Evénement passé et qui s'est bien passé," le Sisqa " et je vais vous en montrer quelques images.
Evénement futur "La grande Odyssée" que je ne manquerai pas de vous faire suivre. ( je viens de me réinscrire pour le reportage quotidien)
Il y avait aussi le Salon des Artisans d'Art.
Sisqa et Salon des Artisans d'Art, malheureusement au pas de course sans le temps de discuter ou de négocier la photo.
Pour ce qui est des livres, des bouquinistes qui égayent la place de la Cathédrale St Etienne, à Toulouse, bien sûr, que j'ai parcouru avec attention avec l'espoir de trouver des Contes de Noël inédits, je n'ai rien ramené; par contre il était surprenant de voir un jeune homme en rappel au dessus du grand porche d'entrée qui allait voir passer le lendemain, les communautés religieuses franchir ce portail pour fêter l'Année de la Miséricorde.
Loin des splendeurs des Jacobins ou de Saint Sernin cette cathédrale aux deux époques est aussi reliée par un pilier cental au pied duquel la tombe de Paul Riquet, le constructeur du Canal du Midi, a pris place.
http://www.canalmidi.com/paulriqu.html
Je n'ai pu photographier le somptueux orgue suspendu dont la mère de Xavier Darasse était titulaire, n'ayant emporté qu'un objectif
mais du coup la grande rosace et un vitrail éclairé par le soleil couchant.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-%C3%89tienne_de_Toulouse
Décoration de ville assez originale,
Transition avec le profane: dame lapin faisait son shopping
http://www.midipyrenees.fr/SISQA/
mardi 15 décembre 2015
lundi 14 décembre 2015
au bord du Canal du Midi
En me promenant
Hier soir au bord du canal
Au soleil couchant
Subtils graphismes
Des arbres qui le bordent
Images doubles
Leurs silhouettes
Feuillages, troncs confondus
Se mirent dans l'eau
Platanes, figuiers
Flamboyants rouges, jaunes
Meublent ces rives
Les brouillards passés
Ce soleil de décembre
Réchauffe nos coeurs
Grappes de Noël
Véritables guirlandes
Sans artifices.
http://www.maxisciences.com/arbre/un-ginkgo-biloba-vieux-de-1400-ans-depose-un-incroyable-tapis-d-039-or-en-chine_art36636.html
vendredi 11 décembre 2015
D'un coup d'aile
Je vous transporte à l'autre bout de la chaîne Pyrénéenne, pour vous montrer un art qui se perpétue encore ... heureusement !!!
Nous sommes à Labastide Clairence, une bastide du Pays Basque et depuis l'été dernier, je n'avais pas pensé à revoir ce reportage fait quelques jours avant mon départ pour l'Espagne.
Je ne l'avais ouvert que pour adresser à Jean-Michel Mathonière, des octaèdres dénichés au bord d'une petite route.
Mais pour cela il faut s'intéresser aux Compagnons..
Ce village a aussi la particularité d'avoir été l'habitat aux XVII et XVIII ème d'une communauté réfugiée du Portugal.
Une autre, sont ces tombes nichées à l'abri d'une galerie appuyée aux murs de l'église:
Partout dans le village, ces belles maisons basques si traditionnelles, le trinquet intérieur où nous avons pu nous exercer, le fronton extérieur pour la pelote basque.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pelote_basque
Artisans : patissier, céramistes, aquarellistes ou verriers, il y en a pour tous les goûts mais c'est de celui-ci que je voulais vous parler.
Et je vais me taire car je fais encore mon sac et il ne me reste plus trop de temps !!
La haute-couture permet encore des débouchés pour de tels ouvrages.
Beaux galons aussi pour la finition de la tapisserie des sièges.
Je me serais bien laissée séduire par une ceinture ou un collier !!! mais j'ai résisté.
http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/00/00/2628001039.pdf
" Affectueusement la main" voilà une charmante formulation pour un au revoir !!!
Nous sommes à Labastide Clairence, une bastide du Pays Basque et depuis l'été dernier, je n'avais pas pensé à revoir ce reportage fait quelques jours avant mon départ pour l'Espagne.
Je ne l'avais ouvert que pour adresser à Jean-Michel Mathonière, des octaèdres dénichés au bord d'une petite route.
Mais pour cela il faut s'intéresser aux Compagnons..
Ce village a aussi la particularité d'avoir été l'habitat aux XVII et XVIII ème d'une communauté réfugiée du Portugal.
