dimanche 19 juillet 2020

Le Bloc de Monet

Quelle difficulté de peindre un rocher !! mais c'est une réussite !, ce n'est pas la

Sainte Victoire c'est vraiment un "bloc" et Monet parvient à le rendre vivant  peu

ciel, peu de végétation  ; des mousses des lichens ... de la bruyère ??


                            1889 - Le Bloc. Creuse. Huile sur toile , 72 X 90 cm

            http://www.amopa.asso.fr/pdf/articles/revue209-patin.pdf


                             " Ce monumental tableau d'un rocher a été peint près du

confluent de la grande et de la Petite Creuse, au sud du Berry. Cette ancienne

province aux paysages encore préservés est connue par ses écrivains régionalistes

 dont le plus célèbre, Georges Sand, en a introduit les fermes et les forêts dans ses

romans rustiques.

Ce fut aussi le pays de l'ami de Monet, Maurice Rollinat ( poète de la nature et

musicien, assez ignoré  aujourd'hui hors de sa province natale. En juin 1888, du

bourg isolé de Fresselines, le poète écrivait à Gustave Geffroy, le priant de lui

amener Monet, qu'il était impatient de connaître, "le plus tôt possible".


Béant, je regardais du seuil d'une chaumière
De grands sites muets, mobiles et changeants,
Qui, sous de frais glacis d'ambre, d'or et d'argent,
Vivaient un infini d'espace et de lumière.

C'étaient des fleuves blancs, des montagnes mystiques.
Des rocs pâmés de gloire et de solennité,
Des chaos engendrant de leur obscurité
Des éblouissements de forêts élastiques.

Je contemplais, noyé d'extase, oubliant tout,
Lorsqu'ainsi qu'une rose énorme, tout à coup,
La Lune, y surgissant, fleurit ces paysages.

Un tel charme à ce point m'avait donc captivé
Que j'avais bu des yeux, comme un aspect rêvé,
La simple vision du ciel et des nuages !

                                    
                                                    Maurice Rollinat


La nature est tout ce qu’on voit,
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même.

Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.

Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même.

George Sand

        On pense généralement que Monet n'arriva pas avant le mois de Janvier

suivant. Accompagné par Geffroy et d'autres amis, il fit deux visites avant le

printemps, peignant le jour, dormant à l'auberge et passant les soirées à bavarder

et à fumer devant le feu du poète.

Une exposition capitale rassembla en juin 1889 à la Galerie Georges Petit les

oeuvres de Rodin et de Monet. Certaines des vues de la Creuse qui s'y trouvaient

existent en plusieurs versions presque identiques - parmi lesquelles deux vues

panoramiques de la rivière dans une nouvelle gamme sombre de bleu, de brun et

de violet, le Pont de Vervit ( dont une version étrangement daté de 1888), et le

minuscule village de La-Roche-Blonde agrippé au flanc du ravin. Outre ces toiles,

Monet peignit un arbre nu (dont il dut faire enlever les branches quand les

bourgeons vinrent à éclater),  une étude sans précédent de torrent à l'assaut  du

rivage et le Bloc qui fit partie durant longtemps de la collection de Georges

Clémenceau.

Une fois de plus Monet ouvre la voie en matière de composition. Corot, Courbet et

Daubigny avaient représenté des formations rocheuses avec une fidélité et une

monumentalité somptueuse, et Cézanne avait observé de près les surfaces

minérales, mais aucun n'avait fait d'une grande paroi rocheuse un tel

rapprochement télescopique. N'étaient une certaine ouverture de traitement et la

ligne sinueuse du contour supérieur du rocher, Monet semblerait avoir

entièrement perdu sa prédisposition optique. Il modèle la pierre massive de la

falaise en saillie dans un clair obscur pictural qui s'étend des tons orangés de la

terre sous le soleil et de l'argent du roc éclairé à un brun-violet profond.

Par son accentuation de la massivité, Le Bloc occupe une place exceptionnelle dans

l'oeuvre du peintre."


                               https://fr.wikipedia.org/wiki/Berry


samedi 18 juillet 2020

La Meule de Monet

 Autre conception de la "meule" les teintes correspondent à un soleil couchant.

