jeudi 25 mars 2021

Le verre américain

  C'est une création  des verreries de Brooklyn dans les années 1880 initiée par 

Louis Comfort Tiffany et John Lafarge, avec l'aide des cristaliers de Lorraine.

 A destination des vitraux, une de leur face comporte des reliefs réguliers

ou irréguliers. Leurs couleurs sont aléatoires ces verres en fusion de divers coloris 

 étant coulés ensemble, la feuille de verre est ensuite laminée puis travaillée et 

ensuite recuite. Ils parviendront jusqu'en France dans les années 1889 et 1900, 

présentés à l'Exposition Universelle de 1889 dans les oeuvres des peintres 

verriers américains dont Healy et Millet de Chicago, Walter Greenwood de New-

York. Les stands de producteurs comme celui  d'Edward Henry, les proposent aussi

 et la France  va les adopter dans la composition de certains vitraux dont ceux du 

pavillon de l'Argentine dans l'atelier Gaudin,  pour une oeuvre d'Eugène Oudinot.

 

 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01693889/document

 

Cartons en tapisseries mais aussi cartons pour les verrières : Eugène Grasset

  dessine  un Saint Georges exécuté par Lucien Bégule, dont les bordures seront

en verre américain.

  conservé au Musée des Beaux Arts de Lyon. 200 X 94cm


Nous avons donc en 1889 quatre peintres verriers français qui utilisent le verre 

    américain, dont le Clermontois Félix Gaudin qui a connu ce matériau lors de ses

 voyages aux  Etats-Unis.

 https://books.google.fr/books?id=pKNrA4lMdzMC&pg=PA483&lpg=PA483&dq=vitrail+pavillon+argentine+Oudinot&source=bl&ots=wyppNKIvzm&sig=ACfU3U0x4U6uIS6qLsGRZwf1oAgz55JMHg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjj36-PmMvvAhVzA2MBHRt3DJcQ6AEwAnoECAEQAw#v=onepage&q=vitrail%20pavillon%20argentine%20Oudinot&f=false

  Gaudin surtout qui va en faire la promotion auprès des architectes.

 Le marchand d'art Siegfried Bing commercialisera les vitraux de Louis Comfort 

Tiffany et commande des cartons aux peintres nabis ainsi qu'à Henri de Toulouse 

Lautrec,  il faudra aller après réouverture voir   "Au nouveau cirque  Papa 

chrysanthème" de 1896 au Musée d'Orsay.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  La verrerie Appert prendra très vite le virage du verre américain qui apportait

 plusieurs avantages. 

 http://www.verre-histoire.org/colloques/innovations/pages/p402_01_carre.html

 

  Il va être intéressant de se pencher sur cette fabrication dans son pays d'origine

 avec Tiffany

  https://etheses.whiterose.ac.uk/3991/2/1._Stained_Glassworlds_Text_FINAL_SUBMISSION.pdf

                                  https://www.youtube.com/watch?v=JWJgU7UTy4o

 

Beau panel de vitraux d'Eugène Oudinot qui utilise le verre américain dès

1880 et cède son stock de verres  à Félix  Gaudin

    https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01693889/file/2016CLF20021_DUNTZE-OUVRY_1_2.pdf

 Vous pourrez  aussi admirer au musée Adrien Dubouché ce splendide 

portrait de Michel- Ange par Eugène Oudinot

 


 


mercredi 24 mars 2021

Renouveau et art nouveau : suite

 Sur ces débats pour renouveler, transformer, que dis-je ! le métier de licier,

 chacun se fera sa propre idée, c'est en tout cas une preuve de modernité et 

d'adaptation que vouloir suivre .. le courant ; faire appel aux peintres du moment 

en est la moindre démarche ! 

 Là où le bas blesse c'est l'introduction de la "restriction" moins de points, moins

 de nuances et moins de liberté pour le licier qui devra s'en tenir aux seules

 indications du carton que l'on va numéroter, pour lequel carton,  le peintre sera

 tenu aussi de réduire la nuance, ce qui fait tout le charme de l'impressionnisme !

 Soyons déjà heureux que ces manufactures existent toujours.

