Avant d'achever ce très succinct tour d'horizon de cette saga de l' Art du Feu, alors que nous avons pu comprendre combien cette production ne pouvait subsister qu'avec l'aide des grands des siècles passés, il faut se pencher sur la manufacture de Limoges qui ne travailla pas non plus en toute paix dans son coin du centre de la France.
(Je remarquerai au passage que Fouque Arnoux a su se débrouiller tout seul).
A Limoges donc l'intendant de la Généralité de Limoges, Turgot de l'Aulne comprend très vite ce que l'industrie porcelainière peut apporter à sa région.
Sans doute, en tout cas il faut l'espèrer, il ne l'oublia pas lorsqu'il devint l'intendant des finances de Louis XVI.
Après la découverte du kaolin de St Yriex( et je vous avais promis de vous raconter les circonstances de cette découverte) Massié déjà faïencier s'associe avec Grellet pour fonder une manufacture florissante jusqu'à nos jours.
Limoges (manufacture du Comte d'Artois (1774-1784) Musée Adrien Dubouché
A St Yrieix, en 1765, vivait au Clos des Barres, Madame Darnet.
Elle employait pour faire sa lessive une argile blanche et onctueuse .
Son mari, chirurgien de son état, avait pour ami un apothicaire de Bordeaux, Villaris, proche de l'Archevêque de Bordeaux grand amateur de céramiques.
Faut-il imaginer un branle-bas national où toutes les conversations s'alimentaient de l'arrivée de ces porcelaines de Chine ?
Toujours est-il que Villaris en parle à Darnet qui reconnait dans les échantillons qui lui sont soumis, la terre que sa femme emploie pour sa lessive.
On s'empresse d'envoyer à Sèvres pour analyse cette terre limousine qui se révèle être ce kaolin tant recherché et l'affaire est vite bouclée, Villaris achète les terres de St Yrieix au nom du roi et Darnet en devient l'intendant.
Pour Grellet et Massiè les choses ne sont pas faciles et après tout pouquoi ne pas revendre la manufacture à Sèvres, qui s'y refuse .
Celle-ci faisait manufacturer les pièces en blanc à Limoges pour les décorer ensuite à Sèvres.
Il y avait donc collaboration sinon concurrence ; Alluaud qui succède à Grellet ne se prive pas non plus de vendre ses porcelaines blanches à d'autres manufactures et pendant la Révolution ce sont trois de ses ouvriers qui rachètent la fabrique ; Joubert, Cacatte et Joly.
Ce ne fut bientôt plus la seule et si ses décors sont influencés par d'autres manufactures, elle est détentrice d'une spécialité" le rose de Limoges".
Collection privée Photo Isarde
Citons quelques unes ce ces autres fabriques ; Monnerie en 1795 ancien de la manufacture du Comte d'Artois en 1792 ; Baignol transfuge de La Seynie et de St Yrieix : Pierre Tharaud en 1819 ( dont un descendant est encore fabricant à l'époque actuelle) en 1829 la fabrique Ruaud et celle de Valin et Aaron en 1835.
Au XIX ème l'extension est massive, on trouve des manufactures dans toute la région limousine ; Poissac, Rochechouart, Saint Brice, Sauviat, Solignac etc.
Les parisiens Honoré et Dagoty oeuvrent à La Seynie et le marquis de Bonneval installe encore une autre fabrique à Coussac.
Celui-ci répond à Louis-Philippe qui le moquait de sa nouvelle profession:
" Eh! Mon Dieu, Sire ! j'ai vu tant de gens faire du plat chez vous que je suis allé chez moi faire des assiettes".
Arrivée remarquée et triomphale de l'américain David de Haviland en 1842 qui fera passer un vent de modernité sur la porcelains de Limoges, et encore de nos jours.
Il est curieux mais désolant à la fois de voir que ces commerces finissent toujours par s'essouffler
la concurrence venant parfois du sur place avec du matériel plus récent.
Collection Privée photo Isarde
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6115049h
lundi 1 mai 2017
dimanche 30 avril 2017
Porcelaine de Strasbourg
Vous doutiez-vous que derrière chaque assiette se trouvait une histoire de famille et plus encore une histoire industrielle ?
Allez-vous désormais vous surprendre à retourner tasses ou assiettes pour en connaître la provenance ?
A notre époque, vous trouverez plus aisément du Limoges.
Nous y arriverons, mais ce matin revenons aux Hannong.
J'essaye de vous donner un fil conducteur car, je vous assure, le sujet est foisonnant.
Les Hannong étaient hollandais et la fondation de cette manufacture est le fruit d'une rencontre en 1700 entre Charles-François Hannong fabricant de pipes à Strasbourg et et le peintre Henri Wachenfeld qui était à la recherche d'une faïencerie.
Cette association est de courte durée car Wachenfeld regagne l'Allemagne en 1722.
Une fois encore le père céde la place à ses deux fils Paul-Antoine et Balthazar en 1732.
Voilà pour la famille et pour l'industrie voici des collaborateurs, le chimiste Ringler, le peintre Roth et le sculpteur Lanz.
Tous trois de nationalité allemande, transfuges de Meissen et déjà au fait de la fabrication de la porcelaine.
C'est ainsi que dès 1751 les Hannong fabriquent de la pâte dure et c'est pour cela que je vous ai dit que j'aurais dû commencer par là...
La découverte du kaolin français de St Yrieix ne datant que de 1768.
Paul-Antoine se heurte aux interdits de la Manufacture royale comme nous l'avons vu précédemment.
A Vincennes, Boileau, directeur, argue qu'importer du kaolin de l'Allemagne serait trop onéreux. Hannong ne va pas s'obstiner, il déménage à Franckenthal où l'Electeur Palatin Charles-Théodore le finance sans hésitations.
Cette manufacture devient alors la principale concurrente de Meissen tout au long du XVIII ème.
Pierre Hannong, un des nombreux fils de cette famille, relève le flambeau à Strasbourg et Hagueneau et parvient à vendre les secrets de la pâte dure à la manufacture royale.
Malgré l'implantation de plusieurs usines, peu expérimenté en gestion, il finira employé à Sèvres.
Ce départ à Sèvres laisse la voie libre à son frère Joseph plus expérimenté en affaires qui malheureusement subira tout au long de son implantation les effets financiers du rachat de la succession paternelle.
Sèvres lâche du lest en 1766 en permettant une diversité des décors mais ce qu'il donne d'une main il le reprend de l'autre et lorsque la production arrive en masse, la Ferme Générale l'impose de manière prohibitive et se débarasse de cette concurrence en considérant que l'Alsace n'est pas une province française.
Les choses se compliquent lorsque les héritiers du Cardinal Rohan-Saverne, qui les soutenait finacièrement s'aperçoivent que cet argent provenait des caisses de l'Archevêché.
Emprisonné, il met plus d'une année pour se faire libérer et trouve refuge à Munich où il décéde dans les toutes premières années du XIX ème.
Mais cette filiation ne meurt pas ; Pierre-François Hannong en 1765 reçoit la permission d'excercer à Vincennes et s'associe avec Maurice des Aubiez.
Plus tard, après avoir travaillé pour le compte d'un valet du roi, il crée une nouvelle manufacture au faubourg St Denis.
Vincennes reste en activité sous la direction de Séguin et la protection du duc de Chartres.
Les marques de fabrication sont difficiles à identifier ; tout d'abord l'indication de pâte, incisée, le A suivie du B et de chiffres de 1 à 16, puis la catégorie des articles CG, F, FG pour les figurines V pour les vaisselles et forcèment les H des Hannong sous ou sur émail.
Collection privée. Hannong avec le V sous émail. Photo Isarde
De tout ceci il faut retenir que la première pièce française en pâte dure vient de Strasbourg en 1751.
C'est une statuette du sculpteur Lanz, assez lourde. (Flore)
Je ne vais pas vous compliquer la tache en vous disant que les décors floraux sont empruntés à Niderviller, Vincennes, ou Sèvres ...
Mais la marque de fabrique est un fond rose sur lequel se détache des bouquets de fleurs.
