Je pense que vous avez maintenent une idée de cet art de la porcelaine :
lorsque vous avez en main une tasse en porcelaine, on imagine pas toujours
comment elle a pu être fabriquée !!
Nous avons jusqu'à présent surtout étudié le XVIII ème, Sèvres est passé par
toutes les étapes et il faudrait surtout dire qu'elle a à son origine la
manufacture dite de Vincennes qui avait pris naissance en 1738 avec les frères
Dubois transfuges avec Gravant de celle de Chantilly mais dès cette époque
c'est l'Etat qui finance (vous avez lu qu'il y a continuité dans cette assistance).
Les chimistes Caillet et Matthieu puis Hélot rejoint par Ballat mettent au point
les émaux, on y retrouve aussi l'orfèvre du roi Duplessis le sculpteur Bachelier,
on peut dire vulgairement "le gratin"!! des artistes.
Sèvres de 1844 signé Jacobber, meilleur peintre de fleurs
Le succès est par conséquent au rendez-vous, il faut envisager des
agrandissements et ce sera à Sèvres. en 1756. C'est à ce moment là que la
manufacture devenue royale sous la propriété entière de Louis XV qui a racheté
les actions de la société Gravant-Adam ,( qui était administateur de Vincennes
en 1745) , impose des restrictions aux autres manufactures privées. Ce sont les
rois qui désormais se mettent aux commandes ; je n'avais pas encore évoqué
Charles III d'Espagne au "Buen retiro ", ni Frédéric II à Berlin qui eux aussi se
mettent à la tête de leurs manufactures de porcelaines. Vouus avez vu dans
l'article précédent que même la Révolution n'a pas mis un terme à la
fabrication de Sèvres. Le roi était promoteur de sa fabrication et organisait à
Versailles des expositions où la cour était tenue de faire ses achats.
Vu aussi que c'est la nomination de Brongniart qui amène une gestion
énergique et sous les hospices de Napoléon Bonaparte : c'est désormais la
porcelaine du XIXème. En 1847, à la mort de Brongniart, Ebelmen prend la
suite de la direction avec le même bonheur et confie la direction artistique à
Dieterle auquel succéderont de nombreux autres directeurs artistiques que je
ne vais pas vous énumérer mais où passera aussi Rodin.
Citons toutefois Théodore Deck (1823-1891 qui avant d'être directeur artistique
savait de quoi il en retournait : ses oeuvres sur faïence fine faisaient preuve
d'une virtuosité technique extrordinaire, il aborde l'art hispano-moresque, celui
persan, d'isnik-Rhodes, celui de la Renaissance italienne, ses imitations de la
chine avec les céladons et les biscuits émaillés des Ming.
En 1891 ce sont les porcelainiers limousins et berrichons qui affirment
l'indispensable continuité de cette grande manufacture dont on dénoncait les
coûts. En résumé cette manufacture a su persister jusqu'à nos jours.
Elle a servi tous les styles, s'est affichée dans des portraits ou des meubles, a
nourri des centaines d'ouvriers.
Sèvres d'époque Restauration avec le nouveau "bleu agate"
Alors, allez-vous vous en sortir ? porcelaine tendre XVIII ème Sévres
et ci-dessous Sèvres Empire porcelaine dure.
sans la transparence de la porcelaine, son reflet, sa"pâte"... tout cela est
bien difficile!!!
Et pour ma tasse que j'ai toujours pensé être du Sévres à cause du bleu ???
Que diriez-vous ? de la porcelaine tendre ou dure ? quelle époque ??
je dirais, époque romantique, dure, vous êtes d'accord ?,
En cherchant avec de la patience le X en creux nous en dirait peut-être
davantage.
Il nous reste à faire un rapide tour d'horizon de la production du XIX ème que
j'aborderai d'une façon plus générale.
mardi 19 février 2019
lundi 18 février 2019
Porcelaines dures de Paris
En ouvrant mon blog ce matin j'ai vu que le Maroc avait ouvert quelques pages,
évidemment la mémoire fait toujours des réminiscences. Ce ne sont pas des
porcelaines que j'ai trouvé là-bas, mais des faïences de Safi et en médina au
fond de boutiques, quelquefois du vieux Safi puis à Rabat les faïences si
caractéristiques de Salé.