En 1946 une grande exposition au musée d'Art Moderne précisa à l'instigation de 

Jean Cassou et de Jean Lurçat "la renaissance" de cet art.



https://www.google.com/search?channel=fs&sxsrf=ALeKk00P0eTLq-HcMYkAAS6r8xHD1jBB9Q:1616575599145&source=univ&tbm=isch&q=jean+lur%C3%A7at+tapisserie&client=ubuntu&sa=X&


Dans mes archives vous pouvez retrouver les tapisseries de Dom Robert à Sorèze

https://www.google.com/search?q=dom+robert&tbm=isch&client=ubuntu&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiZtKy4xcjvAhUMwIUKHWfhDQ4QrNwCKAJ6BQgBENwB&biw=1845&bih=953

Pour en savoir un peu plus sur Lurçat 

https://www.cite-tapisserie.fr/fr/ressources-th%C3%A9matiques/les-artistes-de-la-tapisserie/jean-lur%C3%A7at-1892-1966

Il faudrait aussi revenir sur ma visite au musée Hyacinthe Rigaud de Perpignan.

 On peut faire de la résistance en tissant ce que ne manqua pas de faire Lurçat !!

            https://www.panoramadelart.com/Liberte-eluard-lurcat-tapisserie

 

Sur mes cahiers d’écolier 

Sur mon pupitre et les arbres

 Sur le sable sur la neige 

J’écris ton nom

 Sur toutes les pages lues 

Sur toutes les pages blanches

 Pierre sang papier ou cendre 

J’écris ton nom

 Sur les images dorées

 Sur les armes des guerriers

 Sur la couronne des rois

 J’écris ton nom

 Sur la jungle et le désert

 Sur les nids sur les genêts

 Sur l’écho de mon enfance

 J’écris ton nom

 Sur les merveilles des nuits

 Sur le pain blanc des journées 

Sur les saisons fiancées

 J’écris ton nom

 Sur tous mes chiffons d’azur

 Sur l’étang soleil moisi 

Sur le lac lune vivante 

J’écris ton nom

 Sur les champs sur l’horizon

 Sur les ailes des oiseaux 

Et sur le moulin des ombres 

J’écris ton nom

 Sur chaque bouffée d’aurore

 Sur la mer sur les bateaux 

Sur la montagne démente

 J’écris ton nom

 Sur la mousse des nuages

 Sur les sueurs de l’orage

 Sur la pluie épaisse et fade 

J’écris ton nom

 Sur les formes scintillantes 

Sur les cloches des couleurs

 Sur la vérité physique 

J’écris ton nom

 Sur les sentiers éveillés 

Sur les routes déployées

 Sur les places qui débordent

 J’écris ton nom

 Sur la lampe qui s’allume 

Sur la lampe qui s’éteint

 Sur mes maisons réunies

 J’écris ton nom

 Sur le fruit coupé en deux 

Du miroir et de ma chambre

 Sur mon lit coquille vide

 J’écris ton nom

 Sur mon chien gourmand et tendre

 Sur ses oreilles dressées 

Sur sa patte maladroite 

J’écris ton nom

 Sur le tremplin de ma porte 

Sur les objets familiers

 Sur le flot du feu béni

 J’écris ton nom

 Sur toute chair accordée

 Sur le front de mes amis

 Sur chaque main qui se tend 

J’écris ton nom

 Sur la vitre des surprises 

Sur les lèvres attentives 

Bien au-dessus du silence 

J’écris ton nom

 Sur mes refuges détruits

 Sur mes phares écroulés

 Sur les murs de mon ennui

  J’écris ton nom

 Sur l’absence sans désir

 Sur la solitude nue

 Sur les marches de la mort 

J’écris ton nom

 Sur la santé revenue

 Sur le risque disparu 

Sur l’espoir sans souvenir 

J’écris ton nom

 Et par le pouvoir d’un mot 

Je recommence ma vie 

Je suis né pour te connaître

 Pour te nommer

 Liberté.