          Une parmi des dizaines : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Meules

     Vous en avez l'explication :

                                Meule au coucher du soleil près de Giverny

                                                          1891 - Huile sur toile 75 X 94 cm

           " On raconte que Monet, se promenant un jour avec sa belle-fille sur les

hauteurs près de sa maison, fut attiré par une meule qui rayonnait presque

blanche, point lumineux dans le soleil éclatant ; mais le temps qu'il revienne avec

son matériel et se mette au travail, l'effet avait déjà changé.

 "Quand j'ai commencé, j'étais comme les autres ; je croyais qu'il suffisait de deux

toiles, une pour "temps gris" une pour "soleil", expliqua-t-il bien des années plus

tard. Il commença aussi deux meules qui "faisaient un groupe magnifique".

 Voyant la lumière changer, il envoya Melle Hoschdé lui chercher une toile neuve à

la maison, mais à peine était-elle de retour qu'il en demandait encore une autre ; il

poursuivit ainsi la série, travaillant à chaque version seulement quand le même

effet se reproduisait, "de façon à obtenir une impression vraie d'un certain aspect

de la nature et pas un tableau composé".

Dans les lettres à Geffroy de l'été 1890, il parle du travail de peindre comme

d'une" continuelle torture" : " C'est à rendre fou furieux quand on cherche à rendre

le temps, l'atmosphère, l'ambiance."

En octobre il se plaint : "Le soleil décline si vite que je ne peux le suivre "

exaspéré de peindre trop lentement pour parvenir à "l'instantanéité" c'est-à-dire

"l'enveloppe" de lunière colorée qui confère à une scène entière l'unité d'un

instant. Mais, malgré le découragement, les échecs et les rhumatismes, Monet

peignit les meules par tous les temps, gris ou ensoleillé, dans le brouillard et

couvertes de neige.

Bien qu'elle soit une des versions les plus simples, Meule au coucher du soleil près

de Giverny illustre de façon magnifique la lutte de Monet pour capter l'éphèmère

spendeur de la lumière. La colline, les arbres, les maisons et les champs, aussi

passifs dans leur ton local que le foin entassé, sont baignés dans des nuances de

couleur impossibles à nommer qui irradient la meule par derrière. Le contour de

son sommet, dissous dans un effluve incandescent, se contorsionne comme s'il

allait fondre et s'enlève dans une pâte de couleur aussi riche que celle de la fin de

Rembrandt.

Quinze Meules de foin furent présentées à l'exposition de Durand-Ruel  en 1891.

Toutes furent vendues dans les trois jours à des prix allant de 3.000 à 4.000

francs. Des critiques de Monet, comme Geffroy, trouvèrent qu'il avait en quelque

sorte concentré la mystérieuse puissance de l'univers sur un seul point - qu'il était

un "poète panthéiste".

 Quatre ans plus tard Wassily Kandinsky devait réagir aussi fortement à la vue de

l'une  des Meules dans une exposition à Moscou. Pour lui elle semblait abstraite,

sans sujet. Elle lui révélait, devait-il écrire plus tard, "la puissance incroyable,

inconnue pour moi d'une palette qui dépassait tous mes rêves". "

                   https://www.youtube.com/watch?v=rmtY6elSLjA


vendredi 17 juillet 2020

Les Tournesols de Monet

 Aucune erreur ce sont bien les "Tournesols" de Claude Monet et non ceux de van

Gogh : moins échevelés,  moins lumineux,  plus sages, mais très beaux aussi et

précurseurs de ceux de van Gogh.

1881 Huile sur toile 100 X 81 cm

    "Contrairement à Cézanne, pour qui l'immobilité des objets offrait une possibilité

plus grande d'observation et de méditation, la nature morte était pour Monet un

genre secondaire. C'était un homme d'extérieur, attiré par le phénomène

momentané et fugitif, c'est-à-dire par le temps qu'il fait. Mais il y avait des

journées où même un chasseur aguerri comme lui ne pouvait s'aventurer dehors et

des périodes de découragement sur une poursuite aussi aléatoire. Les plans de

travail de Monet et son humeur restaient toujours soumis aux caprices de la nature

et la nature morte était un moyen pour lui de fuir une oisiveté forcée.

