vendredi 17 juillet 2020

Les Tournesols de Monet

 Aucune erreur ce sont bien les "Tournesols" de Claude Monet et non ceux de van

Gogh : moins échevelés,  moins lumineux,  plus sages, mais très beaux aussi et

précurseurs de ceux de van Gogh.

1881 Huile sur toile 100 X 81 cm

    "Contrairement à Cézanne, pour qui l'immobilité des objets offrait une possibilité

plus grande d'observation et de méditation, la nature morte était pour Monet un

genre secondaire. C'était un homme d'extérieur, attiré par le phénomène

momentané et fugitif, c'est-à-dire par le temps qu'il fait. Mais il y avait des

journées où même un chasseur aguerri comme lui ne pouvait s'aventurer dehors et

des périodes de découragement sur une poursuite aussi aléatoire. Les plans de

travail de Monet et son humeur restaient toujours soumis aux caprices de la nature

et la nature morte était un moyen pour lui de fuir une oisiveté forcée.

C'est durant la période de 1880 à 1882 qui suivit la mort de Camille que Monet

s'est le plus profondément concentré sur la nature morte : opulentes études de

faisans et autre petit gibier, séries représentant des fruits, études de fleurs. Sa

toile Tournesols du Metropolitan Museum de New-York est certainement la plus

belle parmi ces dernières. Elle développe - mais différemment traduite-

l'expression émotionnelle déployée dans les peintures de Débâcles.

 Dans le paysage cette tendance allait croître et ne s'arrêter qu'au seuil de

l'Expressionnisme en 1886 ; mais il n'est pas de nature morte où Monet s'aventure

plus loin dans cette voie que celle des Tournesols. A côté des premières natures

mortes, on trouve ici une intensification luxuriante et hautement chargée de la

nature. Grâce à d'épaisses touches entrelacées au riche pigment, les grandes

fleurs rayonnent symboliquement sur un arrière plan complémentaire, tandis que

les feuilles s'animent comme des langues de flamme. Elles créent ensemble un

pouvoir dont la source est autant dans l'émotion de l'artiste et sa méthode de

peindre que dans le motif même ; mais à cause de l'ordonnance magistrale des

ovales d'or, l'esffet est aussi décoratif qu'expressif. Van Gogh a exploité ces

qualités dans la célèbre série des "Tournesols", exécutée sept ans après."

            
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jeudi 16 juillet 2020

Claude Monet

On ne présente plus Claude Monet mondialement connu au moins pour Giverny ou

les Nymphéas ; mais à l'instar de ses contemporains, il a tout peint, des portraits, 

des paysages, des marines etc. Mon propos sera de vous présenter des toiles dont

les sujets sont les mêmes que ceux des impressionnistes que j'ai précédemment

évoqués avec vous.

 Passation de pouvoir entre Pissarro et Monet, la cathédrale de Rouen.


                 Pissarro 1898 : Rue de l'Epicerie à Rouen  et cathédrale.


               Claude Monet 1894 : Cathédrale de Rouen , coucher de soleil

                                    Les textes seront de William Seitz

https://www.moma.org/interactives/exhibitions/2007/seitz/index.html


                  " La célèbre série  des Cathédrales de Rouen vues sous des angles

différents de lumière fut commencée d'une fenêtre du second étage, au dessus de

la boutique de M. Edouard Mauquit, "Au Caprice", 81 rue du Grand Pont, en vis-à-

vis de la façade (et également d'un second point favorable) durant les hivers de

1892 et 1893, et complétée à Giverny.

L'exposition de 1896 chez Durand-Ruel comprenait vingt cathédrales sur un total

de cinquante tableaux, mais les dix-huit vues frontales se signalèrent à la fois par

des louanges et par des attaques exagérées. Changeant de toiles avec la lumière,

Monet a suivi les heures du jour depuis le petit matin, avec une ombre bleue

brumeuse, jusqu'à l'après-midi, lorsque le soleil l'inonde, et finalement à la fin du

jour, quand l'astre disparaît derrière les maisons et enveloppe l'ouvrage de pierre

altéré par l'atmosphère dans un étrange réseau d'orange et de bleu brûlés.

