En toute logique j'aurais dû m'intéresser au préalable à la porcelaine tendre mais ces découvertes de kaolin m'ont tant passionné que je suis passée très vite sur la porcelaine dure
Pourtant Vincennes évolue de la même façon.
Il faut se replacer dans le contexte de l'époque, c'est une telle nouveauté que tous veulent prendre leur part du marché.
Je n'ai pas encore additionné les marques de toutes ces manufactures : si vous avez envie de vous lancer dans une collection, il faut pourtant avoir ce listing entre les mains.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6456365s/f51.image
Je vous annonce déjà la porcelaine de Strasbourg car dans cet article on parle déjà du Strabourgeois Hannong ou bien de Limoges qui ne considère pas Sèvres comme une concurrente mais davantage comme une "locomotive".
Marques de la première production de Vincennes
Vincennes, donc fut le berceau de la Manufacture de Sèvres.
Les bâtiments de Vincennes restent sans activité une fois cette dernière transférée sous d'autres cieux selon la volonté de Madame de Pompadour.
En 1767 Maurin des Aubiez sollicite la permission de s'étabir dans ces anciens ateliers.
Son but était de permettre à Pierre-Antoine Hannong, qui avait essayé de vendre le secret de la porcelaine dure à Sèvres et qui n'y avait pas réussi, de fabriquer, au compte d'une société nouvelle, ce mystérieux produit, alors si recherché.
Le 31 décembre 1767, Maurin des Aubiez obtint un arrêt favorable à la suite duquel il se mit à l'oeuvre
Collection privée Photo Isarde
Mr Jacquemart écrit dans "Merveilles de la céramique t III p 304" que les tentatives de Hannong n' aboutirent pas, les découvertes du kaolin à Saint Yrieix ayant rendu ses essais inutiles. Vincennes après une vente au sieur Lemaire, obtint plus tard la protection du duc de Chartres futur Loui-Philippe et se consacra à une production plutôt de grand usage vaisselle bordée d'or à décor de guirlandes ou de semis de petites fleurs.
Puisque je parle de fleurs, Vincennes en fabrique pour huit cent mille livres à destination du parc de Bellevue.
Collection Privée photo Isarde
Madame de Pompadour obligeait ses amis et ses solliciteurs à acheter ces porcelaines lors d'expositions à Versailles ou bien elle organisait aussi des visites à Sèvres considérées cmme des parties de plaisir en plus d'une faveur.
Il n'y eut pas que des vases, des tasses ou des scuptures mais des pièces entières ornées de commodes ou d'armoires, de guéridons.
Mais revenons aux frères Dubois qui s'installent donc à Vincennes financés par Orry de Pulvy intendant des Finances de France secondé par Gravant leur associé puis Charles Adam adjoint comme administrateur.
Heureusement que cette aide de l'Etat ne cesse pas avec l'arrivée d'un nouvel intendant Machaud d'Arnouville.
On commence à s'organiser pour se mettre à l'abri des "fuites" d'artisans qui peuvent être dès lors punis de prison s'ils désertent l'entreprise. Cette société Gravant-Adam qui obtient des lettres patente au titre de "Manufacture royale des porcelaines de France" s'adjoint des collaborateurs célèbres : le décorateur sculpteur Bachelier, l'orfèvre du Roi Duplessis, l'émailleur Ballat et le chimiste Matthieu. Et s'est ainsi que pour s'agrandir le roi choisit Sèvres près du domaine de Bellevue.
Même les stocks anciens de Vincennes sont vendus sous le vocable de "Sèvres".
Les pouvoirs publics prennent des arrêtés pour restreindre les productions concurrentes en limitant leur accés à des décors.
Le roi Louis XV achète toutes les actions de la Société Gravant-Adam et confie à Boileau de Picardie déjà comptable de la maison une réorganisation nécessaire.
Vincennes n'est plus et Sèvres survivra même à la tourmente révolutionnaire.
https://archive.org/stream/manueldelamateur01grol/manueldelamateur01grol_djvu.txt
http://www.cyrillefroissart.com/fr/IMG/pdf/MEP_PIASA_CERAMIQUE.pdf
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