La statuette de Flore se trouve au Musée des Beaux-Arts de Strasbourg.
http://www.cperles.com/product/porcelaine-de-strasbourg-3/
https://www.google.fr/search?q=porcelaine+hannong&sa=X&tbm=isch&imgil=iGpVbWEAInSfcM%253A%253BKtFyUH2SZpZChM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.anticstore.com%25252Fun-pot-sucre-couvert-porcelaine-vincennes-signe-hannong-53742P&source=iu&pf=m&fir=iGpVbWEAInSfcM%253A%252CKtFyUH2SZpZChM%252C_&usg=__tBtkHLrUL-j8W0aVMHNCnOlj64s%3D&biw=1855&bih=953&ved=0ahUKEwjtg6au78vTAhVIMhoKHSpdCD4QyjcISA&ei=wa4FWa2fBMjkaKq6ofAD#imgrc=-UrigO49KdTdIM:
https://fr.pinterest.com/pin/493496071647391642/
ci-dessous - cliquez sur chaque objet et vous en aurez le descriptif
http://cnum.cnam.fr/CGI/rediri.cgi?8XAE538
Quand vous aurez lu ce rapport du Musée centenal je n'aurai plus grand chose à vous apprendre, sinon de vous inspirer de sa conclusion
"Amateurs de porcelaines ,de faïences, de céramiques, n'achetez de ces objets que parce qu'ils sont beaux et vous plaisent "
Allez-vous désormais vous surprendre à retourner tasses ou assiettes pour en connaître la provenance ?
A notre époque, vous trouverez plus aisément du Limoges.
Nous y arriverons, mais ce matin revenons aux Hannong.
J'essaye de vous donner un fil conducteur car, je vous assure, le sujet est foisonnant.
Les Hannong étaient hollandais et la fondation de cette manufacture est le fruit d'une rencontre en 1700 entre Charles-François Hannong fabricant de pipes à Strasbourg et et le peintre Henri Wachenfeld qui était à la recherche d'une faïencerie.
Cette association est de courte durée car Wachenfeld regagne l'Allemagne en 1722.
Une fois encore le père céde la place à ses deux fils Paul-Antoine et Balthazar en 1732.
Voilà pour la famille et pour l'industrie voici des collaborateurs, le chimiste Ringler, le peintre Roth et le sculpteur Lanz.
Tous trois de nationalité allemande, transfuges de Meissen et déjà au fait de la fabrication de la porcelaine.
C'est ainsi que dès 1751 les Hannong fabriquent de la pâte dure et c'est pour cela que je vous ai dit que j'aurais dû commencer par là...
La découverte du kaolin français de St Yrieix ne datant que de 1768.
Paul-Antoine se heurte aux interdits de la Manufacture royale comme nous l'avons vu précédemment.
A Vincennes, Boileau, directeur, argue qu'importer du kaolin de l'Allemagne serait trop onéreux. Hannong ne va pas s'obstiner, il déménage à Franckenthal où l'Electeur Palatin Charles-Théodore le finance sans hésitations.
Cette manufacture devient alors la principale concurrente de Meissen tout au long du XVIII ème.
Pierre Hannong, un des nombreux fils de cette famille, relève le flambeau à Strasbourg et Hagueneau et parvient à vendre les secrets de la pâte dure à la manufacture royale.
Malgré l'implantation de plusieurs usines, peu expérimenté en gestion, il finira employé à Sèvres.
Ce départ à Sèvres laisse la voie libre à son frère Joseph plus expérimenté en affaires qui malheureusement subira tout au long de son implantation les effets financiers du rachat de la succession paternelle.
Sèvres lâche du lest en 1766 en permettant une diversité des décors mais ce qu'il donne d'une main il le reprend de l'autre et lorsque la production arrive en masse, la Ferme Générale l'impose de manière prohibitive et se débarasse de cette concurrence en considérant que l'Alsace n'est pas une province française.
Les choses se compliquent lorsque les héritiers du Cardinal Rohan-Saverne, qui les soutenait finacièrement s'aperçoivent que cet argent provenait des caisses de l'Archevêché.
Emprisonné, il met plus d'une année pour se faire libérer et trouve refuge à Munich où il décéde dans les toutes premières années du XIX ème.
Mais cette filiation ne meurt pas ; Pierre-François Hannong en 1765 reçoit la permission d'excercer à Vincennes et s'associe avec Maurice des Aubiez.
Plus tard, après avoir travaillé pour le compte d'un valet du roi, il crée une nouvelle manufacture au faubourg St Denis.
Vincennes reste en activité sous la direction de Séguin et la protection du duc de Chartres.
Les marques de fabrication sont difficiles à identifier ; tout d'abord l'indication de pâte, incisée, le A suivie du B et de chiffres de 1 à 16, puis la catégorie des articles CG, F, FG pour les figurines V pour les vaisselles et forcèment les H des Hannong sous ou sur émail.
Collection privée. Hannong avec le V sous émail. Photo Isarde
De tout ceci il faut retenir que la première pièce française en pâte dure vient de Strasbourg en 1751.
C'est une statuette du sculpteur Lanz, assez lourde. (Flore)
Je ne vais pas vous compliquer la tache en vous disant que les décors floraux sont empruntés à Niderviller, Vincennes, ou Sèvres ...
Mais la marque de fabrique est un fond rose sur lequel se détache des bouquets de fleurs.
La statuette de Flore se trouve au Musée des Beaux-Arts de Strasbourg.
http://www.cperles.com/product/porcelaine-de-strasbourg-3/
https://www.google.fr/search?q=porcelaine+hannong&sa=X&tbm=isch&imgil=iGpVbWEAInSfcM%253A%253BKtFyUH2SZpZChM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.anticstore.com%25252Fun-pot-sucre-couvert-porcelaine-vincennes-signe-hannong-53742P&source=iu&pf=m&fir=iGpVbWEAInSfcM%253A%252CKtFyUH2SZpZChM%252C_&usg=__tBtkHLrUL-j8W0aVMHNCnOlj64s%3D&biw=1855&bih=953&ved=0ahUKEwjtg6au78vTAhVIMhoKHSpdCD4QyjcISA&ei=wa4FWa2fBMjkaKq6ofAD#imgrc=-UrigO49KdTdIM:
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ci-dessous - cliquez sur chaque objet et vous en aurez le descriptif
http://cnum.cnam.fr/CGI/rediri.cgi?8XAE538
Quand vous aurez lu ce rapport du Musée centenal je n'aurai plus grand chose à vous apprendre, sinon de vous inspirer de sa conclusion
"Amateurs de porcelaines ,de faïences, de céramiques, n'achetez de ces objets que parce qu'ils sont beaux et vous plaisent "
samedi 29 avril 2017
Porcelaine de Vincennes
En toute logique j'aurais dû m'intéresser au préalable à la porcelaine tendre mais ces découvertes de kaolin m'ont tant passionné que je suis passée très vite sur la porcelaine dure
Pourtant Vincennes évolue de la même façon.
Il faut se replacer dans le contexte de l'époque, c'est une telle nouveauté que tous veulent prendre leur part du marché.
Je n'ai pas encore additionné les marques de toutes ces manufactures : si vous avez envie de vous lancer dans une collection, il faut pourtant avoir ce listing entre les mains.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6456365s/f51.image
Je vous annonce déjà la porcelaine de Strasbourg car dans cet article on parle déjà du Strabourgeois Hannong ou bien de Limoges qui ne considère pas Sèvres comme une concurrente mais davantage comme une "locomotive".
Marques de la première production de Vincennes
Vincennes, donc fut le berceau de la Manufacture de Sèvres.
Les bâtiments de Vincennes restent sans activité une fois cette dernière transférée sous d'autres cieux selon la volonté de Madame de Pompadour.
En 1767 Maurin des Aubiez sollicite la permission de s'étabir dans ces anciens ateliers.
Son but était de permettre à Pierre-Antoine Hannong, qui avait essayé de vendre le secret de la porcelaine dure à Sèvres et qui n'y avait pas réussi, de fabriquer, au compte d'une société nouvelle, ce mystérieux produit, alors si recherché.
