mardi 6 avril 2021

Maurice Denis

 Maurice Denis ne fut pas qu'un peintre de l'art sacré, en 1910, Van de Velde 

exprime la volonté de porter à bien un projet de Denis en l'occurrence la

 construction d'un nouveau théâtre. Trois hommes vont porter ce projet à terme à

 ses côtés, Gabriel Thomas, Henry Van de Velde et Auguste Perret. Thomas et

 Denis étaient des amis. Maurice Denis travaillait déjà à sa "Psyché" pour Ivan

 Morosov à Moscou alors qu'il achevait à peine la décoration de la villa de Thomas 

à Meudon avec "l'Eternel printemps" 1905 et 1909 pour Psyché et 1910 pour une

 autre composition à destination de Charles Stern "Soir Florentin"

                 



http://saint-petersbourg.org/maurice-denis/histoire-de--le-z%C3%A9phyr-sur-l-ordre-de-l-amour-transporte-psych%C3%A9

https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/evenements/icones-de-l-art-moderne-la-collection-morozov


                             https://www.petitpalais.paris.fr/oeuvre/soir-florentin


https://www.musee-mauricedenis.fr/les-collections/les-ensembles-decoratifs/chez-gabriel-thomas/article/l-eternel-printemps-decor-de

         Nous avons vu le décorateur voici l'illustrateur :

https://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/aux-musees/presentation-detaillee/page/1/article/two-recent-acquisitions-drawings-by-maurice-denis-for-emsagesseem-and-emfiorettiem-4556.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=f22ed89a0d

 


 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k311283m/f34.item.texteImage

 Là où nous prenons conscience de la Foi de Thomas c'est son intention  de voir 

dans son oeuvre l'Eternel printemps, le renouveau de Pâques ; il concrétise

 d'ailleurs ses intentions en rentrant dans le Tiers Ordre dominicain le 12 mai

 1912 bientôt rejoint par Denis en janvier 1919. Il y aura quelques "frictions" avec

 ces deux conservateurs et Gabriel Astruc impresario et commanditaire de la 

construction du théâtre, car se glissera dans les les frises de la coupole des 

intentions .... Pour l'art lyrique, Denis choisira dans l'oeuvre de Wagner  "Parsifal 

élevant le Graal" 


                                 Nous allons détailler tout cela

jeudi 1 avril 2021

Desvallières et Maurice Denis

  Tous deux créateurs des Ateliers d'art sacré en 1919 à la suite du voeu de 

Desvallières de ne se consacrer désormais qu'à cette peinture s'il revenait vivant 

de la guerre de 1914-1918. La douleur d'y avoir perdu un fils n'est pas étrangère 

non plus à cette décision. Je pense que vous n'ignorez plus rien de cet artiste.

Il est tout à fait d'actualité,  en ces jours saints pour les chrétiens, de vous

 proposer cette toile conservée aussi au Japon au Ohara Museum of Art de 

Kurashiki.


 Cette toile de 149 X 231 cm est assez exceptionnelle : le Christ mourant

   dialogue avec le Bon Larron , une connivence, puisque le Christ lui promet

 d'arriver en même temps que lui auprès du Père, autant dire, le Bon Larron parle

 à l'oreille du Christ. Le mauvais larron de dos est définitivement perdu et

 Jérusalem blanche sur un ciel d'encre voit s'agiter les lances des Romains.

Quelles sont les raisons qui ont prévalu pour décider Maurice Denis à s'associer  à

 ces ateliers d'Art sacré.

 https://www.france-catholique.fr/Renaissance-de-l-art-sacre.html

https://journals.openedition.org/insitu/11359

https://www.lavie.fr/papier/2011/3410/maurice-denis-la-foi-drsquoun-peintre-habiteacute-44300.php

https://www.youtube.com/watch?v=bXFMlaeB1jU


Revenons à George Desvallières avec ce Christ du musée de Reims


 les croix des larrons y sont aussi présentes

 Dans un autre registre une "Annonciation " tout à fait inédite ...

