtbvQtsw

 

https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/le-saviez-vous-l-origine-des-hussards


  Cette propriété tarbaise me rappelle celle de Bertrand de Lassus  à Valmirande

 (Montréjeau) que vous trouverez dans mes archives.  (tour et jardins similaires)

(8 janvier 2014)

mercredi 16 juin 2021

Les néo-grecs : suite

 Vous aurez été séduits ou critiques,   laissant votre goût personnel comme seul

juge, remarquez que les critiques portent surtout sur le sujet représenté plus  que 

sur la qualité de la peinture : voilà un texte qui confortera ou non votre opinion.

https://www.academia.edu/38937076/Une_Acad%C3%A9mie_dissidente_La_formation_des_N%C3%A9o_grecs_dans_les_ateliers_de_Delaroche_et_Gleyre

 

                               Le soir de Jacques Gleyre


https://www.youtube.com/watch?v=Zg2MT-uEPSA

                         https://www.youtube.com/watch?v=verxp1E1ZTw


On peut admirer les drapés de Félix Jobbé-Duval dans cette oeuvre conservée au 

Musée des Beaux Arts de Rennes 


                                      La fiancée de Corinthe 1852

 et l'on revient à Gérôme

                      http://deartibussequanis.fr/xix/gerome.php



                       Le siècle d'Auguste ou La naissance de Jésus-Christ. 1855

 Musée d'Amiens 

et à Tarbes où j'ai l'intention de vous amener toujours de Jean Gérôme

 "Daphnis et Chloé"


 

mardi 15 juin 2021

Les néo-grecs

  On y frise l'orientalisme,  c'est le pourtour  méditerranéen. !

 Gérôme, Papety ou Burthe mais aussi Gustave Rodolphe Boulanger  qui

deviendra  professeur à l'école des Beaux Arts  de Paris et gagnera

 un Prix de Rome  avec son

 'Ulysse reconnu par Euryclée" conservé d'ailleurs en ces lieux, qui n'a rien de 

cette touche XIX ème que des yeux avertis décèlent dans certaines toiles de ce 

mouvement.


  Son "Hercule aux pieds d'Omphale" n'est pas moins puissant

 Mais où est-il ? ?


 Plus marqué peut-être sa toile à Orsay de la "Répétition du joueur de flûte"

 


 Qu'ai-je encore dans mon panier  !! à l'Opéra Garnier "la Danse champêtre"


  on s'éloigne un peu de la Grèce...


et l'on revient à Gérôme, nous ne sommes pas loin du bain turc d'Ingres avec cet

 "Après le bain"  à Kiev



                      Petite touche rafraîchissante par ces chaleurs pré-estivales.....

                   N'oublions pas Victor Mottez et ses sirènes !!


 Musée d'Art de Nantes

 


lundi 14 juin 2021

L'Art pour l'art, les néo-grecs du XIX ème siècle

 Remis au goût du jour à la faveur de deux expositions à Nantes et à Montauban 

cette tendance fut, à l'époque,  décriée d'une part et favorablement accueillie 

d'autre part.  C'est effectivement avec ce "Combat de coqs" de 1847 qu'apparaît

 une une autre modernité, celle des néo-grecs avec pour chef de file Jean Léon 

 Gérôme.

                         https://www.dailymotion.com/video/x15yzon

 

 Musée d'Orsay

 Ce courant pictural trouvait son équivalent dans la littérature, Théophile Gautier

 fut d'ailleurs un grand admirateur de cette toile.

         https://mediterranees.net/mythes/gyges/gautier/index.html

Léonn Burthe nous offre une "Sapho jouant de la lyre"  en 1849 avant de 

disparaître à l'âge de  37 ans  Chef d'oeuvre absolu conservé au Musée de 

Carcassonne.

 

Dominique Papety peint à Marseille en 1841 "Femmes grecques à la fontaine"

au Musée du Louvre.


