vendredi 22 août 2014

Splendeurs de Yuso

 Le monastère de San Millan de la Cogolla est intimement lié à celui de Suso.
San Millan est le premier patron et protecteur de l'Espagne: de la même façon que St Jacques  est intervenu dans la bataille de Clavijo, San Millan est intervenu dans celle de Simancas.
 
L'iconographie de cet événement qui domine le portail d'entrée est reprise dans un grand tableau du retable intérieur, et nous étudierons ce qu'il décrit: cheval blanc unicorne, bure de bénédictin, épée flamboyante.



Millan est né à Berceo en 473 et après une vie exemplaire dans l'ermitage de Suso, il meurt en 574.

Le roi Léovigildo réalise à cette époque l'unité de l'Espagne. Après le Concile de Tolède (Vème siècle) San Braulio évèque de Zaragoza écrit "La vida de San Millan"


 Fernan Gonzalez l'invoque comme patron de la Castille, les rois de Navarre réclament sa protection.

Quand le Roi Garcia, el de Najera (c'est ainsi que dans les chroniques on le nomme souvent) veut transferrer ses restes à Santa Maria la Real  en quittant la vallée, les porteurs  se trouvèrent comme cloués au sol, ce qui fut interprété comme la volonté du saint de ne pas quitter sa terre.
 C'est le 26 septembre 1067 qu'est inaugurée cette église sous le règne de Sancho IV le Noble alors que Domingo de Silos prêche.

 Je ne fais aujourd'hui  que planter le décor.



Une belle histoire



L'importance de Santo Domingo de la Calzada a été une constante durant 900 ans d'histoire, non seulement dans la ville du saint, dans le diocèse de Calahorra-Logrono, mais aussi au travers des dévotions véhiculées sur les chemins de St Jacques.


Il est né à Villoria aux limites de Burgos et de la Rioja. Vers l'an 1040 il s'installe dans une plaine frontalière entre les royaumes de Navarra et de Castille, sur les bords du fleuve Oja, peu de temps après que ce territoire ait été récupéré par les chrétiens aux dépens du domaine arabe.



Constatant les besoins des pélerins qui se dirigeaient vers St Jacques de Compostelle, cherchant des routes plus commodes via des terres déjà conquises, il se proposa de s'occuper d'eux et de leur rendre le chemin le plus accessible avec de meilleurs services.

                             Jeune pélerin faisant une sieste réparatrice


A son actif, défrichements de forêt, assainissement de marécages, infrastructure
urbaine d'une ville qui portera dorénavant son nom, mais aussi construction de pont sur le fleuve, construction d'un hopital; sa renommée est véhiculée tout au long des chemins de St Jacques.  Il est bientôt rejoint par d'autres disciples dont San Juan de Ortega.

Cette cathédrale où il repose a été édifiée dès la moitié du XII ème et présente des éléments qui s'échelonnent des XIII, XIV et tous les autres siècles jusq'au XVIII ème.Le clocher effondré a été reconstruit détaché de la cathédrale,  9 cloches y sont suspendues.

 Dernière oeuvre de Damian Forment auteur des retables de la basilique Del Pilar de Zaragoza, de la cathédrale de Huesca, du Monastère de Poblet, qui meurt dans cette ville après avoir achevé ce chef d'oeuvre le 24 décembre 1540. Unique en son genre pour des décorations que l'on ne retrouve dans aucune autre église en Espagne, 121 images en relief peintes sur bois de noyer, dorées chauffées et polychomées par Andrés de Melgar de 1539 à 1551.


Mais la renommée de Santo Domingo va bien au-delà avec le miracle du coq et de la poule.....
parmi les nombreux pélerins qui font halte à Santo Domingo de la Cazada pour y vénérer ses reliques vint un jour un couple du nom de Hugonell, arrivant de Xanten en Allemagne.



La fille de l'auberge tomba amoureuse du jeune homme et face à l'indifférence de celui-ci décida de se venger, elle plaça un gobelet d'argent dans ses bagages puis alla le dénoncer au Merino. Ce délit de vol d'argenterie est  puni de pendaison et c'est le sort qui lui est réservé.
 Lorsque les parents purent s'approcher de leur fils pendu, ils furent ébahis de l'entendre parler leur disant que c'était Santo Domingo qui l'avait maintenu en vie. Ils allèrent immédiatement voir le Mérino lui raconter le prodige mais ce dernier restait incrédule et leur dit que "leur fils était aussi vivant que le coq et la poule rôtis qu'il s'apprêtait à manger "
En suivant le coq et la poule se mirent à chanter en sautant du plat !!!



 C'est depuis que dans la cathédrale face au mausolée du saint, dans le mur lui faisant face se trouve une alcove avec une poule et son coq changés tous les 15 jours pour retrouver un air plus salubre. Il parait que cela porte bonheur d'entendre le coq chanter.



J'y ai aussi trouvé ce merveilleux tableau

Je ne pense pas qu'il soit utile de le traduire:


Epoustouflée par une cathédrale d'une telle splendeur, je ne pensais pas trouver mieux  !!! et pourtant !....

jeudi 21 août 2014

suite

 Vous pouvez remarquer sur le blason  du Roi les chaines de la Bataille de las Navas de Tolosa. (Décédé à la bataille d'Atapuerca en 1054)



Comme dans un angle de rue des armes très ... parlantes  !!

Ce qui n'effraye pas la cigogne sur un toit voisin


Facéties d'artistes sur les linteaux de portes


                     
petit marcassin puis un vautour mouchant un homme

                                                Mais nos pas vont nous entraîner plus loin encore

 On ferme la porte de Najera


Najera



Le Monastère de Santa Maria la Real est un endroit les plus emblématiques de La Rioja car à ses valeurs artistiques s'ajoute le reflet fidèle de son importance historique, il est aussi la 10ème halte du Chemin de Santiago de Compostelle Français.



