mercredi 1 mars 2017

Les verrières

 C'est l'aboutissement de cette série consacrée au verre, où j'ai rapidement brossé un tableau de son origine puis des diverses techniques employées.
La fabrication des verrières dans cet "optique"  m'oblige à reprendre les techniques qui nous permettent de considérer ces oeuvres comme un patrimoine fragile mais j'espère,  éternel  !!... ?



                            Cathédrale de Bourges. l ' Annonciation. XV ème

 Bâties pour glorifier l' Eternel, livres d'images exposées aux yeux de tous, bijoux précieux et colorés égayant les voutes des cathédrales, transformant la lumière en des mosaïques de couleurs qui évoluent selon les heures ou les saisons.

                  Auto-portrait d'Engrand Leprince. Beauvais, église Saint-Etienne

 Il faut repartir dans le Haut Moyen-Age, rouvir la Schedula diversarum artium  de notre moine Théophile, dont nous ne connaissons pas l'exacte identité .
( Certains pensent qu'il pourrait être l'orfèvre Roger de Helmarshausen).
 Ce traité  capital est rédigé entre 1110 et 1140.
 Il nous enseigne (comme nous l'avons déjà vu) qu'il faut mélanger deux tiers de cendres de hêtre et de fougère carbonisée avec un tiers de sable de rivière brûlés et  cuits dans des récipients jusqu'à obtenir la fusion.
 Ce verre était terne et verdâtre, cuit plus longtemps, le jaune ou le rouge pouvaient apparaître  et l'adjonction de sodium au XIII ème siècle le rend moins épais mais plus fragile.
 Le verre encore liquide était alors soufflé dans un cylindre creux puis coupé et poli en carreaux de d'une vingtaine de centimètres 
 Les inégalités de certains pouvaient renforcer leur effet optique.( Comme  les hommes préhistoriques savaient dans leurs dessins pariétaux renforcer la ligne d'un animal en utilisant certains reliefs de la roche)


                                                    Cathédrale de Metz Saint Antoine

C'est le moine (et on se demande alors si c'est bien un moine ? ) Héraclius au XIII ème siècle qui dans son" De Artibus Romanorum" décrit la méthode de coloration du verre.
 Nous avons déjà vu que l'addition  de poudres d'oxyde de fer et cuivre mélées produisent plusieurs  verts, celle d'antimoine produit le jaune, le bleu apporté par le cobalt qui seul doit être importé de Bohême ou de Saxe, quant au violet, c'est le manganèse.
 Selon les mélanges ou les temps de cuisson on pouvait modifier la palette de ces couleurs. 
Je dirai que là où cela se complique pour la compréhension d' un non-initié,  c'est lorsque le verre incolore dans sa masse est recuit avec une couche de verre de couleur extrêmement mince  : mais on pouvait procéder d'une autre façon :
 un cylindre  creux de mince verre rouge était couvert d'une masse de verre blanc par immersion dans un creuset
 Au XIV ème d'autres couleurs plaquées apparaissent et on commence à graver le placage ce qui découvre le fond blanc pour façonner les vêtements par exemple 
 C'est à Rouen dans la cathédrale St Ouen que l'on peut encore admirer cette production : la verrière date des années 1330.

Les ateliers étaient situés à la lisière des forêts de hêtres ou dans les clairières aux fougères abondantes.
 Le verrier de l'atelier conventuel s'occupait du découpage des carreaux, la coupe faite sur un modèle de la grandeur du vitrail dessiné à la craie sur une grande planche.
On y posait le verre pour relever le dessin puis ces pièces colorées étaient dégrossies au fer rouge avec un "grésoir" ou grugeoir ce qui n'est pas le cas pour les vitraux modernes coupés au diamant.
Théophile nous dit que le mélange de poudre de cuivre délayée dans du vin avec du verre de saphir bleu était facilement fusible ; ceci pour fabriquer les "grisailles" mais qu'il y a les grisailles brunes sur laquelle on pose une peinture transparente en demi-teinte, conjuguées aux grisailles noires pour obtenir le tracé du dessin
 La peinture sur verre permettait de répartir les couleurs sur deux faces revêtement partiel et en demi-teinte du revers pour soutenir la peinture à l'avers 
J'espère que vous me suivez ! ?.
les rinceaux, inscriptions ou autres motifs ornementaux étaient peints à la plume après le séchage de la couleur 
Pour les nimbes des saints et les chevelures blondes on emploie le jaune à l'argent composé d'argent moulu, d'antimoine sulfurique et un peu d'ocre.

