dimanche 27 août 2017

Salamanca : Couvent de San Esteban

Renouer avec Salamanque en parcourant cet édifice,  après mon pélerinage à moi, dans mes montagnes que je ne quitterais jamais si je pouvais,  mais "l'art" me manquerait.
 Le couvent de San Esteban est édifié au 13 ème siècle, sans doute est-il mon préféré en raison de la nature de ses fondateurs, les Dominicains.
 Haut lieu de la théologie scolastique,  plusieurs personnages célèbres  ont  laissé leur souvenir sur les dalles de son cloître,  Christophe  Colomb, Ignace de Loyola, pour les grands voyageurs et Sainte Thérèse de Jésus. 


Il était encore très tôt et la façade, véritable manifeste de l'art plateresque était encore dans l'ombre.
la silhouette imposante du Père Francisco de Vitoria se découpait à contre-jour 

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Francisco_de_Vitoria


              Le retable est le chef-d'oeuvre de José de Churriguera, dans les niches latérales, saint François et saint Dominique annoncent la gloire des ordres mendiants.
Bien que de grands panneaux de miroirs vous évitent de lever la tête, il est difficile de détailler le grand tableau de Claude Coello : le Martyre de Saint Etienne  (Esteban).



 Sous les marches de l'escalier de Soto (qui porte le nom du confesseur de Charles le Quint qui fut un célèbre théologien présent au Concile de Trente)  Rodrigo Gil de Hontanon a placé une Madelaine allongée, songeuse et lisant.





 L'étage du cloître présente une série de vitrines comprenant des objets d'Amazonie, (indiens yines-piro) témoins de la présence dominicaine dans ces lointaines contrées.  Les sentences qui ornent les murs, recoivent  toute mon adhésion.

 Souvenez-vous du film retraçant la Controverse de Valladolid "Mission"


             La chaire polychrome est non moins décorée.



" On a écrit que lorsque Colomb vint à Salamanque "seuls les frères de Saint Etienne lui portèrent attention et l'accueillirent".
La tradition scientifique dominicaine, les études astronomiques et mathématiques d'Albert le Grand et Thomas d'Aquin (dont la tombe est dans l'église des Dominicains de Toulouse) et le talent universel de Dominique de Guzman tout cela matérialisé dans l'espace des hommes de Saint Etienne rendit possible, comme s'il s'agissait d'un grand destin, concrétisé  en les personnes de Colomb et de Diego de Deza et une communauté qui fit sienne la plus grande des audaces dans les voyages."

                                            Vue dans un miroir



                             Le cloître des Rois date du XVI ème


"La pensée et l'action des dominicains de San Esteban en Amérique montrèrent que la lutte pour la liberté et la dignité de tous les peuples est le chemin jusqu'à la VERITE. Et l'unique moyen : la PAROLE"............. et le chant. (antiphonaire)




 Je referme momentanément la porte de cette incursion dans la pensée dominicaine.



http://www.persee.fr/doc/cehm_0396-9045_2000_num_23_1_920

mercredi 23 août 2017

Salamanca

 Sublime  !! et l'on comprend pourquoi elle est inscrite au Patrimoine mondial de l' Unesco. 
Salamanque, tout d'abord, a été un village ibère conquis au 3 ème siècle par Hannibal; par la suite les Romains s'y installent, les wisigoths la christianisent et les Maures l'occupent dès 712 et pour trois siècles.

 C'est au XVI ème siècle qu'elle vit son âge d'or.
Je vais vous en montrer plusieurs aspects : palais, couvents, l'université, célèbre,
 et mon grand coup de coeur pour la Casa Lis, musée d'Art nouveau et Art déco que l'on ne s'attend pas à trouver là.
J'évoquerai Miguel de Unamono en qui je trouve une idée partagée sur "Le Sentiment tragique de la vie" .
 Nous verrons tout cela au cours des jours prochains.

La soirée sur la Plaza Mayor était un régal au son d'une "tuna" universitaire

https://www.youtube.com/watch?v=kqGTfOlJXPQ

                                                                                  les mêmes



Les galeries à arcades en plein cintre sont décorées des médailons des personnages célèbres de l'histoire espagnole




        Du patio de la Casa de las Conchas soleil couchant sur l'iglesia de la Clerecia



 Cette Maison aux 300 coquilles St jacques fut bâtie en 1490 par Rodrigo Arias Maldonado, chevalier de l'ordre militaire de St Jacques.



                              
                                Blason fleurdelysé des Maldonado







 En 1520 Francisco Maldonado conteste la politique impériale de Charles Quint.
Allié à Juan Bravo et Juan de Padilla à la suite de leur défaite à Villalar, ils seront exécutés.



                                                                                           à suivre

mardi 22 août 2017

Ciudad Rodrigo





Quelle ambiance  à Ciudad Rodrigo !! c'était la fête et dans plusieurs endroits de la ville, les orchestres faisaient danser une jeunesse enthousiaste.




Ici aussi,  comme à Siega Verde, nous sommes sur le Rio Agueda
  et tout comme à Salamanca, le pont s'enorgueillit de fondations romaines.