Une autre, sont ces tombes nichées à l'abri d'une galerie appuyée aux murs de l'église:
Partout dans le village, ces belles maisons basques si traditionnelles, le trinquet intérieur où nous avons pu nous exercer, le fronton extérieur pour la pelote basque.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pelote_basque
Artisans : patissier, céramistes, aquarellistes ou verriers, il y en a pour tous les goûts mais c'est de celui-ci que je voulais vous parler.
Et je vais me taire car je fais encore mon sac et il ne me reste plus trop de temps !!
La haute-couture permet encore des débouchés pour de tels ouvrages.
Beaux galons aussi pour la finition de la tapisserie des sièges.
Je me serais bien laissée séduire par une ceinture ou un collier !!! mais j'ai résisté.
http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/00/00/2628001039.pdf
" Affectueusement la main" voilà une charmante formulation pour un au revoir !!!
jeudi 10 décembre 2015
Repas de Noêl
Winter breakfast
Joseph Farquaharson
Le repas de Noël était presque aussi frugal que celui de ces petites lapins de la forêt et si, à l'intitulé de cet article vous pensez au foie gras et au saumon, vous allez être surpris d'apprendre que dans nos Pyrénées il s'agissait d'un tout autre poisson.
"Avant de se rendre à la messe, les habitants de Larcat laissent le pain entamé et le couteau dans une entaille fraîche, "à portée de main de saint Prim.
Celui-ci revient toujours affamé et s'il peut se servir il ne hantera pas la maison" (Marcelle Sicre).
Prim, adjectif ayant le sens de " mince, maigre", s'applique le plus souvent en Vicdessos à un animal qui n'a pas suffisamment mangé.
L'usage de réserver une part à l'Enfant Jésus reste en vigueur à Surre, commune de Loubens, 1922.
La fermière affirme (en le croyant?) qu'ainsi "Jésus ne sera pas démuni en arrivant au monde".
Ivan Constantinovitch Aivazovsky
Si, à Gourbit, la nuit de Noël est désignée comme la neit de Lariol (nuit du foyer), partout en Ariège, on la nomme la neit soupaïro car on y fait bombance ou encore la neit de la merlusso car c'est pratiquement la seule fois de l'année où les paysans s'offrent de la morue comme plat traditionnel.
(une autre remarque personnelle, il n'est jamais fait allusion aux truites qui à l'époque ne devaient pas souffrir de la pollution des rivières et devaient être nombreuses dans les torrents et les lacs de ces montagnes, mais la morue était sans doute plus "exotique" passant probablement par les cols en provenance du Portugal ou d'Espagne)
Dans la Haute vallée de l'Ariège (canton d'Ax ) ce poisson se remplace parfois par du congre.
La morue se prépare avec du lait de la farine et du sucre. Dans cette béchamel, on met des morceaux de pain.
Autre plat traditionnel de la veille de Noël au soir : les carottes au sucre et on fait en même temps du pain de courge.
C'est une fougasso de 40 cm de diamètre, parfumée à l'anis et sucré.
Les haricots font partie de ce repas dans le Plantaurel ( Le Mas d'Azil, Gabre...) où l'on évoque la neit deras mounjos. Au dessert apparaissent souvent des caillés
(caulados).
Autrefois, en vallée d'Aston, une personne de la maison devait rester pendant la messe de minuit car il y avait à ce moment, croyait-on, des riques d'incendie.
A Gourbit la tradition veut que le maître, en sortant de la maison, prononce la formule contre les sorcières:
Breicho, foc e sal Sorcière, feu et sel
Porto cabessal Porte le cabessal
E la graniera de l'oustal Et la récolte de grain.
Paul Soula pratique toujours cette coutume, en, 1949.
Peu de messes de minuit ont gardé leur aspect traditionnel.
Dans les environs d'Ax on fait encore, toutefois, l'offrande de l'agneau.
A Orlu et Orgeix (1923) un jeune homme et une jeune fille, le berger et la bergère, conduisent à la crèche un agneau tout enguirlandé.
Un dialogue s'engage entre eux sur l'air connu :" D'où viens-tu bergère- d'où viens-tu? .
A Ax, lorsque les fidèles chantent le cantique Aouzets, pastourels, las boutz des angels, les bergers de Bazerques descendent de leurs places pour venir embrasser l'Enfant Jésus dans la crèche".
https://www.youtube.com/watch?v=v17UV6BoJXI
http://www.univ-montp3.fr/uoh/occitan/une_litterature/co/module_Occitan-litterature_28.html
http://www.ariegenews.com/ariege/le_saviez_vous/2011/41956/pourquoi-pas-de-la-morue-pour-le-repas-de-noel.html
Joseph Farquaharson
Le repas de Noël était presque aussi frugal que celui de ces petites lapins de la forêt et si, à l'intitulé de cet article vous pensez au foie gras et au saumon, vous allez être surpris d'apprendre que dans nos Pyrénées il s'agissait d'un tout autre poisson.