Le 31 décembre 1767, Maurin des Aubiez obtint un arrêt favorable à la suite duquel il se mit à l'oeuvre
Collection privée Photo Isarde
Mr Jacquemart écrit dans "Merveilles de la céramique t III p 304" que les tentatives de Hannong n' aboutirent pas, les découvertes du kaolin à Saint Yrieix ayant rendu ses essais inutiles. Vincennes après une vente au sieur Lemaire, obtint plus tard la protection du duc de Chartres futur Loui-Philippe et se consacra à une production plutôt de grand usage vaisselle bordée d'or à décor de guirlandes ou de semis de petites fleurs.
Puisque je parle de fleurs, Vincennes en fabrique pour huit cent mille livres à destination du parc de Bellevue.
Collection Privée photo Isarde
Madame de Pompadour obligeait ses amis et ses solliciteurs à acheter ces porcelaines lors d'expositions à Versailles ou bien elle organisait aussi des visites à Sèvres considérées cmme des parties de plaisir en plus d'une faveur.
Il n'y eut pas que des vases, des tasses ou des scuptures mais des pièces entières ornées de commodes ou d'armoires, de guéridons.
Mais revenons aux frères Dubois qui s'installent donc à Vincennes financés par Orry de Pulvy intendant des Finances de France secondé par Gravant leur associé puis Charles Adam adjoint comme administrateur.
Heureusement que cette aide de l'Etat ne cesse pas avec l'arrivée d'un nouvel intendant Machaud d'Arnouville.
On commence à s'organiser pour se mettre à l'abri des "fuites" d'artisans qui peuvent être dès lors punis de prison s'ils désertent l'entreprise. Cette société Gravant-Adam qui obtient des lettres patente au titre de "Manufacture royale des porcelaines de France" s'adjoint des collaborateurs célèbres : le décorateur sculpteur Bachelier, l'orfèvre du Roi Duplessis, l'émailleur Ballat et le chimiste Matthieu. Et s'est ainsi que pour s'agrandir le roi choisit Sèvres près du domaine de Bellevue.
Même les stocks anciens de Vincennes sont vendus sous le vocable de "Sèvres".
Les pouvoirs publics prennent des arrêtés pour restreindre les productions concurrentes en limitant leur accés à des décors.
Le roi Louis XV achète toutes les actions de la Société Gravant-Adam et confie à Boileau de Picardie déjà comptable de la maison une réorganisation nécessaire.
Vincennes n'est plus et Sèvres survivra même à la tourmente révolutionnaire.
https://archive.org/stream/manueldelamateur01grol/manueldelamateur01grol_djvu.txt
http://www.cyrillefroissart.com/fr/IMG/pdf/MEP_PIASA_CERAMIQUE.pdf
Pourtant Vincennes évolue de la même façon.
Il faut se replacer dans le contexte de l'époque, c'est une telle nouveauté que tous veulent prendre leur part du marché.
Je n'ai pas encore additionné les marques de toutes ces manufactures : si vous avez envie de vous lancer dans une collection, il faut pourtant avoir ce listing entre les mains.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6456365s/f51.image
Je vous annonce déjà la porcelaine de Strasbourg car dans cet article on parle déjà du Strabourgeois Hannong ou bien de Limoges qui ne considère pas Sèvres comme une concurrente mais davantage comme une "locomotive".
Marques de la première production de Vincennes
Vincennes, donc fut le berceau de la Manufacture de Sèvres.
Les bâtiments de Vincennes restent sans activité une fois cette dernière transférée sous d'autres cieux selon la volonté de Madame de Pompadour.
En 1767 Maurin des Aubiez sollicite la permission de s'étabir dans ces anciens ateliers.
Son but était de permettre à Pierre-Antoine Hannong, qui avait essayé de vendre le secret de la porcelaine dure à Sèvres et qui n'y avait pas réussi, de fabriquer, au compte d'une société nouvelle, ce mystérieux produit, alors si recherché.
Le 31 décembre 1767, Maurin des Aubiez obtint un arrêt favorable à la suite duquel il se mit à l'oeuvre
Collection privée Photo Isarde
Mr Jacquemart écrit dans "Merveilles de la céramique t III p 304" que les tentatives de Hannong n' aboutirent pas, les découvertes du kaolin à Saint Yrieix ayant rendu ses essais inutiles. Vincennes après une vente au sieur Lemaire, obtint plus tard la protection du duc de Chartres futur Loui-Philippe et se consacra à une production plutôt de grand usage vaisselle bordée d'or à décor de guirlandes ou de semis de petites fleurs.
Puisque je parle de fleurs, Vincennes en fabrique pour huit cent mille livres à destination du parc de Bellevue.
Collection Privée photo Isarde
Madame de Pompadour obligeait ses amis et ses solliciteurs à acheter ces porcelaines lors d'expositions à Versailles ou bien elle organisait aussi des visites à Sèvres considérées cmme des parties de plaisir en plus d'une faveur.
Il n'y eut pas que des vases, des tasses ou des scuptures mais des pièces entières ornées de commodes ou d'armoires, de guéridons.
Mais revenons aux frères Dubois qui s'installent donc à Vincennes financés par Orry de Pulvy intendant des Finances de France secondé par Gravant leur associé puis Charles Adam adjoint comme administrateur.
Heureusement que cette aide de l'Etat ne cesse pas avec l'arrivée d'un nouvel intendant Machaud d'Arnouville.
On commence à s'organiser pour se mettre à l'abri des "fuites" d'artisans qui peuvent être dès lors punis de prison s'ils désertent l'entreprise. Cette société Gravant-Adam qui obtient des lettres patente au titre de "Manufacture royale des porcelaines de France" s'adjoint des collaborateurs célèbres : le décorateur sculpteur Bachelier, l'orfèvre du Roi Duplessis, l'émailleur Ballat et le chimiste Matthieu. Et s'est ainsi que pour s'agrandir le roi choisit Sèvres près du domaine de Bellevue.
Même les stocks anciens de Vincennes sont vendus sous le vocable de "Sèvres".
Les pouvoirs publics prennent des arrêtés pour restreindre les productions concurrentes en limitant leur accés à des décors.
Le roi Louis XV achète toutes les actions de la Société Gravant-Adam et confie à Boileau de Picardie déjà comptable de la maison une réorganisation nécessaire.
Vincennes n'est plus et Sèvres survivra même à la tourmente révolutionnaire.
https://archive.org/stream/manueldelamateur01grol/manueldelamateur01grol_djvu.txt
http://www.cyrillefroissart.com/fr/IMG/pdf/MEP_PIASA_CERAMIQUE.pdf
vendredi 28 avril 2017
Porcelaines de Lille (1711) et de Chantilly
Tout d'abord, je viens d'ajouter deux gravures sur l'article qui mentionne les "gazettes" qui n'ont bien sûr rien à voir avec une revue.
Je suis toujours tentée de vous décrire de nouvelles manufactures mais j'en reviens toujours à Sévres.
Le Musée Adrien Dubouché à Limoges expose cette tasse et sa sous-tasse en Poecelaine de Lille (1784) mais en regard une autre en Niderviller.
http://www.musee-adriendubouche.fr/fr/collections/les-collections
Transfuges ou copieurs, le marché est rude, d'autant plus que les importations de Chine déversent sur les territoires des.... "tonnes" de porcelaine : la "Verenigde Oostindische Compagnie importe entre 1604 1656 plus de trois milions de porcelaines ; la Suède, entre 1750 et 1775, onze millions ; pour l'année 1723, seule la France commande 349.927 pièces et en 1772 la Compagnie des Indes anglaises en fait venir 400.000.
La tentation était grande de percer les secrets d'une telle fabrication et de prendre part à ce marché lucratif aprrécié des "grands " de l'époque. Suffisament riches pour en acquérir et protéger leur création. Il fallait bien cette contribution pour émerger et subsister.