 Je pense que pour aujourd'hui notre attention est épuisée  !!

Les vitraux modernes sont plus souvent traités dans la masse mais ne mélangeons pas les genres !!!!


https://www.youtube.com/watch?v=dbDcaM2kTuU

https://www.youtube.com/watch?v=0M5MyaKhJEg

https://www.youtube.com/watch?v=56_1YULLeXk


 Mes photos de la Cathédrale de St Just à Narbonne sont encore accessibles

                                                                   vitraux XIV ème

celui du grand rassemblement des Dominicains auquel j'ai assisté pour les 800 ans de la présence dominicaine aux Jacobins de Toulouse aussi.

 bien que d'inspiration ancienne les vitraux des Jacobins ont été réalisés de  de 1951 à 1964 par Max Ingrand.

 http://societearcheologiquedumidi.fr/_samf/memoires/t_65/163-184_Bayle.pdf

mardi 28 février 2017

Les vitraux de Daum


Vers 1909 Daum et  Amalric Walter mettent au point la pâte de verre à plat.
Walter est ce jeune homme, issu de l'Ecole de Sèvres qui va collaborer avec Antonin Daum pour élaborer la pâte de verre  et de plaques en carreaux contribuera avec Jacques Gruber à la création des vitraux.



 Peu d'entre eux nous sont parvenus, décorant des maisons privées qui seront  détruites lors de la dernière guerre. 
Ne manquez pas si vous visitez le Musée Galliera à Paris d'aller admirer les paysages poètiques de l'Aube, du Crépuscule, des Feux du soir, de l'Etang et de la Forêt
 Amalric après la guerre de 14-18 s'établira à son compte mais demandera toujours des modèles à Henri Bergé qui travaille toujours chez Daum.
Admirable famille que ces Daum qui de père en fils et petits-fils ont toujours relevé le flambeau.
Jacques Daum en 1968 préside aux oeuvres sculptées dans ces pates de verre par Salvador Dali, Dmitienko ou Petitfils, Couturier et beaucoup d'autres.

 La pâte de verre est un procédé que l'Antiquité ne semble pas avoir utilisé, qu'Antonin met au point tout en y associant Walter en premier lieu mais aussi en rendant hommage aux Palissy, Cros, Dammouse et Despret.
 La" pâte de verre" est un verre réduit en poudres diversement colorées qui est ensuite délayé en pâte et fixé au pinceau ou estampé dans les reliefs d'un moule de terre téfractaire réalisé sur un modèle de cire, puis recouvert, suivant les épaisseurs que l'on veut obtenir, d'autres couches successives.
Après dessication, il est porté dans son moule ou à nu, commes une porcelaine tendre, au feu d'un moufle qui en réoptère la fusion.
 Après cuisson; le moule devenu friable tombe en poussière, et la pièce de verre apparaît dans sa polychromie, solidifiée et homogène avec tous les méandres qu'elle a scrupuleusement épousés.
 Il ne reste plus qu'à la polir suivant les cas.
Facile à dire mais beaucoup plus complexe à réaliser !!





 Des vitraux qui colorent la lumière du jour nous passons aux luminaires qui égayent la lumière électrique. : là-aussi Antonin Daum collabore avec Majorelle comme il l'a fait pour les meubles, E. Brandt, Groult ou Szabo.
 Les motifs floraux de toute sorte décorent les lampes et plus tard les lustres ou plafonniers.





 Plus tard encore c'est Michel Daum avec son chef décorateur Emile Wirtz, son verrier, Jean Martin et Louis Gisquet graveur, qui sont à l'honneur.