C'est durant la période de 1880 à 1882 qui suivit la mort de Camille que Monet

s'est le plus profondément concentré sur la nature morte : opulentes études de

faisans et autre petit gibier, séries représentant des fruits, études de fleurs. Sa

toile Tournesols du Metropolitan Museum de New-York est certainement la plus

belle parmi ces dernières. Elle développe - mais différemment traduite-

l'expression émotionnelle déployée dans les peintures de Débâcles.

 Dans le paysage cette tendance allait croître et ne s'arrêter qu'au seuil de

l'Expressionnisme en 1886 ; mais il n'est pas de nature morte où Monet s'aventure

plus loin dans cette voie que celle des Tournesols. A côté des premières natures

mortes, on trouve ici une intensification luxuriante et hautement chargée de la

nature. Grâce à d'épaisses touches entrelacées au riche pigment, les grandes

fleurs rayonnent symboliquement sur un arrière plan complémentaire, tandis que

les feuilles s'animent comme des langues de flamme. Elles créent ensemble un

pouvoir dont la source est autant dans l'émotion de l'artiste et sa méthode de

peindre que dans le motif même ; mais à cause de l'ordonnance magistrale des

ovales d'or, l'esffet est aussi décoratif qu'expressif. Van Gogh a exploité ces

qualités dans la célèbre série des "Tournesols", exécutée sept ans après."

            
              gphoto2://[usb:001,003]/DCIM/330CANON/IMG_3086.JPG

jeudi 16 juillet 2020

Claude Monet

On ne présente plus Claude Monet mondialement connu au moins pour Giverny ou

les Nymphéas ; mais à l'instar de ses contemporains, il a tout peint, des portraits, 

des paysages, des marines etc. Mon propos sera de vous présenter des toiles dont

les sujets sont les mêmes que ceux des impressionnistes que j'ai précédemment

évoqués avec vous.

 Passation de pouvoir entre Pissarro et Monet, la cathédrale de Rouen.


                 Pissarro 1898 : Rue de l'Epicerie à Rouen  et cathédrale.


               Claude Monet 1894 : Cathédrale de Rouen , coucher de soleil

                                    Les textes seront de William Seitz

https://www.moma.org/interactives/exhibitions/2007/seitz/index.html


                  " La célèbre série  des Cathédrales de Rouen vues sous des angles

différents de lumière fut commencée d'une fenêtre du second étage, au dessus de

la boutique de M. Edouard Mauquit, "Au Caprice", 81 rue du Grand Pont, en vis-à-

vis de la façade (et également d'un second point favorable) durant les hivers de

1892 et 1893, et complétée à Giverny.

L'exposition de 1896 chez Durand-Ruel comprenait vingt cathédrales sur un total

de cinquante tableaux, mais les dix-huit vues frontales se signalèrent à la fois par

des louanges et par des attaques exagérées. Changeant de toiles avec la lumière,

Monet a suivi les heures du jour depuis le petit matin, avec une ombre bleue

brumeuse, jusqu'à l'après-midi, lorsque le soleil l'inonde, et finalement à la fin du

jour, quand l'astre disparaît derrière les maisons et enveloppe l'ouvrage de pierre

altéré par l'atmosphère dans un étrange réseau d'orange et de bleu brûlés.

"La révolution des cathédrales" fut le titre donné par Clémenceau au panégyrique

qu'il écrivit dans "la Justice". Il distingue quatre séries colorées : la grise, la

blanche, l'irisée et la bleue. "Le peintre nous a donné le sentiment, écrit-il, qu'il

aurait pu... en faire cinquante, cent, mille, autant qu'il y aurait de secondes dans

sa vie...".

Il faut s'attendre à ce qu'un art qui concentre beaucoup d'innovations suscite la

controverse. Monet démontrait poétiquement que la coloration de la nature

(comme devaient le prouver la photographie de mouvement et celle en couleur)

réside dans l'atmosphère et la lumière toujours changeante, plutôt que dans les

 matériaux inertes ; qu'en un bref laps de temps l'apparence chromatique d'une

seule substance peut parcourir toute la gamme spectrale et tonale. L'absence de

précédent à d'autres qualités picturales de ces tableaux se lit dans la critique de

Georges Lecomte : "Pas assez de ciel autour, pas assez de sol... je me rends bien

compte que ce sont des cathédrales : des murailles merveilleusement exécutées !"

