Reus suite

Je pense que vous avez maintenant une petite idée de cette succession de 

maisons "modernistes" mais la plus extravagante est la maison Navas : 

construite en 1901 elle évoque les palais gothiques vénitiens, mais je n'ai pu la 

voir que de l'extérieur, dommage ! car sa décoration intérieure déborde de 

mosaïques et de verrières.

                https://milviatges.com/2016/casa-navas-de-reus

               le balcon, déjà, empiéte largement sur l'angle de la rue

                                  on verrait bien Juliette penchée à ce balcon !!

 La casa Munné se distingue par son mélange très aéré de fer et de verre

                            La casa Iglesias n'est pas dénuée de fers forgés!!!

Vient un moment où je ne relève plus que certains détails sans replonger dans mon guide...

remarquez les petites piques qui empêchent les pigeons de se poser et de dégrader les façades

            On ne peut quitter Reus sans s'intéresser à Fortuny

 https://www.museodelprado.es/actualidad/exposicion/fortuny-1838-1874/8216331b-8024-4d46-8a6a-f6ba89095f02

 Il est question de la passion orientaliste de ce peintre à la suite de son voyage au Maroc, où il accompagne le général Prim.
Ses toiles inspirées par ses trois voyages étaient peintes dans son atelier à Rome.
Mais les orientalistes français faisaient aussi partie de son inspiration.


https://www.museodelprado.es/actualidad/multimedia/el-imaginario-orientalista-en-la-pintura-de/9642a20c-70d4-678d-0641-c43c4d82fbdb

https://www.youtube.com/watch?v=WK9JNQtBibg

https://books.google.fr/books?id=qHj9b3lSr4UC&pg=PA17&lpg=PA17&dq=Fortuny+peintre+orientaliste&source=bl&ots=qm7G4b3U0D&sig=c750-i7mVDP6h4NzM9xmVAME5x8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwixrvb7_L3ZAhWjJMAKHXGdBa8Q6AEIdTAL#v=onepage&q=Fortuny%20peintre%20orientaliste&f=false

Reus et le modernisme

Ville natale de l'architecte  Antoni Gaudi, c'est plutôt à son professeur Lluis 

Domenèch i Montaner que l'on doit l'impressionnante concentration dans Reus

 d' immeubles modernistes.

Poin n'est besoin d'aller jusqu'à Vienne et sa Secession, plus célèbre sans 

doute, peut-être grâce à Klimt ? et ses architectes Hoffmann et Olbrich ,

toujours est-il que l'on trouve ici l'esprit "catalan".

 Il faut aussi aimer ce courant "moderniste", très particulier, ne 

serait-ce que pour avoir marqué une époque, je précise, la fin du XIX ème 

siécle.

 http://www.casalleomorera.com/fr/domenech-i-montaner-2/vie/

C'est à la sortie de l' école Prat de la Riba que j'ai démarré le circuit de la "Ruta

 del modernismo", plus difficile de se glisser parmi les bambins pressés de 

retrouver leur liberté, pour admirer ses célèbres mosaïques bleues.

                                             https://kwanten.home.xs4all.nl/espartgal59.htm

                 C'est la pleine floraison des mimosas

 mais le temps des oranges, qui sont là sur les arbres qui bordent les avenues,
  
                                  touchent à leur fin.

          La petite cloche me rappelle qu'il est temps de poursuivre ma route

                                                 Casa Rull 

                    et l'ancienne fabrique d'huile d'olive la casa Gasull

                               http://www.reus.cat/casa-gasull

             anachronique cette imposante statue de bronze !!!!

 Dans cette rue San Juan dédiée au modernismo,  l'oeuvre de Nicolau Ortiz Serra est censée donner une représentation de 'l'Indien" célèbre à Reus , à ce point que sa main a donné lieu à une expression " fan el gegant indi" pour les chorizos.

     Casa Grau-Pla :  modernisme floral influencé par l'Art nouveau Belge

 Casa Sagarra
 aux influences "Art Nouveau" et ses "sgraffites"

 Parvenue Plaça Prim, je cède toujours à l'attrait des statues équestres !!!