                 Paul Eluard,Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)

 


                  Et maintenant...

 https://www.mam.paris.fr/fr/expositions/exposition-decorum-tapis-et-tapisseries-dartistes


 

 

mardi 23 mars 2021

Renouveau ou tatonnements dans l'art de la tapisserie

 Modernisation des mobiliers  dans cet entre-guerre, accueil des artistes

 contemporains avec des hésitations sur le chemin à prendre, voilà à quoi l'on 

assiste dans les années 1920 : et pour le résoudre le nouveau directeur  de la 

manufacture de Beauvais, lance une "Enquête" à la fin de 1922 grâce au Bulletin 

de la vie artistique dont le rédacteur est Guillaume Janneau. Il souhaite accélérer

la production pour obtenir ainsi une addition moins lourde mais accélérer c'est 

simplifier ou réduire les dimensions. Jean Allabert décide de lancer une collection 

de sacs à main ... 

 


               20 exemplaires de ce modèle de Jean Poiret entre 1927 et 1932

......rationaliser la production  et responsabiliser davantage le licier.

 et pour cela utiliser le calque, entre autre. ( Janneau qui deviendra directeur de 

cette manufacture en 1935 faisant alors appel à jean Lurçat). Cet écran de

 tapisserie d'après  "l'Odalisque" de ce dernier tissé entre le 1er avril et le 6 juillet

 1932 exprime bien la simplification à laquelle veulent parvenir ces directeurs.

                                                                        Paris . Mobilier National.

 Dans cette" enquête" les avis sont partagés, à qui faut-il faire appel Maurice 

Denis, Puvis de Chavannes, Jules Flandrin ,Vlaminck, Braque?   le colorisme exalté

 de Matisse semblait bien approprié, mais la majorité opte pour le cubisme, celui-

 ci se rattachant  à l'ordre architectural et décoratif de l'Art Déco. 

 Et pourquoi pas Raoul Dufy  ?  mais celui-ci semble trouver un malin plaisir  à

 répondre à cette invite en prenant le contre-pied de cette  esthétique nouvelle,

 il va créer une merveille sise aussi au Mobilier National qui prendra 9 années de

 tissage du 9 septembre 1924 au 17 juin 1933 . tant de dégradés de tons pour  10

 centimètres carrés par an !! contre  un mètre carré par an pour Aubusson.



 J'aurais bien voulu connaître le nombre de fauteuils mais je n'ai pas eu la patience d'aller jusqu'au bout de ma recherche..

https://collection.mobiliernational.culture.gouv.fr/recherche

 https://collection.mobiliernational.culture.gouv.fr/objet/BV-473-000

  Bien que m'étant baladée au Civil War  Museum de Philadelphie  je n'ai pas

réussi à trouver  la tapisserie de Gustave Jaulmes tissée en 1923 et offerte à cette 

institution

... peut-être en France

 https://www.wto.org/french/res_f/booksp_f/cwr11-3_f.pdf

et bien si !! la voilà 

https://www.photo.rmn.fr/archive/12-546839-2C6NU08744XX.html

                                                                                    à suivre

lundi 22 mars 2021

L' Art Nouveau en tapisserie

  Ne dites pas  "Ah ! l'art nouveau, je n'aime pas", assez "typé" je l'avoue,

 reconnaissable au premier coup d'oeil !

La manufacture de Beauvais a tissé de bien belles choses.  et suivi le fil des

 époques  avec de nouveaux peintres et cartonniers.

 C'est aux Gobelins que voit le jour" la Sirène et le poète" d'après la composition

de Gustave Moreau présentée à l'Exposition Universelle de 1900, 

un exploit des liciers tant l'oeuvre était difficile à restituer dans ses détails.

 Consevée au Mobilier National, tissée de décembre 1895 à avril 1899. C'est une 

haute lisse  de 3 mètres 49 de haut et 2 m 50 de large. On voit enfin apparaître le

 nom des liciers...  Pour celle-ci il s'agit de Justin Cochery en chef de pièce, 9 fils

de chaîne au cm carré, l'emploi d'un point rarement utilisé, le point "crapaud" en

 laine,  soie et or.

                            https://www.youtube.com/watch?v=nGPeEOCwVXI

https://books.openedition.org/mnhn/532?lang=fr

 Dans la période de l'entre- deux guerres, le fils de Camille Pissaro, Georges

 Manzana-Pissarro (nom de sa mère) crée de nombreux objets, tapisseries, tapis

 meubles ou verreries, ainsi que des peintures, gravures ou lithographies dans le

 style Art Nouveau et Art Déco (1925-1930), exposés en 1914 au Musée des Arts

 Décoratifs de Paris. Cette tapisserie de basse lisse, laine et soie 6 fils au cm vers

 1910-1912 s'y trouve d'ailleurs, son titre "Nativité".