Mais restons sur la porcelaine dure française.
Il serait fastidieux pour vous de détailler toutes les fabriques dans toutes les
villes où elles ont existé : les changements de lieux, les changements de
propriétaires ou de soutiens, j'ai envie de dire de mécènes.
Il faudrait que vous me disiez que vous voulez vous lancer dans une collection
à titre de plaisir ? ou d'investissement ? je ne vous cache pas la difficulté.
Les pièces parfaitement identifiées et en parfait état atteignent un certain prix !!
Je n'hésite pas lorsque j'en trouve même ébréchées ou recollées, pour le plaisir
d'admirer le décor, je n'ai pas une grande prédilection pour les sujets,
Je n'ai aucun élément pour vous soutenir de quoi il s'agit et comme on dit, dans
le doute, abstiens-toi !!! (je n'ai que le couvercle)
C'est une petite récréation que je vous propose, on revient à la porcelaine de
Paris juste après.
française, allemande ?
dure dans tous les cas !!
ce bleu profond m'interpelle !!!
il s'agit d'un décor peint sous couverte ,
élément de plus...
et bien non !! j'ose , c'est du Sèvres
Alors Paris ? , au XVIII ème tous ont commencé par de la pâte tendre et
souvent les femmes y ont eu affaire, à Passy (Paris), il faut citer Claude
Révérend, le fondateur suivi un temps de Marie Moreau venue de Saint Cloud,
tout sera différent après la découverte du kaolin ; Pierre Déruelle en 1775
Pierre-Antoine Hannong en escale avant qu'il ne parte à Sévres, la manufacture
de la rue Fontaine-le-Roi en 1771 avec Locré, Russinger, Pouyat arrivé de
Limoges, etc etc . Comment s'y reconnaître ?? Avec les marques bien sûr !!
Ci-dessus une Déruelle 1820 au Musée Adrien Dubouché de Limoges.
et la fabrique de Pont-aux-Choux- en 1874 ! et celle du faubourg Poissonnière...
Mais ce "Vieux-Paris" pastiche la manufacture de Sévres, collaborations, fusions
c'est probablement à Paris que fourmille le plus d'activité "porcelainière"
On va y arriver à Sévres !!
https://www.youtube.com/watch?v=X3UH6RQmw-Q
https://www.youtube.com/watch?v=GLPyvuS-Qyc
https://www.youtube.com/watch?v=ut0wlg_N7iI
dans ces cas là on dit "cocorico".......
évidemment la mémoire fait toujours des réminiscences. Ce ne sont pas des
porcelaines que j'ai trouvé là-bas, mais des faïences de Safi et en médina au
fond de boutiques, quelquefois du vieux Safi puis à Rabat les faïences si
caractéristiques de Salé.
Mais restons sur la porcelaine dure française.
Il serait fastidieux pour vous de détailler toutes les fabriques dans toutes les
villes où elles ont existé : les changements de lieux, les changements de
propriétaires ou de soutiens, j'ai envie de dire de mécènes.
Il faudrait que vous me disiez que vous voulez vous lancer dans une collection
à titre de plaisir ? ou d'investissement ? je ne vous cache pas la difficulté.
Les pièces parfaitement identifiées et en parfait état atteignent un certain prix !!