"La révolution des cathédrales" fut le titre donné par Clémenceau au panégyrique

qu'il écrivit dans "la Justice". Il distingue quatre séries colorées : la grise, la

blanche, l'irisée et la bleue. "Le peintre nous a donné le sentiment, écrit-il, qu'il

aurait pu... en faire cinquante, cent, mille, autant qu'il y aurait de secondes dans

sa vie...".

Il faut s'attendre à ce qu'un art qui concentre beaucoup d'innovations suscite la

controverse. Monet démontrait poétiquement que la coloration de la nature

(comme devaient le prouver la photographie de mouvement et celle en couleur)

réside dans l'atmosphère et la lumière toujours changeante, plutôt que dans les

 matériaux inertes ; qu'en un bref laps de temps l'apparence chromatique d'une

seule substance peut parcourir toute la gamme spectrale et tonale. L'absence de

précédent à d'autres qualités picturales de ces tableaux se lit dans la critique de

Georges Lecomte : "Pas assez de ciel autour, pas assez de sol... je me rends bien

compte que ce sont des cathédrales : des murailles merveilleusement exécutées !"

Le romancier irlandais George Moore s'élevait contre "la prouesse" de peindre

"douze vues de la cathédrale sans avoir une seule fois recours à l'illusion de

l'éloignement."Il s'insurgeait aussi contre la fusion nouvelle du sujet et de l'objet,

car la surface peinte était, ajout-il, "de pierre et de mortier", suggérant que Monet

devait "s'être efforcé, par l'épaisseur du pigment et la rudesse de la facture, de

reproduire la qualité matérielle même de la pierre."

Cette version est moins semblable à la pierre dans son apparence que certaines

autres, bien qu'elle soit aussi rude dans la réalité, car l'oscillation de touches

chaudes et froides transforme la maçonnerie en un écran curieusement sulfureux

et éphémère. Toutefois si l'on regarde la série dans son ensemble, on est frappé

par l'étroite parenté de l'art avec lequel Monet saisit ces effets passagers -

ordonnés autour du stable squelette gothique - avec les "façades" plates et

vibrantes peintes par Braque et Picasso plus de quinze ans après."


mercredi 15 juillet 2020

Bugarach

 Petit intermède entre les impressionnistes, je pense me diriger vers Monet et, au

fond, quelques fleurs seront une transition colorée entre Pissarro et Monet, me

laissant le temps de choisir quelques oeuvres de celui-ci, après un week-end passé

en montagne sans photos; le temps bien maussade et gris à la suite des nombreux

orages dans nos Pyrénées ne se prêtant pas à cet exercise, sauf ces premières. 



J'étais  au préalable revenue à Bugarach, ce haut lieu ésotérique (avec

le "Rennes le Château" voisin ) qui avait fait la une de l'actualité en 2012..

Plusieurs fois escaladé,  nous y allons, étions revenus, pour cette montagne

mythique (visitée par Jules Verne,  Spielberg  et Mitterand qui s'y était fait

déposer par hélicoptère) et la 'Ferme de Janou". (nature morte....)


       Les jeunes oies encore en duvet


        Le temps n'était pas plus beau dans l'Aude,  qu'en Ariège le lendemain !!




             Surprenant, mais météorologiquement explicable, ce halo de lumière en

entonnoir sur le sommet ; certains donneront d'autres explications....


Du sommet de Rennes le Château l'ancienne Rhedae wisigothe, belle vue sur ses

versants : les terres rouges sont des terres contemporaines des dinosaures où l'on

retrouve de nombreux fossiles (Campagne sur Aude).






 Pour ceux qui suivent ce blog depuis des années, la descente depuis ma "petite

maison dans la prairie"  était aussi ennuagée.


         Un peu de couleur, que diantre ! comme on dit dans le Gers !

               Glaïeul à Bugarach


  
      et dans mon jardin



            rendez-vous dans le magnolia


             mais pas de nymphéas !!

