dimanche 19 juillet 2015

autre personnalité

                             Aquarelle de terrain. Hirondelles des rochers dans le Rabioux
             un jour de pluie (Embrunais)

            "Fasciné par l'histoire naturelle, je suis un artiste profondément interessé par l'observation et l'interprétation du paysage.
Je trouve de plus en plus difficile de séparer les croquis de l'oeuvre dite "achevée", tant il est vrai que le face-à face avec la nature est presque impossible à reconstituer à partir d'un processus intellectuel.
Après une heure de promenade durant laquelle j'ai observé la lumière, le paysage, la faune, la flore, je déballe mon "atelier" et commence à travailler.
Parfois il peut s'agir d'une série de croquis rapides, d'autres fois le paysage exige plus de temps et de moyens.
Mais quelle que soit l'approche, mon travail cherche à communiquer mon enthousiasme pour la nature et à traduire une communion avec le milieu naturel.
 Ici, chaque vallée est bien différente de sa voisine.
Deux sites sont particulièrement présents dans ma mémoire : la Vallée du Couleau et celle de Gioberney.
Dans la vallée du Couleau, j'ai été particulièrement inspiré par la façon dont les hauteurs montagneuses pouvaient être vues, principalement à travers un voile changeant d'arbres. Mais c'est la région du Gioberney qui m'a offert les paysages les plus saisissants. L'âpreté des accidents de terrain donne l'impression que la nature vient juste d'achever sa création.
D'énormes éboulis, avec des gros blocs gros comme des maisons, gisent, étalés sur la mousse des talus.
Là une avancée d'arbres à la limite d'une ligne forestière uniformément arquée par le poids des chutes annuelles de neige.
Et, mélés à tout cela, des chamois et des marmottes, des faucons crécerelles, des oiseaux plongeant dans les eaux des torrents et des éperviers surgissant du milieu d'un bois."

                                                                                         Bruce Pearson 


 Aquarelle de terrain . Mémoire d'avalanche, à la limite des arbres à Gioberney (Valgaudemar)

Serge Nicolle


Aquarelle d'après croquis.  Mésanges boréales


 J'oserai dire "le grand spécialiste des oiseaux". Clermontois, nature et peinture sont ces deux passions, il cherche à à conjuguer la traduction de ses émotions et une documentation hors pair, plumages, attitudes, comportements.
Voyageur international, ses publications ne se comptent plus.
 En 1996 date de son séjour d'artistes aux Ecrins il avait déjà publié:

Guide des Oiseaux de Camargue
Les Pies-grièches d'Europe
Où voir les oiseaux en France
Carnets d'un naturaliste en Camargue
Inventaire de la faune de France
 Oiseaux de Guyane
Atlas des oiseaux de France en hiver
Atlas des oiseaux nicheurs de France
Les oiseaux du Parc national de la Vanoise
 autres CDI et Cédéroms, etc

                  Aquarelle d'après croquis. Lagopède muant (Valgaudemar)

             " Un de mes meilleurs souvenirs reste cette journée passée dans le Valgaudemar où nous avons accompagné deux gardes pour participer au comptage des tetras-lyres.
Après une ascension bien rude pour des gens de la plaine sans entrainement comme nous, le lever du jour nous offre le spectacle d'un mâle de tetras-lyre paradant sur une pente.
Plus loin un autre oiseau lui répond.
 Doucement, le soleil répand des reflets bleus sur leurs plumages gonflés tandis que les oiseaux prennent une série de poses bien particulières.
Je passe la matinée à croquer et à peindre ce spectacle exceptionnel.
Après un repas dans ce paysage superbe, nous quittons les gardes pour monter jusqu'à la bergerie de La Lavine où nous passerons la nuit.
Le lendemain matin, la première vision matinale m'offre un coq de tétras qui parade sur la neige.
La journée commence bien!
Elle se poursuivra de la même façon et me donnera l'occasion de peindre une marmotte se chauffant au premier soleil du printemps devant son trou, un pipit spioncelle parcourant gravement une plaque de neige à la recherche de menues proies, un merle à plastron chantant sur un arbuste, des crocus et des soldanelles surgissant à travers la neige."

vendredi 17 juillet 2015

Retour aux Ecrins

et pas pour y retrouver de la fraîcheur, les orages d'hier après midi  se sont chargés de faire baisser la température...
je termine ce que j'ai commencé:

                                       Tsunehiko Kuwabara

                  " Tétras-lyre noyé dans l'alpage vert émeraude, mère bouquetin fière de son petit sachant à peine marcher, aigle royal sur une falaise, autant d'animaux que j'ai pu dessiner grâce aux gardes du Parc national des Ecrins.
J'ai aussi pu capter, sur mon carnet de randonneur solitaire, deux belettes en parade, le loir croquant une noix, le circaëte Jean-le-Blanc en patrouille sur une pente rocheuse...."