  Juan Prim i Prats  (1814) homme d'état et militaire à la fin tragique puisqu'il                                       fut assassiné en 1870 à Madrid

                       https://www.youtube.com/watch?v=Sh4P346Om_4

 Luis Puigcenes 1891

à Suivre



 https://www.youtube.com/watch?v=O0HLMPBe_Lg
 
 https://www.anticstore.com/henri-regnault-c-1869-l-arrivee-general-prim-devant-madrid-musee-dorsay-61693P

Tarragonaise et Amporda

 Vexée, la Méditerranée, que je puisse l'imaginer toujours plate !!! 

vous verrez que sous l'effet de vents tempêtueux, elle peut se déchaîner !!

 Au point même que sur le Cap de Creus, j'ai bien failli m'envoler !

Mais revenons au point de départ: comme à l'accoutumée vous allez retrouver

 mes sujets de prédilection, vraiment de tout !! des couchers de soleil, des 

oeuvres d'art, des plantes dites "exotiques" mais en pleine rue, des oiseaux.


Traversée des Pyrénées (les chèvres venaient de traverser la route) et cap sur

 la rivale de Tarragone, Reus et sa "Ruta del Modernismo". 

Mais auparavant la découverte de la très belle église romane d'Agramunt ( et

surtout de son porche) qui n'était pas mentionnée sur mes guides.

Après avoir traversé le Segre

mais ici Agramunt est sur le Sio qui en est un affluent


Le clocher carré est gothique  et cet édifice dédié à Nuestra Senora de los Socorros.

 C'est un des édifices romans des plus importants de la province d'Urgell.
(ouest catalogne). Cette luxuriante et très fine décoration de son porche reflète l'école de Lérida.
Plan basilical à trois nefs et trois absides  semi - circulaires aux arcatures aveugles lombardes.
Le plus intéressant est son porche où se déploient les sculptures  de ses dix archivoltes.
Vou pourrez remarquer un bestiaire fantastique.

 L'histoire d'Agramunt commence en 1070 lorsque le comte d'Urgell  Ermengol IV l'occupe et la fortifie face aux invasions arabes en mouvement sur le Pla d'Urgell et la partie basse de la Ribera.
 Cette motte castrale  largement plantée de pins parasols nous permettra de pique-niquer en embrassant une large vue sur la plaine environnante

Vestiges  ibères, wisigoths et romains émergent parfois  du sous-sol.

Plus tard  en 1163 le comte Ermengol VII lui  offre une Charte de Privilèges qui permet le développement de cette ville,  sur tous les plans, commerciaux et artisanaux : on bât ici monnaie et l'on rend la justice.
Cette prospérité dura six cents ans .

Plusieurs ordres religieux s'y sont implantés, de même que des Corporations de tissandiers. 

                    un des deux très curieux bénitiers à godrons.

Agramunt se releva de la guerre civile de 1936 où elle fut à ce point  bombardée que les habitants n'eurent d'autres refuges   que la crypte et  les soubassements de cette église.











 Madre de Deu del Castell XIV ème







 https://www.catalunyareligio.cat/ca/node/150309


 D'autres élèmens architecturaux furent ajoutés au XVI ème et XVII ème siècles

y compris quelques  vitraux modernes auxquels on ne s'attend pas mais qui amènent un peu de clarté.

                                                                             Porte latérale


Le turron d'Agramunt est célèbre depuis plusieurs siècles

 https://www.youtube.com/watch?v=_IltkumJjKM

Le Golfe de Gascogne

https://www.youtube.com/watch?v=xbsX74pFr9I

Je vous avais dit que nous tenions à voir ce paysage marin qui donne naissance

à la Belharra: je vous invite à un grand bol d'air en compagnie de Debussy

 Je pourrais aussi vous proposer Maurice Ravel  que ces vagues ont inspiré

                   https://www.youtube.com/watch?v=2DhJr1m8Y80

Il n'était pas loin à St Jean De Luz

        Plus de tempête, ni de souffle de baleine à l'horizon

              la voici toute douce au large d'Urrugne

 http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/01/04/01030-20100104ARTFIG00301-la-france-s-agrandit-au-large-du-golfe-de-gascogne-.php

 Le paysage de la mer est fascinant, toujours changeant dans la force de ses vagues et de ses couleurs

                        http://books.openedition.org/pur/19535

 https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/oceanographie-extreme-video-coeur-vague-geante-belharra-pays-basque-51936/

Je crains que la Mer Méditerranée  ne me paraisse un peu trop calme !!!!