Nous étions restés sur la porcelaine de St Cloud, elle va servir de modèle à une vaste production de l'époque. La vogue de cette porcelaine tient à la nouveauté de son décor, Lille va s'en inspirer au point qu'il sera difficile de les différencier sauf évidemment par ses marques de fabrique qui sont le "L" ou le "D" ou un" J B " imité de la signature de Bachelier (de Vincennes) Pas de doute pour le dauphin couronné signature de Laperre-Durroo..
Il existait à Lille depuis 1708 une fabrique de faïence montée pendant la domination hollandaise. Avec le traité d'Utrecht qui amène la paix, les propriétaires de la fabrique, Barthélémy Dorez et son associé Pélissier sollicitent des lettres patentes leur permettant de poursuivre leur fabrication.
Nous avons déjà entrevu que ce sont des entreprises familliales où les fils succédent à leur père.
Nous l'avons vu aussi, la pâte tendre précéde la pâte dure qui offre des avantages de solidité et de transparence. A Lille ce sont les fils Dorez qui prennent le relais de Pélissier jusqu'en 1730,
avec une pâte tendre qui ne tardera pas à être suivie par la pâte dure qui offre plus de solidité et de transparence en 1784.
La fabrication est dirigée par Laperre et Duroo et sous le patronage du Dauphin (d'où la marque du poisson dauphin couronné). C'est le modèle conservé au Musée Dubouché (ci-dessus) qui est un exemple représentatif de la qualité de la matière et du décor très "Parisien".
Nous avons déjà parlé de Sicaire Cirou transfuge des Chicanneau-Moreau qui s'est placé sous la protection du prince de Condé Louis -Henri de Bourbon ( marque du cor).
Pour ne pas vous perdre dans ces fabriques toutes influencées les unes par les autres je pourrais déjà passer à celle de Vincennes avec l'ancien de Cirou , Louis Fournier... mais patience.
Les homme se succèdent, Buquet de Montvallier et Roussière puis Montvallier seul, en 1760 Pierre Peyrard puis Louis François Gravant en 1779 et c'est Potter qui conduisit la fabrique à la ruine en 1800.
Sévres savait imposer sa suprématie et longtemps il leur fut interdit de fabriquer autre chose que des décors monochromes, difficulté tournée en produisant des décors à la" Boucher" aux tons cramoisis.
Mais de 1755 à 1780 les décors de fleurs, tulipes, roses ou oeillets se distinguent nettement des fleurs "à l'allemande. Les décors "à l'épi" ou "à la brindille" sont bientôt copiés par Tournai et Arras".
Mais Chantilly est spécialiste de l'ornement "au barbeau" semis de fleurettes légères.
Collection privée, photo Isarde.
et c'est pourtant une tasse signée J P L donc de Lille au décor caractéristique à la "barbeau " ...qui a copié l'autre ??
Allez vous y reconnaître dans tout cela !!!..
http://www.thierryprouvost.com/MRDD-Histoire-Manufactures-Royales-Lille.html
http://www.maisonporcelaine.com/porcelaine-decoree--3/porcelaine-de-chantilly--7/kakiemon-chantilly-xviiieme--125.aspx
http://www.ville-chantilly.fr/wp-content/uploads/2011/09/porcelaine-internet.pdf
Je suis toujours tentée de vous décrire de nouvelles manufactures mais j'en reviens toujours à Sévres.
Le Musée Adrien Dubouché à Limoges expose cette tasse et sa sous-tasse en Poecelaine de Lille (1784) mais en regard une autre en Niderviller.
http://www.musee-adriendubouche.fr/fr/collections/les-collections
Transfuges ou copieurs, le marché est rude, d'autant plus que les importations de Chine déversent sur les territoires des.... "tonnes" de porcelaine : la "Verenigde Oostindische Compagnie importe entre 1604 1656 plus de trois milions de porcelaines ; la Suède, entre 1750 et 1775, onze millions ; pour l'année 1723, seule la France commande 349.927 pièces et en 1772 la Compagnie des Indes anglaises en fait venir 400.000.
La tentation était grande de percer les secrets d'une telle fabrication et de prendre part à ce marché lucratif aprrécié des "grands " de l'époque. Suffisament riches pour en acquérir et protéger leur création. Il fallait bien cette contribution pour émerger et subsister.
Nous étions restés sur la porcelaine de St Cloud, elle va servir de modèle à une vaste production de l'époque. La vogue de cette porcelaine tient à la nouveauté de son décor, Lille va s'en inspirer au point qu'il sera difficile de les différencier sauf évidemment par ses marques de fabrique qui sont le "L" ou le "D" ou un" J B " imité de la signature de Bachelier (de Vincennes) Pas de doute pour le dauphin couronné signature de Laperre-Durroo..
Il existait à Lille depuis 1708 une fabrique de faïence montée pendant la domination hollandaise. Avec le traité d'Utrecht qui amène la paix, les propriétaires de la fabrique, Barthélémy Dorez et son associé Pélissier sollicitent des lettres patentes leur permettant de poursuivre leur fabrication.
Nous avons déjà entrevu que ce sont des entreprises familliales où les fils succédent à leur père.
Nous l'avons vu aussi, la pâte tendre précéde la pâte dure qui offre des avantages de solidité et de transparence. A Lille ce sont les fils Dorez qui prennent le relais de Pélissier jusqu'en 1730,
avec une pâte tendre qui ne tardera pas à être suivie par la pâte dure qui offre plus de solidité et de transparence en 1784.
La fabrication est dirigée par Laperre et Duroo et sous le patronage du Dauphin (d'où la marque du poisson dauphin couronné). C'est le modèle conservé au Musée Dubouché (ci-dessus) qui est un exemple représentatif de la qualité de la matière et du décor très "Parisien".
Nous avons déjà parlé de Sicaire Cirou transfuge des Chicanneau-Moreau qui s'est placé sous la protection du prince de Condé Louis -Henri de Bourbon ( marque du cor).
Pour ne pas vous perdre dans ces fabriques toutes influencées les unes par les autres je pourrais déjà passer à celle de Vincennes avec l'ancien de Cirou , Louis Fournier... mais patience.
Les homme se succèdent, Buquet de Montvallier et Roussière puis Montvallier seul, en 1760 Pierre Peyrard puis Louis François Gravant en 1779 et c'est Potter qui conduisit la fabrique à la ruine en 1800.
Sévres savait imposer sa suprématie et longtemps il leur fut interdit de fabriquer autre chose que des décors monochromes, difficulté tournée en produisant des décors à la" Boucher" aux tons cramoisis.
Mais de 1755 à 1780 les décors de fleurs, tulipes, roses ou oeillets se distinguent nettement des fleurs "à l'allemande. Les décors "à l'épi" ou "à la brindille" sont bientôt copiés par Tournai et Arras".
Mais Chantilly est spécialiste de l'ornement "au barbeau" semis de fleurettes légères.
Collection privée, photo Isarde.
et c'est pourtant une tasse signée J P L donc de Lille au décor caractéristique à la "barbeau " ...qui a copié l'autre ??
Allez vous y reconnaître dans tout cela !!!..
http://www.thierryprouvost.com/MRDD-Histoire-Manufactures-Royales-Lille.html
http://www.maisonporcelaine.com/porcelaine-decoree--3/porcelaine-de-chantilly--7/kakiemon-chantilly-xviiieme--125.aspx
http://www.ville-chantilly.fr/wp-content/uploads/2011/09/porcelaine-internet.pdf
jeudi 27 avril 2017
Les Manufactures de Porcelaines
C'est un titre au pluriel, en effet nous allons voir que ces manufactures sont nombreuses. Celle de Sèvres que l'on peut visiter avec son musée à Sèvres justement est en cela peut-être plus célèbre. Mais j'aurais dû commencer par la porcelaine tendre de Rouen. Louis Poterat plus célèbre pour sa faïence.
Il n'eut pas de continuité dans son commerce.
Il fallait exercer avec des lettres patentes que la famille Chicanneau obtient dès 1677 à St Cloud en s'inspirant de la porcelaine rouennaise où un Chicanneau avait probablement travaillé .
Au début nous trouvons encore de la pâte tendre mais, veuve, Berthe Coudray se remarie avec Henri -Charles Trou protégé du duc d'Orléans.