Il pratique donc la technique de la cire perdue. Bronzes intégralement réalisés d'après ses croquis de terrain:

Formé à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, il suit des cours de fonte de bronze à l'atelier de Marc Lortal puis des cours de sculpture à l'atelier de Paul Flury.
Membre de l'ANF et participant de nombreux colloques ou Festivals ornithologiques, Biennales, salons et rencontres.

                                   Serge Lombard prend logiquement sa suite dans ce recueil,
puisqu'après s'être initié à la sculpture sur bois puis sur pierre "douces ou "fermes" il s'initie à la technique de la cire perdue et la fonte du bronze.
Ses premiers métiers d'ouvrier forestier, accompagnateur en moyenne montagne, moniteur de ski de fond, l'ont habitué au contact avec la nature.

 Ce qui fait qu'il nous livre ses impressions avec beaucoup de poésie:

                                                                               Tetras-lyre. Marbre noir
            
                     " Artistes en résidence" relevait pour moi un peu de la Villa Médicis, version naturaliste.
Foin de latitude émoliente, de stridulations chaudes dans l'air dilaté des pins des collines de Rome ! j'appareillai pour le Vénéon, engagé sur le pont d'une perception dépouillée de tout moelleux édulcorant, de tout fondant champêtre, de quelque onctueux bucolique, et avec un équipage de talent!
Approche du monde aiguisée par le rabot de l'air, le soc des surplombs, le chahut des eaux.
Le temps pluvieux s'embourbait sur les cimes dans une houle lumineuse sombrant contre les récifs des névés .
Ils étaient là-haut, sous les voiles de l'horizon, nimbés de mystère.
Celui que je commence à sculpter a des premiers pas sommaires, aux éclats rêches, drus, anguleux, noyé dans une poussière sourde à toute peine.
Je sens sourdre le travail noir des paysans qui montèrent les murettes, qui taillèrent les routes, s'engouffrèrent dans les mines.
Labeurs aussi lourds que le dôme grenu des moraines et leur grève assoupie comme des pachydermes gris.

                                                                      Levrauts. Schiste

La massette et la broche de mes bagages sembles si frêles, si vains, si éphémères au creux du grandiose!
Valgaudemar où la quille de l'espace va jusqu'à s'échouer sous la morsure bleue de la chair des crevasses qui enfoncent leurs coins dans la blancheur ronde.
A l'aube, j'ai vu les ardoises liquides des joutes, et à l'unisson des jumelles hallucinées, l'écarlate vermillon des caroncules!
Le sacre noir des lyres dans les mains froides des vernis; les petits coqs paradent!... 
Les rémiges cintrées fauchent ce qu'il reste de premier printemps dans ce ballet anthracite poussé au rouge vif.
Le garde qui nous avait amené là avait l'amitié franche du coutre de l'araire, solaire comme une charpente souple contre l'haleine de glace s'ébrouant en écharpe ravageuse.
Se retirer d'ici haut sans casser la cascade d'ambiances irrépressibles comme le voile de la mariée.... pas facile!
Et moi, si ému, si petit avec mes copaux d'instants chapardés au fuselage de la genèse!"  

Eh bé ! comme on dit dit ici,  quand je saurai aussi bien exprimer mes sentiments devant une nature qui, à moi, me coupe la parole et le souffle !!!!!






jeudi 16 juillet 2015

L'embrasement de la Cité

Au pied de la Cité de Carcassonne pour ce 14 juillet, je ne pouvais m'empêcher de penser aux Trencavel, d'autant plus qu'une de mes premières entreprises de rédaction fut l'épopée du jeune Trencavel dans le livre "Montségur" d'Arthur Caussou: je passais à l'époque une heure avec lui tous les soirs.

https://books.google.fr/books?id=KIpRUsBM5EcC&pg=PA86&lpg=PA86&dq=les+trencavel&source=bl&ots=nuZTNLQj18&sig=rSi27Zi3pn2-Jyyn2oUVPdk01sM&hl=fr&sa=X&ved=0CGwQ6AEwDmoVChMIuIbl8uffxgIVAnIUCh3wBw9G#v=onepage&q=les%20trencavel&f=false

Mais ce fameux 14 juillet, aux premières loges chez Guilhem, la Cité est passée de toutes les couleurs, encore grise au lever du soleil,
                                                                         la Barbacane

                                      dorée au couchant







                                   puis éclairée, jaune et bleu nuit





                                      jusqu' au rougeoiement final.



                      Il faut avoir vu cela au moins une fois dans sa vie


Le Canal du Midi





                                   http://whc.unesco.org/fr/list/770

De Carcassonne à l'écluse d'Herminis aller et retour à bicyclette. entre vin et eau
 en attendant le feu du soir!
Solitude ou presque des chemins de halage parfois égayé par le clapotis des péniches
en attendant les foules du soir!

 C'est l'art à la "française"




Il y a plusieurs façons de voyager


















Point de hâte, voyage  paisible et patient car il faut attendre que les niveaux soient atteints pour passer.