"Avant de se rendre à la messe, les habitants de Larcat laissent le pain entamé et le couteau dans une entaille fraîche, "à portée de main de saint Prim.
Celui-ci revient toujours affamé et s'il peut se servir il ne hantera pas la maison" (Marcelle Sicre).
Prim, adjectif ayant le sens de " mince, maigre", s'applique le plus souvent en Vicdessos à un animal qui n'a pas suffisamment mangé.
L'usage de réserver une part à l'Enfant Jésus reste en vigueur à Surre, commune de Loubens, 1922.
La fermière affirme (en le croyant?) qu'ainsi "Jésus ne sera pas démuni en arrivant au monde".
Ivan Constantinovitch Aivazovsky
Si, à Gourbit, la nuit de Noël est désignée comme la neit de Lariol (nuit du foyer), partout en Ariège, on la nomme la neit soupaïro car on y fait bombance ou encore la neit de la merlusso car c'est pratiquement la seule fois de l'année où les paysans s'offrent de la morue comme plat traditionnel.
(une autre remarque personnelle, il n'est jamais fait allusion aux truites qui à l'époque ne devaient pas souffrir de la pollution des rivières et devaient être nombreuses dans les torrents et les lacs de ces montagnes, mais la morue était sans doute plus "exotique" passant probablement par les cols en provenance du Portugal ou d'Espagne)
Dans la Haute vallée de l'Ariège (canton d'Ax ) ce poisson se remplace parfois par du congre.
La morue se prépare avec du lait de la farine et du sucre. Dans cette béchamel, on met des morceaux de pain.
Autre plat traditionnel de la veille de Noël au soir : les carottes au sucre et on fait en même temps du pain de courge.
C'est une fougasso de 40 cm de diamètre, parfumée à l'anis et sucré.
Les haricots font partie de ce repas dans le Plantaurel ( Le Mas d'Azil, Gabre...) où l'on évoque la neit deras mounjos. Au dessert apparaissent souvent des caillés
(caulados).
Autrefois, en vallée d'Aston, une personne de la maison devait rester pendant la messe de minuit car il y avait à ce moment, croyait-on, des riques d'incendie.
A Gourbit la tradition veut que le maître, en sortant de la maison, prononce la formule contre les sorcières:
Breicho, foc e sal Sorcière, feu et sel
Porto cabessal Porte le cabessal
E la graniera de l'oustal Et la récolte de grain.
Paul Soula pratique toujours cette coutume, en, 1949.
Peu de messes de minuit ont gardé leur aspect traditionnel.
Dans les environs d'Ax on fait encore, toutefois, l'offrande de l'agneau.
A Orlu et Orgeix (1923) un jeune homme et une jeune fille, le berger et la bergère, conduisent à la crèche un agneau tout enguirlandé.
Un dialogue s'engage entre eux sur l'air connu :" D'où viens-tu bergère- d'où viens-tu? .
A Ax, lorsque les fidèles chantent le cantique Aouzets, pastourels, las boutz des angels, les bergers de Bazerques descendent de leurs places pour venir embrasser l'Enfant Jésus dans la crèche".
https://www.youtube.com/watch?v=v17UV6BoJXI
http://www.univ-montp3.fr/uoh/occitan/une_litterature/co/module_Occitan-litterature_28.html
http://www.ariegenews.com/ariege/le_saviez_vous/2011/41956/pourquoi-pas-de-la-morue-pour-le-repas-de-noel.html
mardi 8 décembre 2015
Folklores de Noël
Juste le temps de changer d'intitulé de mail et je vous fait changer de saison pour voir que toutes nos coutumes ne sont pas perdues et même sont reconnues.
Vous m'avouerez que cela vaut la peine de vous communiquer cette info depuis le temps que je vous fait part des riches traditions de nos Pyrénées.
http://actu.cotetoulouse.fr/pyrenees-brandon-tradition-inscrite-patrimoine-culturel-immateriel-unesco_25137/?utm_source=newsletter&utm_medium=newsletter&utm_campaign=L%27actualit%C3%A9+%C3%A0+Toulouse%2C+mercredi+9+d%C3%A9cembre.
Revenons à notre temps de l'Avent:
Le cèdre d'Isarde se réchauffe au soleil
" A Larcat, c'est au moment de la mise à feu de la tiso que les grands mères racontent l'histoire de l'Escouchalaïre.