On peut lire que la porcelaine de St Cloud est une des plus belles porcelaines françaises avec une période au style franco-extrème-oriental.
Si l'on ne peut s'appuyer sur les marques de fabrication qui sont soit un soleil rayonnant ou un T en bleu, en rouge ou en creux (1722_1766 (mais pour cette porcelaine aussi les marques peuvent être absentes), seul un oeil aguerri peut l'identifier grâce à son décor très coloré et luxuriant.
Les protections princières ou royales jouèrent un grand rôle dans la longévité de ces manufactures ; je relève dans le grand Dictionnaire de l'Ameublement :
Tant que le Régent vécut personne ne s'avisa de marcher sur les brisées des céramistes de St Cloud, c'eut été s'attaquer à Philippe d'Orléans lui-même, mais à la suite de son décés c'est un ouvrier des Chicanneau qui désertait St Cloud pour transporter ses secrets à Chantilly changeant ainsi de protecteur et passant sous celle de Louis-Henri de Bourbon.
Concurrence donc entre les deux manufactures. St Cloud résiste.
Piganiol de la Force dès 1722 avait écrit "Ne quittons point le bourg de St Cloud sans remarquer qu'on y fait des porcelaines presque aussi belles que celles de la Chine"
Lazare-Duvaux fournissait à Madame de Pompadour, protectrice affichée de Sèvres deux gobelets et soucoupes de Saint-Cloud et dix coquetiers.
C'est assez dire que cette provenance jouissait toujours d'une faveur marquée.
Cependant, le nouveau porcelainier de Chantilly n'avait rien omis pour attirer l'attention sur ses produits.
Il les avait gratifiés d'une marque spéciale, un cor de chasse.
Il avait installé un dépot rue Sainte-Croix-de- la- Bretonnerie ; enfin il avait rajeuni la fabrication de ses anciens patrons en copiant avec assez de bonheur, les formes de Saxe.
C'était là assurément une innovation heureuse. Mais il était écrit qu'il serait puni par là où il avait péché !!
Cet habile homme,en effet, nommé Ciquaus- Ciroux, avait à son service quatre collaborateurs, les deux frères Dubois, Gérin et Bardin qui bientôt essayérent de lui faire concurrence.
Ce fut François Bardin qui l'abandonna le premier pour aller s'installer à Mennecy, en 1735 sur la propriété du duc de Villeroy qui voulait lui aussi se donner l'honneur d'attacher son nom à une porcelaine.
Quant aux frères Dubois, ils allèrent s'installer à Vincennes, entrèrent en relations avec Orry de Fulvy et purent faire leurs premiers essais sous la protection avouée du controleur général.
A partir de cette époque, on peut dire que l'histoire de la porcelaine française se confond avec celle de la Manufacture de Sèvres.
Il n'eut pas de continuité dans son commerce.
Il fallait exercer avec des lettres patentes que la famille Chicanneau obtient dès 1677 à St Cloud en s'inspirant de la porcelaine rouennaise où un Chicanneau avait probablement travaillé .
Au début nous trouvons encore de la pâte tendre mais, veuve, Berthe Coudray se remarie avec Henri -Charles Trou protégé du duc d'Orléans.
On peut lire que la porcelaine de St Cloud est une des plus belles porcelaines françaises avec une période au style franco-extrème-oriental.
Si l'on ne peut s'appuyer sur les marques de fabrication qui sont soit un soleil rayonnant ou un T en bleu, en rouge ou en creux (1722_1766 (mais pour cette porcelaine aussi les marques peuvent être absentes), seul un oeil aguerri peut l'identifier grâce à son décor très coloré et luxuriant.
Les protections princières ou royales jouèrent un grand rôle dans la longévité de ces manufactures ; je relève dans le grand Dictionnaire de l'Ameublement :
Tant que le Régent vécut personne ne s'avisa de marcher sur les brisées des céramistes de St Cloud, c'eut été s'attaquer à Philippe d'Orléans lui-même, mais à la suite de son décés c'est un ouvrier des Chicanneau qui désertait St Cloud pour transporter ses secrets à Chantilly changeant ainsi de protecteur et passant sous celle de Louis-Henri de Bourbon.
Concurrence donc entre les deux manufactures. St Cloud résiste.
Piganiol de la Force dès 1722 avait écrit "Ne quittons point le bourg de St Cloud sans remarquer qu'on y fait des porcelaines presque aussi belles que celles de la Chine"
Lazare-Duvaux fournissait à Madame de Pompadour, protectrice affichée de Sèvres deux gobelets et soucoupes de Saint-Cloud et dix coquetiers.
C'est assez dire que cette provenance jouissait toujours d'une faveur marquée.
Cependant, le nouveau porcelainier de Chantilly n'avait rien omis pour attirer l'attention sur ses produits.
Il les avait gratifiés d'une marque spéciale, un cor de chasse.
Il avait installé un dépot rue Sainte-Croix-de- la- Bretonnerie ; enfin il avait rajeuni la fabrication de ses anciens patrons en copiant avec assez de bonheur, les formes de Saxe.
C'était là assurément une innovation heureuse. Mais il était écrit qu'il serait puni par là où il avait péché !!
Cet habile homme,en effet, nommé Ciquaus- Ciroux, avait à son service quatre collaborateurs, les deux frères Dubois, Gérin et Bardin qui bientôt essayérent de lui faire concurrence.
Ce fut François Bardin qui l'abandonna le premier pour aller s'installer à Mennecy, en 1735 sur la propriété du duc de Villeroy qui voulait lui aussi se donner l'honneur d'attacher son nom à une porcelaine.
Quant aux frères Dubois, ils allèrent s'installer à Vincennes, entrèrent en relations avec Orry de Fulvy et purent faire leurs premiers essais sous la protection avouée du controleur général.
A partir de cette époque, on peut dire que l'histoire de la porcelaine française se confond avec celle de la Manufacture de Sèvres.
mercredi 26 avril 2017
La Manufacture de Sèvres
La porcelaine de Sèvres étant celle que j'ai déjà citée, plus nationalement connue, mais les liens établis par le directeur de cette manufacture, Alexandre Brongniart avec les Fouque-Arnoux, font que c'est celle que je choisis pour une continuité dans le descriptif de ces créations artistiques à partir d'un produit de base : la terre, alliée au feu .
Nous l'avons vu déjà pour le verre. Parlons-en un peu de cette terre, matériau de base.
on verra plus loin que c'est à Saint Yriex, dans le Limousin et pour une histoire de lessive qu'en 1765 que le roi fait l'achat de terrains de kaolin nécessaire à sa Manufacture Royale de Sèvres et la fabrication de la porcelaine dure qui a succédé à la porcelaine tendre très facilement reconnaissable si vous vous prétez au jeu, cette dernière plus laiteuse, moins transparente.
comme on verra aussi que c'est une histoire de perruque qui met l'Allemand
J.B Böttger sur la piste du kaolin dont le gisement est acquis par l'Electeur de Saxe en 1709 pour fonder la Manufacture de Meissen en Saxe.
Il faut dire que depuis que la Compagnie des Indes néerlandaises (bientôt concurrencée par la Compagnie des Indes orientales créée par Colbert) ramène dans ses vaisseaux la porcelaine de Chine, c'est à celui qui découvrira le premier les secrets de la fabrication de cette porcelaine dure..
C'est le Père d'Entrecolle en 1712 qui ramène le premier des échantillons de cette porcelaine faite de "kao-ling" (haut de la colline) argile blanche de nature feldspathique. nom adopté par la suite en Europe.
Dans son "traité sur les Arts Céramiques" publié en 1844 Le directeur de la Manufacture de Sévres Brongniart fait part de son admiration pour le procédé de fabrication des Fouque-Arnoux consistant à partir de l'argile rouge de la région de Castres et par cémentation avec de la poussière de charbon de bois, de la fabrication des grès cérames.
C'est encore ici l'ingéniosité et le goût de la recherche des Fouque-Arnoux qu'il faut saluer.
En 1823 ils essayent de combiner la cuisson de leurs poteries avec la cémentation du fer, c'est -à-dire la fabrication de l'acier.