Lors de l'Exposition internationale de l'Art du Verre de 1951 à Paris, leurs nouvelles oeuvres de cristal recoivent un franc succès.
Le cristal reste transparent  mettant en forme des silhouettes épurées.
 Mais l'évolution ne s'arrêtera pas là en 1965 ce sont des formes plus géomètriques, même César dont je vous ai montré quelques compressions aux Abattoirs participe à quelques coulées en 1969 sous la direction de Jacques Daum.
 C'est avec une grande tristesse que j'avais appris les difficultés financières de Baccarat.
Emile Gallé, le grand créateur, a disparu en 1904  précédant son équipe qui cessera ses activités en 1930.
 Majorelle  meurt en 1926 ;  cette foisonnante époque "d'avant-guerre" puis de  "l'entre deux guerres" et de "l'après guerre" qui a vu se succéder des artistes de talent n'est pas près de voir des techniques s'arrêter d' évoluer, ni même  nos liens avec l'Antiquité  s'estomper ou de jeunes talents s'épanouir.
C'est avec impatience que j'attends la prochaine Biennale de Carmaux.
Mon déplacement à l'exposition des Arts du Feu à Martres Tolosane  dont je vous ai montré quelques photos fait aussi partie de ce désir de participer aux nouvelles créations dans la fidélité au passé.


http://www.ecole-de-nancy.com/web/uploads/file/documents_pdf/men/SDP/DP_GRUBER.pdf

http://www.amalric-walter.net/

 http://www.fmep.fr/download/presse/schneider/DossierPresseSchneider.pdf

 https://leverreetlecristal.wordpress.com/category/autres-verreries-ou-maitres-verriers-francais/page/3/

 https://books.google.fr/books?id=LB2u1_ERgJcC&pg=PA277&lpg=PA277&dq=vitraux+de+Daum+Galliera&source=bl&ots=LZvc4eRNbw&sig=nXiP-M0F7GWP8hkz-qiHi0Cgg5o&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwicnq2Dx7LSAhXHvRoKHYwVCxMQ6AEIPjAF#v=onepage&q=vitraux%20de%20Daum%20Galliera&f=false

 http://www.infoquartiers.com/infoquartiers/Musee_Ecole_de_Nancy.html

lundi 27 février 2017

D'autres techniques

 Je m'interroge ;  à  quel aspect de cet art du verre,  donnez - vous votre prédiledtion.... ?
 les artistes ? les techniques ? 
 Il faut toutefois mentionner J.Kunckel, qui, en 1679, décrit la fabrication du verre doublé, dont  je n'ai pas encore parlé, dans un ouvrage qui fait référence le "Ars Vitraria Experimentalis".
 Nous sommes toujours en Bohême , cette technique du verre doublé n'est pas une invention, elle existait déjà dans l'Antiquité.
Cette technique consiste à graver à l'aide d'une pointe métallique une feuille d'or déposée sur une première couche de verre puis à recouvrir le tout d'un deuxième verre ; que les artisans de l'Antiquité  déposaient sur la feuille d'or avec du verre fondu.
Il faut décrire aussi le verre feuilleté, composé de deux ou plusieurs feuilles de verre de couleurs différentes, technique maitrisé aussi par les Romains ;
 puis adoptée par les verriers européens que ce soit en Allemagne mais aussi en Angleterre  en Belgique ou en France :
 ou bien on incorpore une paraison d'une première couleur à une autre paraison de couleur différente ou bien on superpose ces différentes paraisons diversement coloriées.
 Très utilisé au XIX ème le verre calcédoine a traversé tous les siècles ; marbré , opaque , du bleu du vert du jaune ou du brun !!

 Pour le verre coulé, on peut citer outre tous les verriers depuis le VII ème siècle avant J C,  Bernard Perrot d'Orléans dont  Louis Lucas de Nehou perfectionne la technique.

http://www.amisdesevres.com/wp-content/uploads/2014/11/revue23_pages_30_a_43_jeannine_geyssant.pdf























  Collection privée
 assez peu mis en valeur, je vous l'avoue !...