Je n'hésite pas lorsque j'en trouve même ébréchées ou recollées, pour le plaisir
d'admirer le décor, je n'ai pas une grande prédilection pour les sujets,
Je n'ai aucun élément pour vous soutenir de quoi il s'agit et comme on dit, dans
le doute, abstiens-toi !!! (je n'ai que le couvercle)
C'est une petite récréation que je vous propose, on revient à la porcelaine de
Paris juste après.
française, allemande ?
dure dans tous les cas !!
ce bleu profond m'interpelle !!!
il s'agit d'un décor peint sous couverte ,
élément de plus...
et bien non !! j'ose , c'est du Sèvres
Alors Paris ? , au XVIII ème tous ont commencé par de la pâte tendre et
souvent les femmes y ont eu affaire, à Passy (Paris), il faut citer Claude
Révérend, le fondateur suivi un temps de Marie Moreau venue de Saint Cloud,
tout sera différent après la découverte du kaolin ; Pierre Déruelle en 1775
Pierre-Antoine Hannong en escale avant qu'il ne parte à Sévres, la manufacture
de la rue Fontaine-le-Roi en 1771 avec Locré, Russinger, Pouyat arrivé de
Limoges, etc etc . Comment s'y reconnaître ?? Avec les marques bien sûr !!
Ci-dessus une Déruelle 1820 au Musée Adrien Dubouché de Limoges.
et la fabrique de Pont-aux-Choux- en 1874 ! et celle du faubourg Poissonnière...
Mais ce "Vieux-Paris" pastiche la manufacture de Sévres, collaborations, fusions
c'est probablement à Paris que fourmille le plus d'activité "porcelainière"
On va y arriver à Sévres !!
https://www.youtube.com/watch?v=X3UH6RQmw-Q
https://www.youtube.com/watch?v=GLPyvuS-Qyc
https://www.youtube.com/watch?v=ut0wlg_N7iI
dans ces cas là on dit "cocorico".......
dimanche 17 février 2019
Porcelaine dure
Je crois qu'il est temps de parler de la porcelaine dure en France : et c'est en
étudiant plus particulièrement la porcelaine de Strasbourg, que nous y arrivons
tout naturellement. Strasbourg avait des précédents, je vais vous le raconter.
Vous souvenez-vous de l'histoire du poudrage de la perruque et de l'Electeur
de Saxe ? en France c'est une histoire de lessive à St Yriex près de Limoges
et de Turgot de l'Aulne intendant de la Généralité de Limoges. (1768)
Il faut transposer à cette" industrie" naissante de la porcelaine, les mêmes
luttes d'influence, les mêmes stratégies commerciales que celles de notre
époque.
Etant donné que l'origine et la découverte du kaolin étaient limougeaudes
la faïencerie déjà existante exploitée par Massié aurait dû en tirer tout le
bénéfice, ce n'est pas le cas ... elle s'est faite "doubler" par la Manufacture
Royale de Sévres: celle-ci refusait d'acheter sa production à Limoges, pis
encore, Sévres faisait fabriquer ses pièces de porcelaine en blanc à Limoges et
les décorait chez elle !!
Mais revenons à la première statuette en porcelaine dure de Strasbourg et
pourquoi ? Elle se trouve au Musée des Beaux Arts de Strasbourg.
https://www.musees.strasbourg.eu/collection-musee-des-arts-decoratifs/-/entity/id/318047?_eu_strasbourg_portlet_entity_detail_EntityDetailPortlet_returnURL=https%3A%2F%2Fwww.musees.strasbourg.eu%2Fcollection-musee-des-arts-decoratifs%3Fp_p_id%3Dcom_liferay_asset_publisher_web_portlet_AssetPublisherPortlet_INSTANCE_WELOTkEpAKzE%26p_p_lifecycle%3D0%26p_p_state%3Dnormal%26p_p_mode%3Dview%26p_p_auth%3DX2UubR4C
Oeuvre du sculpteur Lanz elle ne bénéficie pas de toute la grâce que l'on
attendrait de cette Flore, autrement dit elle est un peu lourde...
La création de la faïencerie est le résultat d'une association, celle de Charles-
Antoine Hannong d'origine hollandaise et du peintre Henri Wachenfeld suivis
par Paul-Antoine et Balthazar Hannong fils.
Intervient aussi la capacité de chacun à rester à la tête d'une entreprise, à en
tenir les rênes, à savoir s'entourer des meilleurs collaborateurs : c'est le cas
de Paul-Antoine qui fait appel au chimiste Ringler, au peintre Roth et au
sculpteur Lanz, originaires de la fabrique de Meissen et la pâte dure n'avait plus
de secrets pour eux.