"Cet homme avait entendu dire que les bêtes parlaient à la minuit de Noêl.
Ainsi il alla se tapir contre la porte de l'étable et là il entendit en effet ses boeufs se mettre à parler:
" Demain, c'est jour de fête, nous ne ferons rien" dit l'un.
"Et si, répondit l'autre, il faudra porter notre maïtre au cimetière".
L'Escouchalaïre, tout surpris et effrayé, partit au lit pour tacher de fuir cette impression.
Et le lendemain en effet, il était mort".
A la Bastide-de-Sérou, pas de bûche dans les maisons, mais des chandelles.
Et ce sont les épiciers du Canton qui les donnent à leurs clients.
La nuit de Noël, le maître de maison fait allumer ces cierges et candelous par le plus jeune de la famille. (1918).
Le jeûne du caliu continue d'être observé (1920) dans les secteurs du Plantaurel, en Vicdessos et dans le Pays d'Olmes, beaucoup moins, semble-t-il, dans le pays de Foix et en Couserans.
D'après une ancienne coutume, ceux qui observent rigoureusement le jeûne pendant la veille de Noël jusqu'au repas du soir, ont le privilège de pouvoir mettre un charbon "caliu " (1940) sur la nappe de la table sans se brûler ni brûler le meuble.
La mère de J-B Rumeau fait toujours le jeûne du caliu en ne mangeant rien de toute la journée précédant la nuit de Noêl.
Elle met ensuite le charbon sur la table et celle-ci, parait-il ne brûle pas!
Avant d'aller à la messe de minuit, elle ne manque pas de déposer le pain sur la table avec le couteau planté dans la miche : "c'est pour l'Enfant Jésus" dit-elle.
A La-Bastide-de-Sérou, le couteau est planté dans le pain et celui-ci est ensuite enroulé dans une serviette.
A Gabre, la maîtresse de maison met de côté un peu de tout : pain, vin, et haricots... afin que l'Enfant Jésus trouve de quoi manger en venant au monde.
A Montesquieu-Avantès, "les anges viennent chercher ces provisions, mais s'ils ne trouvent rien, ils se mettent en colère et ne protègent plus la maison" (D. Audoubert). Ces coutumes sont à rapprocher de celles, très vivantes, que l'on rencontre dans les Pyrénées gasconnes où le repas de minuit est préparé pour les fées.
(Il serait intéressant de savoir à quand remonte cette coutume et quelle est en est la raison ... pratique ... J'imagine que cette population n'est pas sotte et que c'est ainsi une façon de laisser une part au vagabond qui peut entrer dans la maison quand elle a été désertée pour la messe de minuit et ainsi se nourrir)
supputation toute personnelle !!!
Valley of Yosemite : Snow Fall
Albert Bierstdadt
Boston
Vous m'avouerez que cela vaut la peine de vous communiquer cette info depuis le temps que je vous fait part des riches traditions de nos Pyrénées.
http://actu.cotetoulouse.fr/pyrenees-brandon-tradition-inscrite-patrimoine-culturel-immateriel-unesco_25137/?utm_source=newsletter&utm_medium=newsletter&utm_campaign=L%27actualit%C3%A9+%C3%A0+Toulouse%2C+mercredi+9+d%C3%A9cembre.
Revenons à notre temps de l'Avent:
Le cèdre d'Isarde se réchauffe au soleil
" A Larcat, c'est au moment de la mise à feu de la tiso que les grands mères racontent l'histoire de l'Escouchalaïre.
"Cet homme avait entendu dire que les bêtes parlaient à la minuit de Noêl.
Ainsi il alla se tapir contre la porte de l'étable et là il entendit en effet ses boeufs se mettre à parler:
" Demain, c'est jour de fête, nous ne ferons rien" dit l'un.
"Et si, répondit l'autre, il faudra porter notre maïtre au cimetière".
L'Escouchalaïre, tout surpris et effrayé, partit au lit pour tacher de fuir cette impression.
Et le lendemain en effet, il était mort".
A la Bastide-de-Sérou, pas de bûche dans les maisons, mais des chandelles.
Et ce sont les épiciers du Canton qui les donnent à leurs clients.
La nuit de Noël, le maître de maison fait allumer ces cierges et candelous par le plus jeune de la famille. (1918).
Le jeûne du caliu continue d'être observé (1920) dans les secteurs du Plantaurel, en Vicdessos et dans le Pays d'Olmes, beaucoup moins, semble-t-il, dans le pays de Foix et en Couserans.