Une autre technique très originale consiste à introduire de la poudre d'os dans la pâte. C'est le verre d'opale ;  lui aussi a traversé les siècles et sa fabrication a connu un grand succès au XIX ème plus communément connu sous la dénomination "opaline ".
Je vais revenir sur la spécialisation des Etats-Unis,  le verre pressé, inventé par Enoch Robinson et perfectionné par Deming Jarves en 1827.
 L'Angleterre et la France l'adoptent en 1830, ainsi que d'autres européens.
 C'est un procédé semi-automatique où l'on emploie divers moules métalliques où la pâte est frappée avec un outillage mécanique.

Mais ceci n'est qu'un survol d'un art qui a su se diversifier  jusqu'à nos jours et il est temps d'aborder la pâte de verre  avec les grandes familles de Daum, Gallé ou Lalique.
On dit que c'est l'art Japonais et sa représentation poètique de la nature qui a inspiré ces grands verriers.
 Mais dans cette même veine, les Etats-Unis ne furent pas de reste avec Louis-Comfort Tiffany.( 1848-1933), qui fut récompensé à l'Exposition Universelle de Paris en 1900.
 Le plus bel exemple de verre doublé est ce vase des frères Daum représentants de la fameuse "Ecole de Nancy" verre doublé gravé à l'acide.



 J'ai eu le privilège de visiter sa maison près de sa fabrique à Nancy. ; il en fut de même pour l'actuelle fabrique de Daum qui existe encore, j'espère.

 Je vous présente là un grand chef -oeuvre de Daum.
Il a été façonné pour rendre hommage au Président-Fondateur des Fonderies de Pont -à -Mousson, Camille Cavallier, en 1924.
H. Racadot qui était le chef graveur de l'époque a gravé des épis de blés dans le verre aux couleurs du minerai de fer lorrain.
Puis il a adjoint quatre médaillons représentatifs du travail des mineurs de fond , des forgerons, des fondeurs au travail :























 Toutes ces productions sont le fruit d'un savoir-faire qu'il est impératif de conserver pour les générations futures ; pour que le "fil de l'art du verre" qui subsiste depuis des temps immémoriaux ne soit pas rompu.

 J'espère que cette initiation à la verrerie vous entraînera à un intérêt majeur pour cette forme d'art qui fait preuve de tant d'inventivité.
 Avant de prendre de la hauteur dans les grandes verrières,  je serai peut-être tentée de vous reparler de cet Art Nouveau  dans la verrerie.

 https://www.google.fr/search?q=Ecole+de+Nancy+maison+Mus%C3%A9e+Emile+Gall%C3%A9&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=QBsO4NPKm-gH2M%253BAAAAAAAAAAABAM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.ecole-de-nancy.com%25252Fweb%25252Findex.php%25253Fpage%25253Dpresentation-men&source=iu&pf=m&fir=QBsO4NPKm-gH2M%252CAAAAAAAAAAABAM%252C_&usg=__ODai-Um_4KuXAOKyt0TLLyjOtgY%3D&sa=X&ved=0ahUKEwjum8LagbDSAhVBVxQKHTv3DEsQuqIBCIUBMBA&imgrc=TU92q8NcAgj7sM

 http://www.ecole-de-nancy.com/web/index.php?page=verreries-d-emile-galle

 https://daum.fr/

 chez Harrods,  l'été dernier à Londres.

 http://www.magasins-usine.net/2015/01/pavillon-du-cristal-nancy-daum-haviland.html