Il rencontre toutefois des difficultés commerciales et ne pouvant commercer
avec la fabrique de Vincennes il part s'intaller à Franckenthal.
On passe à la génération suivante avec Pierre (moins doué pour le commerce)
qui malgré la création de plusieurs usines, finit comme ouvrier à Sévres.
Survient Joseph son frère, capitaine d'industrie : a-t-il négocié avec Sèvres
l'abandon par cette manufacture royale de certains privilèges afin de ne pas
asphyxier les manufactures privées ? (1766).
Mais les ennuis commencent avec une fiscalité démesurée les "Fermiers
Généraux ont peu de considération pour l'Alsace, Joseph le déplore :
"le manufacturier de Kingh-Tshing, qui habite sous un autre ciel, est bien mieux
traité que le citoyen de l'Alsace" .
La suite n'est pas drôle, bénéficiant de l'aide financière du cardinal de Rohan-
Saverne, à la mort de celui-ci ses héritiers entendent recouvrer les sommes
allouées à la fabrique, Joseph est emprisonné et réussit à se faire libérer mais
mis en faillite il s'enfuir à Munich où il mourut au tout début du XIXème siècle.
Le nom des Hannong ne va pas s'éteindre comme cela, un Pierre-François est
à Paris et de porcelaine en porcelaine en 1771 de Vincennes au faubourg
Saint-Denis c'est le patronage du duc de Chartes qui maintient cette fabrication
jusqu'en 1783.
On revient sur une autre fabrication de Joseph Hannong avec un grand bas-
relief en biscuit.
Musée des Beaux-Arts de Strasbourg
https://www.youtube.com/watch?v=RWErCbVYl14
https://www.youtube.com/watch?v=UtIOE_ZeL4g
étudiant plus particulièrement la porcelaine de Strasbourg, que nous y arrivons
tout naturellement. Strasbourg avait des précédents, je vais vous le raconter.
Vous souvenez-vous de l'histoire du poudrage de la perruque et de l'Electeur
de Saxe ? en France c'est une histoire de lessive à St Yriex près de Limoges
et de Turgot de l'Aulne intendant de la Généralité de Limoges. (1768)
Il faut transposer à cette" industrie" naissante de la porcelaine, les mêmes
luttes d'influence, les mêmes stratégies commerciales que celles de notre
époque.
Etant donné que l'origine et la découverte du kaolin étaient limougeaudes
la faïencerie déjà existante exploitée par Massié aurait dû en tirer tout le
bénéfice, ce n'est pas le cas ... elle s'est faite "doubler" par la Manufacture
Royale de Sévres: celle-ci refusait d'acheter sa production à Limoges, pis
encore, Sévres faisait fabriquer ses pièces de porcelaine en blanc à Limoges et
les décorait chez elle !!
Mais revenons à la première statuette en porcelaine dure de Strasbourg et
pourquoi ? Elle se trouve au Musée des Beaux Arts de Strasbourg.
https://www.musees.strasbourg.eu/collection-musee-des-arts-decoratifs/-/entity/id/318047?_eu_strasbourg_portlet_entity_detail_EntityDetailPortlet_returnURL=https%3A%2F%2Fwww.musees.strasbourg.eu%2Fcollection-musee-des-arts-decoratifs%3Fp_p_id%3Dcom_liferay_asset_publisher_web_portlet_AssetPublisherPortlet_INSTANCE_WELOTkEpAKzE%26p_p_lifecycle%3D0%26p_p_state%3Dnormal%26p_p_mode%3Dview%26p_p_auth%3DX2UubR4C
Oeuvre du sculpteur Lanz elle ne bénéficie pas de toute la grâce que l'on
attendrait de cette Flore, autrement dit elle est un peu lourde...