Fondé le 12 décembre 1052 par Garcia Sanchez III roi de Navarre et son épouse Stéphanie de Foix depuis qu'un jour de chasse  en 1044 il découvre une grotte avec sur un petit autel l'image de la Vierge et de l'Enfant, une cloche de bronze, une lampe votive.  (objets conservés aujourd'hui dans le prebytère de l'église).








Du premier monastère roman aux influences asturiennes et mozarabes il ne reste pratiquement plus grand chose, mais après les reconstructions des XII et XIV ème siècles et jusqu'à la moitié du XV ème, gothique tardif et Renaissance  lui redonnent tout son lustre.



Il est accolé à la montagne et intègre la grotte des origines.

Garcia Sanchez et Stéphanie de Foix souhaitèrent  que ce monastère abrite un panthéon royal dont le sépulcre de Blanche de Navarre morte en 1156 à 18 ans de suites de couches, fille, soeur,  épouse et mère de rois, elle ne fut jamais reine.



On peut aussi y voir celui de  Garcilaso de la Vega mort à la bataille de Najera en 1367 lors des guerres qui opposérent Pierre le Cruel et Henri de Trastamare.

Curieusement les stalles ne se trouvent pas dans le choeur mais en hauteur à côté de l'orgue, de quoi donner toute leur portée aux chants grégoriens.



Le siège abbatial est surmonté d'un haut relief en gothique flamboyant  représentant le fondateur vétu en guerrier. Réalisé de 1493 à 1495 par des artistes judaïsants sous la direction d'Andrés et Nicolas Amutio c'est un véritable chef-d'oeuvre.
Le cloitre de style Plateresque est de toute beauté.


mercredi 20 août 2014

Briones



Toujours le même coin, balcon sur l'Ebre



Je me suis intéressée à ces " lagos" trouvés en pleine rue, pas très représentatifs visuellement mais patrimoine de l'ancien travail de vinification.






  Construit à même cette roche peu poreuse et très dense pour éviter les infiltrations, nombreux sont les bassins similaires à Briones (Brinas en Basque)
dans les caves ou à l'intérieur des maisons.
Cette méthode de production de vin dans ces bassins s'appelle "Macération carbonique" système traditionnel dans la Rioja et aujourd'hui peu utilisé.; l'extraordinaire de ce vin produit dans ces bassins par la macération carbonique est qu'ils sont trés aromatiques avec d'intenses parfums de fleurs ou de fruits et une robe très colorée.
 une fois le précieux liquide récupéré par un orifice prévu à cet effet le reste du raisin est amené dans des presses pour en terminer l'extraction.



 Retour sur Vitoria Gasteiz par l'escalade du Balcon de La Rioja avec un détour par el Sotillo, dolmen collectif




Un petit brin de causette avec El Minotauro oeuvre de Casto Solano



et recherche d'un bar à tapas avant de rejoindre le Palacio de Elorriaga et ses bassins où les tortues remplacent les poissons rouges.


             Dans cet ancien palais du XVIème un curieux engin de labourage

remarquablement restaurée cette maison est classée, encore une étape à recommander.

                                       
                                           belle ancienne jarre à vin

mardi 19 août 2014

Laguardia

On est ici dans la Rioja Alavesa et au Pays Basque
 La Real Academia de la Lengua Vasca considère que le nom de ce bourg médiéval est en réalité Guardia après s'être appellé Biasteri.

Comme toutes les régions viticoles on sent ici l'aisance, le bonheur de vivre
 et le petit musée libre d'entrée présentait toutes sortes d'indications utiles à ce début de voyage.


 Dont notamment l'existence de dolmens que je n'ai pas manqué d'aller trouver.

La placette fut un moment de repos, dommage que ce ne soit pas l'heure de voir évoluer les dantzaris sur l'horloge:

il l'était encore pour rentrer dans la boutique oenologique et résister encore à l'achat de bouteilles qui auraient souffert dans le coffre de la voiture.


En descendant dans la cave ancienne bien fraîche quelques bouteilles dormaient

aux murs quelques objets d'Art et Tradition Populaires, un très beau joug et des fers pour marquer le bétail(entre autres)


 Il est bien entendu ici question  de toutes les couches, du néolithique, Chalcolithique, celtibère, romain, wisigoth, médiéval et le présent me direz-vous?

                                                 caves d'Ysios

Vous comprenez ainsi qu'il est très tentant  d'aller voir mais la Route du vin n'était qu'un petit bout de toutes mes autres routes.

http://www.larvf.com/,vins-espagne-viticulture-vignobles-appellations-catalogne-madrid-barcelone-rioja-domaines,10339,4026465.asp



http://www.spainisculture.com/fr/propuestas_culturales/bodegas_de_vanguardia_las_nuevas_catedrales_del_vino_en_espana.html

lundi 18 août 2014

suite



Je savais que les cheminées de Calatanazor allaient te plaire, François,

mais tu n'as pas encore tout vu !

Malgré le programme très dense on ne peux arriver à tout voir, à seulement pointer ce que l'on reviendra voir et à ce titre les incursions se font de plus en plus profondes en Espagne.



 Contrairement à l'idée reçue, l'Espagne n'est pas un pays aride en tout cas dans une bonne moitié Nord, les champs de céréales s'étendent à perte de vue si ce ne sont ceux des vignes de la Rioja sinon toutes les terrasses s'habillent d'amandiers ou d'oliviers.

J'ai aimé retrouver l'Ebre suivi tout au long des différents voyages jusqu'à Tortosa dans son delta où là ce sont les rizières.

                  Petite photo d'ambiance à Laguardia en attendant la suite.