                                                                                 Photos Isarde

http://www.insp.upmc.fr/webornano/poitiers/JGeyssant.pdf

samedi 25 février 2017

Les Monts Métallifères


 Je vais un peu accélérer la cadence  et observer l'évolution du verre décoré  du XVI ème siècle et les suivants jusqu'à l'art nouveau qui voit émerger une production typiquement française alors que les siècles précédents voient l'apogée du verre de Bohême.
 Sous toutes ses formes, d'ailleurs, les artistes ne cessant d'innover, à commencer par le verre émaillé caractéristique de la région des Monts Métallifères.
De grandes familles de verriers, originaires du versant saxon des monts métallifaires ont exercé leur influence sur la production du verre aussi bien en Saxe qu'en Bohême , en Silésie et dans le centre de l'Allemagne.
 Plusieurs siècles déjà auparavant cette région a été le théatre d'extraction de zinc, de cuivre de nickel de plomb ou de fer favorisant le développement de l'industrie et du commerce extérieur.
Dès le XIV ème siècle le cobalt de ces monts servait à colorer les verres alors que l'Italie ne mentionne cette couleur qu'à partir du XV ème

 Ce sont les fabriques de Schürer de 1570 à 1610 environ qui sont les spécialistes de ces verres au cobalt de Bohême.
C'est toujours dans cette région des monts métallifères que l'on trouve les principales verreries de Saxe : Crottendorf, Breitenbach, Jugel. et d'autres plus anciennes, plus au nord.
 Les décors des Humpens sont très variés blasons, monogrammes, bordures de perles, suivis des portraits équestres, de scènes de chasse ou bien de château ; les verres figurant les châteaux d' Hartenfelds de Dresde ou de Königstein sont signés de Chistoph Löbel von Platten.
 Quelques verriers protestants tchèques immigrés vers 1627 au cours de la guerre de Trente ans, influent sur la peinture sur verre.
Ce sont alors des motifs religieux ou mythologiques et allégoriques ou des décors naturalistes à grandes fleurs très colorées.




 On portait dans les processions,  le jour de Pentecôte les "Hallorengläser" remplis de bière.
 Je me dois de mentionner quelques  autres familles représentatives de cette production verrière  ; les Preussler avec la signature de Christoph Schieritz: d'autres, les Glaser, les Wanderer les Greiner, les Müller.
 A la fin du XVII ème le maître verrier Martin Müller fait peindre le "Humpen" familial par Johann Müller.
  Mais aussi des peintres tchèques sont à l'oeuvre à Grimnitz et à Marienwalde.

                   Le verre gravé et le verre taillé

 Les ateliers Milanais de gravure sur pierre étaient célèbres dont celui de Miseroni que Rodolphe II  invite à  Prague qui devient à la fin du XVIème un des hauts-lieux de la Glyptique.
  Caspar Lehnann, venu d'Uelzen au nord de l'Allemagne se voit octroyer par le même souverain le privilège de la gravure sur verre. Il semble que ce verrier   ait appris la gravure sur verre à la cour de Guillaume V à Munich et que son maître ait été Valentin Drausch.
 Une oeuvre célèbre porte sa signature ; ornée de la devise "Potestas, Nobilitas et Liberalitas


Galoper dans les Musées  (virtuellement) me prend beaucoup de temps, quand je ne m'attarde pas sur telle ou telle autre oeuvre qui me fait dévier de ma recherche.......

Je me noie dans un verre d'eau ! La documentation est tellement vaste que je ne sais où donner de la tête.
 Il n'est pas possible de passer sous silence d'autres grands noms de ces verriers qui voient leurs oeuvres conservées dans le monde entier.

 Georg Shindler,  , un autre Gaspard Shindler venant des Monts Métalligères un autre Shindler, Wolgfang ; David Engelhardt de Nuremberg
 Georg Schwanhardt le Vieux élève de Lehmann.
Hans Wessler dont l'oeuvre majeure se trouve au Corning Museum.











