rongorongo, qui n'est à ce jour pas encore déchiffré : un miracle qu'elle ait
existé et un autre que l'on ai pu la sauver.
En effet, dés 1866, le premier missionnaire chrétien adresse un rapport à ses
supérieurs relatant l'existence dans toutes les cases de l'île de tablettes
recouvertes de hiéroglyphes ; le hasard faisant bien les choses des rapanui
convertis offrent à l'évêque de Tahiti une pelote de cheveux de femmes
pascuanes, qui une fois déroulée présente une tablette couverte de signes sur les
deux faces
.
L'évêque percevant la valeur de cette tablette prie ses missionaires de les
rassembler, tache devenue presqu'impossible car ces tablettes font alors l'objet
d'allume-feu ; ce qui permet à la Congrégation des Sacrés-Coeurs de Rome d'en
conserver cinq, dont la tablette dite échancrée pour avoir été en partie
consumée : à titre indicatif celle-ci en Podocarpus sp, cf, Latifolia, porte 270
glyphes.
Je vous communique leur localisation pour aller les admirer.
- Trois au British Museum de Londres en Thespesia populnea
- Deux au Musée d'Ethnographie de Vienne, Thespesia et podocarpus
- Deux au Musée Pierre-le-Grand à St Pétersbourg, idem
-Quatre au Bernice Pauahi Bishop d'Honolulu, bois non identifié
- Une au Musée Américain d'histoire naturelle, New-York probablement en Toromiro
- Deux : Thespesia et Podocarpus au Musée d'histoire naturelle de Washington
- Trois à Santiago au Musée d'histoire naturelle
- Une à Berlin au Musée ethnologique
- Une au Quai Branly à Paris et de taille puisqu'il s'agit de la tabatière en Proteaceae
Le corpus de ces rongorongo se monte à environ quatorze mille cin cents glyphes.
le glyphe rose est un reflet
la tablette "échancrée" malheureusement aussi avec des reflets
Tepano Jaussen (l'évêque) approfondit encore sa recherche en interrogeant
Metoro Aruky Kurenga qui, connaisseur et lecteur de ces tablettes donna des
indications précieuses : lecture de gauche à droite et de bas en haut, ordre de
lecture appelé "boustrophédon" mais ici cela se complique avec une lecture
inversée à laquelle vous pouvez vous exercer sur un fac-similé.
Il faut savoir que deux chercheurs parmi beaucoup d'autres se sont penchés sur
ce rongorongo, deux lycéens de Léningrad à la veille de la Seconde guerre
mondiale ; l'observation des deux tablettes avec la photo de celle de Londres
leur permit de découvrir qu'il s'agissait du même texte à quelques variantes
près : on parle donc de deux écoles de recherche : de Léningrad et de
Hambourg avec Thomas Barthel. C'est Yury Knorozov, spécialiste de l'écriture
maya qui a travaillé sur son déchiffrement. On trouve quelques publications
de Boris Kudryavtsev et Irina Fedorova. Les russes proposent que le contenu
des tablettes soit une généalogie et il faut souligner que Thomas Barthel à
Tübingen arrive à la même conclusion.
Les travaux en cours de plusieurs chercheurs laissent aux ethnographes
l'espoir d'un déchiffrement total...... un jour !!
Et pour ce qui est de la datation au carbone 14, Catherine et Michel Orliac qui
ont étudié la tablette de Léningrad, la situent entre 1640 et 1740.
La première occupation de l'île remontant aux environs de l'an 600.
Mais les Rapanui avaient auparavant fait usage de pétroglyphes
symboles ou d'homme-oiseau :
https://www.iledepaquesexpo.fr/fr/figeac-musee-champollion-les-bois-parlants
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