Ne dites pas "Ah ! l'art nouveau, je n'aime pas", assez "typé" je l'avoue,
reconnaissable au premier coup d'oeil !
La manufacture de Beauvais a tissé de bien belles choses. et suivi le fil des
époques avec de nouveaux peintres et cartonniers.
C'est aux Gobelins que voit le jour" la Sirène et le poète" d'après la composition
de Gustave Moreau présentée à l'Exposition Universelle de 1900,
un exploit des liciers tant l'oeuvre était difficile à restituer dans ses détails.
Consevée au Mobilier National, tissée de décembre 1895 à avril 1899. C'est une
haute lisse de 3 mètres 49 de haut et 2 m 50 de large. On voit enfin apparaître le
nom des liciers... Pour celle-ci il s'agit de Justin Cochery en chef de pièce, 9 fils
de chaîne au cm carré, l'emploi d'un point rarement utilisé, le point "crapaud" en
laine, soie et or.
https://www.youtube.com/watch?v=nGPeEOCwVXI
https://books.openedition.org/mnhn/532?lang=fr
Dans la période de l'entre- deux guerres, le fils de Camille Pissaro, Georges
Manzana-Pissarro (nom de sa mère) crée de nombreux objets, tapisseries, tapis
meubles ou verreries, ainsi que des peintures, gravures ou lithographies dans le
style Art Nouveau et Art Déco (1925-1930), exposés en 1914 au Musée des Arts
Décoratifs de Paris. Cette tapisserie de basse lisse, laine et soie 6 fils au cm vers
1910-1912 s'y trouve d'ailleurs, son titre "Nativité".
Une autre artiste, Blanche Ory-Robin emploie des matériaux divers : de 1909,
la tapisserie "Fontaines jaillantes " est aussi au Musée des Arts décoratifs.
Un peu "précurseur" dans l'utilisation de matéraux divers, chanvre, soie verre
argent ou or ; il faudra cependant attendre les Biennales de Lausanne pour
laisser toute latitude aux liciers de faire de la matière tissée une oeuvre
tridimensionnelle.
Elle est, avec son feuillage, très "Art Nouveau".
https://www.letemps.ch/culture/biennales-lausanne-une-histoire-coeur
https://core.ac.uk/download/pdf/237323972.pdf
Blanche Ory'Robin (1862-1942) s'exprime dans une revue 'La Douce France" dans
un article d'octobre 1919 : elle travaillait encore dans son propre atelier à
Fontenay-aux-Roses "Chaîne et Trame" en 1935.
" C'est le fil qui donne sa valeur à la tapisserie, bien plus que la couleur dont il est
imprégné. Toute étoffe accroche la lumière par chacun de ses fils ; une texture de
soie dont les traits sont lancés en des sens différents, une texture de chanvre dont
les fils forment relief, peuvent, dans la même couleur, donner naissance à des
nuances infiniment plus variées que le peintre n'en obtient, avec toute la
virtuosité de ses touches, dans un seul ton de peinture.
D'où vient cela ? de ce que la laine, le chanvre, le lin, l'or et l'argent lamé
possèdent, grâce à leur propre volume, des valeurs qui leur sont propres.
C'est avec l'intelligence de ces valeurs que nous pourrons revivifier l'art de la
tapisserie"
On verra demain une conception plus classique de la tapisserie .
https://sites.google.com/a/du.books-now.com/en59/9782904187308-78norsupGEcenvi45
https://digital.library.unt.edu/ark:/67531/metadc798443/m2/1/high_res_d/1002782295-Taylor.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=CR88SjtToII
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