  1720-1730 Bohême du Nord

 décor "à la Berain"

alternance de parties mates et brillantes
















 Johan Wolfang Schmidt fut le dernier grand graveur à Nuremberg au XVII ème siècle ; il figure dans ses verres, des scènes de bataille ou de combats, reflets d'une époque troublée avec la guerre contre la Turquie.
 Cet âge d'or de la seconde moitié du XVII ème voit aussi  les scènes de chasse de Georg Friedrich Killinger et en 1710,  A. W. Maüerl lui emboite le pas avec un verre à la chaux importé de Bohême au début du XVIII ème.
 A Weimar vous pourrez voir un verre signé Adam Renneisen et à Hanovre un autre signé Christoph Dorsch ... et ce n'est certes pas fini !!!


https://www.google.fr/search?q=Mus%C3%A9e+arts+d%C3%A9coratifs+de+Prague+verres&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=YRWR9pYQRZ8ibM%253A%253BfmlvUzviLL4HZM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.avantgarde-prague.fr%25252Fguide-de-prague%25252Fque-voir-a-prague%25252Fmusees-de-prague%25252Fmusee-des-arts-decoratifs%25252F&source=iu&pf=m&fir=YRWR9pYQRZ8ibM%253A%252CfmlvUzviLL4HZM%252C_&usg=__Ux_FgODPoDsYGLAzLPdcvQZaGPg%3D&ved=0ahUKEwj9mpij_arSAhWFOSYKHWrDDmYQyjcISA&ei=SVSxWL3SPIXzmAHqhruwBg#imgrc=ZjTdKEBaF8TtgM:

https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=Hans+Wessler+Corning+Museum&*

http://www.cmog.org/article/gold-ruby-glass


https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%BCnes_Gew%C3%B6lbe


http://www.czechtourism.com/fr/a/krusne-hory-summer/

vendredi 24 février 2017

Verres de la Renaissance ( suite )

 Cette production nous entraîne à ce moment là au Nord des Alpes : les conditions favorables offertes par les forêts  voient s'implanter des fabriques qui tout en se ressentant encore de l'influence vénitienne bousculent aussi les traditions médiévales en créant des verres aux formes très particulières .

https://www.google.fr/search?q=carte+de+Boh%C3%AAme+et+de+Sil%C3%A9sie&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=p2Nw3aIUiUz95M%253A%253BI3oE0qHr5YxizM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.oldmapsonline.org%25252Fmap%25252Fcuni%25252F797222&source=iu&pf=m&fir=p2Nw3aIUiUz95M%253A%252CI3oE0qHr5YxizM%252C_&usg=__5xt8FNRGrPEpMSZvafDSbw-ZaHM%3D&ved=0ahUKEwj1w62Jq6jSAhWJthQKHVvLBbgQyjcIMQ&ei=qPGvWPXPJontUtuWl8AL#imgrc=p2Nw3aIUiUz95M:








Ce sont les forêts du Holstein, du Hanovre, de la Thuringe,  de la Franconie, de la Saxe, la forêt de Bavière, le Tyrol, la Bohême et la Silésie.
Toutefois, ni la France avec ses fabriques en Normandie, en Lorraine, en Vendée, en Bourgogne ou en Picardie, ne sont en reste, ni même les Pay-Bas et la Scandinavie en Smâland.

Nous quittons  la fragilité  du verre de Venise pour des verres plus fonctionnels et plus solides ; le volume des verres s'agrandit pour satisfaire la soif des buveurs. On trouve dans certains d'entre eux  des bases à motifs bosselés ou bien en creux pour mieux assurer leur prise.
Il faut dire que certains  de ces vases se passent de main en main dans les tavernes.
 Malgré tout l'influence vénitienne se fait encore sentir dans les "Humpen" souvent émaillés aux blasons de familles artistocrates.




 Ce sont les verres de Bohême et de Silésie qui font preuve de plus d'inventivité dans leurs décors.  Pichets, chopes ou prémices des verres à vin du Rhin.
 Les "verres-trompeurs" d'origine vénitienne sont alors à l'honneur ces flacons peuvent être en forme de toutes sortes d'animaux.

Pour mes amis de langue allemande, W. Dexel  a traité de l'histoire de cette verrerie dans ses "Deutsches Handwerksgut, Berlin 1939 ; Glas Werkstoff und form. Ravensburg 1950 et d'autres .
De son côté traitant de l'évolution des "Römer" A.E. Theuerkauff- Liederwald
 a fait de même dans son "Der Römer Studien zu euner Glasform"


 Les verres allemands de la fin du XVI ème siècle peuvent prendre des dimensions démesurées de trente à soixante centimètres de haut, contenant plus de quatre litres ; les documents allemands les désignent sous le nom de "Wilkomm".


