samedi 6 mars 2021

Les cavaliers andalous

  Nous avons fait le tour du monde à la rencontre des cavaliers et de leurs

 montures,  nous voici revenus à la source de cette race équine venue de Mongolie 

en passant par l'Arabie qui s'est épanouie en Andalousie avant de s'exporter en

 Autriche avec les lipizzans puis dans les Amériques avec les conquistadores.

 La tradition andalouse, équestres mais aussi à part égale avec celle de  la

 tauromachie à pied ou à cheval comme au Portugal. Cette tradition taurine, très 

décriée, par ceux qui ne la vivent pas est trés ancienne et remonte à la nuit des

 temps. Picasso en était un fervent admirateur et spectateur.

Les cavaliers andalous sont les rois de la "feria" et les chevaux des corridas

rompus à toutes les feintes et ruses si ce ne sont les attaques du taureau rendu

 furieux.

 Je me conterai de vous parler des rejoneadores  tant en Espagne qu'au Portugal, 

 privilège de familles fortunées pouvant entretenir une ganaderia  et une arène

 privée ainsi qu'un élevage de chevaux andalous qui ont tous les caractères requis

 pour cette spécialité.


 Notre grand chroniqueur Pline l'Ancien avait déjà remarqué  "leurs extrordinaires

 qualités" d'autres soulignent que "Pheniciens, Grecs, Romains et Carthaginois se

 bornèrent à admirer la vaillance avec laquelle les naturels d'Espagne

 affrontaient le taureau" .. Le minotaure est une figure familière de la mythologie 

méditerranéenne, et Zeus lui-même n'a-t-il pas emprunté cette forme pour 

enlever "Europe"?. Les grands d'Espagne n'hésitaient pas à entrer dans l'arène et 

les papes essayèrent bien de mettre fin à ces coutumes  qui pouvaient coûter la 

vie à ceux qui s'y mesuraient. Le petit fils de Louis XIV Philippe d'Anjou,  roi 

d'Espagne  fit en sorte que ce "sport" soit dévolu aux professionnels.

 

                       https://www.youtube.com/watch?v=KepE9nQ_iiU





https://www.youtube.com/watch?v=DzQkvqiHdTM





On ne peut pas finir sans jeter un coup d'oeil au Gauadalquivir !!

                     https://www.youtube.com/watch?v=mAkSdSLSneo



 Anda !!

            https://www.youtube.com/watch?v=nKsoLGamTuQ

jeudi 4 mars 2021

Les overlanders d'Australie

  Les aborigènes ont eu plus de temps pour jouir de leur terre sans que n'accostent

 des visiteurs qui bientôt, avec le même processus de prise de possession,  ne 

deviennent chez eux.

 Eux aussi ont essayé de se défendre...

  Mais de cette "Grande Jave " bien lointaine, toutefois il semblerait que ce soit les

 navigateurs portugais qui en aperçurent les premiers les contours. 

Théorie un peu passée aux oubliettes, au profit des Néerlandais puis des Anglais.

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_d%C3%A9couverte_de_l%27Australie_par_les_Portugais

Quelques dates importantes: de 1642 à 1644, c'est A J Tasman qui fait le tour de

 l'Australie et aborde la Tasmanie qui prend son nom, James Cook en 1770 

 s'attribue sa découverte et en fait don à la couronne anglaise, ce sera donc "la

 Nouvelle Galles du Sud" ... et il faudra attendre 1966 pour que les premiers 

habitants du pays revendiquent leurs droits fonciers et 1967 pour que la

 citoyenneté australienne soit conférée aux aborigènes. En 1986 l'Australia Act 

consacre l'Indépendance de l'Australie mais en 1999 elle préfére rester sous le

 régime monarchique de la couronne britannique.

(mieux lotis que les amérindiens parqués dans des réserves) 


 

Ceci n'étant qu'un bref rappel  historique, ce qui nous intéresse c'est l'arrivée de 

Joseph Hawdon jeune anglais qui devient le premier "outlander" en rassemblant en

 1836 du bétail de Nouvelle Galles du Sud jusqu'à Port Philip.