 



Cette toile de 1910, exposée à la galerie Eugène Druet en 1913, avait été acquise

 par le collectionneur Jacques Rouché, puis conservée dans sa descendance. 1910

 marque une année importante, puisque c’est celle où l’artiste, poussé par un 

élan spirituel, entre à la Société de Saint-Jean pour l’encouragement de l’art

chrétien avec pour parrains Paul-Hippolyte Flandrin et Maurice Denis, et celle où,

en compagnie du second, il sera nommé chevalier de la Légion d’honneur.

 Il était tout à fait à sa portée  de peindre de mémoire, les horreurs dont il avait

été  témoin lors de la grande guerre

https://www.centenaire.org/fr/autour-de-la-grande-guerre/peinture/objets/la-grande-guerre-dans-loeuvre-de-george-desvallieres

             Chapelle des pénitents gris de Montpellier




Dans un intérieur d’église, Vierge en majesté assise sur un trône encadré de

 fleurs, vêtue d’un ample drapé, réconforte, du côté droit, une veuve sous les 

traits de Marguerite Desvallières, épouse du peintre, et accueille, du côté 

gauche Daniel en uniforme, le fils mort pendant la guerre. Les deux figures sont 

agenouillées de part et d’autre de la Vierge. George Desvallière est représenté sur

 la droite, recueilli, en uniforme, avec sa canne de chasseur Alpin, une fillette à 

 ses côtés, peut-être France Desvallières.


 

 

mercredi 31 mars 2021

Desvallières à Londres

  Pas de voyage à Rome pour Desvallières mais un départ pour Londres en 1903,

 il suit ainsi le chemin tracé par Derain, Monet et d'autres et sur les traces de

 Turner. Une occasion de s'affranchir des influences de Moreau mais en suivant ses 

conseils il le dit : "Gustave Moreau, en même temps qu'il m'aidait à pénétrer  les 

maîtres anciens, m'apprenait à aimer Degas le solitaire si critiqué, Lautrec dont

 on refusait hier encore une toile au Luxembourg".

 Il va intensément travailler à Londres faisant de l'éclairage un élément audacieux

 de cette  nouvelle découverte des lumières festives des réunions londoniennes.

 Le souvenir de ces fêtes lui permettront la réalisation d'une grande toile :

                        " Choses vues (souvenirs de Londres)"

149 X 134 cm

 Il va vous falloir  aller au Japon pour la voir car Torajiro Kojima en fait l'acquisition

 en 1920 pour le compte de Magosaburo Ohara et elle repose désormais à

 Kurashiki au Ohara Museum of Art.

                   http://www.ohara.or.jp/en/about/

https://www.youtube.com/watch?v=_IoiRHojtAE

 Les toiles de Desvallières ont beaucoup voyagé !! pour la première exposition de

 la Toison d'or à Moscou en 1908 où vont se confronter les fauves occidentaux à la

 nouvelle peinture russe, Kouznetsov, Larionov, Gontcharova.

 Au Moulin Rouge

 huile sur carton en 1904  Huile sur carton 104 X 72.5 cm
 

Il a donc bien pris le virage de cette nouvelle peinture,  premier vice-président du

 salon d'Automne :  Derain, Matisse ou Marquet,  ne manqueront pas de

l' influencer à leur tour. Il prendra aussi leur défense dans "La grande revue de 

l'Art, en tant qu'éditeur de cette revue, notamment celle de Matisse .

 il en dit : " notre intellience artistique ne saurait être indifférente aux trouvailles

 faites par cet artiste, car grâce à elles, il nous a débarrassés de mille habitudes de

 mains néfastes, il a libéré notre oeil en quelque sorte, il a élargi notre 

compréhension du dessin, et personne ne peut produire sainement aujourd'hui

 sans avoir étudié  ce que cette école nous apporte"

