Des haras possédant d'aussi nobles et précieuses montures, ne pouvaient
qu'attirer les convoitises des soldats de Napoléon qui traversent la Carinthie et la
Styrie dés 1796.
On va donc évacuer ces nobles animaux le 22 mars 1797 en quatre groupes, et
quarante jours de marche, les trois cent chevaux, trouvent refuge à
Stuhlweissenburg.
Sans perdre de temps les saillies suivent leur cours, poulains et juments sont
ensuite acheminés près du lac Balaton à St György et le reste des effectifs
s'achemine vers la Hongrie à Tihany En cours de route quelques juments mettent
bas, mais tout le monde arrive à bon port!
en 1805 ce sera dans le village de Karjad et en 1809 à Pecska au bord de la
rivière Maros. Il faudra attendre la paix de Campoformio le 17 octobre 1797
pour que toute la troupe retourne au bercail et se retrouve au complet au 11
septembre 1798.
Il fallut alors reconstruire les bâtiments détruits, une occasion d'agrandir les
locaux et d'acheter d'autres terres à Schickelhof où l'on mettra "au vert" les
étalons de deux ans et les hongres de trois ans. Mais les péripéties ne s'arrêtèrent
pas là. Il faut attendre l'exil de Napoléon en 1815 pour que François-Joseph 1er
remette tout en état, assurant ainsi le renouveau de ce célèbre haras aidé en
cela par quelques reproducteurs prestigieux comme l'étalon Maestoso.
Lorsque la Grande Guerre va éclater en 1914, ce n'est plus "à pattes" que les
lipizzans vont s'exiler à nouveau, vers la Bohême. Des transports sont organisés
mais les conditions sont sans doute différentes puisque l'on enregistre un
pourcentage de pertes importants aussi bien chez les poulinières que les poulains.
Les italiens profitent de la victoire pour exiger la restitution des 179 chevaux et le
gouvernement tchécoslovaque refusait de rendre les lipizzans qui avient été
transportés en Bohëme. Il fallu négocier, le baron Eugen Beck von Mannagetta
und Lerchenau s'en charge ainsi que von Straten et Emil Finger : on va partager
les dix-sept familles de juments de Laxenburg : 107 chevaux iront à l'Italie et 97
à l'Autriche et malgré que l'Istrie Lipizza échoie à la Yougoslavie en 1945.
On verra ce qui va se passer à Piber.