Ici aussi, on retrouve, mais du côté espagnol, des fortifications à la Vauban.

Le comte Rodrigo Gonzalez a donné son nom à cette ville et il fut le premier à la doter d'une enceinte fortifiée au XII ème siècle.
Sa position stratégique face aux conflits avec le Portugal lui donne une importance militaire aux XVII et XVIII èmes siècles.
De nos jours ce n'est plus que contre les toros qu'elle se bat.

Outre Rodrigo Sanchez, c'est Enrique II de Trastamare qui dote cette ville d'un château d'où,  des remparts,  il surplombe le fleuve. 




Vous allez voir au cours de la promenade que je vous propose la célèbre galerie de sculptures qui orne la cathédrale Santa Maria construite entre 1170 et 1230 dans un style de transition entre le gothique et le roman à l'instigation du même comte Rodrigo Gonzalez, le maître d'oeuvre étant l'architecte Benito Sanchez.



de gauche à droite : Abraham, Isaïe, la reine de Saba, Salomon, Ezéchiel Moïse, Melchisédech, Balaam, David, Elias, St Jean-Baptiste et Jérémie




             Pour aller à Compostelle il y a du chemin !!!




























sur le chemin qui mène à la Plaza Mayor qui se transforme en terrain d'encierro au moment du Carnaval, traversée d'une petite place où sous les arcades, on dansait  en chantant à tue-tête.






























La  cloche de la Casa del primer Marquès de Cerralbo avertit le public de l'arrivée des toros



                                        de cette loggia vue sur la place


                on peut y voir aussi les affiches des carnavals













































 En opposition, je vous propose les vieux lions du Palais de los Avila y Tiedra :


perchés sur leur colonne torse de style portugais, mais les rues sont étroites ; il est difficile de prendre du recul
 le heurtoir est plus à portée de main !!



Retour sur la cathédrale et la Tour de las Campanas de style néo-classique criblée des impacts d'obus français lors des guerres d'indépendance :



  cette tour servant de tour de guet et de réserve de munitions.

                             Puis le porche des Amayuelas








https://www.youtube.com/watch?v=xgAmoMj2dwQ

http://charles.le.mauvais.free.fr/fichiers/henri_de_trastamare.htm

https://www.youtube.com/watch?v=YQuLYSAb-uM

http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1972_num_130_2_5141

Castelo Bom et Castelo Mendo


Ce sont deux villages médiévaux jumeaux plus au sud d'Almeida au Portugal, que l'on atteint après être passé sous un viaduc qui a peu de chose à envier à celui de Millau.
Ceints aussi de remparts, l'ennemi espagnol n'est pas loin. Hauts perchés, on peut le voir arriver de loin.


 ici à Castelo Bom, on retrouvera ces colonnes de pierre qui soutiennent les terrasses dans le village suivant
 Les figues seront bientôt mûres ;




                           
                                           A Castelo Mendo c'est le pilori  (XVI ème) au centre du village qui retient le regard, haut de 18 mètres et le plus remarquable de la région de Beira intérieur.





  en montant au plus haut du village jusqu'à l'ancienne St Marie du Château du XIII ème s, les maisons cossues  voisinent avec les ruines.











































le bénitier est toujours là










Assise sur un banc de pierre au pied de cette maison qui fait face à l'église, j'avais tout le loisir de contempler sa girouette, de savourer le silence avant la prochaine étape qui me réserve des surprises !!!.... ??

 









l'angle de la maison est bien travaillé





Je retrouverai dans cette nouvelle étape les sangliers de pierre qui gardent l'entrée de Castelo Mendo.

http://www.centerofportugal.com/fr/castelo-mendo/

https://www.youtube.com/watch?v=4LBSJWYrNoc

http://www.aldeiashistoricasdeportugal.com/fr/castelo-mendo

"Berrão" sanglier de granit.

  Période romaine. Siècles I-III ap. J.-C.

 Cependant j'ai pu trouver dans mes recherches qu'il s'agirait plutôt de sculptures pré-romaines de la période des Vetons.

Les "berrões" sont des sculptures zoomorphiques en granit caractéristiques de la culture des villages fortifiées du nord-ouest portugais à caractère tutélaire ou votif.  Sculpture monolithique représentant un cochon, ou plus vraisemblablement un sanglier.
Sculpté dans du granit, présentant un corps court avec la colonne vertébrale saillante tout au long du torse, tête proéminente et allongée, endommagée dans la partie frontale. Les yeux ne sont pas représentés. Les oreilles sont signalées et présentent des pointes arrondies. La partie génitale est représentée et les pattes reposent sur une base de type piédestal.

Cette description vaut pour toutes ces représentations disséminées aussi dans la région de Salamanque


https://books.google.fr/books?id=axezscx7p_AC&pg=PA17&lpg=PA17&dq=Les+Vetons&source=bl&ots=n9Ck0HQwOm&sig=b4IXOCyKh5lx1Yc8uaR8WL03cJc&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiGivrmsurVAhXHXBoKHRmKC9EQ6AEINDAB#v=onepage&q=Les%20Vetons&f=false