Je crois que le" you tube" que je vous ai proposé  vous permet de prendre 

conscience de la valeur de Desvallières. Bien documenté aussi ce PDF

http://www.museedeseineport.info/Bibliotheque/Duprey/George%20Desvalli%C3%A8res%20par%20Aurore%20Duprey.pdf

" La Frayeur devant les bêtes sauvages "de 1908 est restée à Paris de 1908

 détail de la frise des Bucoliques. Hotel Rouché

            https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Rouch%C3%A9

                                                                                                      à suivre

                                                                                               

samedi 27 mars 2021

Peintre de la guerre et de la foi : George Desvallières

 On le dit "oncle des fauves", mais aussi suiveur de Gustave Moreau 

              https://journals.openedition.org/lisa/4828

 un peintre puissant, une nature forte, et nous ne quittons pas le musée d'Orsay 

 avec ses "Tireur à l'arc" de 1895, un pastel sur papier gris beige

 137,05 X 227,5cm

 

 Il faut posséder toutes les vertus pour s'engager dans la première guerre

mondiale à 53 ans de même qu'une robuste constitution au sein de son régiment

 de chasseurs alpins dans les Vosges: une foi solide pour y laisser son fils  et

 consacrer dorénavant sa peinture au sacré ; loin des des déesses inspirées de

 Gustave Moreau : il faudra être sur place pour la voir au Japon  au musée des

 beaux-Arts de Gifu. (1899) huile sur bois : Flore triomphante.

 


 Le Petit Palais lui consacre une exposition en 2016


Peintre profane à ses débuts placés sous le parrainage de Gustave Moreau, Desvallières manifeste très jeune son indépendance vis-à-vis de l’enseignement académique et une curiosité pour toutes les formes d’art. Son style évolue vers un naturalisme critique qui dépeint les nuits cosmopolites de Londres et de Montmartre. Son engagement dans la fondation du Salon d’automne, inauguré en 1903 au Petit Palais, marque un tournant dans sa carrière. Ce salon y accueillera les avant-gardes du fauvisme puis du cubisme que George Desvallières défendra face au déchainement de la critique.

La maturité venue, l’artiste retrouve la foi et défend avec Georges Rouault un christianisme militant et social étayé par la forte personnalité de Léon Bloy. Chef de bataillon durant la Grande Guerre, il sera l’un des premiers artistes, au retour du front, à mettre en image l’expérience inouïe des combats. Ses quêtes spirituelles attisées par son vécu douloureux de la guerre en font l’un des plus actifs défenseurs du renouveau de l’art sacré, formant aux côtés de Maurice Denis une jeune génération d’artistes chrétiens.

Salué en 1937 à l’exposition des « Maîtres de l’art indépendant » organisée au Petit Palais, l’oeuvre de Desvallières est à nouveau mis en lumière au musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Le parcours de l’exposition suit de manière chronologique l’évolution de son art durant 60 ans. L’originalité de sa peinture s’y révèle par sa constante tension entre le corps et l’esprit, le charnel et le spirituel.

Un dispositif vidéo évoque les grands décors religieux et commémoratifs restés in situ, de Paris à Douaumont.

L’exposition est accompagnée par la publication d’un catalogue qui prolonge la découverte de ce peintre singulier, si influent en son temps.

Isabelle Collet, conservateur en chef au Petit Palais, commissaire

Catherine Ambroselli de Bayser, conseiller scientifique

           La Grèce

 Ne mélangeons pas le profane et le sacré, "l'Enlèvement de Proserpine" nous offre

 un autre regard avec cette gouache sur papier à Autun musée Rolin, toute aussi 

colorée

 


 mais l'on retrouve à nouveau l'inspiration de Gustave Moreau  dans ce Nu sur

 bois de 1901 au musée des beaux-Arts de Reims

 


                                                                                           à suivre

vendredi 26 mars 2021

Le verre américain : suite

  Il est intéressant de noter au travers de ces divers éléments que sont la 

tapisserie ou le vitrail à quel point les innovations,  le désir de modernité, peuvent 

apporter un regard nouveau sur l'art.... mais n'a-t-on pas fait le tour du problème.