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/02/19/01016-20110219ARTFIG00005-bugarach-le-village-de-la-fin-des-temps.php

http://francescax8.unblog.fr/2013/11/21/jules-verne-et-les-secrets-du-bugarach-itineraire-mysterieux-de-clovis-dardentor/

http://www.dinosauria.org/fr/page/le-chantier-de-fouilles-de-bellevue.php

https://www.courrierinternational.com/article/2010/12/27/a-bugarach-les-chasseurs-d-aliens-ne-sont-pas-les-bienvenus

vendredi 10 juillet 2020

Potager et Arbres en fleurs, Printemps, Pontoise. Pissarro

Si je choisis cette toile ce matin c'est justement pour que vous fassiez la différence

entre les deux techniques employées par cet artiste.

 1877- Huile sur toile 65 X 81 cm

                      " Ce tableau fut exécuté à Pontoise, derrière la petite maison du

quai de Pothuis où l'artiste s'était installé après avoir quitté le quartier de

l'Hermitage.

 Le motif, demeuré presque intact jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, séduisit

également Cézanne qui, à cette époque, se trouvait en visite chez son ami après

avoir travaillé auparavant en sa compagnie en 1874 - 1875. Cézanne fit apparaître

cette colline entourée de maisons dans plusieurs paysages. ; il la peignit

notamment sous le même angle que Pissarro, ayant probablement planté son

chevalet à côté de celui de son ancien mentor. A plusieurs reprises, les deux amis

ont choisi des sujets identiques ; mais il semble que l'accord de leurs vues ait

rarement été plus étroit que face à ce jardin et à ces arbres en fleurs.

https://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/aux-musees/presentation-detaillee/page/6/article/cezanne-et-pissarro-1865-1885-4243.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=ce0d1f09f4


Le tableau de Cézanne a dû rester inachevé (les pétales étaient sans doute tombés

 avant qu'il terminât son travail) tandis que Pissarro réussit à capter la fragile

beauté des branches couvertes de leur neigeux fardeau.

Contrairement aux toiles anciennes, faites de coups de pinceau assez larges, et

aux plus récentes, exécutées au couteau à palette, Pissarro utilise ici un mélange

de petites taches et de hachures qui donnent une texture vivante, particulièrement

adaptée au sujet. Pourtant, même avec une exécution convenant à la nature du

motif, que d'efforts sont nécessaires et combien d'angoisse s'y mêle quand la

réussite d'une oeuvre dépend d'une gelée tardive, d'une averse inopportune ou

d'un coup de vent trop violent ! Mais grâce à l'habileté avec laquelle il peignait,

l'artiste surmonta les obstacles et réussit à retenir l'exquise fraîcheur du motif.

 S'il a rencontré ici des difficultés, il savait leur faire face au point qu'on n'en

trouve pas trace dans cet éclatant poème au printemps. Ce fut, cependant, avec

une certaine résignation que, quelques années plus tard,  lorsque son fils aîné se

tourna vers la peinture, Pissarro lui donna ce conseil : "Je te recommande une

chose, c'est de faire toujours son possible de pousser jusqu'au bout  ce que l'on a

commencé. Cependant je constate par moi-même... la difficulté ou plutôt les

difficultés toujours inattendues qui viennent vous assaillir en plein air."

 Cézanne quand il peignait aux côtés de Pissarro, a dû profiter de conseils

semblables, sinon plus spécifiques encore, car il dit plus tard : " Pissarro fut un

père pour moi. C'est un homme à consulter et quelque chose comme le Bon Dieu."





jeudi 9 juillet 2020

La Carrière, Pontoise

 Sans doute ma toile préférée car toutes les nuances de vert la meublent :

 ainsi que sa technique.