Le romancier irlandais George Moore s'élevait contre "la prouesse" de peindre

"douze vues de la cathédrale sans avoir une seule fois recours à l'illusion de

l'éloignement."Il s'insurgeait aussi contre la fusion nouvelle du sujet et de l'objet,

car la surface peinte était, ajout-il, "de pierre et de mortier", suggérant que Monet

devait "s'être efforcé, par l'épaisseur du pigment et la rudesse de la facture, de

reproduire la qualité matérielle même de la pierre."

Cette version est moins semblable à la pierre dans son apparence que certaines

autres, bien qu'elle soit aussi rude dans la réalité, car l'oscillation de touches

chaudes et froides transforme la maçonnerie en un écran curieusement sulfureux

et éphémère. Toutefois si l'on regarde la série dans son ensemble, on est frappé

par l'étroite parenté de l'art avec lequel Monet saisit ces effets passagers -

ordonnés autour du stable squelette gothique - avec les "façades" plates et

vibrantes peintes par Braque et Picasso plus de quinze ans après."


mercredi 15 juillet 2020

Bugarach

 Petit intermède entre les impressionnistes, je pense me diriger vers Monet et, au

fond, quelques fleurs seront une transition colorée entre Pissarro et Monet, me

laissant le temps de choisir quelques oeuvres de celui-ci, après un week-end passé

en montagne sans photos; le temps bien maussade et gris à la suite des nombreux

orages dans nos Pyrénées ne se prêtant pas à cet exercise, sauf ces premières. 



J'étais  au préalable revenue à Bugarach, ce haut lieu ésotérique (avec

le "Rennes le Château" voisin ) qui avait fait la une de l'actualité en 2012..

Plusieurs fois escaladé,  nous y allons, étions revenus, pour cette montagne

mythique (visitée par Jules Verne,  Spielberg  et Mitterand qui s'y était fait

déposer par hélicoptère) et la 'Ferme de Janou". (nature morte....)


       Les jeunes oies encore en duvet


        Le temps n'était pas plus beau dans l'Aude,  qu'en Ariège le lendemain !!




             Surprenant, mais météorologiquement explicable, ce halo de lumière en

entonnoir sur le sommet ; certains donneront d'autres explications....


Du sommet de Rennes le Château l'ancienne Rhedae wisigothe, belle vue sur ses

versants : les terres rouges sont des terres contemporaines des dinosaures où l'on

retrouve de nombreux fossiles (Campagne sur Aude).






 Pour ceux qui suivent ce blog depuis des années, la descente depuis ma "petite

maison dans la prairie"  était aussi ennuagée.


         Un peu de couleur, que diantre ! comme on dit dans le Gers !

               Glaïeul à Bugarach


  
      et dans mon jardin



            rendez-vous dans le magnolia


             mais pas de nymphéas !!

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/02/19/01016-20110219ARTFIG00005-bugarach-le-village-de-la-fin-des-temps.php

http://francescax8.unblog.fr/2013/11/21/jules-verne-et-les-secrets-du-bugarach-itineraire-mysterieux-de-clovis-dardentor/

http://www.dinosauria.org/fr/page/le-chantier-de-fouilles-de-bellevue.php

https://www.courrierinternational.com/article/2010/12/27/a-bugarach-les-chasseurs-d-aliens-ne-sont-pas-les-bienvenus

vendredi 10 juillet 2020

Potager et Arbres en fleurs, Printemps, Pontoise. Pissarro

Si je choisis cette toile ce matin c'est justement pour que vous fassiez la différence

entre les deux techniques employées par cet artiste.

 1877- Huile sur toile 65 X 81 cm

                      " Ce tableau fut exécuté à Pontoise, derrière la petite maison du

quai de Pothuis où l'artiste s'était installé après avoir quitté le quartier de

l'Hermitage.

 Le motif, demeuré presque intact jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, séduisit

également Cézanne qui, à cette époque, se trouvait en visite chez son ami après

avoir travaillé auparavant en sa compagnie en 1874 - 1875. Cézanne fit apparaître

cette colline entourée de maisons dans plusieurs paysages. ; il la peignit

notamment sous le même angle que Pissarro, ayant probablement planté son

chevalet à côté de celui de son ancien mentor. A plusieurs reprises, les deux amis

ont choisi des sujets identiques ; mais il semble que l'accord de leurs vues ait

rarement été plus étroit que face à ce jardin et à ces arbres en fleurs.

https://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/aux-musees/presentation-detaillee/page/6/article/cezanne-et-pissarro-1865-1885-4243.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=ce0d1f09f4


Le tableau de Cézanne a dû rester inachevé (les pétales étaient sans doute tombés

 avant qu'il terminât son travail) tandis que Pissarro réussit à capter la fragile

beauté des branches couvertes de leur neigeux fardeau.