 Si l'on crée de nouveaux matériaux, ce sont les plus anciens qui sont toujours

 utilisés, même s'ils sont traités différemment,  les pigments, les argiles, les laines

 le fer  etc..

Les possibilités de matière et de couleur qu'offre cette nouvelle façon de traiter le

 verre reçoivent l'éloge  des contemporains de cette exposition universelle.

Le verre opalescent  est comparé aux plus précieuses pierres, rubis, agate,

 marbre, utilisé en cabochons il donne du relief à toutes les représentations 

animales végétales ou minérales.

Je suis partie à la recherche de ce panneau d'Oudinot pour le pavillon de 

l'Argentine (déjà cité) sans arriver à le retrouver, il faut souligner que ce pavillon a 

été démonté et ses éléments récupérés en plusieurs endroits, dommage  !

  Le verrier Edouard Didron est dithyrambique à son sujet :

"une superbe matière qui apporte au vitrail un élément précieux"

"sur fond blanc et nacré, aux reflets un peu trop bruns, divisé par une mise en

 plomb affectant des formes géométriques, se détache un paon aux brillantes

 couleurs.

 Le corps de l'oiseau est d'un superbe bleu saphir .....aigrette turquoise, oeil 

rouge... éventail de plumes jaunes bleues d'une vigueur de ton saisissante et 

oscellées avec des fragments de verre de plusieurs teintes réunies par le plomb.

  Appert remarque que le verre américain produit un effet magnifique, lui-même

 s'est lancé dans la fabrication des verres opalins réduisant ainsi le coût de

 l'importation et des frais de douane.

 En le fabriquant, il est à même d'en percevoir toute la richesse des tons produits 

par cette fusion.

 http://www.verre-histoire.org/colloques/innovations/pages/p404_01_luneau.html

 https://www.youtube.com/watch?v=77EUuA8qKi0

 https://www.youtube.com/watch?v=8G5GxKT5t0U

 Mais revenons à la fin du XIX ème siècle et consolons-nous  avec ce vitrail "le

 Chemin de vie" de 1895. 305 X 100 cm au musée départemental Maurice Denis


 

 Les verriers voudront toujours respecter  un 

équilibre entre les deux fabrications  : les Nabis

 ne voudront pas abandonner le verre peint.

Maurice Denis reste réticent et attaché aux

 traditions, il travaille avec Henri Carot pour la

 fabrication de ce vitrail où il va privilégier les

 verres d'Appert mais il s'estime" ravi de cet art

 merveilleux".

 Mais au fond ce mélange des deux techniques

 n'est il pas merveilleux ?

 Certains verriers français feront cependant de la

 résistance voulant conserver la tradition sans

 innovation dans leurs oeuvres.

  Henry Coulier animateur d'une association de

 peintres verriers fondée en 1877 est assez

 critique, j'oserais dire violent à l'égard du verre 

américain qui selon lui signerait l'arrêt de mort 

du verre  français .

 Nous pouvons voir son "Allégorie" de 1895 au Musée d'Orsay 

 


  Nous aurions pu voir la tendance actuelle  à la Biennale des verriers de Carmaux

 https://inventaire.poitou-charentes.fr/operations/les-objets/157-decouvertes/357-les-vitraux-au-20e-siecle-quelques-temoignages-de-modernite-en-poitou-charentes

https://www.connaissancedesarts.com/musees/acquisitions/le-musee-dorsay-acquiert-un-rare-vitrail-de-lartiste-preraphaelite-burne-jones-11149891/

 

 Carton de vitrail de Vuillard commandé par Samuel Bing

 pour être réalisé à New-York par Tiffany 'Les marroniers"







jeudi 25 mars 2021

Le verre américain

  C'est une création  des verreries de Brooklyn dans les années 1880 initiée par 

Louis Comfort Tiffany et John Lafarge, avec l'aide des cristaliers de Lorraine.

