Peut-être (pour moi) la toile qui a le plus de "présence" ; pourtant très
dépouillée, le béret noir d'Eugène faisant face au ruban noir du chapeau de
Madame Monet. Cette toile peinte à Berck -sur-Mer en 1873 est maintenant au
Musée d'Orsay. Je n'y "sens" pas de mélancolie mais plutôt du repos.
Il fallait qu'il soit très sûr de lui pour faire de la masse grise de la robe
l'essentiel de sa toile..Jacques de Biez en 1884 écrit:
"Artiste jusqu'au plus profond de ses moelles, artiste jusque dans ses
défauts, artiste encore dans ses inachèvements, tout occupé de lui-même, tout
occupé d'écrire ses impressions dans le ciel variable de ses émotions, il ne
vécut que pour mettre au jour l'idée qu'il avait en lui, l'idée de la lumière"
https://books.google.fr/books?id=5QYu9ZeEpNsC&pg=PA172&lpg=PA172&dq=jacques+de+biez+critique+d%27art&source=bl&ots=B_9eg9ZmiP&sig=CpRAomAdgPpn29mJPcQK2CdZDqE&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjrodaJh_7eAhWQx4UKHREIDDcQ6AEwAnoECAQQAQ#v=onepage&q=jacques%20de%20biez%20critique%20d'art&f=false
Si vous ne connaissez pas cette toile et la regardez hâtivement, le bleu de
l'eau va évoquer pour vous la Méditerranée; évidemment le paysage lointain
avec sa cheminée d'usine va vous en dissuader et si nous regardons le titre
"Argenteuil", (je connais une de mes lectrices qui se souviendra que nous y
avons cherché le lieu de résidence de Monet), nous saurons de suite que nous
sommes en bord de Seine. Mais la toile, elle, est maintenant au Musée de
Tournai :
https://www.rtbf.be/culture/arts/detail_un-tableau-de-manet-revient-au-musee-des-beaux-arts-de-tournai-apres-restauration-press?id=8182477
On ne peut pas dire que les critiques soient unanimes, personnellement je
dirais qu'ils avaient de la boue dans les yeux : pour "le Gaulois'"dans la
chronique du 22 juin 1875 "Argenteuil" n'est qu'un barbouillage abject".
Heureusement Jacques de Biez reprend sa plume avec lyrisme *"
" Du jour où Manet se posa en syndic des couleurs en plein air, il fut hué avec
plus de fureur que jamais. Il est vrai que ce libre penseur heurtait tout d'un
coup un siècle d'habitudes prises, et, pour mieux laisser entrer la vie de
lumière qu'il avait en lui, il brisait les vitres de notre clair- obscur jaunâtre,
ranci, rissolé.
Brusquement sans crier gare, il nous faisait passer un rayon de magnésium
devant les yeux. Il nous brûlait la rétine. On le prit en horreur".
https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire_id/sur-la-plage-321.html?no_cache=1Louvre
Partie sur les pavillons des expositions universelles parisiennes, je me suis laissée entraîner sur les pavillons russes : sans grandes découvertes sur ce que je voulais savoir, la présence de Shishkin ; le lien ci-dessous pour mémoire, il y a du travail !!
http://data.abuledu.org/wp/?terms=Peintres%20russes
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