C'est un art qui grâce au Ciel a encore cours et qui a eu ses heures de gloire
comme nous allons le voir. Pour donner du travail à un lissier, il faut d'abord un
cartonnier autant dire un peintre.
Je n'aborderai pas la production moderne pour me consacrer à celle qui sous
l'égide de Colbert bénéficia du soutien royal faisant des manufactures des Gobelins
et de Beauvais la fleur de ces tapisseries qui en vinrent à concurrencer les
Flandres. L'art de la tapisserie ne date pourtant pas de cette époque et au long de
mes voyages j'ai pu en contempler de plus anciennes. Il suffit d'évoquer celle de
Bayeux ou celles qui couvraient les murs des châteaux du Moyen Age, ou celle de
la Dame à la Licorne, par exemple.
https://www.musee-moyenage.fr/media/documents-pdf/dossiers-enseignents/dossier-enseignants-musee-de-cluny-tapisserie-2012.pdf
L'Automne ( La galerie de Saint- Cloud d'après Mignard ) Gobelins 1892-1699
laine, soie et fils de métal. Paris. Mobilier national.
La tapisserie c'est aussi un livre d'histoire au même titre que les vitraux ou les
fresques et un sujet très vaste que vous aurez peut-être envie d'explorer. Pour ne
parler que de l'Europe sans traverser la Méditerranée et retrouver les "trames"
orientales et une époque seulement.
Nous savons tous que Colbert (1619 -1683 ( et ce Comité existe toujours ) eut à
coeur de favoriser les industries de luxe françaises : Charles Le Brun était à la
manette et ne souhaitait pas laisser aux seules académies de peinture ou de
sculpture, le prestige de diffuser la gloire de Louis XIV. Pour cela des" Lettres
patentes pour l'établissement d'une manufacture royale de tapisseries de haute et
basse lice en la ville de Beauvais" vont être promulguées bientôt suivies par celles
d'Aubusson, la manufacture des Gobelins étant plus précisément "royale".
La période qui suivit la disparition de Colbert fut défavorable à cette production
mais pour peu de temps puisqu'elle resurgira avec d'autres innovations dés 1730.
Charles Le Brun va donc s'attacher à faire tisser" L'histoire du Roi" mais les
choses évoluent et ce sont des cartons de Poussin et de Raphaël dont "l'Histoire
de Moïse" que l'on va prendre pour modèle sous la direction du nouveau
surintendant des Bâtiments du Roi en l'occurence le marquis de Louvois qui prend
donc la succession de Colbert.
Les Arabesques de Raphaël ou "Les Triomphes des Dieux Gobelins 1702-1705
laine, soie et fils de métal 482 X 672 cm Mobilier national Paris
Les caisses royales sont au plus bas et les Garde- Meubles un peu saturés,
Louvois ordonne de tirer des tentures de la Renaissance italienne des collections
royales et ordonne aux peintres-cartonniers des Gobelins de copier trois séries du
XVI ème issues d'ateliers bruxellois :" les Arabesques autrement dit les "Triomphes
Trimphes des Dieux" cartons réalisés par Bernard van Orley (vers 1488-1541) et
qui ont fait le bonheur des papes des Rois ou des Empereurs.
Il ne s'en tient pas à cela, dans le même temps il engage Philippe Béhagle en
mars 1684 qui, lui, s'emploie à donner naissance aux "Grotesques" inspirées de
l'oeuvre de Jean Bérain (que l'on retrouve en faïence) sujet distractif issu de la
Commedia dell'arte
Les dromadaires. Série les Grotesques Philippe Behagle vers 1695 laine et soie
https://www.youtube.com/watch?v=Dkk6RZfQctE
https://blog.willyarn.com/2016/12/28/metier-de-haute-lisse-metier-de-basse-lisse/
Acis et Galatée découverts par Polyphème (Les Métamorphoses d'Ovide vers 1680
Paris. Jean II Jans. laine et soie 320 X 260 cm
https://www.cairn.info/revue-studia-bruxellae-2019-1-page-11.htm
La Mort de Decius Mus, laine, soie et fils d’or, 275 x 455 cm ;
appartient à une suite de cinq tapisseries de Bruxelles et de deux portières
attribuée à l’atelier de Jan II Raes, début du XVIIe siècle, d’après des cartons de
Pierre-Paul
Rubens.
et à Aubusson...https://www.youtube.com/watch?v=zpEEuDLe6I4
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