D'après une ancienne coutume, ceux qui observent rigoureusement le jeûne pendant la veille de Noël jusqu'au repas du soir, ont le privilège de pouvoir mettre un charbon "caliu " (1940) sur la nappe de la table sans se brûler ni brûler le meuble.
La mère de J-B Rumeau fait toujours le jeûne du caliu en ne mangeant rien de toute la journée précédant la nuit de Noêl.
Elle met ensuite le charbon sur la table et celle-ci, parait-il ne brûle pas!
Avant d'aller à la messe de minuit, elle ne manque pas de déposer le pain sur la table avec le couteau planté dans la miche : "c'est pour l'Enfant Jésus" dit-elle.
A La-Bastide-de-Sérou, le couteau est planté dans le pain et celui-ci est ensuite enroulé dans une serviette.
A Gabre, la maîtresse de maison met de côté un peu de tout : pain, vin, et haricots... afin que l'Enfant Jésus trouve de quoi manger en venant au monde.
A Montesquieu-Avantès, "les anges viennent chercher ces provisions, mais s'ils ne trouvent rien, ils se mettent en colère et ne protègent plus la maison" (D. Audoubert). Ces coutumes sont à rapprocher de celles, très vivantes, que l'on rencontre dans les Pyrénées gasconnes où le repas de minuit est préparé pour les fées.
(Il serait intéressant de savoir à quand remonte cette coutume et quelle est en est la raison ... pratique ... J'imagine que cette population n'est pas sotte et que c'est ainsi une façon de laisser une part au vagabond qui peut entrer dans la maison quand elle a été désertée pour la messe de minuit et ainsi se nourrir)
supputation toute personnelle !!!
Valley of Yosemite : Snow Fall
Albert Bierstdadt
Boston
Le temps de l'Avent
Deuxième semaine de l'Avent, je ne veux pas être prise de court, d'autant plus qu'à mon habitude, je vais être " de sorties " mais vous en profiterez.
L'absence de neige et de froid (tout relatif) ne nous conditionne pas pour fêter ce solstice d'hiver; il faut pourtant nous préparer !!!
Il n'y a pas qu'Isaure Gratacos qui ait étudié les coutumes de nos anciens, Joseph Vézian après la découverte d'une grotte sur les terres de sa famille se consacra à l'étude de la Préhistoire au point de devenir le Président de la Société méridionale de Préhistoire de 1950 à 1955.
Une rencontre avec Emile Cartailhac l'incite encore à étudier le folklore Ariégeois et ce sont tous ces trésors de mémoire qu'Olivier de Marliave a consigné dans ces "Carnets Ariégeois" mettant en lumière "la fin des terroirs" comme l'a écrit Eugen Weber.
Marques de troupeaux, costumes, sorcellerie et diableries, pierres à légendes seront des chapitres sur lesquels j'aurai sans doute envie de revenir, mais pour l'heure, plongeons dans ce folklore de Noël.
J'ai toujours révé d'aller à la Messe de Minuit à travers champs, une lanterne à la main. Au moins par deux fois je l'ai presque réalisé.
"Les fêtes de Noël forment avec Pâques les deux grandes manifestations de la foi populaire en Ariège, comme ailleurs dans les Pyrénées.
Mais contrairement à Pâques, la Noël est particulièrement bien annoncée par des sonneries originales.
A Cazaux, en 1900, un cardaïre (sonneur) célèbre, Baptiste Laval, se chargeait d'annoncer l'approche de la fête plusieurs jours avant le 24 décembre.
Puis la veille de ce jour, il battait les glaudos (sonneries de joie) pour attirer son monde à l'église où l'on chantait en attendant la messe de minuit.
(Ce que je fais une année sur deux à Belesta, surtout des chants occitans).
Baptiste Laval racontait à ce moment là des contes de Noël
Ces sonneries précédant de plusieurs jours la Noël sont dénommées à Suc las jitabos de Jesus, une expression inexpliquée sur place..
Il doit s'agir d'une déformation des outabos, les octaves.
A Esplas de Sérou ces sonneries portent le nom d'albetos alors qu'à Gourbit ce sont les Nadil , Nadal, les Nadalets à Tarascon et la Santa Lucho à Aron.
Elles se donnaient à trois reprises le soir, indépendamment de l'Angelus de 8 à 9 heures puis entre la tombée de la nuit et la minuit.
A Suc on sonne également trois fois durant la nuit.
En Biros et en vallée de Bethmale, on dit simplement eth prumé pour les premiers coups de cloche, puis eth darré pour le suivant.
Juste avant la messe, le cardaïre repico, c'est-à-dire sonne à nouveau, avec des coups précipités.