 A destination des vitraux, une de leur face comporte des reliefs réguliers

ou irréguliers. Leurs couleurs sont aléatoires ces verres en fusion de divers coloris 

 étant coulés ensemble, la feuille de verre est ensuite laminée puis travaillée et 

ensuite recuite. Ils parviendront jusqu'en France dans les années 1889 et 1900, 

présentés à l'Exposition Universelle de 1889 dans les oeuvres des peintres 

verriers américains dont Healy et Millet de Chicago, Walter Greenwood de New-

York. Les stands de producteurs comme celui  d'Edward Henry, les proposent aussi

 et la France  va les adopter dans la composition de certains vitraux dont ceux du 

pavillon de l'Argentine dans l'atelier Gaudin,  pour une oeuvre d'Eugène Oudinot.

 

 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01693889/document

 

Cartons en tapisseries mais aussi cartons pour les verrières : Eugène Grasset

  dessine  un Saint Georges exécuté par Lucien Bégule, dont les bordures seront

en verre américain.

  conservé au Musée des Beaux Arts de Lyon. 200 X 94cm


Nous avons donc en 1889 quatre peintres verriers français qui utilisent le verre 

    américain, dont le Clermontois Félix Gaudin qui a connu ce matériau lors de ses

 voyages aux  Etats-Unis.

 https://books.google.fr/books?id=pKNrA4lMdzMC&pg=PA483&lpg=PA483&dq=vitrail+pavillon+argentine+Oudinot&source=bl&ots=wyppNKIvzm&sig=ACfU3U0x4U6uIS6qLsGRZwf1oAgz55JMHg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjj36-PmMvvAhVzA2MBHRt3DJcQ6AEwAnoECAEQAw#v=onepage&q=vitrail%20pavillon%20argentine%20Oudinot&f=false

  Gaudin surtout qui va en faire la promotion auprès des architectes.

 Le marchand d'art Siegfried Bing commercialisera les vitraux de Louis Comfort 

Tiffany et commande des cartons aux peintres nabis ainsi qu'à Henri de Toulouse 

Lautrec,  il faudra aller après réouverture voir   "Au nouveau cirque  Papa 

chrysanthème" de 1896 au Musée d'Orsay.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  La verrerie Appert prendra très vite le virage du verre américain qui apportait

 plusieurs avantages. 

 http://www.verre-histoire.org/colloques/innovations/pages/p402_01_carre.html

 

  Il va être intéressant de se pencher sur cette fabrication dans son pays d'origine

 avec Tiffany

  https://etheses.whiterose.ac.uk/3991/2/1._Stained_Glassworlds_Text_FINAL_SUBMISSION.pdf

                                  https://www.youtube.com/watch?v=JWJgU7UTy4o

 

Beau panel de vitraux d'Eugène Oudinot qui utilise le verre américain dès

1880 et cède son stock de verres  à Félix  Gaudin

    https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01693889/file/2016CLF20021_DUNTZE-OUVRY_1_2.pdf

 Vous pourrez  aussi admirer au musée Adrien Dubouché ce splendide 

portrait de Michel- Ange par Eugène Oudinot

 


 


mercredi 24 mars 2021

Renouveau et art nouveau : suite

 Sur ces débats pour renouveler, transformer, que dis-je ! le métier de licier,

 chacun se fera sa propre idée, c'est en tout cas une preuve de modernité et 

d'adaptation que vouloir suivre .. le courant ; faire appel aux peintres du moment 

en est la moindre démarche ! 

 Là où le bas blesse c'est l'introduction de la "restriction" moins de points, moins

 de nuances et moins de liberté pour le licier qui devra s'en tenir aux seules

 indications du carton que l'on va numéroter, pour lequel carton,  le peintre sera

 tenu aussi de réduire la nuance, ce qui fait tout le charme de l'impressionnisme !

 Soyons déjà heureux que ces manufactures existent toujours.