. "Je traversais ce pays, inhabité, de plus de quatre cents kilomètres, aidé du 

capitaine Hepburn et de John Gardiner en trois semaines et cinq jours. Quand

 j'arrivai le bétail était en très bonne santé". Suivi les années suivantes d'un 

transit,  transhumance de près de cinq mille têtes de Camberra à Melbourne ; 

presque un exploit de vaincre une géographie difficile dont la traversée du fleuve

 Murray et les attaques des Aborigènes. L'entreprise ne manquait pas de 

découvertes et de chasses, kangourous ou émeus au menu . Il n'avait peur de rien

 deux années encore après avec Edward John Eyre, il transhume bovins et

 moutons d'Adelaïde à Albany, la plaine de Nullarbor n'est pourtant pas 

accueillante.


Il était très tentant de se lancer dans de telles aventuress mais tous les jeunes 

Anglais qui se lancèrent n'eurent pas tous cette chance, les conflits avec les

 aborigènes furent parfois sanglants. Comme bouviers ils pouvaient transhumer 

jusqu'à un millier de têtes de bétail et ceux qui s'en sortirent  après avoir capturé 

des bêtes égarées, finirent par créer leur propre cheptel. Le jeu n'était-il pas alors 

d'effrayer les troupeaux en transhumance pour grossir leur propre cheptel ?

 Les lois vont pallier au désagrément de ces vols, une  perte pour les colons, en 

1868 "Pour l'amélioration du commerce des bouviers" va paraître mettant de 

l'ordre dans ce "Far Wes"t.

 et cela est toujours en vigueur:

 "le bétail se doit de faire au moins quinze kilomètres par jour. Au cas où le

 bouvier ne saurait pas respecter cette distance, l'éleveur pourrait garder le bétail 

dans ses étables.

"les bouviers se doivent de donner un préavis de 24 heures aux

 colons chez lesquels ils vont passer et le mob  (troupeau) se doit d'y pénétrer 

dans les 48 heures

La voie de la transhumance doit être une piste connue dont la largeur ne dépasse

 pas 700 mètres : les bouviers ont interdiction de laisser leur troupeau de s'en 

écarter .

"Les colons doivent laisser un trou d'eau pour que le "mob" puisse étancher sa soif

 mais à la seule condition que la distance allouée ait été parcourue dans les 

dernières 24 heures.

 Un inspecteur du gouvernement est en droit de demander  le permis de 

transhumance au cavalier responsable du troupeau . En 1864 une vague de 

chaleur s'abattit sur la région du lac Hope et du lac Gregoy où Thomas Elder avait

 établi une "station", son gérant Henry Dean voulu sauver les bêtes en les menant 

au lac Perigundi mais les  aborigènes s'y opposérent et le conflit sanglant éclata.

 Trains et diesels ont un peu réduits cet "overlanding", matière à récits fabuleux,

 drôles ou tragiques, mais il faudra toujours déplacer les troupeaux vers des terres

 plus verdoyantes moins accessibles à ces nouveaux moyens de transport.


  En voici !!! une belle aventure

https://cafe-oz.com/blog/98-une-francaise-sauve-les-brumbies-en-australie-.html



 

 


mercredi 3 mars 2021

Les cavaliers du Paradis

  Intrigant ce "paradis" mais oui nous n'allons pas retraverser l'Atlantique mais 

nous offrir un tour du monde, traverser le Pacifique jusqu'à l'Australie. Vous étes 

surpris de trouver des hordes de chevaux sauvages aux Marquises ?

https://www.geo.fr/voyage/video-avec-les-chevaux-sauvages-des-marquises-polynesie-183289

 


 

et pas que... Les polynésiens attendaient eux aussi des dieux blancs et furent

aussi déçus que les amérindiens d'Amérique du Sud. En 1595 le 21 juillet

 exactement c'est Alvaro de Mendana qui débarque dans la baie d'Omoa et il 

baptisera de "Marquises" cet archipel. Mais les visiteurs ne vont pas s'arrêter là,

 c'est au tour de Samuel Wallis de découvrir Otaheiti et Bougainville ne sera pas 

en reste en la baptisant "La Nouvelle Cythère", 

Un an plus tard cela allait être Cook.

 L'amiral Dupetit Thouars signe avec les chefs locaux en 1842 une convention 

reconnaissant la souveraineté de Louis-Philippe !  c'est ainsi que débarquent les 

chevaux de l'île aisément domptés et montés à cru  avec une facilité déconcertante

 par les polynésiens, juste une petite ficelle pour les diriger. 

https://www.airtahitinui.com/fr-fr/marquises-les-derniers-cavaliers-de-la-terre-des-hommes

Les courses amicales auront lieu sur les plages et les chevaux auront droit aussi à 

leur guirlande de fleurs autour du cou, mais ils travaillent quand même, il faut 

circuler et c'est un moyen de locomotion unique,  puis participer au ramassage 

 du coprah. Ils ne craignent pas non plus les vagues et se régalent de mangues.