  

et son évanescente Ophélie

                                                          Musée de Ste Croix  Poitiers

 Ingres alors directeur de l'Académie de France à Rome, se félicite de cet attrait 

"pour la Grèce : il peindra lui-même "Antiochus et Stratonice". On la verra au 

Musée de Chantilly mais aussi dans une autre version au musée Ingres de 

Montauban

http://www.arles-antique.cg13.fr/mdaa_cg13/popup_expos/ingres/_docs/stratonice.pdf

 

 Jean Broc est précurseur de ce mouvement avec, en 1801, sa 'Mort de Hyacinthe"

aussi à Poitiers

Il faut aller au Kunsthalle de Hambourg pour la toile de Jean Léon Gérôme

 "Phryne révélée devant l'aéropage "


  à suivre

jeudi 10 juin 2021

Louis XIV et Bernini

 C'est lors de son séjour à Paris en 1665 que le Bernin sculpte le buste en marbre

 du Roi-Soleil et avec une certaine familiarité puisqu'il déplace  une mèche sur le

front du roi, pour lui rendre plus de majesté encore !  loin des usages courants et 

nous allons voir la différence. Le Bernin avait un concurrent  en la personne de

 Jean Warin et tous deux sont en compétition : il est intéressant de comparer ces 

deux oeuvres. Louis n'a que 27 ans.

 http://www.pileface.com/sollers/spip.php?article1572

    L'on considére le Bernin comme le successeur de Michel-Ange et à grand roi ne

 peut sculpter que le plus grand des sculpteurs de l'époque. Lorsqu'il rentrera à

 Rome, la statue équestre du souverain sculptée de mémoire sera moins prisée de 

Louis-XIV  celui-ci lui trouvant trop de désinvolture. Il faut dire que le buste du 

Bernin qui trône désormais dans le salon de Diane à Versailles dégage une 

majesté et une autorité voulue par le roi,  le drapé est magnifique. Il en existera 

plusieurs copies ou moulages et bronzes dont un trône Place royale au Québec.  

 

 


 

 

 

 















 le buste de Warin et Hérard , de la même date  est aussi conservé à Versailles






















Jean Warin n'était pas n'importe qui,   co-directeur de la Monnaie Royale en 1629

 il cumulait les arts de la sculpture,  de la peinture après avoir été le premier

 médailler de France.  Louis XIV était pour lui une vieille connaissance, si l'on

peut dire, car il le peint en sa compagnie vers 1646 ,une huile sur  un panneau les

 représentant autour de médailles. (Musée de la Monnaie)

 


 
Sa sculpture de Louis XIV en pied  dans le salon de Vénus à Versailles ne manque

 de panache !



              Encore un comparatif avec l'oeuvre du Bernin au Louvre




lundi 7 juin 2021

Philibert de l'Orme

 


                                https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k854656s#

 Il  est un célèbre architecte  qui, pour la postérité a laissé la somme de ses études

 dans plusieurs tomes d'Architecture et grâce à lui  et son voyage à Rome  dans 

les années 1536 puis probablement à Naples nous avons une description très

complète de la villa Poggio Réale, ce qui nous amène à consulter des pages d'une

 histoire révolue; une histoire très européenne...

                        https://en.wikipedia.org/wiki/Poggio_Reale_(villa)

http://autourdemesromans.com/la-premiere-guerre-ditalie-leblouissement-des-jardins-de-poggio-reale/

Les jardins de Poggio Reale furent très impressionnants et firent l'admiration de 

bien des visiteurs, à commencer par Laurent de Médicis  puis  Charles VIII roi 

de France en .

Leur auteur se nommait Pacello de Mercoliano « le jardinier le plus célèbre de

 l'Europe », moine bénédictin  et créateur de l'Arte del verde. (nous en avons déjà parlé)

Pacello de Mercoliano suit ensuite Charles VIII en France en Touraine,  à 

Amboise  et plus précisément à Château-Gaillard où il reproduit les merveilleux  

jardins napolitains.

Les jardins d'agrumes en terrasse de Poggio Reale étaient très prisés. 

 Philibert de l'Orme lorsqu'il introduit les plans et dessins de l'architecture de la 

villa de Poggio Réale, représente-t-il une réalité vécue ou reproduit-il des plans

 dont il a eu connaissance, c'est la question qui se pose,  qu'importe puisqu'il 

nous offre un voyage dans le temps. 

Somptueuse certes mais soumise à de nombreuses vicissitudes,  une bataille en 

1527 avec notre Odet de Foix, la malaria en 1604, la peste en 1762 et un abandon

 définitif, était-elle maudite ?