 Une autre artiste, Blanche Ory-Robin emploie des matériaux divers : de 1909, 

   la tapisserie "Fontaines jaillantes " est aussi au Musée des Arts décoratifs.

Un peu "précurseur"  dans l'utilisation  de matéraux divers, chanvre, soie verre 

argent ou or ; il faudra cependant attendre les Biennales de  Lausanne pour

 laisser  toute latitude aux liciers de faire de la matière tissée une oeuvre 

tridimensionnelle.

 

Elle est,  avec son feuillage, très "Art Nouveau".

 https://www.letemps.ch/culture/biennales-lausanne-une-histoire-coeur

         https://core.ac.uk/download/pdf/237323972.pdf

 Blanche Ory'Robin (1862-1942) s'exprime dans une revue 'La Douce France" dans

 un article d'octobre 1919 : elle travaillait encore dans son propre atelier à 

Fontenay-aux-Roses "Chaîne et Trame" en 1935.

" C'est le fil qui donne sa valeur à la tapisserie, bien plus que la couleur dont il est 

imprégné. Toute étoffe accroche la lumière par chacun de ses fils ; une texture de 

soie dont les traits sont lancés en des sens différents, une texture de chanvre dont

 les fils forment relief, peuvent, dans la même couleur, donner naissance à des

 nuances infiniment plus variées que le peintre n'en obtient, avec toute la 

virtuosité de ses touches, dans un seul ton de peinture.

 D'où vient cela ?  de ce que la laine, le chanvre, le lin, l'or et l'argent lamé 

possèdent, grâce à leur propre volume, des valeurs qui leur sont propres.

C'est avec l'intelligence de ces valeurs que nous pourrons revivifier l'art de la

 tapisserie" 

      On verra demain une conception plus classique de la tapisserie .

https://sites.google.com/a/du.books-now.com/en59/9782904187308-78norsupGEcenvi45

https://digital.library.unt.edu/ark:/67531/metadc798443/m2/1/high_res_d/1002782295-Taylor.pdf

                        https://www.youtube.com/watch?v=CR88SjtToII


dimanche 21 mars 2021

Le Printemps

 A changement de saison,  changement de siècle  mais pas forcément de matière

juste le temps d'affiner mes recherches.

Pour vous faire patienter, les fleurs de mon jardin, et un petit tour en forêt bien

 d'actualité encore que, à chaque jour qui passe, les fleurs suivent le temps de

leur  floraison.

 C'est déjà la fin des jacinthes,  des jonquilles et les tulipes sont déjà en bouton

 avec le petit coup d'arrêt d'une belle neige ce week-end.

                https://www.youtube.com/watch?v=BYUASTjanyQ


Les butineuses sont de sortie, et s'empressent de cueillir le nectar des muscaris


 























           Mes parterres d'hellébores ont été somptueux



            Le couple de geais ne s'y est pas  trompé, enfin le temps de sortir de la

 forêt pour venir par vagues successives cueillir les cacahuètes mises à leur 

disposition


Les mésanges bleues ou charbonnières trouvent ici leur becquées  en toutes 

saisons et, ont réapparues les mésanges à longue queue, un peu frigorifiées...



 Au bord du sentier de montagne ce petit papillon a dû mettre le coup 

                                                                    d'accélérateur pour éclore


  les violettes aussi peuvent être escaladeuses, en profitant d'un filet du ru qui 

                s'échappe en cascades.





















Les pics ont déjà testé le tronc du vieil arbre


 

Il en aura bientôt d'autres !



perchoir idéal pour des

 rapaces


Pervenches et anémones

 

 sauvages et  timides 

 

s'empressent de tapisser le 

 

sol .










 Plus vives à la maison,  les primevères !




vendredi 19 mars 2021

Les marbres de Coysevox

 Ne quittons pas trop vite le règne de Louis XIV,  entrons dans ce Louvre encore

 clos pour quatre semaines de plus .... en retrouverons-nous un jour l'entrée ?

Antoine Coysevox est le maître incontesté de cette deuxième partie du règne du 

Roi-Soleil surnommé le "Rigaud de la sculpture" il faut dire que cette période a

été riche d'artistes talentueux.