 Le paradis !! 

                  https://www.youtube.com/watch?v=pYm_GipfG0o

 


 
https://www.yestahiti.fr/info-voyageurs/decouverte-tahiti-250ans

          on suivra le même chemin que "la Vénus "de Dupetit Thouars pour rentrer.

Il faut dire qu’en deux ans et demi, La Vénus a pris le temps de faire le tour du 

monde : après le passage du cap Horn, elle s’engage dans le Pacifique, atteint le 

Kamtchatka via Honolulu, avant de redescendre la côte ouest des deux

 Amériques ; puis la frégate met le cap sur les archipels de Tahiti et des 

Marquises, sans oublier la mystérieuse île de Pâques. C’est d’ailleurs à partir de 

cette aventure océanienne qu’Abel Aubert Du Petit-Thouars échafaude le projet

 d’un protectorat français en Polynésie, finalement acté en 1842. Mais pour 

l’heure, la frégate prend le chemin du retour par l’Australie, l’île Maurice, le cap 

de Bonne-Espérance et Sainte-Hélène.

mardi 2 mars 2021

Les cow-boys d'Amérique

 Il faut juste passer de l'Amérique du Sud à celle du Nord, pour trouver des 

cavaliers aux activités similaires et c'est le même point de départ : les habitants

de  la Nouvelle Espagne poussant leurs investigations plus au Nord, Texas,

Kansas : les mustangs encadraient les "longhorns" dans leurs migrations.

 

                  https://www.youtube.com/watch?v=kAuyDuCN4XA


 Le Texas en 1838 s'affranchit de la tutelle  du Mexique et proclama la 

République.

 Le cow-boy allait naître de cette nouvelle république, les ranchs aussi  et les 

tranhumances tout autant. Il fallait encadrer ces troupeaux qui partaient le long

 des "trails", les troupeaux de Virginie remontaient le littoral atlantique jusqu'à

 Boston, à l'Ouest, le Western Trail partant de Bandera au Texas tirait jusqu'au 

Nebraska, se transformant alors en Northern Trail qand les troupeaux se 

déplaçaient jusqu'à la frontière canadienne. Expéditions s'il en ait,  de 800 à 2000

 têtes à maintenr au sein du troupeau, de surveillance de jour comme de nuit

 travail harassant. Les chevaux de rechange et  le"chuck-wagon" font partie du

 voyage. Est-ce que l'on peut appeller cela l'âge d'or des cow-boys, bientôt

délaissés au profit du chemin de fer.

 Les "round up" qui consistaient à rassembler des bêtes dispersées sur de vastes

 terrains  dans un corral étaient menés par des cavaliers aguerris au maniement

du  lasso mais aussi à la conduite de ces rassemblements où il fallait éviter que les

 bêtes ne prennent peur. 

              https://www.youtube.com/watch?v=vs19d78Cn5A

 

Il y avait les tranhumances mais aussi le marquage,  le castrage et la vaccination 

 des veaux qu'il fallait attaper au lasso puis les renverser, surveiller l'état des

 clôtures (700 kilomètres au Pitchfork Ranch)  et le controle sanitaire du

 troupeau.

 Mais il faudra auparavant choisir son cheval, le dompter, travail dévolu en

 principe à un professionnel rompu à l'activité que le cheval va devoir effectuer.

  De toutes ces activités pratiques reste le jeu du rodéo devenu plus qu'un sport,

 un job, ces cow-boys qui montrent leur capacité et leur adresse dans un corral 

 gagnent des primes qui leur permettent de vivre : un champion de rodeo peut 

gagner jusqu'à 100.000 dollars.

                                     https://www.youtube.com/watch?v=gcdWuRuJNlk

 Jeu équestre maintenant codifié 

                   https://www.youtube.com/watch?v=Da5qTb3ONZQ

 On corse aussi le spectacle avec du "bull riding"

 




lundi 1 mars 2021

Les charros du Mexique

 

 Nous restons encore en Amérique du Sud pour une aventure similaire, c'est ici

 Fernand Cortés qui débarque sur ces rives après deux mois de traversée depuis 

l'Espagne en 1519. Ce sont ici des vaisseaux qui partent à l'assaut de terres 

inconnues .... mais avec une petite idée quand même, l'appât du gain  et de l'or. 

