La porcelaine de Sèvres étant celle que j'ai déjà citée, plus nationalement connue, mais les liens établis par le directeur de cette manufacture, Alexandre Brongniart avec les Fouque-Arnoux, font que c'est celle que je choisis pour une continuité dans le descriptif de ces créations artistiques à partir d'un produit de base : la terre, alliée au feu .
Nous l'avons vu déjà pour le verre. Parlons-en un peu de cette terre, matériau de base.
on verra plus loin que c'est à Saint Yriex, dans le Limousin et pour une histoire de lessive qu'en 1765 que le roi fait l'achat de terrains de kaolin nécessaire à sa Manufacture Royale de Sèvres et la fabrication de la porcelaine dure qui a succédé à la porcelaine tendre très facilement reconnaissable si vous vous prétez au jeu, cette dernière plus laiteuse, moins transparente.
comme on verra aussi que c'est une histoire de perruque qui met l'Allemand
J.B Böttger sur la piste du kaolin dont le gisement est acquis par l'Electeur de Saxe en 1709 pour fonder la Manufacture de Meissen en Saxe.
Il faut dire que depuis que la Compagnie des Indes néerlandaises (bientôt concurrencée par la Compagnie des Indes orientales créée par Colbert) ramène dans ses vaisseaux la porcelaine de Chine, c'est à celui qui découvrira le premier les secrets de la fabrication de cette porcelaine dure..
C'est le Père d'Entrecolle en 1712 qui ramène le premier des échantillons de cette porcelaine faite de "kao-ling" (haut de la colline) argile blanche de nature feldspathique. nom adopté par la suite en Europe.
Dans son "traité sur les Arts Céramiques" publié en 1844 Le directeur de la Manufacture de Sévres Brongniart fait part de son admiration pour le procédé de fabrication des Fouque-Arnoux consistant à partir de l'argile rouge de la région de Castres et par cémentation avec de la poussière de charbon de bois, de la fabrication des grès cérames.
C'est encore ici l'ingéniosité et le goût de la recherche des Fouque-Arnoux qu'il faut saluer.
En 1823 ils essayent de combiner la cuisson de leurs poteries avec la cémentation du fer, c'est -à-dire la fabrication de l'acier.
Le principe de la méthode consistait à suspendre à la voûte du four, au moment de l'enfournement de la poterie, des creusets contenant des lingots de feret du poussier de charbon.
L'argile brune de Lodève devenait blanche à la cuisson jointe aux trois autres,
: l'argile magnésifère de Galey en Ariège le sable silicieux de Saint Martory en Haute Garonne et le plâtre cristallisé de Marsoulas en Haute-Garonne , ils obtenaient la "terre de pipe".
De Milhas en Haute-Garonne et Jarnat en Ariège, le kaolin.
La terre infusible employée à la confection des produits réfractaires dont les "gazettes"ou étuis dans lesquelles étaient enfermées les pièces finess à soumettre à la cuisson , venait aussi des Pyrénées.
Une fois encore Brongniart accorde une mention spéciale à la glaçure des Fouque-Arnoux, exempte d'oxygène de plomb.
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Extrait de l'Encyclopédie : Gravures représentant un hangar à pâtes et des gazettes de formes diverses.
Ci-dessous : maçonnerie d'un four, décorateurs et sculpteurs au travail au XVIIIe
Mais cette desciption ne serait pas complète si je n'abordais pas un peu de technique.
Les fonds de couleur auxquels les porcelaines de Valentine doivent une grande partie de leur renommée étaient fixés au grand feu sur le vernis et faisaient corps avec lui.
Le principal avantage de ce procédé sur celui de la fixation au feu de moufle était d'éviter l'emploi de fondants dont souffrait toujours en dernière analyse l'éclat des dorures.
Ce procédé du grand feu n'avait pu être appliqué qu'aux fonds bleus tirés du cobalt et aux fonds verts tirés du chrome.
Qu'à cela ne tienne ! Léon Fouque se déplace à Paris dès 1839 et va s'attacher à l'instar des autres fabricants à produire d'autres gammes de teintes, bleus cendrés, bruns, jaune pâle nankin, un beau noir obtenu avec un mélange de manganèse de cobalt et de chromate de fer, un rose fait avec de l'or, un gris fait avec du platine et un autre jaune caractéristique d'une tonalité et d'un éclat remarquables résultant d'un mélange de protoxyde tungstène et de protoxyde de titane.
Plus à lire ce matin qu'à voir .... mais je me rattraperai.
Le bleu de Valentine est tiré du cobalt privé de nickel par calcinations successives avec de la potasse.
Mais il n'est pas l'apanage de Valentine; on le trouve au Moyen -Orient avec les lapis-lazuli dès le XII ème ; en Chine sous les Yuan (1279-1368) et les Ming (1368-1644).
Il nous est arrivé par le Sud avec trois céramistes de Valence en Espagne, dont Juan de Valencia dit "le Sarrazin" et Juan de Girona et ceci dès 1367 à l'initiative de Jean de France duc de Berry et frère du Roi Charles V mécène et écrivain qui vont réaliser dans ses ateliers de "ostel de Vivonne" les premiers "Bleus de France"
Le procédé de dorure employé par les ateliers Fouque-Arnoux et par Gustave Fouque au sein même de la ville de Toulouse est le procédé dit "à la couperose" déja expérimenté à Moustiers par Joseph aux environs de 1785 et consistant à broyer dans de la térébenthine un précipité de chlorure d'or et de sulfate de fer de couleutr brune, puis à le mélanger avec un fondant à base de bismuth et à l'appliquer au pinceau sur la glaçure.
Qu'est ce qui a manqué aux Fouque ? la protection du roi, trop loins de la capitale, ils ne pouvaient se targuer comme Sévres d'être une Manufacture "Royale ".
Je crains bien n'avoir pas encore le temps d'aborder ce matin la porcelaine de Sévres.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Four_%C3%A0_bois
http://www.sevresciteceramique.fr/site.php?type=E&id=5
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier_d%27Entrecolles
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