Enfin viennent eths tres trucs, les trois coups de la messe de minuit.
https://www.youtube.com/watch?v=ML3N3U0pfXg
La pratique générale veut que les étables soient complètement nettoyées la veille de Noêl.
A Larcat, on déloge surtout les araignées et les animaux reçoivent une litière fraîche.
A Belesta, même nettoyage des étables mais, de plus, les maîtres font brûler une touffe de poils à la queue des bêtes, alors que cette coutume se déroule ailleurs au début de février pour la Saint Blaise.
Les femmes de Belesta entreprennent, la veille de Noël un nettoyage complet des maisons; les cuivres sont refaits, les meubles sentent l'encaustique et les cheminées un ramonage pour commencer un nou foc, un nouveau feu.
La grande bûche de Noêl y brûle jusqu'au Nouvel An.
Partout on choisit le plus beau tronc pour en faire la bûche de Noël et ce choix s'opère plusieurs mois à l'avance afin d'obtenir un bois pafaitement sec.
Une fois allumée, la tiso de Nadal doit rester en combustion pendant 8 jours, jusqu'au début de la nouvelle année.
En pays de Foix, on se garde de la remuer pour qu'elle ne flambe pas trop vite et souvent il faut la recouvrir de cendres pour la faire durer.
Dans la vallée de l'Arget beaucoup de maisons font consumer la bûche un peu tous les jours jusqu'au Mardi Gras.
Chez J - B. Rumeau (Aron1940 ), la bûche de Noël doit brûler 8 jours après quoi on promène le tison autour de la métairie "pour écarter le renard" .
Il faut aller jusqu'à la limite des terres où se rendent habituellement les poules pour que cela soit tout à fait efficace."
http://www.histariege.com/la_bastide_de_serou.htm
L'absence de neige et de froid (tout relatif) ne nous conditionne pas pour fêter ce solstice d'hiver; il faut pourtant nous préparer !!!
Il n'y a pas qu'Isaure Gratacos qui ait étudié les coutumes de nos anciens, Joseph Vézian après la découverte d'une grotte sur les terres de sa famille se consacra à l'étude de la Préhistoire au point de devenir le Président de la Société méridionale de Préhistoire de 1950 à 1955.
Une rencontre avec Emile Cartailhac l'incite encore à étudier le folklore Ariégeois et ce sont tous ces trésors de mémoire qu'Olivier de Marliave a consigné dans ces "Carnets Ariégeois" mettant en lumière "la fin des terroirs" comme l'a écrit Eugen Weber.
Marques de troupeaux, costumes, sorcellerie et diableries, pierres à légendes seront des chapitres sur lesquels j'aurai sans doute envie de revenir, mais pour l'heure, plongeons dans ce folklore de Noël.
J'ai toujours révé d'aller à la Messe de Minuit à travers champs, une lanterne à la main. Au moins par deux fois je l'ai presque réalisé.
"Les fêtes de Noël forment avec Pâques les deux grandes manifestations de la foi populaire en Ariège, comme ailleurs dans les Pyrénées.
Mais contrairement à Pâques, la Noël est particulièrement bien annoncée par des sonneries originales.
A Cazaux, en 1900, un cardaïre (sonneur) célèbre, Baptiste Laval, se chargeait d'annoncer l'approche de la fête plusieurs jours avant le 24 décembre.
Puis la veille de ce jour, il battait les glaudos (sonneries de joie) pour attirer son monde à l'église où l'on chantait en attendant la messe de minuit.
(Ce que je fais une année sur deux à Belesta, surtout des chants occitans).
Baptiste Laval racontait à ce moment là des contes de Noël
Ces sonneries précédant de plusieurs jours la Noël sont dénommées à Suc las jitabos de Jesus, une expression inexpliquée sur place..
Il doit s'agir d'une déformation des outabos, les octaves.
A Esplas de Sérou ces sonneries portent le nom d'albetos alors qu'à Gourbit ce sont les Nadil , Nadal, les Nadalets à Tarascon et la Santa Lucho à Aron.
Elles se donnaient à trois reprises le soir, indépendamment de l'Angelus de 8 à 9 heures puis entre la tombée de la nuit et la minuit.
A Suc on sonne également trois fois durant la nuit.
En Biros et en vallée de Bethmale, on dit simplement eth prumé pour les premiers coups de cloche, puis eth darré pour le suivant.
Juste avant la messe, le cardaïre repico, c'est-à-dire sonne à nouveau, avec des coups précipités.
Enfin viennent eths tres trucs, les trois coups de la messe de minuit.
https://www.youtube.com/watch?v=ML3N3U0pfXg
La pratique générale veut que les étables soient complètement nettoyées la veille de Noêl.