Les indiens voient avec stupeur des blancs montés sur des "cerfs", ils n'ont jamais

 vu de chevaux. Ils les accueillent avec bienveillance et leur chef Moteczuma voit 

en eux le retour attendu  de Quetzacoatl, mais ce sont des barbares cruels qui 

débarquent, des "popolocas" qui vont les exterminer et les voler.  Et ceci pour le

 prestige de Charles Quint, Cortés va devenir gouverneur de la" Nouvelle Espagne

 de la Mer océane". C'est beau comme titre !!

Tenochtitlan sera engloutie sous la nouvelle Mexico, mais aussi toutes les

coutumes et croyances au profit de la région chétienne. De ce mélange de

 civilisations naîtront avec les "gachupines"   vainqueurs et les populations

 autochtones, un nouveau peuple, la Mexicanidad. Il mettra quatre siècles à se 

libérer. Passées les exactions des premiers siècles, le pays s'est couvert de

cultures  de frutiers, de champs de maïs,d'orangers etc, et le sol de mines...

Des  seize premiers chevaux de Cortès beaucoup d'autres naîtront mais les natifs

du pays n'ont pas le droit de monter à cheval   et c'est un jeune galicien qui

installé à Veracruz insistera pour que cette mesure rétorcive soit abandonnée, 

Sebastian d'Aparicio  devient un bienfaiteur. Ses troupeaux prennent des 

proportions telles qu'il faut apprendre aux natifs du pays à monter à cheval ce

 qu'ils font avec une adresse et une rapidité remarquables. Ferrades et 

"charrerias" vont devenir le sort quotidien de ces vaqueros avec une spécialité le 

"colear" où monté à cheval on suit la vache ou le taureau  et on le saisit par la

 queue pour le renverser.

 

 

Ponciano Diaz en est une des figures marquantes son costume et sa selle sont

 typiquement mexicains comme le chapeau et le pantalon.

 La selle se compose d'une armature de bois recouverte de parchemin sur laquelle

 étaient fixés, cuirs, panneaux matelassés, étrivières, sacoches, fouets, poche à 

fouet "enreatadas" destinées à attacher le lasso, les courroies et enfin les ferrures

 d'argent. De quoi remporter un vif csuccès lors de sa tournée en Espagne, 

spectacle bientôt repris par la compagnie "Buffalo Bill's willd west".

 Lors de la tournée européenne Vicente Oropeza devint champion du monde de 

lasso, spectacle donc mais aussi pratique dans les haciendas .

 


Au Mexique aussi ces cavaliers rompus à tous les exercices devinrent les héros de 

la guerre d'Indépendance à la Révolution, ces "charros" faisaient partie du Corps

 des Dragons de Santiago. Don Augustin de Iturbide avait une façon incomparable

 de monter à cheval ce qui ne l'empècha pas d'être fusillé. Ils étaient des

 champions du lasso au point de démonter les pièces d'artillerie de Napoléon III.

 (Je ne peux m'empécher de me demander, mais qu'allait-il faire dans cette galère au point d'y perdre son fils).

 Je crois que tout le monde a entendu parler de Pancho Villa qui se révéla être un 

célèbre "charro" de la Révolution.

              https://www.you

tube.com/watch?v=juo3g2uB-3w

 c'est ça !! freiner des quatre fers !!

                  https://www.youtube.com/watch?v=SRo1VjhHuEA




dimanche 28 février 2021

Les gauchos de la Pampa

 Je ne pensais pas traverser les océans aussi vite, mais nous reviendrons en 

Europe, en effet en citant les csikos de la Puszta cela m'a fait penser aux gauchos 

argentins.

Pas d'envahisseurs lointains dans ces vastes espaces, ce sont eux les envahisseurs 

chez les peuples premiers. Pedro de Mendoza avait traversé l'Atlantique et parvenu

 sur ces rives en 1536, son prédécesseur Diaz de Solis pensait atteindre le

 Pacifique mais ce sont les amérindiens qui l'ont accueilli sur leur rivage aves leurs 

flèches. Le sort en était jeté 76 chevaux et autant de juments furent débarqués et

 ne subirent pas celui de ces premiers arrivants qui n'ont pas survécu, ce sont

 désormais des hordes  de chevaux  sauvages qui peuplent la pampa. 