La création de la faïencerie est le résultat d'une association, celle de Charles-
Antoine Hannong d'origine hollandaise et du peintre Henri Wachenfeld suivis
par Paul-Antoine et Balthazar Hannong fils.
Intervient aussi la capacité de chacun à rester à la tête d'une entreprise, à en
tenir les rênes, à savoir s'entourer des meilleurs collaborateurs : c'est le cas
de Paul-Antoine qui fait appel au chimiste Ringler, au peintre Roth et au
sculpteur Lanz, originaires de la fabrique de Meissen et la pâte dure n'avait plus
de secrets pour eux.
Il rencontre toutefois des difficultés commerciales et ne pouvant commercer
avec la fabrique de Vincennes il part s'intaller à Franckenthal.
On passe à la génération suivante avec Pierre (moins doué pour le commerce)
qui malgré la création de plusieurs usines, finit comme ouvrier à Sévres.
Survient Joseph son frère, capitaine d'industrie : a-t-il négocié avec Sèvres
l'abandon par cette manufacture royale de certains privilèges afin de ne pas
asphyxier les manufactures privées ? (1766).
Mais les ennuis commencent avec une fiscalité démesurée les "Fermiers
Généraux ont peu de considération pour l'Alsace, Joseph le déplore :
"le manufacturier de Kingh-Tshing, qui habite sous un autre ciel, est bien mieux
traité que le citoyen de l'Alsace" .
La suite n'est pas drôle, bénéficiant de l'aide financière du cardinal de Rohan-
Saverne, à la mort de celui-ci ses héritiers entendent recouvrer les sommes
allouées à la fabrique, Joseph est emprisonné et réussit à se faire libérer mais
mis en faillite il s'enfuir à Munich où il mourut au tout début du XIXème siècle.
Le nom des Hannong ne va pas s'éteindre comme cela, un Pierre-François est
à Paris et de porcelaine en porcelaine en 1771 de Vincennes au faubourg
Saint-Denis c'est le patronage du duc de Chartes qui maintient cette fabrication
jusqu'en 1783.
On revient sur une autre fabrication de Joseph Hannong avec un grand bas-
relief en biscuit.
Musée des Beaux-Arts de Strasbourg
https://www.youtube.com/watch?v=RWErCbVYl14
https://www.youtube.com/watch?v=UtIOE_ZeL4g
samedi 16 février 2019
Porcelaine de Mennecy
François Barbin, est ici aux commandes d'une des meilleures fabriques ; je
vous en ai donné un exemple dès le premier article sur ce sujet.
Celle-ci suit le même shéma que les précédentes, un soutien de la noblesse;
j'aimerais savoir si celle-ci investissait et finançait en vue de bénéfices ultérieurs
ou simplement pour l'amour de l'art ?
de la même façon, une filiation, des décés et une reprise par des collègues
venus d'autres fabriques.
L'émail de François Barbin est plus brillant mais ses sujets un temps sous
influence des précédentes manufactures vont s'en affranchir pour créer un
style très personnel. Ses marques : en bleu ou en creux D.V pour son
protecteur le duc de Villeroy, quelque fois B.R car la fabrique a déménagé à
Bourg la Reine.
C'est d'ailleurs là que Symphorien Jacques et Joseph Jullien qui ont pris la
suite des Barbins père et fils vont continuer à fabriquer leurs modèles.
Arrive ensuite le déclin , auparavant il faut souligner les productions du
sculpteur François Gaumon dont le célébre "Dieu du Fleuve".
Jacques et Jullien travaillaient auparavant à Sceaux: ils cédent cette fabrique à
Richard Glot en 1772. C'était une fabrique qui n'avait pas reçu de lettres
patentes mais travaillait sous la protection de la duchesse du Maine suivie du
duc de Penthièvre. On va donc retrpouver un S. P dans ses marques ainsi
qu'une ancre marine.