En 1946 une grande exposition au musée d'Art Moderne précisa à l'instigation de 

Jean Cassou et de Jean Lurçat "la renaissance" de cet art.



https://www.google.com/search?channel=fs&sxsrf=ALeKk00P0eTLq-HcMYkAAS6r8xHD1jBB9Q:1616575599145&source=univ&tbm=isch&q=jean+lur%C3%A7at+tapisserie&client=ubuntu&sa=X&


Dans mes archives vous pouvez retrouver les tapisseries de Dom Robert à Sorèze

https://www.google.com/search?q=dom+robert&tbm=isch&client=ubuntu&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiZtKy4xcjvAhUMwIUKHWfhDQ4QrNwCKAJ6BQgBENwB&biw=1845&bih=953

Pour en savoir un peu plus sur Lurçat 

https://www.cite-tapisserie.fr/fr/ressources-th%C3%A9matiques/les-artistes-de-la-tapisserie/jean-lur%C3%A7at-1892-1966

Il faudrait aussi revenir sur ma visite au musée Hyacinthe Rigaud de Perpignan.

 On peut faire de la résistance en tissant ce que ne manqua pas de faire Lurçat !!

            https://www.panoramadelart.com/Liberte-eluard-lurcat-tapisserie

 

Sur mes cahiers d’écolier 

Sur mon pupitre et les arbres

 Sur le sable sur la neige 

J’écris ton nom

 Sur toutes les pages lues 

Sur toutes les pages blanches

 Pierre sang papier ou cendre 

J’écris ton nom

 Sur les images dorées

 Sur les armes des guerriers

 Sur la couronne des rois

 J’écris ton nom

 Sur la jungle et le désert

 Sur les nids sur les genêts

 Sur l’écho de mon enfance

 J’écris ton nom

 Sur les merveilles des nuits

 Sur le pain blanc des journées 

Sur les saisons fiancées

 J’écris ton nom

 Sur tous mes chiffons d’azur

 Sur l’étang soleil moisi 

Sur le lac lune vivante 

J’écris ton nom

 Sur les champs sur l’horizon

 Sur les ailes des oiseaux 

Et sur le moulin des ombres 

J’écris ton nom

 Sur chaque bouffée d’aurore

 Sur la mer sur les bateaux 

Sur la montagne démente

 J’écris ton nom

 Sur la mousse des nuages

 Sur les sueurs de l’orage

 Sur la pluie épaisse et fade 

J’écris ton nom

 Sur les formes scintillantes 

Sur les cloches des couleurs

 Sur la vérité physique 

J’écris ton nom

 Sur les sentiers éveillés 

Sur les routes déployées

 Sur les places qui débordent

 J’écris ton nom

 Sur la lampe qui s’allume 

Sur la lampe qui s’éteint

 Sur mes maisons réunies

 J’écris ton nom

 Sur le fruit coupé en deux 

Du miroir et de ma chambre

 Sur mon lit coquille vide

 J’écris ton nom

 Sur mon chien gourmand et tendre

 Sur ses oreilles dressées 

Sur sa patte maladroite 

J’écris ton nom

 Sur le tremplin de ma porte 

Sur les objets familiers

 Sur le flot du feu béni

 J’écris ton nom

 Sur toute chair accordée

 Sur le front de mes amis

 Sur chaque main qui se tend 

J’écris ton nom

 Sur la vitre des surprises 

Sur les lèvres attentives 

Bien au-dessus du silence 

J’écris ton nom

 Sur mes refuges détruits

 Sur mes phares écroulés

 Sur les murs de mon ennui

  J’écris ton nom

 Sur l’absence sans désir

 Sur la solitude nue

 Sur les marches de la mort 

J’écris ton nom

 Sur la santé revenue

 Sur le risque disparu 

Sur l’espoir sans souvenir 

J’écris ton nom

 Et par le pouvoir d’un mot 

Je recommence ma vie 

Je suis né pour te connaître

 Pour te nommer

 Liberté.

                 Paul Eluard,Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)

 


                  Et maintenant...

 https://www.mam.paris.fr/fr/expositions/exposition-decorum-tapis-et-tapisseries-dartistes