A Larcat, on déloge surtout les araignées et les animaux reçoivent une litière fraîche.
A Belesta, même nettoyage des étables mais, de plus, les maîtres font brûler une touffe de poils à la queue des bêtes, alors que cette coutume se déroule ailleurs au début de février pour la Saint Blaise.
Les femmes de Belesta entreprennent, la veille de Noël un nettoyage complet des maisons; les cuivres sont refaits, les meubles sentent l'encaustique et les cheminées un ramonage pour commencer un nou foc, un nouveau feu.
La grande bûche de Noêl y brûle jusqu'au Nouvel An.
Partout on choisit le plus beau tronc pour en faire la bûche de Noël et ce choix s'opère plusieurs mois à l'avance afin d'obtenir un bois pafaitement sec.
Une fois allumée, la tiso de Nadal doit rester en combustion pendant 8 jours, jusqu'au début de la nouvelle année.
En pays de Foix, on se garde de la remuer pour qu'elle ne flambe pas trop vite et souvent il faut la recouvrir de cendres pour la faire durer.
Dans la vallée de l'Arget beaucoup de maisons font consumer la bûche un peu tous les jours jusqu'au Mardi Gras.
Chez J - B. Rumeau (Aron1940 ), la bûche de Noël doit brûler 8 jours après quoi on promène le tison autour de la métairie "pour écarter le renard" .
Il faut aller jusqu'à la limite des terres où se rendent habituellement les poules pour que cela soit tout à fait efficace."
http://www.histariege.com/la_bastide_de_serou.htm
lundi 7 décembre 2015
suite de l'histoire des forêts
Je baisse les bras, je viens de passer beaucoup de temps à chercher dans mon stock de photos, une photo de gui sur un pommier puisque je vais vous parler des Celtes.... rien à faire, des arbres, j'en trouve des tonnes et des photos qui me font m'attarder sur de si bons moments en famille avec tous nos petits, des ascensions, des traversées de forêts, il y en a des milliers...............
revenons aux choses sérieuses:
Pall. Andorra. 2011
"Certaines des premières civilisations se sont épanouies dans les forêts.
Les Celtes, qui avaient le culte de l'arbre, installèrent leurs villages dans les forêts primordiales de l'Europe du Nord-Ouest.
Au Moyen-Age toutefois, le déclin des forêts européennes s'accéléra, au rythme de l'augmentation de la population et des défrichements (On connaît le rôle des communautés monastiques, en tout cas en France, dans cet aménagement du territoire).
Le bois de feu était toujours recherché.
Comme l'essor de la métallurgie et l'apparition d'autres techniques exigeaient des températures toujours plus élevées, il fallut abattre de plus en plus d'arbres pour fabriquer du charbon de bois.
En 1300, on ne comptait plus en France que 15 millions d'hectares de forêts, 1,5 millions de moins qu'aujourd'hui.
Dans certaines régions, le bois était si rare qu'il fallait louer des cercueils avant les enterrements et les rapporter aussitôt après la cérémonie.
Les forêts d'Europe furent encore réduites au XVIème siècle quand la multiplication des guerres maritimes fit augmenter la demande de bois destinés aux chantiers navals."
(Dans un exposé que je prépare en reprenant mes travaux sur l'exploitation forestière, lorsque aux Archives de la Haute-Garonne, j'avais pu tenir en main le livre (la table de marbre, c'est le terme technique ) de Louis de Froidour et y puiser toutes les ordonnances relatives aux directives d'exploitation, de réformation, de nos forêts, il s'agissait des mâts de navire de la flotte de Louis XIV).
https://framespa.revues.org/2267
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/21189/RFF_1977_S_41.pdf?sequence=1
Photo Isarde. Troyes en Ariège
"Le chêne, essence la plus recherchée pour la construction des coques, devint rare sur le pourtour méditerranéen.
Quand Philippe II voulut construire son invincible Armada, les chênaies du royaume d'Espagne n'étant plus assez étendues pour fournir tous les madriers et toutes les poutres, il dut s'adresser aux pays nordiques, dont les forêts avaient été moins activement exploitées.
A la fin du XVII ème siècle, l'Angleterre importait de ses colonies la plupart des longs bois dont elle avait besoin pour les mâts et les quilles de ses bateaux.
En Amérique du Nord, les agents de la Couronne gravaient une pointe de flèche -symbole du privilège royal- sur les troncs des plus grands et plus droits pins Weymouth de la Nouvelle-Angleterre; ces arbres majestueux, atteignant pour certains plus de 90 mètres, étaient excellents pour les mâts de la Royal Navy.