Eh bien !! il y a de quoi faire !!
http://catalogue.drouot.com/ref-drouot/fiches-ventes-aux-encheres-drouot.jsp?id=18486
http://catalogue.gazette-drouot.com/pdf/mathias/ceramique/Mathias_06112009_BD.pdf?id=5457&cp=74
Pour en savoir plus :
https://docplayer.fr/76327123-L-eveil-de-la-porcelaine-a-paris.html
vous en ai donné un exemple dès le premier article sur ce sujet.
Celle-ci suit le même shéma que les précédentes, un soutien de la noblesse;
j'aimerais savoir si celle-ci investissait et finançait en vue de bénéfices ultérieurs
ou simplement pour l'amour de l'art ?
de la même façon, une filiation, des décés et une reprise par des collègues
venus d'autres fabriques.
L'émail de François Barbin est plus brillant mais ses sujets un temps sous
influence des précédentes manufactures vont s'en affranchir pour créer un
style très personnel. Ses marques : en bleu ou en creux D.V pour son
protecteur le duc de Villeroy, quelque fois B.R car la fabrique a déménagé à
Bourg la Reine.
C'est d'ailleurs là que Symphorien Jacques et Joseph Jullien qui ont pris la
suite des Barbins père et fils vont continuer à fabriquer leurs modèles.
Arrive ensuite le déclin , auparavant il faut souligner les productions du
sculpteur François Gaumon dont le célébre "Dieu du Fleuve".
Jacques et Jullien travaillaient auparavant à Sceaux: ils cédent cette fabrique à
Richard Glot en 1772. C'était une fabrique qui n'avait pas reçu de lettres
patentes mais travaillait sous la protection de la duchesse du Maine suivie du
duc de Penthièvre. On va donc retrpouver un S. P dans ses marques ainsi
qu'une ancre marine.
Eh bien !! il y a de quoi faire !!
http://catalogue.drouot.com/ref-drouot/fiches-ventes-aux-encheres-drouot.jsp?id=18486
http://catalogue.gazette-drouot.com/pdf/mathias/ceramique/Mathias_06112009_BD.pdf?id=5457&cp=74
Pour en savoir plus :
https://docplayer.fr/76327123-L-eveil-de-la-porcelaine-a-paris.html
vendredi 15 février 2019
Porcelaine tendre
Restons encore sur ces premiers temps de la porcelaine : comme je le
soulignais la Manufacture de Vincennes avait eu des précédents, à Rouen,
précisément. Il est remarquable de s'apercevoir que dans ce domaine, les
idées, les hommes voyagent, comme les sculpteurs, les peintres et bien
encore les littéraires !!!
A Rouen, en 1673, venant de Champagne arrivent les Poterat : ils sont de
"bonne famille" comme on dit, et portent déjà sur leur blason la devise
" Prosperat tute". C'est d'abpord une faïencerie qui voit le jour mais Louis
semble être pionnier en la matière en créant une fabrique de porcelaines dont
il emporters les secrets dans sa tombe en 1696.
J'étais assez dubitative sur ce petit pot, que j'avais classé dans les faîences
mais le fait de l'exposer par hasard à contre-jour et de trouver un A sous la
soucoupe ???, une certaine transparence, des godrons en relief, il pourrait bien
être représentatif de cette période. Il faut toutefois rester prudent comme je
vous l'ai indiqué.
C'est la Manufacture de Saint-Cloud qui prend le relais, probablement avec un
transfuge de chez les Poterat, un dénommé Chicanneau ; ces fabriques
travaillaient toujours sous la protection d'un "puissant", tout d'abord, Monsieur
le frère du Roi puis, Madame Chicanneau ayant perdu son époux et s'étant
remariée avec Henri-Charles Trou, protégé du duc d'orléans, ce sont ses fils
Henri et Gabriel qui recoivent de nouvelles lettres patentes en 1722. De père
en fils, beau-fils ou belle-fille, la manufacture perdure jusqu'en 1766.
On considère le vrai Saint Cloud comme la plus belle des porcelaines
françaices : elle a su évoluer de son style initial de Rouen, vers d'autres styles,
d'abord typiquement français puis avec l'inspiration des décors japonais ou
chinois. la marque du St Cloud est un soleil rayonnant en bleu, en rouge ou en
creux.. On va aussi parler des décors "à la Bérain".