 Magnifique réalisation qui force l'admiration !










samedi 11 juillet 2015

Alan Johnston

 Parcours un peu différent pour ce Zürichois qui a participé à une expédition botanique au Snow Mountains en Iran Jaya.( Indonésie). Membre actif d'Artists for Nature Foundation (ANF) comme tous les autres, il a illustré plusieurs ouvrages (La baie du Mont St Michel,  une série de timbres pour la poste du Luxembourg "Arbres de nos régions", La baie de Somme, Le cap gris nez pour Actes Sud et le Conservatoire du littoral etc.
De son séjour dans les Alpes il a  su saisir en quelques traits l'instant de repos de cette marmotte, calme bonhommie, que l'on peut aussi retrouver dans les Editions Saint Paul Luxembourg.

 Il me faut quelque peu accélérer la cadence avant que je ne vous quitte pour mes expéditions estivales, il me reste encore une bonne dizaine d'artistes à vous présenter.... si vous ne les connaissez déjà.

                                         Monica Jonkergouw,

 native de  Bloemendal aux Pays-Bas a, elle aussi, beaucoup voyagé: Australie, Indonésie, Scandinavie, Allemagne, Italie;  dans ses pastels, aquarelles et huiles elle s'efforce de faire ressentir le "Merveilleux" de la nature.
Son souci était  que ses oeuvres ne ressemblent  pas à des cartes postales.
L'altitude et le poids du matériel  l'ont au début fatiguée puis elle s'est habituée au paysage, à sa grandeur et de l'étude des rochers, elle en est venue à celle de la flore sauvage.

Ces trois pastels dont  "Nuages qui dansent" "Printemps à Villar d'Arène" et "Narcisses" auquels je vais rajouter "Le Chazelet "(Haut-Briançonnais) expriment parfaitement les nuances du paysage.
Je considère, que le pastel est le plus à même de restituer les teintes au plus près car je l'expérimente aussi.








Evidemment malgré la qualité de ce recueil les photos prises ne restitueront jamais  l'oeuvre  aussi bien que si nous l'avions devant nous.

vendredi 10 juillet 2015

Petite pause

Petite pause dans cette navigation dans le Parc des Ecrins pour une après-midi consacrée à une "déambulation" dans ce qui reste de l'Abbaye de Lézat.
Puissante elle l'était, dépendante de celle de Moissac mais en lutte réussie pour son autonomie.
 L'érudition et l'enthousiasme du jeune "conservateur" de ces lieux  nous a conquis .... il le fallait car de 927 à la Révolution, il ne reste que des bribes éparpillées sur un vaste terrain représentatif des  étendues qu'elle occupait au centre d'un village qui s'est conforté peu à peu sous sa protection.
 J'aurais pu donner à cet article le titre de "grandeur et décadence".



La vallée de la Lèze finissait ses moissons, parcours riche des couleurs dorées  des blés mûrs et de ses chaumes fraîchement coupés.
En attendant les autres membres de notre Association des Amis des Archives de l'Ariège, petit tour de village:









La Maison Sage de Laroque n'aurait pas détesté  cet art de la récup...
 (j'ose espérer que ces disques étaient rayés).

 J'ai bien aimé les portes faites  en clés.







Au fond ces disques qui eurent leur heure de gloire donnaient bien le ton de ce que j'allais voir...

 Cette fenêtre est ce qu'il y a de mieux au titre des vestiges de l'abbaye, tout le reste  ne sont que merveilles retaillées et pieusement récupérées par un habitant qui en fait don à la Mairie qui a de grands projets de valorisation..


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6243599k/f9.image

De l'ancienne sacristie on passe sous un des rares marbres en  état ou presque....  surmontant l'accès à un étoit et long couloir pour rejoindre l'ancien palais abbatial.
peu à peu la Mairie rachète tout ce qui a fait partie de l'abbaye.

( ce fut un très long retour en arrière, pour moi, sans trop d'émotion, heureusement !!!
j'étais venue danser à une soirée il y a très très longtemps chez les anciens propriètaires ou locataires de cette maison, je n'ai pas eu  le courage d'évoquer ces souvenirs à haute voix)

  Tout ce que nous avons eu... la chance de voir est fermé pour l'instant, dont la grange en terre battue qui a intégré une ancienne chapelle..

J'aime bien d'habitude vous adresser un reportage  équilibré mais pour celui-ci c'est très "éclectique"...


 C'est à la fin du XIX ème que la Mairie de l'époque a détruit les restes encore existants du cloître pour créer la cour de l'école sise en ses murs.
C'est probablement pour cette raison que le grand bâtiment des moines a été préservé.

Notre guide a suggéré que le savoir s'était en quelque sorte transmis ou tout au moins a perduré, du scriptorium du Moyen Age à nos jours, et déjà l'école du début du XXème fait figure de musée; avec des valeurs que nous avons connues et respectées.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1989_num_67_4_5734_t1_0818_0000_3
















galoches cloutées, plumiers, toupies et plumes "sergent major", vieil appareil de radio sur lequel ils ont peut-être écouté "l'appel du 18 juin"  et autres instruments, déjà une époque révolue !!!!! alors le Moyen-Age !!!!