En 1580 les européens ne vont pas abandonner si vite" l'eldorado " et il faut

 encore autant de montures  mais aussi de troupeux de bovins le Portugais Goez y 

avait abandonné sept vaches et un taureau, Goray en introduit 500 et 1.000

 chevaux et en 1587 Torres de Vera Aragon rajoute 500 chevaux 4.000 brebis et

 5.00 chèvres.


 

 C'en était fait !! ce n'était pas d'arbres que la pampa était peuplée  !! mais de 

chevaux et de bestiaux à tel point qu'au XVII ème il était possible de s'emparer

du nombre de chevaux que l'on pouvait attraper et dresser et de se les attribuer  

sans permis. Si l'Argentine est devenue célèbre pour sa viande, à l'époque sans

 moyens de conservation, c'est le commerce des cuirs qui était florissant et très 

florissant... vu le nombre faramineux de bêtes abattues à cet effet.

 Il fallait pour cela des hommes employés à les rabattre, le gaucho était né,

 solitaire ou à deux, de provenances diverses,  métissé de sang indien ou

 espagnols tout  juste débarqués . Ce n'est pas Attila qui leur a appris à mettre

 leur biftech entre la selle et le dos du cheval,  il n'y a pas dans la pampa d'arbres 

pour faire du feu. Ils sont à ce moment-là maîtres d'eux-mémes avec pour seul 

danger les bêtes sauvages et les Indiens Pehuelches, Araucans ou Guaranis qui

  n'ont pas dit leur dernier mot. La Pampa et leur cheval sont leur propriété et ils 

ont du mal à "rentrer dans le rang" si je puis dire. Au XVII ème  une série de

 décrets tend à légiférer sur ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire et au

 XIX ème c'en sera fini d'une liberté sans contraintes, il faudra produire une 

attestation  de travail dans une estancia. Tout contrevenant se verra expédié dans

 un fortin reculé exposé aux attaques des Indiens. Il est libre et ne souhaite

 travailler que lorsque cela est nésessaire ; le regroupement de bêtes n'est pas une

 mince affaire car elles se comptent par miliers. Leur adresse et celle de leur

 monture, ou une fois de plus nous constatons qu'il ne font qu'un, était très

 prisées.

 Il peut aussi être empoyé à chasser les jaguar et les puma qu'ils capturaient à 

l'aide des "boleadoras" (trois pierres rondes reliées par des cordes) qu'ils 

lancaient dans les pattes arrières du fauve puis sautaient à bas de leur cheval pour

 leur porter le coup de grâce, avec le "facon" qui ne quitte jamais sa ceinture  

Le poète José Hernadez  a chanté sa fierté d'être libre  dans


"Martin Fierro"

"Ma gloire est de rester libre

Comme un oiseau dans les airs" ..


                       https://www.youtube.com/watch?v=i964wwYfmvo
 

Une épopée que celle de ces premiers gauchos ! qui trouvera son aboutissement

 au moment de la guerre d'Indépendance où ils deviendront les héros dont les 

chroniqueurs  militaires ennemis citeront les  exploits.

 Les choses ont bien changé, s'il existe encore des gauchos ce ne sont plus des

 indépendants, des hors la loi, des vagabonds  mais de fiers cavaliers dont l'art

 équestre sera un mix entre l'école espagnole et les nécessités d'un terrain 

particulier où souplesse et équilibre naturel sont essentiels.

 Malgré les déplacements par train, ils guident encore les troupeaux lors de

 longues et épuisantes tranhumances où tous les 10 à 20 kilomètres ils changent

 de monture. Il est toujours possible de se lancer à la poursuite des hordes de 

chevaux sauvages les "cimarrones", il faudra alors les dompter.

 Leur plaisir ? le maté, les cartes, et le jeu du pato un mix de boskachi et de

 basket- ball, il faudra tenir à bout de bras la dépouille d'un canard (remplacée par

 un ballon avec poignées)  et le jeter dans un panier, par équipes de quatre où là 

aussi tous les coups ne sont plus permis.

 Ils sont toujours les cavaliers de jadis appliquant sur leurs mollets les bottes de 

cuir de poulain  encore chaudes, la ceinture porte-monnaie à la taille et le rêve

 d'espaces infinis et libres !! à parcourir .