Commence la chasse à l'exemple : on en parle mais on ne les montre pas
https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/expositions/expositions-terminees/porcelaines-de-saint-cloud-en-bleu-531/
ouf !! en voilà !!
http://collections.lesartsdecoratifs.fr/pot-couvert-6
http://collections.lesartsdecoratifs.fr/tasse-trembleuse-et-soucoupe-5
https://www.lesechos.fr/02/05/1997/LesEchos/17388-133-ECH_saint-cloud---une-porcelaine-sous-evaluee.htm
Je vais continuer à vous faire voyager, dans le temps et la France:
à Lille, 1711, Barthélémy se lance avec Pélissier comme associé, les fils Dorez
prennent la suite jusqu'en 1730, mais le "Lille" ne trouvera sa consécration
qu'avec les pâtes dures j'y reviendrai donc plus tard.
On retrouve à Chantilly en 1725 un autre ouvrier expatrié de chez les
Chicanneau-Moreau, Sicaire Cirou, sous la bénédiction du Prince de Condé.
C'est une imbrication totale que cette fabrication de porcelaines tendres, ils
viennent d'une fabrique, en fondent une autre, puis la suivante, sur ces bases
reprend le relais. Cirou s'entoure des frères Dubois qui un peu plus tard vont
fonder la manufacture de Vincennes en faisant suivre aussi Louis Fournier.
Dans ma volonté de vous simplifier les choses, disons que la première usine de
Chantilly fut le fleuron de l'art de la pâte tendre.
Ce qui ne l'empêche pas de s'inspirer de Meissen.
On parle beaucoup de la Corée, actuellement , le style "Kakiemon" était aussi
largement copié, et ce n'est pas mon préféré.
Buquet de Montvallier prit la succession de Cirou en apportant une certaine
translucidité à cette porcelaine grâce à une couverte à base d'étain alors que
la pâte initiale est faite à base de marne trouvée sur olace mélangée avec du
sable blanc et de la potasse. Chantilly rayonna pendant un demi-siècle : il est à
l'origine d'un décor spécifique le décor dit "à la barbeau" semis de fleurettes
légéres.
Rassurez-vous je n'y bois paa mon thé tous les jours
c'est une copie plus tardive, en porcelaine dure.
La marque de la fabrication de la pâte tendre de Chantilly
soulignais la Manufacture de Vincennes avait eu des précédents, à Rouen,
précisément. Il est remarquable de s'apercevoir que dans ce domaine, les
idées, les hommes voyagent, comme les sculpteurs, les peintres et bien
encore les littéraires !!!
A Rouen, en 1673, venant de Champagne arrivent les Poterat : ils sont de
"bonne famille" comme on dit, et portent déjà sur leur blason la devise
" Prosperat tute". C'est d'abpord une faïencerie qui voit le jour mais Louis
semble être pionnier en la matière en créant une fabrique de porcelaines dont
il emporters les secrets dans sa tombe en 1696.
J'étais assez dubitative sur ce petit pot, que j'avais classé dans les faîences
mais le fait de l'exposer par hasard à contre-jour et de trouver un A sous la
soucoupe ???, une certaine transparence, des godrons en relief, il pourrait bien
être représentatif de cette période. Il faut toutefois rester prudent comme je
vous l'ai indiqué.
C'est la Manufacture de Saint-Cloud qui prend le relais, probablement avec un
transfuge de chez les Poterat, un dénommé Chicanneau ; ces fabriques
travaillaient toujours sous la protection d'un "puissant", tout d'abord, Monsieur
le frère du Roi puis, Madame Chicanneau ayant perdu son époux et s'étant
remariée avec Henri-Charles Trou, protégé du duc d'orléans, ce sont ses fils
Henri et Gabriel qui recoivent de nouvelles lettres patentes en 1722. De père
en fils, beau-fils ou belle-fille, la manufacture perdure jusqu'en 1766.
