Fondation Bemberg à l'Hotel d'Assézat, vous allez fuir et ce serait dommage
Même Pas peur
et je vous assure, l'on n'a jamais peur, tellement les objets collectionnés sont
magnifiques, du plus petit aux toiles de maîtres dont l'exposition a étendu la
présentation dans tous les étages en un jeu de piste que je vais partager avec
vous.
La Fondation Bemberg offre cette particularité de numéroter les objets présentés se référant à un petit livret qui vous a été donné et sur lequel vous allez pouvoir prendre connaissance de toutes les informations le concernant
Sainte tenant un crâne et un coeur : bois peint et doré Espagne ? XIX ème
Enfant Jésus bénissant : Ceylan XVII ou XVIII ème Ivoire Polychromie, dorure yeux en verre, socle en bois..
(il me semble que je dois vous donner l'intégralité du texte)
Représenté nu dans l'innocence et la pureté de l'enfance, l'Enfant Jésus adopte la gestuelle du "Salvator Mundi", sauveur du monde, bénissant de la main droite et tenant dans l'autre l'orbe, dont la croix a disparu qui symbolise le globe terrestre. La minuscule tête de mort placée sous son pied rappelle que le Christ s'est incarné pour racheter les péchés des hommes et que leur rédemption passe par la mort. L'ivoire de Ceylan, aujourd'hui Sri Lanka était réouté comme le meilleur du monde d'où les commandes massives d'objets des comptoirs portugais, installés à Goa, dès 1505, destinés à l'exportation vers le Portugal . Les artisans locaux s'inspiraient des objets importés d'Europe par les missionnaires en particulier les Jésuites. Cependant, ses cheveux bouclés et dorés qui évoquent la crinière des chiens de Fö chinois ou les statuettes de Boudha aux yeux légérement bridés sont une transcription du syncrétisme de la religion chrétienne et des religions orientales.
Diable tenant un crâne. France : Ivoire, os et bois Fin XVII ème
présenté sur un socle tournant
Cette représentation du diable avec les pieds fourchus, des cornes jaillissant de sa chevelure ébouriffée et de grandes ailes de chauve-souris, mi-humain, mi-animal peut être rapprochée d'une oeuvre du graveur anversois Théodore Galle (1575-1633). Cependant le sculpteur anonyme, a rajouté des attributs symboliques : d'une main, le diable tient un flambeau qui représente l'amour, tandis que dans son dos, il cache un crâne.
Cette dualité fourbe est habilement mise en valeur puisque le crâne est insoupçonnable lorsque la statuette est vue de face
Eros assis sur un crâne France XVIII ème Ivoire bois noirci
Inscription : Amor Semper Homnia Vincit
Les premières représentations de "puffo", associé à un ou plusieurs crânes, apparaissent au début du XVI ème siècle, en particulier dans les Flandres, montrant un enfant endormi à côté d'un sablier entouré de quatre crânes. Mais c'est surtout la gravure "Quis evadet" ? (Qui sera épargné ?) exécutée en 1590 par Hendrick Goltzius (1558-1617) qui connaîtra un grand succès. L'artiste y représente un très jeune enfant chevauchant un crâne et soufflant des bulles de savon, symbole de la fragilité de la vie humaine, dans l'ignorance de son destin. Il est plus que probable que les deux sculpteurs des Eros exposés se soient inspirés de la célèbre gravure de Goltzius. Les petits amours brandissent une torche symbolisant l'amour profane et un coeur enflammé, l'amour sacré ou la charité, Eros et Thanatos, l'amour et la mort indissocialement mêlés
Les quatre faces du socle en bois sont sculptées de têtes de mort couvertes d'une draperie, entourées d'une paire d'ailes et le front ceint de laurier, ainsi que d'un sablier entre deux torches enflammées.
Enfin la devise en latin "amor semper homnia vincit" court sur la plinthe, rappelant que l'amour triomphe toujours de tout
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