               https://www.youtube.com/watch?v=OocjRmbrtV0

 
Vers 1874 - Huile sur toile, 58 X 72 cm

           " Aux environs de 1874, Pissarro retourna temporairement à l'usage du

couteau à palette cher à Courbet qu'il avait lui-même employé au début de sa

carrière. renonçant à la technique de petites virgules ou de plus larges coups de

pinceau, qui permettent aux touches appliquées sur la toile de se fondre ou de

s'opposer, l'artiste se servit d'une spatule flexible par laquelle la couleur est

généralement étalée sur de plus grandes surfaces et sans trop d'égards pour les

détails. En effet, ce petit outil, en aplatissant les pigments, laisse souvent les

bords inégaux, de sorte que la surface y gagne une qualité accidentelle, faite de

contrastes furtifs, un mélange de textures lisses et rugueuses, qui est tout à fait

différente de la surface obtenue par la brosse, même lorsque celle-ci appose les

couleurs en plusieurs couches. Sous le couteau à palette, de telles couches

successives tendent à se confondre selon la pression exercée, selon que les

matières huileuses sont plus ou moins comprimées par cet instrument lorsqu'il les

étale sur la toile. Ainsi, le couteau à palette supprime fréquemment les limites

précises des formes.

Courbet avait employé cette spatule pour rendre de préférence des rochers, de la

végétation, des vagues ou des nuages, c'est-à-dire des sujets généralement

dépourvus de contours linéaires et se prêtant à une technique qui favorise

l'interpénétration des teintes et des formes, produisant une grande richesse de

nuances et de formations. Rien d'étonnant, donc, à ce que certaines oeuvres de

Pissarro, exécutées avec une veine similaire, rappellent Courbet, bien que leurs

colorations soient plus claires et les effets de lumière observés avec plus de

subtilité. La vigueur avec laquelle Courbet a exploité les possibilités inhérentes à

ce mode d'exécution apparaît également chez Pissarro, qui atteint en même temps

une intimité et une luminosité parfaitement originales."


 (Et même au travers d'une reproduction, c'est ce que l'on ressent )

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/peinture/mysteres-autour-de-paysage-du-jura-un-tableau-inedit-de-gustave-courbet_3294227.html

mercredi 8 juillet 2020

Les Toits Rouges, coin de village, effet d'hiver : Pissarro

     "Si le tableau de "la Moisson" a été peint apparemment d'un seul jet, ce

paysage, réalisé l'année suivante, présente un aspect technique totalement

différent. Ici, la toile est recouverte d'une multitude de petites touches formant par

endroits une couche épaisse (semblable en cela à la fameuse "Maison du Pendu"

de Cézanne), peinte en 1873 et produisant par leur densité un  effet harmonieux,

https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire/commentaire_id/la-maison-du-pendu-8824.html?no_cache=1


les touches individuelles disparaissant lorsqu'on regarde le tableau à une certaine

distance. En même temps l'accumulation de touches minuscules de couleurs

variées donne au tableau un certain relief et une richesse de gradations qui fait

penser aux émaux anciens.


           1877 - Huile sur toile. 54 X 65 cm


     https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/peinture   /commentaire_id/les-toits-rouges-9869.html?cHash=692eea9998

                      " Une discussion que Lucien Pissarro  (son fils) engagea de longues

années plus tard avec un collectionneur anglais donne quelques indices sur

l'attitude de l'artiste et sur sa façon de procéder. A propos d'un de ses paysages,

Lucien expliquait :" Quand je travaille, je ne considère jamais ou très rarement,

l'exécution et mes meilleures choses ont toujours été entièrement subconscientes.

C'est la couleur et le ton qui m'attirent spécialement. A mes yeux un effet

atmosphérique ne peut être rendu avec vérité par de larges coups de brosse, mais

seulement par des touches subtilement différenciées qui suggèrent la délicate

variété de la nature ."

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucien_Pissarro

         " A quoi le collectionneur répondit : "Que voulez-vous dire quand vous

affirmez que vous peignez de façon subconsciente ? Le subconscient est

maintenant un terme très populaire ; il est employé, et, je pense, plutôt mal

employé, avec plus d'une signification. Pour ma part, j'admets ne pas  savoir  ce

qu'il veut dire, à moins qu'il ne s'agisse d'un mot élégant pout "l'imagination" ou

l'âme". En son for intérieur, un homme doit être complétement conscient de ce

qu'il fait ou alors complètement inconscient, à moins d'être ivre..."