Contrairement aux toiles anciennes, faites de coups de pinceau assez larges, et

aux plus récentes, exécutées au couteau à palette, Pissarro utilise ici un mélange

de petites taches et de hachures qui donnent une texture vivante, particulièrement

adaptée au sujet. Pourtant, même avec une exécution convenant à la nature du

motif, que d'efforts sont nécessaires et combien d'angoisse s'y mêle quand la

réussite d'une oeuvre dépend d'une gelée tardive, d'une averse inopportune ou

d'un coup de vent trop violent ! Mais grâce à l'habileté avec laquelle il peignait,

l'artiste surmonta les obstacles et réussit à retenir l'exquise fraîcheur du motif.

 S'il a rencontré ici des difficultés, il savait leur faire face au point qu'on n'en

trouve pas trace dans cet éclatant poème au printemps. Ce fut, cependant, avec

une certaine résignation que, quelques années plus tard,  lorsque son fils aîné se

tourna vers la peinture, Pissarro lui donna ce conseil : "Je te recommande une

chose, c'est de faire toujours son possible de pousser jusqu'au bout  ce que l'on a

commencé. Cependant je constate par moi-même... la difficulté ou plutôt les

difficultés toujours inattendues qui viennent vous assaillir en plein air."

 Cézanne quand il peignait aux côtés de Pissarro, a dû profiter de conseils

semblables, sinon plus spécifiques encore, car il dit plus tard : " Pissarro fut un

père pour moi. C'est un homme à consulter et quelque chose comme le Bon Dieu."





jeudi 9 juillet 2020

La Carrière, Pontoise

 Sans doute ma toile préférée car toutes les nuances de vert la meublent :

 ainsi que sa technique.


               https://www.youtube.com/watch?v=OocjRmbrtV0

 
Vers 1874 - Huile sur toile, 58 X 72 cm

           " Aux environs de 1874, Pissarro retourna temporairement à l'usage du

couteau à palette cher à Courbet qu'il avait lui-même employé au début de sa

carrière. renonçant à la technique de petites virgules ou de plus larges coups de

pinceau, qui permettent aux touches appliquées sur la toile de se fondre ou de

s'opposer, l'artiste se servit d'une spatule flexible par laquelle la couleur est

généralement étalée sur de plus grandes surfaces et sans trop d'égards pour les

détails. En effet, ce petit outil, en aplatissant les pigments, laisse souvent les

bords inégaux, de sorte que la surface y gagne une qualité accidentelle, faite de

contrastes furtifs, un mélange de textures lisses et rugueuses, qui est tout à fait

différente de la surface obtenue par la brosse, même lorsque celle-ci appose les

couleurs en plusieurs couches. Sous le couteau à palette, de telles couches

successives tendent à se confondre selon la pression exercée, selon que les

matières huileuses sont plus ou moins comprimées par cet instrument lorsqu'il les

étale sur la toile. Ainsi, le couteau à palette supprime fréquemment les limites

précises des formes.

Courbet avait employé cette spatule pour rendre de préférence des rochers, de la

végétation, des vagues ou des nuages, c'est-à-dire des sujets généralement

dépourvus de contours linéaires et se prêtant à une technique qui favorise

l'interpénétration des teintes et des formes, produisant une grande richesse de

nuances et de formations. Rien d'étonnant, donc, à ce que certaines oeuvres de

Pissarro, exécutées avec une veine similaire, rappellent Courbet, bien que leurs

colorations soient plus claires et les effets de lumière observés avec plus de

subtilité. La vigueur avec laquelle Courbet a exploité les possibilités inhérentes à

ce mode d'exécution apparaît également chez Pissarro, qui atteint en même temps

une intimité et une luminosité parfaitement originales."


 (Et même au travers d'une reproduction, c'est ce que l'on ressent )

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/peinture/mysteres-autour-de-paysage-du-jura-un-tableau-inedit-de-gustave-courbet_3294227.html