Le principe de la méthode consistait à suspendre à la voûte du four, au moment de l'enfournement de la poterie, des creusets contenant des lingots de feret du poussier de charbon.
L'argile brune de Lodève devenait blanche à la cuisson jointe aux trois autres,
: l'argile magnésifère de Galey en Ariège le sable silicieux de Saint Martory en Haute Garonne et le plâtre cristallisé de Marsoulas en Haute-Garonne , ils obtenaient la "terre de pipe".
De Milhas en Haute-Garonne et Jarnat en Ariège, le kaolin.
La terre infusible employée à la confection des produits réfractaires dont les "gazettes"ou étuis dans lesquelles étaient enfermées les pièces finess à soumettre à la cuisson , venait aussi des Pyrénées.
Une fois encore Brongniart accorde une mention spéciale à la glaçure des Fouque-Arnoux, exempte d'oxygène de plomb.
.
Extrait de l'Encyclopédie : Gravures représentant un hangar à pâtes et des gazettes de formes diverses.
Ci-dessous : maçonnerie d'un four, décorateurs et sculpteurs au travail au XVIIIe
Mais cette desciption ne serait pas complète si je n'abordais pas un peu de technique.
Les fonds de couleur auxquels les porcelaines de Valentine doivent une grande partie de leur renommée étaient fixés au grand feu sur le vernis et faisaient corps avec lui.
Le principal avantage de ce procédé sur celui de la fixation au feu de moufle était d'éviter l'emploi de fondants dont souffrait toujours en dernière analyse l'éclat des dorures.
Ce procédé du grand feu n'avait pu être appliqué qu'aux fonds bleus tirés du cobalt et aux fonds verts tirés du chrome.
Qu'à cela ne tienne ! Léon Fouque se déplace à Paris dès 1839 et va s'attacher à l'instar des autres fabricants à produire d'autres gammes de teintes, bleus cendrés, bruns, jaune pâle nankin, un beau noir obtenu avec un mélange de manganèse de cobalt et de chromate de fer, un rose fait avec de l'or, un gris fait avec du platine et un autre jaune caractéristique d'une tonalité et d'un éclat remarquables résultant d'un mélange de protoxyde tungstène et de protoxyde de titane.
Plus à lire ce matin qu'à voir .... mais je me rattraperai.
Le bleu de Valentine est tiré du cobalt privé de nickel par calcinations successives avec de la potasse.
Mais il n'est pas l'apanage de Valentine; on le trouve au Moyen -Orient avec les lapis-lazuli dès le XII ème ; en Chine sous les Yuan (1279-1368) et les Ming (1368-1644).
Il nous est arrivé par le Sud avec trois céramistes de Valence en Espagne, dont Juan de Valencia dit "le Sarrazin" et Juan de Girona et ceci dès 1367 à l'initiative de Jean de France duc de Berry et frère du Roi Charles V mécène et écrivain qui vont réaliser dans ses ateliers de "ostel de Vivonne" les premiers "Bleus de France"
Le procédé de dorure employé par les ateliers Fouque-Arnoux et par Gustave Fouque au sein même de la ville de Toulouse est le procédé dit "à la couperose" déja expérimenté à Moustiers par Joseph aux environs de 1785 et consistant à broyer dans de la térébenthine un précipité de chlorure d'or et de sulfate de fer de couleutr brune, puis à le mélanger avec un fondant à base de bismuth et à l'appliquer au pinceau sur la glaçure.
Qu'est ce qui a manqué aux Fouque ? la protection du roi, trop loins de la capitale, ils ne pouvaient se targuer comme Sévres d'être une Manufacture "Royale ".
Je crains bien n'avoir pas encore le temps d'aborder ce matin la porcelaine de Sévres.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Four_%C3%A0_bois
http://www.sevresciteceramique.fr/site.php?type=E&id=5
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier_d%27Entrecolles
Nous l'avons vu déjà pour le verre. Parlons-en un peu de cette terre, matériau de base.
on verra plus loin que c'est à Saint Yriex, dans le Limousin et pour une histoire de lessive qu'en 1765 que le roi fait l'achat de terrains de kaolin nécessaire à sa Manufacture Royale de Sèvres et la fabrication de la porcelaine dure qui a succédé à la porcelaine tendre très facilement reconnaissable si vous vous prétez au jeu, cette dernière plus laiteuse, moins transparente.
comme on verra aussi que c'est une histoire de perruque qui met l'Allemand
J.B Böttger sur la piste du kaolin dont le gisement est acquis par l'Electeur de Saxe en 1709 pour fonder la Manufacture de Meissen en Saxe.
Il faut dire que depuis que la Compagnie des Indes néerlandaises (bientôt concurrencée par la Compagnie des Indes orientales créée par Colbert) ramène dans ses vaisseaux la porcelaine de Chine, c'est à celui qui découvrira le premier les secrets de la fabrication de cette porcelaine dure..
C'est le Père d'Entrecolle en 1712 qui ramène le premier des échantillons de cette porcelaine faite de "kao-ling" (haut de la colline) argile blanche de nature feldspathique. nom adopté par la suite en Europe.
Dans son "traité sur les Arts Céramiques" publié en 1844 Le directeur de la Manufacture de Sévres Brongniart fait part de son admiration pour le procédé de fabrication des Fouque-Arnoux consistant à partir de l'argile rouge de la région de Castres et par cémentation avec de la poussière de charbon de bois, de la fabrication des grès cérames.
C'est encore ici l'ingéniosité et le goût de la recherche des Fouque-Arnoux qu'il faut saluer.
En 1823 ils essayent de combiner la cuisson de leurs poteries avec la cémentation du fer, c'est -à-dire la fabrication de l'acier.
Le principe de la méthode consistait à suspendre à la voûte du four, au moment de l'enfournement de la poterie, des creusets contenant des lingots de feret du poussier de charbon.
L'argile brune de Lodève devenait blanche à la cuisson jointe aux trois autres,
: l'argile magnésifère de Galey en Ariège le sable silicieux de Saint Martory en Haute Garonne et le plâtre cristallisé de Marsoulas en Haute-Garonne , ils obtenaient la "terre de pipe".
De Milhas en Haute-Garonne et Jarnat en Ariège, le kaolin.
La terre infusible employée à la confection des produits réfractaires dont les "gazettes"ou étuis dans lesquelles étaient enfermées les pièces finess à soumettre à la cuisson , venait aussi des Pyrénées.
Une fois encore Brongniart accorde une mention spéciale à la glaçure des Fouque-Arnoux, exempte d'oxygène de plomb.
.
Extrait de l'Encyclopédie : Gravures représentant un hangar à pâtes et des gazettes de formes diverses.
Ci-dessous : maçonnerie d'un four, décorateurs et sculpteurs au travail au XVIIIe
Mais cette desciption ne serait pas complète si je n'abordais pas un peu de technique.
Les fonds de couleur auxquels les porcelaines de Valentine doivent une grande partie de leur renommée étaient fixés au grand feu sur le vernis et faisaient corps avec lui.
Le principal avantage de ce procédé sur celui de la fixation au feu de moufle était d'éviter l'emploi de fondants dont souffrait toujours en dernière analyse l'éclat des dorures.
Ce procédé du grand feu n'avait pu être appliqué qu'aux fonds bleus tirés du cobalt et aux fonds verts tirés du chrome.
Qu'à cela ne tienne ! Léon Fouque se déplace à Paris dès 1839 et va s'attacher à l'instar des autres fabricants à produire d'autres gammes de teintes, bleus cendrés, bruns, jaune pâle nankin, un beau noir obtenu avec un mélange de manganèse de cobalt et de chromate de fer, un rose fait avec de l'or, un gris fait avec du platine et un autre jaune caractéristique d'une tonalité et d'un éclat remarquables résultant d'un mélange de protoxyde tungstène et de protoxyde de titane.
Plus à lire ce matin qu'à voir .... mais je me rattraperai.
Le bleu de Valentine est tiré du cobalt privé de nickel par calcinations successives avec de la potasse.