                                           je vous montre cela sans quelques jours

              http://www.muturzikin.com/basques&13.htm

Jordaens

Un article pour lui seul !! mais il est aussi grand peintre que Rubens ou Van

Dyck et s'il aime bien représenter des scènes mythologiques il travaille aussi

pour les représentations de la Contre-Réforme.
 
Converti au protestantisme, ses" Vierges" n'en sont pas moins ravissantes.

 Jacob Jordaens (1593-1678) n'a pas fait le voyage en Italie,(1593-1678) natif

d'Anvers, il crée entre les années 1620 et 1660 l'atelier  le plus florissant

de la ville.

 S'il  n’a jamais quitté Anvers, jamais fait le voyage en Italie,

sa peinture est pourtant marquée par l’art italien, les peintres de la Renaissance

vénitienne et le Caravagisme.

Il adore les scènes truculentes comme son "Le Roi boit" (à Bruxelles)..

 

Lui aussi représente les symboles comme le colllier de corail pour le sang du 

Christ, dans sa "Sainte famille "(Southampton City Art Gallery).

Il aime se représenter lui et sa famille mais aussi les ....vaches, qu'il peindra 

avec forces nus féminins dans son enlèvement d'Europe (à Lille)

 Ici un satyre jouant de la flûte : mais ce sont des chèvres, sans doute Amalthée

 
                                              Fragment de "l'Enfance de Jupiter"  1639


Probablement une nouvelle interprétation de cet épisode mythologique ; il 

collabore entre 1620 et 1640 avec Rubens  pour différents travaux,  entre 

autres pour le Pavillon de chasse de Philippe IV d'Espagne, la Tour de la 
Parada.

Peux-t-on considérer que cette toile est  une rescapée du grand incendie de 

cet édifice lors de la guerre de Succession d'Espagne en 1714.

Cette tour recélait une grande collection de peintures mythologiques commandées à Rubens en 1636.

 14 d'entre elles furent peintes par Rubens lui-même, les 49 autres par ses

 collaborateurs dont Jordaens, Van Thulden, Erasmus Quellinus II et Jan Cossiers

Van Dyck

   
                                                                      Anton Van Dyck 1599-1641
                  Lamentations sur le Christ mort 1634-1640
                                                                                    Huile sur toile

 Grande toile qui rappele un peu la composition du Saint Sébastien de Ribera  même opposition entre le blanc du drap et les couleurs chaudes de ceux qui  entourent le corps du Christ.
 Lors de la première partie du XVII ème siècle, Van Dyck  fut le plus important des maîtres flamands. Natif d'Amberes dans les Pays-Bas espagnols ; il travaille d'abord auprès de Hendrik Van Balen puis devient assistant dans l'atelier de Rubens.
 Après quelques mois à Londres, lui aussi prend le chemin de l'Italie où il va résider pendant six ans. Basé à Gênes, il la parcourt en tous sens  ; Rome,  Florence, Bologne, Venise, Mantoue ou Palerme : il admire le Titien, Véronèse et Tintoret.
 Avec  ses portraits de la haute société génoise il acquiert une solide réputation de portraitiste qui lui permettra lors de son séjour à Londres de devenir le peintre officiel de Charles 1er d'Angleterre. (au Louvre)
A son retour à Amberes en 1626, pour quelques mois, il est réputé comme peintre de cour au point d'obtenir la commande du portrait de  Ferdinand d'Autriche.(au Prado)
Ses allées et venues entre Londres et Amberes ne lui permettent pas de consolider sa position dans les Flandres à la mort de Rubens, il retourne donc à Londres où il décède en 1641.

                                                                   Les anges pleurent

  

                                     Du religieux nous passerons au païen

            mais auparavant un autre maître flamand plus ancien

 Ce qui caractérise la peinture du Maître de l'Adoration d'Anvers est la luxuriance des costumes ; la présence de fruits aussi posséde une signification ce sont ici des cerises avec une pomme égarée, remarquez aussi l'arrière plan architectural et paysagé.

  ce n'est pas une fantaisie  !! mais un symbole ;
la pomme renvoie à Adam et au péché originel, les cerises au Paradis, mais si dans vos "contemplations" de toiles  vous remarquez un lys, ce sera la pureté, le raisin sera le symbole de l'Eucharistie, le citron est l'amertume de la Chute et l'iris la douleur : je pense que le livre doit représenter la connaissance.
 

 Je ne me sens pas de "coller" la toile suivante aux pieds de la Vierge......

 trop païen, ce satyre !!!