Toile planimetrice, alle incisioni antiche, ma soprattutto grazie ad una tela, oggi ospitata al Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie di Besançon in Francia, opera eseguita a quattro mani: le virtuose mani del bergamasco Viviano Codazzi e del napoletano Domenico Gargiulo, detto Micco Spadaro.

 


 Pierre-Adrien Pâris en dessine le plan conservé à la Bibliothèque municipale de Besançon.

Pour revenir à la réalité pouvons nous visiter les jardins de Château Gaillard?

                  https://chateau-gaillard-amboise.fr/jardins-du-roy/

https://www.youtube.com/watch?v=_-nwvmCqHJc

Philibert de l'Orme livre aussi dans le premier tome de son Architecture, non 

seulement le plan de la cheminée de Poggio Réale 



mais ceux des thermes de Tripegole; petit village englouti lors de l'éruption du 

Monte Nuovo en 1538


https://books.google.fr/books?id=fH9FAAAAcAAJ&pg=PA342&lpg=PA342&dq=bains+de+tripegole&source=bl&ots=lZoez8fjHJ&sig=ACfU3U3JvANEcFpIUjMGRBrhxsKelVuRCQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwinjYOgnYXxAhWk4YUKHU9cBFwQ6AEwAHoECAYQAw#v=onepage&q=bains%20de%20tripegole&f=false


jeudi 3 juin 2021

Pierres peintes du XIII ème et XIV ème siècles

 Peut-être une chasse au trésor,  d'où viennent-elles ? où sont-elles dorénavant ?

A vrai dire elles sont restées sur place dans la cathédrale de Nevers et ce sont les

 témoins d'un jubé construit dans les années 1350,  cette merveille dont il ne reste

 qu'un ensemble de pierres.

(Définition du Jubé : Construction en forme de de galerie, séparant le choeur de

la nef ). C'est d'ailleurs pour permettre aux fidèles d'avoir plus de visibilité sur la

nef qu'un  prélat en 1769 a détruit ce joyauC'était la mode, et il ne fut pas le

 seul : c'était les consignes du Concile de Trente, celui de Notre-Dame de Paris

est détruit entre 1699 et 1708, celui d'Amiens en 1755, celui de Noyon en 1757 

suivis de Bourges en 1758 et Chartres en 1763. 

 Elles sont l'objet d'une étude approfondie  : nature de la pierre,   un calcaire

 jurassique local,  analyse des pigments, résinate de cuivre, azurite et ocre jaune,

 noir de charbon et blanc de plomb liés à l'huile, les fonds géométriques de toute

 beauté sont composés de reliefs estampés à la feuille d'étain puis recouverts de

 feuilles d'or. Les fonds roses des pierres les plus anciennes se composent de 

minium, de vermillon et de laque rouge.

Pour plus d'analyses les spécialistes se livrent à des comparatifs notamment avec

 le jubé de Bourges.  Interrogation quant aux commanditaires et mystère pour 

l'identité du peintre, d'une école parisienne,  cela est une certitude.

Il est possible que la commanditaire soit Marguerite de France fille de Philippe V 

le Long, roi de France de 1316 à 1322 et de Jeanne de Bourgogne. 

L'influence stylistique est attribuée à Jean Pucelle enlumineur parisien dans les

 années 1320-1330.

Il faut aussi souligner les fonds gaufrés qui est une application de pâtes ensuite

 dorées.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2016_num_174_3_12861



On dénombre 19 blocs de diverses dimensions détaillants l'Enfance du Christ, la

 Passion et la Mort de la Vierge, dont le tracé a plus ou moins souffert.

 Sur la représentation de la Passion, le visage de Marie-Madeleine est

 particulièrement bien conservé.



Les visages expressifs  des apôtres saisis d'émotion au moment de l'Ascension 


les mains sont traitées avec finesse que ce soit celui de la Verge, lors de

 l'Annonciation



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ou celle d'un apôtre

tenant un livre



les costumes aussi  fournissent des détails sur la mode de l'époque

 


 Tous ces détails se retrouvent dans des enluminures de 1330 conservées 

notamment au Metropolitan Museum of Art  de New York.

 La cathédrale de Nevers est plus proche !!

 

http://anastasis-review.ro/wp-content/uploads/2017/12/IV-2-Arnaud-Timbert-BDT.pdf

https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Cathedrale-Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte-de-Nevers.html