Mais il n'est pas l'apanage de Valentine; on le trouve au Moyen -Orient avec les lapis-lazuli dès le XII ème ; en Chine sous les Yuan (1279-1368) et les Ming (1368-1644).
Il nous est arrivé par le Sud avec trois céramistes de Valence en Espagne, dont Juan de Valencia dit "le Sarrazin" et Juan de Girona et ceci dès 1367 à l'initiative de Jean de France duc de Berry et frère du Roi Charles V mécène et écrivain qui vont réaliser dans ses ateliers de "ostel de Vivonne" les premiers "Bleus de France"
Le procédé de dorure employé par les ateliers Fouque-Arnoux et par Gustave Fouque au sein même de la ville de Toulouse est le procédé dit "à la couperose" déja expérimenté à Moustiers par Joseph aux environs de 1785 et consistant à broyer dans de la térébenthine un précipité de chlorure d'or et de sulfate de fer de couleutr brune, puis à le mélanger avec un fondant à base de bismuth et à l'appliquer au pinceau sur la glaçure.
Qu'est ce qui a manqué aux Fouque ? la protection du roi, trop loins de la capitale, ils ne pouvaient se targuer comme Sévres d'être une Manufacture "Royale ".
Je crains bien n'avoir pas encore le temps d'aborder ce matin la porcelaine de Sévres.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Four_%C3%A0_bois
http://www.sevresciteceramique.fr/site.php?type=E&id=5
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier_d%27Entrecolles
mardi 25 avril 2017
Les Porcelaines
En suite logique, je vais vous parler encore des Fouque-Arnoult, l'Hotel Dumay offre une belle vitrine de cette porcelaine de Valentine et dans ma bibliothèque les documents ne manquent pas; encore un travail de concision pour ne retenir que ce qui peut intéresser les amateurs.
Musée du Vieux Toulouse. photo Isarde
En cette fin du XIX éme l'ingéniosité et le goût de la recherche des Fouque -Arnoux sont remarquables, sachant déjà élargir la palette de leus productions jusqu'aux trottoirs toulousains en proposant une asphalte de leur fabrication composée d'une roche asphaltique des Pyrénées, de bitume et de sable quartzeux.(1835)
Le fondateur de cette entreprise avait de qui tenir puisque né à Moustiers en 1751 il avait travaillé auprès des Clérissy et Olérys, de grands noms de la faïence ; pendant deux ans à Marseille, il suit les cours d'Henry éléve de Joseph Vernet
Musée du Vx Toulouse. photo Isarde
Joseph Fouque, s'établit à Apt dont il est le maire, les événements de Thermidor l'incitent à fuir le Comtat Venaisin et trouver refuge à Toulouse sans doute à cause de l'existence d'un dépot de la faïencerie d'Apt.
Il sait aussi arpenter la région pyrénéenne et prospecter des matières premières de choix ... l'innovation, déjà !!! la recherche !! la diversification de sa production, terres cuites, ornements architecturaux, carreaux de toutes sortes, poêles en faïence, plaques d'indication des rues....
mais aussi diversité des magasins, des moyens "écologiques"... ! déjà ! de fabrication, avec un moulin hydraulique de huit chevaux avec huit meules tournantes et six bocards pour le broyage des vernis et glacures..
Sa réputation va jusqu'à Paris où le Conservateur du Musée de Sévres, Riocreux, et le baron Daviller font appel à lui pour leurs études sur les vieilles faïences françaises.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6525689b/f13.image
En 1813 Antoine Arnoux natif de Riez dans les Basses Alpes était de la famille, lui aussi né dans la faïence pourrait-on dire puisque siégeait dans cette ville une poterie qui avait formé trois des décorateurs célèbres des Clérissy, François Viry et ses deux fils.
Une affaire de famille donc puisqu'Antoine devient le gendre de Fouque et avec les deux fils de ce dernier Henri et François fonde la Compagnie Fouque-Arnoux.
La concurrence commence alors de sévir; une faïencerie à Martres Tolosane, une autre à Sainte Croix Volvestre, les faïenceries de Montauban, un dépot de la manufacture de Gien , la faïencerie de Bordeaux, les productions anglaises.
Mais Joseph Fouque, en bon gestionnaire soucieux de réduire ses frais généraux et de pouvoir présenter à sa clientèle qui délaisse la faïence au profit de la porcelaine, des produits de qualité sans qu'ils n'atteignent des prix trop élevés, Joseph Fouque, donc, pour limiter les coûts de transport du bois destiné aux fours à grand feu va implanter ces fours à proximité des Pyrénées à Saint Gaudens, le transport des marchandises se fera alors par le Canal du Midi..
Pour la porcelaine après ses prospections dans les Pyrénées en vue de la fabrication de la porcelaine dure ou porcelaine de Chine il achète une carrière de Kaolin et une carrière de feldspath pétunzé qui contenant de la silice sera destiné à l'émail. Ces nouvelles installations prennent place dans le vallon de Valentine qui touche Saint Gaudens, d'où le nom de "porcelaine de Valentine" et pour finir, achat d'une forêt de 174 hectares jouxtant Valentine.
Planche extraite comme le texte, du catalogue de l'exposition de 1993 au Musée de Valentine à St Gaudens
C'est une fabrique à la pointe du progrés toujours innovante aussi bien sur le plan de la gestion que de la fabrication, sachant aussi faire participer des mains-d'oeuvre étrangères d'Italie ou de la Provence voisine, ou bien de Paris, de Limoges ou de Melun, des sculpteurs ou des dessinateurs issus de l'Ecole des Beaux-Arts Toulousaine.
Les récompenses sont à la hauteur de cette fabrication : une médaille de bronze à Paris en 1823 pour les faîences, une médaille d'argent en 1834 pour les porcelaines et pour les tuyaux de grès imperméables, une de bronze en 1839, en 1844 une médaille d'argent pour les porcelaines et leurs fonds au grand feu et je ne vous cite pas la kyrielle de médailles obtenues sur place.
L'effectif de la main-d'oeuvre variant avec le rythme de la fabrication, (voyez encore là, des lois du travail d'une grande souplesse ou pas du tout) jusqu'à 80 dans les années 1820 entre ouvriers spécialisés, manoeuvres, bûcherons, carriers, maganisiers, emballeurs, charretiers pour Toulouse-Valentine et jusquà plusieurs centaines après 1830 alors que l'atelier de la rue de la Pomme tourne toujours autour d'une quarantaine.
Mais la roue tourne, comme on dit, et malheureusement le déclin va survenir, la bourrasque financière qui s'abat sur Toulouse avec le krach d'une grande banque Toulousaine en 1845 sonne un peu la fin de cette belle aventure.
Léon Arnoux quitte le navire et s'établit en Angleterre, il se laisse séduire par le poste de directeur artistique de la manufacture de Stockeupan-Trent dans le Staffordshire.
planche extraite du catalogue de l'exposition au Musée de Saint -Gaudens 1993
le bleu Aschwin
Je ne m'étendrais pas sur la dégringolade, l'acquisition de l'établissement par l'Anglais M. Aschwin en 1864 puis un autre Anglais M. Prench en 1878 qui signe la fermeture de cette si belle aventure.
Pendant ces événements l'atelier de Gustave Fouque poursuit son ascension à Toulouse rue de la Pomme qui survécut jusque vers les années 1875 et je relève avec tristesse que "la politique libre-échangiste de la France "n'était pas étrangère à la victoire des Anglais qui avaient toujours été de redoutables concurrents.
L'arme la plus redoutable de ceux-ci étant la houille, combustible moins dispendieux que le bois des forêts pyrénéennes.
Même les deux derniers acheteurs Anglais n'ont pas réussi à redresser la barre.
Alors, si dans vos pérégrinations vous trouvez une porcelaine signée" F " en creux, n'hésitez pas mais aussi le "V" indication d'une fabrication postérieure à 1832, le W pouvant être la marque spécifique de l'ouvrier ou du décorateur mais aussi parfois rien, seulement le bleu, ce célèbre Bleu de Valentine vous permettra de l'identifier.