 


samedi 27 février 2021

Les Csikos de la Puszta hongroise

  Voilà encore des traditions bien lointaines pour un pays qui, enclavé, a eu bien du

 mal à s'affirmer entre tous ses voisins, traditions équestres bien entendu, en ce 

qui nous concerne dans cette série.

                   https://www.youtube.com/watch?v=Gv7h4EhCMLM

 C'est l'étalon anglo-normand Nonius  capturé à l'issue des guerres napoléoniennes

 dans le haras français de Zwelbrucken qui est à l'origine de cette race hongroise 

qui porte son nom, mais il n'est pas le seul en Hongrie.

 La Puszta se trouve au pied des Carpates  et suit la Tisza, fleuve indomptable, 

elle est le royaume des csikos qui suivent les hordes de chevaux qui vivent en

 liberté

Les csikos ont pour ancêtres les nomades qui parcouraient les steppes de l'Oural

et des monts Altaï : délogés par d'autres peuplades ils trouvent refuge plus à 

l'ouest entre la mer d'Aral et la mer Casspienne Ces nomades composées de neuf 

tribus donneront la prépondérance à la plus puissante d'entre elles,  les Magyars

et ils y resteront. Si nous remontons plus loin encore nous allons rencontrer Attila 

qui a traversé cette région et choisi le lit de cette rivière Tisza comme sépulture.

 Mais bientôt ce sont les Tatars qui vont déferler sur ce bassin des Carpates en 

1241. A Segesvar le plus grand poète hongrois Sandor Petöfi mourra sur son 

cheval face à un canon russe ... en 1849.

 Le costume du Cszikos comporte un grand chapeau noir aux bords relevés, la 

blouse bleue à larges manches  est recouverte d'un petit gilet de feutre noir brodé

 de fleurs, les bottes sont noires, souples et en main le célèbre fouet à cerceau 

comme vous pouvez le voir sur le document ci-dessus.


 Ce cheval a une belle attitude de défi !

Avant eux les hussards se sont illustrés sur ces si nombreux champs de bataille!

 Tout hussard qui n’est pas mort à trente ans est un jean-foutre, et je m’arrange 

pour ne pas dépasser ce terme », déclara Antoine Charles Louis de Lasalle. 

Général à la bravoure légendaire, il meurt à l’âge de 34 ans, tué d’une balle en 

plein front lors de la bataille de Wagram (5 - 6 juillet 1809). Car il est vrai que les 

hussards possèdent depuis leur création une renommée de soldats d’exception !

Les hussards apparaissent au XVe siècle en Hongrie. A l’époque, l’Europe orientale

 subit l’invasion des Turcs. Pour résister, le roi de Hongrie, Mathias Corvin

 (1458-1490), crée un corps de cavalerie légère : les hussards. Constituée de vingt

 cavaliers, ils sont capables de se mouvoir rapidement pour surprendre et frapper 

l’ennemi. Le rôle de ces cavaliers est de collecter des renseignements. Servant

 d’éclaireurs, chargés de harceler l’adversaire, les hussards font souvent preuve

 d’un grand courage. Leur tactique peut s’apparenter à celle de nos commandos 

contemporains.

Leur réputation, comme troupe d’élite, se répandit partout en Europe. A partir de 

1637, au moment de la guerre de Trente ans, les Français recrutèrent ainsi

 plusieurs centaines d’hussards hongrois. En 1692, le roi Louis XIV crée le premier

 régiment de hussards hongrois et allemands. En 1789, la France dispose de six 

régiments de hussards. Sous le Directoire, on en compte treize, dix en 1803 et

 quatorze en 1814.

Mais ce qui contribua surtout à leur postérité est leur uniforme. Coloré et finement

 brodé, il se compose d’un shako noir à cordon blanc et plumet, une pelisse et un

 dolman. Ils sont équipés d’un sabre, qui pendait bas derrière les jambes, ainsi 

que d’un pistolet et d’une carabine, au cas où le cavalier ait à combattre au sol. Ils

 portent également une large sacoche permettant de tenir à l’abri de l’humidité : la

 sabretache.

De nos jours, les hussards ont délaissé leurs chevaux au profit de blindés.

 Actuellement il ne reste en activité que trois régiments de hussards en France

, comme le 1er régiment de hussards parachutistes 

              https://www.youtube.com/watch?v=0A3ICwxmbu4