et pas pour y retrouver de la fraîcheur, les orages d'hier après midi se sont chargés de faire baisser la température...
je termine ce que j'ai commencé:
Tsunehiko Kuwabara
" Tétras-lyre noyé dans l'alpage vert émeraude, mère bouquetin fière de son petit sachant à peine marcher, aigle royal sur une falaise, autant d'animaux que j'ai pu dessiner grâce aux gardes du Parc national des Ecrins.
J'ai aussi pu capter, sur mon carnet de randonneur solitaire, deux belettes en parade, le loir croquant une noix, le circaëte Jean-le-Blanc en patrouille sur une pente rocheuse...."
Il pratique donc la technique de la cire perdue. Bronzes intégralement réalisés d'après ses croquis de terrain:
Formé à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, il suit des cours de fonte de bronze à l'atelier de Marc Lortal puis des cours de sculpture à l'atelier de Paul Flury.
Membre de l'ANF et participant de nombreux colloques ou Festivals ornithologiques, Biennales, salons et rencontres.
Serge Lombard prend logiquement sa suite dans ce recueil,
puisqu'après s'être initié à la sculpture sur bois puis sur pierre "douces ou "fermes" il s'initie à la technique de la cire perdue et la fonte du bronze.
Ses premiers métiers d'ouvrier forestier, accompagnateur en moyenne montagne, moniteur de ski de fond, l'ont habitué au contact avec la nature.
Ce qui fait qu'il nous livre ses impressions avec beaucoup de poésie:
Tetras-lyre. Marbre noir
" Artistes en résidence" relevait pour moi un peu de la Villa Médicis, version naturaliste.
Foin de latitude émoliente, de stridulations chaudes dans l'air dilaté des pins des collines de Rome ! j'appareillai pour le Vénéon, engagé sur le pont d'une perception dépouillée de tout moelleux édulcorant, de tout fondant champêtre, de quelque onctueux bucolique, et avec un équipage de talent!
Approche du monde aiguisée par le rabot de l'air, le soc des surplombs, le chahut des eaux.
Le temps pluvieux s'embourbait sur les cimes dans une houle lumineuse sombrant contre les récifs des névés .
Ils étaient là-haut, sous les voiles de l'horizon, nimbés de mystère.
Celui que je commence à sculpter a des premiers pas sommaires, aux éclats rêches, drus, anguleux, noyé dans une poussière sourde à toute peine.
Je sens sourdre le travail noir des paysans qui montèrent les murettes, qui taillèrent les routes, s'engouffrèrent dans les mines.
Labeurs aussi lourds que le dôme grenu des moraines et leur grève assoupie comme des pachydermes gris.
Levrauts. Schiste
La massette et la broche de mes bagages sembles si frêles, si vains, si éphémères au creux du grandiose!
Valgaudemar où la quille de l'espace va jusqu'à s'échouer sous la morsure bleue de la chair des crevasses qui enfoncent leurs coins dans la blancheur ronde.
A l'aube, j'ai vu les ardoises liquides des joutes, et à l'unisson des jumelles hallucinées, l'écarlate vermillon des caroncules!
Le sacre noir des lyres dans les mains froides des vernis; les petits coqs paradent!...
Les rémiges cintrées fauchent ce qu'il reste de premier printemps dans ce ballet anthracite poussé au rouge vif.
Le garde qui nous avait amené là avait l'amitié franche du coutre de l'araire, solaire comme une charpente souple contre l'haleine de glace s'ébrouant en écharpe ravageuse.
Se retirer d'ici haut sans casser la cascade d'ambiances irrépressibles comme le voile de la mariée.... pas facile!
Et moi, si ému, si petit avec mes copaux d'instants chapardés au fuselage de la genèse!"
Eh bé ! comme on dit dit ici, quand je saurai aussi bien exprimer mes sentiments devant une nature qui, à moi, me coupe la parole et le souffle !!!!!
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