Ce qui fut récemment mon cas, et dans des conditions assez surprenantes, le vendeur n'en connaissant ni l'origine ni la valeur. (décor floral double face)
http://www.amisdesevres.com/wp-content/uploads/2011/01/2015_revue_sevres_24_89a95.pdf
http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/ensemble-de-32-pots-a-pharmacie/02648c1e-e34c-415c-bd94-dfe5aa88efa7
https://books.google.fr/books?id=3olAAAAAcAAJ&pg=PA370&lpg=PA370&dq=Manufacture+Fouque+Arnoux&source=bl&ots=mN7YCQrJwC&sig=2Va5lAwQSyPAc4b9541185yXRDQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjQlNqrsr_TAhVE2xoKHSnKBhU4FBDoAQgtMAI#v=onepage&q=Manufacture%20Fouque%20Arnoux&f=false
https://livres.libertys.com/fr/ceramique/lib5217/porcelaine-et-faience-de-valentine
Musée du Vieux Toulouse. photo Isarde
En cette fin du XIX éme l'ingéniosité et le goût de la recherche des Fouque -Arnoux sont remarquables, sachant déjà élargir la palette de leus productions jusqu'aux trottoirs toulousains en proposant une asphalte de leur fabrication composée d'une roche asphaltique des Pyrénées, de bitume et de sable quartzeux.(1835)
Le fondateur de cette entreprise avait de qui tenir puisque né à Moustiers en 1751 il avait travaillé auprès des Clérissy et Olérys, de grands noms de la faïence ; pendant deux ans à Marseille, il suit les cours d'Henry éléve de Joseph Vernet
Musée du Vx Toulouse. photo Isarde
Joseph Fouque, s'établit à Apt dont il est le maire, les événements de Thermidor l'incitent à fuir le Comtat Venaisin et trouver refuge à Toulouse sans doute à cause de l'existence d'un dépot de la faïencerie d'Apt.
Il sait aussi arpenter la région pyrénéenne et prospecter des matières premières de choix ... l'innovation, déjà !!! la recherche !! la diversification de sa production, terres cuites, ornements architecturaux, carreaux de toutes sortes, poêles en faïence, plaques d'indication des rues....
mais aussi diversité des magasins, des moyens "écologiques"... ! déjà ! de fabrication, avec un moulin hydraulique de huit chevaux avec huit meules tournantes et six bocards pour le broyage des vernis et glacures..
Sa réputation va jusqu'à Paris où le Conservateur du Musée de Sévres, Riocreux, et le baron Daviller font appel à lui pour leurs études sur les vieilles faïences françaises.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6525689b/f13.image
En 1813 Antoine Arnoux natif de Riez dans les Basses Alpes était de la famille, lui aussi né dans la faïence pourrait-on dire puisque siégeait dans cette ville une poterie qui avait formé trois des décorateurs célèbres des Clérissy, François Viry et ses deux fils.
Une affaire de famille donc puisqu'Antoine devient le gendre de Fouque et avec les deux fils de ce dernier Henri et François fonde la Compagnie Fouque-Arnoux.
La concurrence commence alors de sévir; une faïencerie à Martres Tolosane, une autre à Sainte Croix Volvestre, les faïenceries de Montauban, un dépot de la manufacture de Gien , la faïencerie de Bordeaux, les productions anglaises.
Mais Joseph Fouque, en bon gestionnaire soucieux de réduire ses frais généraux et de pouvoir présenter à sa clientèle qui délaisse la faïence au profit de la porcelaine, des produits de qualité sans qu'ils n'atteignent des prix trop élevés, Joseph Fouque, donc, pour limiter les coûts de transport du bois destiné aux fours à grand feu va implanter ces fours à proximité des Pyrénées à Saint Gaudens, le transport des marchandises se fera alors par le Canal du Midi..
Pour la porcelaine après ses prospections dans les Pyrénées en vue de la fabrication de la porcelaine dure ou porcelaine de Chine il achète une carrière de Kaolin et une carrière de feldspath pétunzé qui contenant de la silice sera destiné à l'émail. Ces nouvelles installations prennent place dans le vallon de Valentine qui touche Saint Gaudens, d'où le nom de "porcelaine de Valentine" et pour finir, achat d'une forêt de 174 hectares jouxtant Valentine.
Planche extraite comme le texte, du catalogue de l'exposition de 1993 au Musée de Valentine à St Gaudens
C'est une fabrique à la pointe du progrés toujours innovante aussi bien sur le plan de la gestion que de la fabrication, sachant aussi faire participer des mains-d'oeuvre étrangères d'Italie ou de la Provence voisine, ou bien de Paris, de Limoges ou de Melun, des sculpteurs ou des dessinateurs issus de l'Ecole des Beaux-Arts Toulousaine.
Les récompenses sont à la hauteur de cette fabrication : une médaille de bronze à Paris en 1823 pour les faîences, une médaille d'argent en 1834 pour les porcelaines et pour les tuyaux de grès imperméables, une de bronze en 1839, en 1844 une médaille d'argent pour les porcelaines et leurs fonds au grand feu et je ne vous cite pas la kyrielle de médailles obtenues sur place.
L'effectif de la main-d'oeuvre variant avec le rythme de la fabrication, (voyez encore là, des lois du travail d'une grande souplesse ou pas du tout) jusqu'à 80 dans les années 1820 entre ouvriers spécialisés, manoeuvres, bûcherons, carriers, maganisiers, emballeurs, charretiers pour Toulouse-Valentine et jusquà plusieurs centaines après 1830 alors que l'atelier de la rue de la Pomme tourne toujours autour d'une quarantaine.
Mais la roue tourne, comme on dit, et malheureusement le déclin va survenir, la bourrasque financière qui s'abat sur Toulouse avec le krach d'une grande banque Toulousaine en 1845 sonne un peu la fin de cette belle aventure.
Léon Arnoux quitte le navire et s'établit en Angleterre, il se laisse séduire par le poste de directeur artistique de la manufacture de Stockeupan-Trent dans le Staffordshire.
planche extraite du catalogue de l'exposition au Musée de Saint -Gaudens 1993
le bleu Aschwin
Je ne m'étendrais pas sur la dégringolade, l'acquisition de l'établissement par l'Anglais M. Aschwin en 1864 puis un autre Anglais M. Prench en 1878 qui signe la fermeture de cette si belle aventure.
Pendant ces événements l'atelier de Gustave Fouque poursuit son ascension à Toulouse rue de la Pomme qui survécut jusque vers les années 1875 et je relève avec tristesse que "la politique libre-échangiste de la France "n'était pas étrangère à la victoire des Anglais qui avaient toujours été de redoutables concurrents.
L'arme la plus redoutable de ceux-ci étant la houille, combustible moins dispendieux que le bois des forêts pyrénéennes.
Même les deux derniers acheteurs Anglais n'ont pas réussi à redresser la barre.
Alors, si dans vos pérégrinations vous trouvez une porcelaine signée" F " en creux, n'hésitez pas mais aussi le "V" indication d'une fabrication postérieure à 1832, le W pouvant être la marque spécifique de l'ouvrier ou du décorateur mais aussi parfois rien, seulement le bleu, ce célèbre Bleu de Valentine vous permettra de l'identifier.
Ce qui fut récemment mon cas, et dans des conditions assez surprenantes, le vendeur n'en connaissant ni l'origine ni la valeur. (décor floral double face)
http://www.amisdesevres.com/wp-content/uploads/2011/01/2015_revue_sevres_24_89a95.pdf
http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/ensemble-de-32-pots-a-pharmacie/02648c1e-e34c-415c-bd94-dfe5aa88efa7
https://books.google.fr/books?id=3olAAAAAcAAJ&pg=PA370&lpg=PA370&dq=Manufacture+Fouque+Arnoux&source=bl&ots=mN7YCQrJwC&sig=2Va5lAwQSyPAc4b9541185yXRDQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjQlNqrsr_TAhVE2xoKHSnKBhU4FBDoAQgtMAI#v=onepage&q=Manufacture%20Fouque%20Arnoux&f=false
https://livres.libertys.com/fr/ceramique/lib5217/porcelaine-et-faience-de-valentine
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