 Hommage à celui qui grâce à la cassette royale a su mettre en oeuvre l'éclosion

 des académies de tous les arts, Colbert. 

                                 Priant de Colbert à l'Eglise St Eustache Paris

                      marbre d'Antoine Coysevox .1685-1687

 On peut déjà admirer la maîtrise de son ciseau. Il avait débuté sa carrière à 

Saverne auprès du cardinal de Furstemberg  entre 1667 et 1671, sans aller jusqu'à

 Rome. Il revient ensuite dans sa ville natale à la fin de ce séjour et n'entame la

 réalisation des décors de l'escalier des Ambassadeurs de Versailles qu'en 1678 :

 l'Académie royale de peinture et de sculpture l'avait déjà admis en son sein 

comme professeur en 1677 il y gravit les échelons pour en devenir chancelier 

perpétuel en 1716. Il vit aux Gobelins possède un atelier à Versailles un 

appartement au Louvre et toute l'attention du roi qui vient lui rendre visite

lorsqu'il travaille à Marly. Ses émoluments se chiffrant en millier de livres lui 

permettent d'acheter une maison à Paris en 1709. Il n'obtint cependant jamais le

 titre de "sculpteur du roi": il faut souligner qu'il travaille avec nombre de

 collaborateurs. C'est le cas de ce priant de Colbert dont il partage l'exécution avec

 Tuby sur un dessin de Charles Le Brun, l'aide de ses élèves n'est pas négligeable, 

il s'agit  de Nicolas et Guillaume Coustou, Jean Joly ou René Frémin, de François 

Coudray, Jean-Louis Lemoyne, Jean Thierry; mais n'est-ce pas aussi le cas des 

grands peintres?

 On le sait affable,  bienveillant  et accommodant avec ses commanditaires 

contrairement à certains de ses contemporains qui refusent une commande, se

 jugeant insuffisamment rétribués,  je pense à Pierre Pujet ou Pierre II Legros qui 

préfère retourner à Rome. Son autoportrait  en marbre de 1702 révèle cette

 "bonhomie" 


On peut y remarquer aussi la dextérité avec laquelle il a restitué les boucles de sa

 perruque.  Il travaille beaucoup, monuments, bustes (une soixantaine) portraits

 du roi, à tous les âges, destinés à la France entière où l'on reconnaît cette

 propension qu'avaient les empereurs romains à diffuser leurs bustes en marbre 

dans tout l'Empire.

 

 

                            Louis XIV marbre Paris Musée Carnavalet

                                                                      1687-1689

 

 Statues équestres, aussi, pour lesquelles il prend soin de faire venir les 

plus beaux chevaux des écuries royales. Son rapport aux oeuvres des Antiques  est

 très personnel, exemple en est donné  avec sa "Vénus accroupie" du musée du

 Louvre  (1686) est-ce parce qu'elle siégeait dans les jardins de Versailles qu'il l'a

 assise sur une tortue.

 


 

 Il perpétue ainsi l'art des sculpteurs de l'Antiquité et nous pouvons  admirer au 

musée du Louvre ses deux chefs-d'oeuvre,

 Mercure sur son cheval ailé,  entre 1698 et 1702, une prouesse tant pour la

 finesse du caducée que la vérité anatomique du cheval, l'expression de noblesse

 et de grâce propres aux Dieux !  comme l'envolée de la queue du cheval saisie en

 plein vol !


                                                                                                                                           et sa non-moins superbe "Renommée"     3,26 de hauteur sur 

2métres 91 de large et 1m 28 de profondeur , au Louvre aussi pour ne citer que

 celles-là .


             La prouesse ici est la finesse de la trompette.

 Vous aurez déjà reconnu le ciseau de Coysevox 

                                      https://www.youtube.com/watch?v=KVEQBcpywJ0                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/amphitrite-et-neptune                                                                                                                                                               




mercredi 17 mars 2021

Manufacture de la Savonnerie

  Il ne s'agit pas de savon ... mais de tapis d'exception 

             un privilège des lieux de pouvoir

                        https://www.youtube.com/watch?v=PdqephQ0Ea4

 Les tapis anciens de la manufacture  ont été tissés avec les cartons de Charles le

 Brun aux commandes des Gobelins comme nous l'avons déjà vu.