Au moment où les Américains déferlaient vers l'ouest à travers les épaisses forêts du continent, ils coupèrent systématiquement les arbres pour faire du feu et défricher.
A la fin du XIX ème siècle, quelque 400 ans après l'arrivée des premiers Européens au Nouveau Monde, l'Amérique du Nord avait perdu la quasi-totalité de sa forêt primaire.
La forêt secondaire occupait déjà les terres défrichées puis abandonnées, laquelle a depuis été exploitée et remplacée en partie par une forêt qu'on peut appeler tertiaire.
Comparée à ses devancières, cette troisième forêt est largement artificielle.
Elle n'a ni leur diversité ni leur aspect imprévu et, à beaucoup d'égards, elle ressemble plus à un champ cultivé qu'à une forêt.
C'est le résultat de la ligniculture, nouvelle technique qui vise à augmenter au maximum la productivité et soulève de vives controverses"......................
Mais cela est une autre histoire.
revenons aux choses sérieuses:
Pall. Andorra. 2011
"Certaines des premières civilisations se sont épanouies dans les forêts.
Les Celtes, qui avaient le culte de l'arbre, installèrent leurs villages dans les forêts primordiales de l'Europe du Nord-Ouest.
Au Moyen-Age toutefois, le déclin des forêts européennes s'accéléra, au rythme de l'augmentation de la population et des défrichements (On connaît le rôle des communautés monastiques, en tout cas en France, dans cet aménagement du territoire).
Le bois de feu était toujours recherché.
Comme l'essor de la métallurgie et l'apparition d'autres techniques exigeaient des températures toujours plus élevées, il fallut abattre de plus en plus d'arbres pour fabriquer du charbon de bois.
En 1300, on ne comptait plus en France que 15 millions d'hectares de forêts, 1,5 millions de moins qu'aujourd'hui.
Dans certaines régions, le bois était si rare qu'il fallait louer des cercueils avant les enterrements et les rapporter aussitôt après la cérémonie.
Les forêts d'Europe furent encore réduites au XVIème siècle quand la multiplication des guerres maritimes fit augmenter la demande de bois destinés aux chantiers navals."
(Dans un exposé que je prépare en reprenant mes travaux sur l'exploitation forestière, lorsque aux Archives de la Haute-Garonne, j'avais pu tenir en main le livre (la table de marbre, c'est le terme technique ) de Louis de Froidour et y puiser toutes les ordonnances relatives aux directives d'exploitation, de réformation, de nos forêts, il s'agissait des mâts de navire de la flotte de Louis XIV).
https://framespa.revues.org/2267
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/21189/RFF_1977_S_41.pdf?sequence=1
Photo Isarde. Troyes en Ariège
"Le chêne, essence la plus recherchée pour la construction des coques, devint rare sur le pourtour méditerranéen.
Quand Philippe II voulut construire son invincible Armada, les chênaies du royaume d'Espagne n'étant plus assez étendues pour fournir tous les madriers et toutes les poutres, il dut s'adresser aux pays nordiques, dont les forêts avaient été moins activement exploitées.
A la fin du XVII ème siècle, l'Angleterre importait de ses colonies la plupart des longs bois dont elle avait besoin pour les mâts et les quilles de ses bateaux.
En Amérique du Nord, les agents de la Couronne gravaient une pointe de flèche -symbole du privilège royal- sur les troncs des plus grands et plus droits pins Weymouth de la Nouvelle-Angleterre; ces arbres majestueux, atteignant pour certains plus de 90 mètres, étaient excellents pour les mâts de la Royal Navy.
Au moment où les Américains déferlaient vers l'ouest à travers les épaisses forêts du continent, ils coupèrent systématiquement les arbres pour faire du feu et défricher.
A la fin du XIX ème siècle, quelque 400 ans après l'arrivée des premiers Européens au Nouveau Monde, l'Amérique du Nord avait perdu la quasi-totalité de sa forêt primaire.
La forêt secondaire occupait déjà les terres défrichées puis abandonnées, laquelle a depuis été exploitée et remplacée en partie par une forêt qu'on peut appeler tertiaire.
Comparée à ses devancières, cette troisième forêt est largement artificielle.
Elle n'a ni leur diversité ni leur aspect imprévu et, à beaucoup d'égards, elle ressemble plus à un champ cultivé qu'à une forêt.
C'est le résultat de la ligniculture, nouvelle technique qui vise à augmenter au maximum la productivité et soulève de vives controverses"......................
Mais cela est une autre histoire.
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