Les flacons de pélerins, gourdes rondes, aplaties à long goulot mince datent également des XVI et XVII èmes siècles mais le plus fréquent est le flacon à eau de vie en verre incolore ou bien vert, bleu, jaune ou violet.

jeudi 23 février 2017

le verre à la Renaissance

 Une bonne heure perdue pour retrouver trace de ma visite à Peralada et son musée où je n'avais jamais vu autant de verres réunis.
Magnifique,  exceptionnelle collection !! et je me trouve bien timorée de n'avoir pas pris plus de photos...

                                                   Musée de Peralada photo Isarde

http://www.museucastellperalada.com/fr/musee/musee-du-verre-et-de-la-ceramique/

 et comme le temps perdu ne se rattrape pas, le tout conjugué avec la lecture de plusieurs documents et la nécessité d'en faire une synthèse, je suis un peu "coincée" ce matin..
 Je reprendrai cet article dans la journée si je le peux.

                                                  Musée Château de Peralada  Espagne

https://www.google.fr/search?q=colecci%C3%B3n+de+vidrios+San+Ildefonso+de+la+Granja&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=VVwQNRxAPfhl0M%253A%253B2bRcUHT5VTSlKM%253Bhttps%25253A%25252F%25252Fwww.siempredepaso.es%25252Funa-visita-a-la-real-fabrica-de-cristales-de-la-granja%25252F&source=iu&pf=m&fir=VVwQNRxAPfhl0M%253A%252C2bRcUHT5VTSlKM%252C_&usg=__AFo88R92wkgG4zxh88mvaqjfOA8%3D&ved=0ahUKEwiGjYTx_qXSAhVHnBoKHf7vAzoQyjcILQ&ei=4rauWIaUPMe4av7fj9AD#imgrc=VVwQNRxAPfhl0M:

mercredi 22 février 2017

le verre au Moyen Age

 Au Moyen Age, l'érudition et la culture sont l'apanage des couvents.

  Il faut attendre le VII ème siècle pour trouver la correspondance du couvent bénédictin de Monkwearmouth qui relate des relations avec des verriers de la Gaule puis d'Allemagne qui fabriquaient du verre à vitres, des lampes et de la vaisselle pour le couvent.
 Il est encore ici question de relations commerciales nécessitant des transports puisque les principaux centres de production se trouvaient en Gaule du Nord et en Allemagne qui exportaient vers l'Angleterre les Pays-Bas et la Scandinavie.

Les techiques du passé sont mentionnées dans des Codex, comme  celui de l'évêque de Mayence, Raban Maur, le Codex Luccensis vers 800 ou bien celui d'Heraclius, moine romain qui au Xème siècle regroupe les techniques antiques et oientales dans son "de coloribus et artibus Romanorum".
Les plus vieux flacons de fabrication occidentale représentés sur des manuscrits du XI ème et XII ème siècle sont d'inspiration orientale.
 Les voyages vers la Terre Sainte sont une raison de l'ouverture du monde chrétien vers les régions orientales.
Les célèbres "gobelets d'Hedwige " ont une origine égyptienne pour certains et pour d'autres bysantine ou russe.



 Arrivent de Syrie les verres peints à l'émail dits à l'époque "verres de Damas" ;
Alep, Damas et Rakka étaient les centres de ces verres à la somptueuse décoration .
Le poète romantique allemand Uhland a chanté  "the Luck of Edenwall" aujourd'hui au Victoria and  Albert Museum dans les années 1250-1265.





 C'est Tamerlan qui détruit Damas et son industrie en 1402 mais qui n'oublie pas de ramener à Samarcande, cent cinquante mille artisans.
 Ce sera donc ce verre "syro-franc" au décor émaillé qui sera la vedette du XIII ème siècle.
 Le plus célèbre est au British Museum signé" Magister Aldrevandrin me fecit" avec des armoiries souabes.