En 1628 la première manufacture royale de tapis est fondée en France, la 
 
Savonnerie tire son nom d’une ancienne maison de savonnerie à Chaillot, dans
 
 laquelle elle est transférée en 1631. Elle est alors spécialisée dans la fabrication
 
des  tapis veloutés auxquels on adjoignit par la suite des tapis copiés de l’Orient.
 
  Pierre Dupont (1560 1640)  et Simon Lourdet 1590-1667) en sont les deux 
 
premiers associés suivis par leur descendants  et en 1826, elle est rattachée aux
 
 Gobelins. 
 
 Il est admirable que ce savoir-faire soit encore d'actualité

                https://www.youtube.com/watch?v=TCT5xG9zO_U
 
  Exemple parfait !


consécration pour le lot phare de la vente du 22 octobre à la Galerie Charpentier, quand le représentant de l'Etat a préempté (1), sur l'enchère de 2.200.000.€ ce magnifique tapis aux armes de France. Sorti des métiers de la Savonnerie sous le règne de Louis XV, il ira compléter le décor fraîchement restauré des appartements privés du Roi à Versailles.
À un peu plus de deux millions et demi d'euros frais compris, l'acquisition est aussi une bonne affaire pour l'état qui a laissé passer deux fois l'occasion chez Christie's: une fois à Londres en 1994 où le tapis s'était adjugé 1
.321.500.£ l'équivalent de 2 M€, une autre fois à New York en 2000, lors de la vente Riahi où il avait été poussé à 4.406.000.USD, soit cinq millions d'euros. au taux du dollar à l'époque.Ça valait donc la peine d'attendre, d'autant plus qu'à Paris, l'Etat peut user de son droit de préemption, ce qui n'est pas le cas à Londres et à New-York.
Juste retour aux sources ? Si les armes de France (d'azur à trois fleurs de lis d'or) au centre de la composition attestent une commande royale, le tapis n'était pas forcément destiné à Versailles.

Tout magnifique qu'il est, il n'est d'ailleurs pas unique. On en connaît au moins six, existant ou ayant existé, du même modèle créé par l'ornemaniste Pierre Josse Perrot, auteur de la plupart des modèles créés à la Savonnerie entre 1725 et 1750.
L'un se trouve toujours dans la chapelle de Fontainebleau à laquelle il était destiné. Un autre est à Chambord, un troisième au musée Camondo et un quatrième au musée de Cleveland. Un autre encore, assez usé, est passé aux enchères à Monaco, en 2000, dans la collection Lagerfeld, adjugé 6
.100.000.F (environ un million d'euros).Le Journal du Garde meuble de la Couronne répertorie en outre sous le n°318, à la date "dudit jour 28 février 1735" …. pour servir sous la table de la salle à manger du Roy dans le Salon du château de La Muette… un tapis d'ouvrage de laine de Savonnerie…" dont la description minutieuse et les dimensions correspondent exactement à celui qui vient d'entrer à Versailles.
Cinq ans plus tard, le 6 février 1740, un tapis identique est livré à la Couronne (n°325) pour la salle à manger du château de Choisy, que l'on retrouve dans l'inventaire de 1789
"avec des couleurs passées"
Il ne peut donc s'agir de celui de la vente du 22 octobre, qui nous est parvenu au contraire dans une fraîcheur étonnante : l'éclat des rouges, la vivacité des bleus, l'intensité des jaunes, la vigueur des contrastes…. montrent qu'il a été le plus souvent préservé de la lumière, peu ou pas utilisé.
En dehors de son exceptionnel état de conservation et de sa provenance royale, l'intérêt de ce tapis réside surtout dans la qualité de son décor rocaille où s'entremêlent rinceaux, feuillages, coquilles et guirlandes. Qui en font
"un des plus beaux tissés en France" précise le commentaire de Sotheby's où Brice Foisil, directeur du département mobilier se réjouit: "que l'un des plus beaux témoignages de la décoration intérieure au XVIIIe siècle puisse être prochainement admiré au château de Versailles."

Françoise Deflassieux



 A lire" 'Notices historiques sur les manufactures impériales de tapisserie des
 
 Gobelins et de tapis de la savonnerie"

            https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k206106m/f3.item