Une institution, un monde ... européen ! dans lequel il faut pénétrer sans rien
laisser au hasard, le mieux étant une première approche historique.
C'est un domaine où hommes et chevaux ont un nom, une histoire, une réputation
maintenus jusqu'à nos jours.
Nous allons voir cela par pays.
En Italie, l'aristocrate napolitain Federico Grisone crée à Naples la première
académie équestre en 1532. Il avait étudié les oeuvres du grec Xénophon,
(cavalier de la mosaïque d'Autun )
s'appropriant ses recommandations. Lui-même édite" l'Ordini di Cavalcare "dont
est tirée cette illustration.
Il s'agissait avant toute chose de la bonne éducation de la jeune aristocratie.
Dans le manège de Naples comme celui de Rome la noblesse accourt de toute
l'Europe (quand ils ne guerroient pas) . C'est l'élève de Grisone, en l'occurence le
grand Ecuyer Royal Giovanni Pignatelli directeur de cette académie qui fut
l'inventeur du harnachement, toutefois le mors à canon était de l'invention de
Grisone qui eut à son tour des successeurs prestigieux comme Salomon de la
Broue et Pluvinel de la Baume en France en 1555 et François Robichon de La
Guérinière une centaine d'années après. D'autres académies équestres
ne tardérent pas à se fonder en France, en Angleterre au Danemark.
Mors à canon
Mais je vais peut-être trop vite, le premier entre tous est de toute évidence
Xénophon (430-354 av J C) lorsqu'il traite d'hippologie dans "Peri Hippikês (De
l'art équestre) et Hipparkhidos" (des devoirs d'un maître de cavalerie). Il avait
participé aux panathénées, fêtes données en l'honneur de la déesse Pallas Atnéna.
et participé comme cavalier à quelques combats. Sur ses vieux jours, il se retire
dans sa propriété de Scillonte où il se consacre à l'élevage.
Ces livres témoignent d'une connaissance parfaite des chevaux. Il avait bénéficié
de l'enseignement de Simon d'Athènes qui lui-même avait eu connaissance du
degré d'évolution atteint par l'art équestre en Asie Mineure (Lydie) au IV ème
siècle avant J C, comme en témoigne le bas relief d'une tombe de Gjöbaschi Trysa
" La danse ne peut être apprise à un danseur au moyen de la cravache et des
éperons"
"Si le poulain est effrayé (par un bruit inattendu par exemple) il ne faut pas lui
apprendre par la sévérité, mais par la douceur, que cette crainte est injustifiée."
"Le meilleur enseignement et la meilleure habitude consistent à ne jamais traiter
un cheval en état de colère"
"Lorsque le cheval est tenu sur la main tandis qu'il engage l'arrière-main, il incline
aussi bien les membres postérieurs que les hanches. En même temps il élève les
membres antérieurs de telle sorte que le spectateur qui lui fait face aperçoit le
ventre et les parties génitales de l'animal. Il convient toutefois de lui donner des
rênes lors de la levade pour qu'il semble que ce soit avec bonne grâce qu'il
exécute cet air aussi bien les membres postérieurs".
Position que l'on peut admirer comme le piaffer ou le passage sur le bas-relief de
Phidias au Parthénon. Après la chute de la Gréce antique, Rome asphixiée par les
grandes invasions n'eut pas le loisir d'assurer une continuité à cet art équestre.
La frise du Parthénon que j'ai pu admirer au British Museum, témoigne de cet art.
à suivre