On pense que Corinthe a dû jouer un rôle d'intermédiaire entre l'Orient et l'Occident avant sa destruction par les Normands en 1147.

A la fin du XII ème siècle et au cours du XIII ème s.  les métiers d'art se libèrent peu à peu de la tutelle des monastères.

 Mais avant de suivre l'évolution de cette fabrication, revenons au moine Théophile ; du IX ème siècle ou au suivant et même du XIII ème, les auteurs ne s'accordent pas sur la date de son Diversarum artium schedula.
 même incertitude sur son identité, auteur grec ? ou moine  de Westphalie ? 

Théophile traite dans son précieux ouvrage de la fabrication du verre à vitre, des vitraux peints, de la mosaïque de verre, des vases à boire ou autre, exécutés en verre émaillé, ou de couleur.
 Sous forme de leçons données à un élève, il traite de la construction des fours qui doivent être de trois sortes.
La première est destinée à fondre les matières vitrifiables.
La seconde, consistant en un four de refroidissement, sert à donner ce qu'on appelle aujourd'hui le recuit.
La troisième est un four à dilatation et de nivellement utilisé pour l'achèvement des ouvrages.
Ensuite Théophile enseigne à son élève la confection des creusets, puis la manière de faire un vase : comment il faut s'y prendre pour pour souder des anses ou des anneaux : et comment il devra se servir, au cours de son travail, des moules en fer et des moules en bois, etc
 Mais d'autres documents attestent de l'importance des manufactures françaises au XIII ème et au XIV ème siècle.
On sait qu'en 1338, Humbert II , dauphin du Viennois, accorda à un verrier nommé Guionnet l'exploitation d'une partie de la forêt de Chamborant, à condition qu'on lui fournit chaque année 240 verres à boire,  en forme de coupe ou de hanaps, 144 amphores, 132 vases de nuit, 144 écuelles 72 plats 72 plats sans bords sans doute employés comme verres à vitres, 144 pots, 144 aiguières, 60 goteffles, 12 salières, 240 lampes, 72 chandeliers, 12 tasses, 12 petits barils, 6 grandes bottes pour le vin, 1 grande nef.
 Sans doute ces objets ne faisaient-ils partie que de l'utilisation ordinaire et sujette à bris.
 A ce titre  un texte de Joinville relate que le comte d'Eu, frère du roi, s'amusait à l'aide d'une petite catapulte, à briser les aiguières et les verres dont se servaient les chevaliers au service de Saint Louis : ...
 Dans les comptes de l'hôtel de Charles VI (1363) on apprend que ce prince fit donner, cette année là, 64 sols parisis à "Johannin, le voirrier de la forest d'Otte, lequel avoit présenté au roy des voirres plusieurs fois..
Mais voilà sans doute les premières mentions de la noblesse de ce métier...
 seize ans plus tard Charles VI dans une charte qu'il accordait à Philippon Bertrand, "maistre de la voirrerie du parc de Moulchamp déclarait que les verriers "à cause dudit métier sont et doibvent estre tenuz et réputéz pour nobles" et rendait ceux de ces artisans qui étaient "néz et extraicts de par leur père d'aultres verriers "francs et quittes et exempts de toute taille et fouages".

On en reparlera.

http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php?do_id=1140



https://books.google.fr/books?id=rhbNDAAAQBAJ&pg=PA307&lpg=PA307&dq=Magister+aldrevandin+me+fecit+verre+British+Museum&source=bl&ots=nFR3c9BWlN&sig=rhGsmf56xgqvCEGGBX1_-lJ_y3Y&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiAwuP5taPSAhWF2RoKHVo7C7EQ6AEIJDAB#v=onepage&q=Magister%20aldrevandin%20me%20fecit%20verre%20British%20Museum&f=false



http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php?do_id=1150



http://www.vam.ac.uk/content/articles/t/the-luck-of-edenhall-history-and-myths/