" Je crains, répliqua Lucien Pissarro, de tomber dans un piège en me servant du

mot subconscient à propos de la peinture, mais il décrit un état que je ne saurais

caractériser autrement. Mon père aurait dit qu'il peignait instinctivement et Monet

a même affirmé qu'il peignait comme l'oiseau chante. Votre suggestion d'ivresse

n'est pas tout à fait fausse : intoxication aurait été mieux. "Inconscient " est ici

employé pour "instinct", lequel désigne un processus de raisonnement tellement

rapide que nous n'en avons pas conscience. Lorsqu'en de rares occasions il peut

travailler de cette façon, c'est comme si le peintre plongeait dans son travail sans

être conscient du fait qu'il est en train de peindre."




mardi 7 juillet 2020

Neige à Louveciennes : Pissarro

    Petite leçon de peinture, comment traiter les blancs ?!!!!



              1872 - Huile sur toile , 45,7 X 56 cm

           " L'analyse de l'ombre dont il s'était préoccupé pendant son séjour en

Angleterre était un problème important pour Pissarro et ses amis. Aussi ces

peintres étaient-ils particulièrement attirés par les paysages de neige qui leur

permettaient d'observer des surfaces privées de lumière directe et d'étudier la

réflexion. Il se révélait indiscutable qu'une ombre sur la neige ne pouvait, comme

l'affirmait la tradition académique, avoir un caractère bitumeux, et que, dans les

zones d'ombre, au lieu du blanc originel, apparaissaient des couleurs imposées

par l'atmosphère aussi bien que par l'objet qui cachait le soleil. Ainsi, il devenait

clair que les régions exposées à la lumière influençaient la coloration de celles

restées dans l'ombre.

Comme Renoir devait l'énoncer à la fin de sa vie :

" Le blanc n'existe pas dans la nature...Il y a un ciel au-dessus de la neige. le ciel

est bleu. Ce bleu doit apparaître sur la neige. Le matin, il y a du vert et du jaune

dans le ciel. Ces couleurs doivent également apparaître dans la neige si le tableau

est peint le matin. S'il est peint le soir, du rouge et du jaune devraient se montrer

sur la neige. Quant aux ombres,... un arbre, par exemple, a la même couleur

locale du côté où il reçoit la lumière que du côté où il est dans l'ombre. La couleur

de l'objet est la même, mais recouverte d'un voile. Parfois le voile est fin, parfois il

est épais, mais ce n'est qu'un voile. Aucune ombre n'est noire, elle a toujours une

couleur. La nature ne connaît que de la couleur. Le blanc et le noir ne sont pas des

couleurs".

                 (c'est bien cela qu'a compris Soulages dans son outre-noir)
 
                             https://www.rtbf.be/culture/arts/artistes/detail_soulages-et-les-mysteres-de-l-outrenoir?id=10383710

" Ainsi, les ombres pouvaient évidemment jouer un rôle d'unité dans une

composition plutôt que de la diviser brutalement en zones sombres et claires. Et

c'est de cette façon que Pissarro les utilisa dans la scène de neige peinte à

Louveciennes où les tons bleutés dominent tout le paysage. La coloration vert-bleu

du ciel uniforme est reflétée sur l'ensemble. Un soleil d'hiver, quelque part vers la 

droite, presque à l'horizon, est suggéré par des ombres diagonales et par quelques

taches de lumière dispersées ça et là. Les nombreux accents des troncs d'arbres et

des branches nues constituent un tissu d'arabesques contre la tonalité bleue

prépondérante. Le soleil se trouvant derrière les troncs d'arbres, ils sont tous dans

l'ombre ; cependant ils ne sont pas noirs, leur teinte brunâtre bénéficiant de la

réflexion de la neige. Ainsi se trouve recréé, avec une échelle de couleurs réduite,

le jeu intime de l'ombre et de la lumière sur les formes solides des troncs et le sol

couvert de neige."

          https://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1987_num_76_1_347631