On considère le vrai Saint Cloud comme la plus belle des porcelaines
françaices : elle a su évoluer de son style initial de Rouen, vers d'autres styles,
d'abord typiquement français puis avec l'inspiration des décors japonais ou
chinois. la marque du St Cloud est un soleil rayonnant en bleu, en rouge ou en
creux.. On va aussi parler des décors "à la Bérain".
Commence la chasse à l'exemple : on en parle mais on ne les montre pas
https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/expositions/expositions-terminees/porcelaines-de-saint-cloud-en-bleu-531/
ouf !! en voilà !!
http://collections.lesartsdecoratifs.fr/pot-couvert-6
http://collections.lesartsdecoratifs.fr/tasse-trembleuse-et-soucoupe-5
https://www.lesechos.fr/02/05/1997/LesEchos/17388-133-ECH_saint-cloud---une-porcelaine-sous-evaluee.htm
Je vais continuer à vous faire voyager, dans le temps et la France:
à Lille, 1711, Barthélémy se lance avec Pélissier comme associé, les fils Dorez
prennent la suite jusqu'en 1730, mais le "Lille" ne trouvera sa consécration
qu'avec les pâtes dures j'y reviendrai donc plus tard.
On retrouve à Chantilly en 1725 un autre ouvrier expatrié de chez les
Chicanneau-Moreau, Sicaire Cirou, sous la bénédiction du Prince de Condé.
C'est une imbrication totale que cette fabrication de porcelaines tendres, ils
viennent d'une fabrique, en fondent une autre, puis la suivante, sur ces bases
reprend le relais. Cirou s'entoure des frères Dubois qui un peu plus tard vont
fonder la manufacture de Vincennes en faisant suivre aussi Louis Fournier.
Dans ma volonté de vous simplifier les choses, disons que la première usine de
Chantilly fut le fleuron de l'art de la pâte tendre.
Ce qui ne l'empêche pas de s'inspirer de Meissen.
On parle beaucoup de la Corée, actuellement , le style "Kakiemon" était aussi
largement copié, et ce n'est pas mon préféré.
Buquet de Montvallier prit la succession de Cirou en apportant une certaine
translucidité à cette porcelaine grâce à une couverte à base d'étain alors que
la pâte initiale est faite à base de marne trouvée sur olace mélangée avec du
sable blanc et de la potasse. Chantilly rayonna pendant un demi-siècle : il est à
l'origine d'un décor spécifique le décor dit "à la barbeau" semis de fleurettes
légéres.
Rassurez-vous je n'y bois paa mon thé tous les jours
c'est une copie plus tardive, en porcelaine dure.
La marque de la fabrication de la pâte tendre de Chantilly
jeudi 14 février 2019
Le Biscuit
Quel nom charmant !! et quels objets non moins charmants à contempler sans
les déguster.. j'ai envie de m'attarder sur cette fabrication, nous aurons des
biscuits en pâte tendre et des biscuits en pâte dure.
C'est aussi ajouter une part de statuaire.
Biscuit de Sèvres "Chasseur au fusil" Modèle de Blondeau d'après Oudry
Le sculpteur que ce soit pour des bustes ou des groupes de personnages sculpte
d'abord l'objet soit en cire soit en plâtre puis intervient la réalisation du moule
de l'objet par estampage ou par coulage, le moule définitif sera en bois pour
l'estampage sinon en plâtre aussi pour le coulage, Avant la cuisson le mouleur
veillera à la perfection de ses visages, rajoutera membres ou détails, toutes
opérations plus aisées avec la pâte tendre. En France c'est la Manufacture de
Vincennes qui fabrique les premiers "biscuits". Il lui faut faire face à la
concurrence allemande qui déjà maîtrisait les couleurs raffinées et les émaux
, mieux vaut alors se concentrer sur une "spécialisation" ; Bachelier directeur
des ateliers de décoration, choisit de laisser les oeuves en blanc en soignant
particulièrement la qualité de la pâte et la finesse d'exécution.
Lorsqu'il y eut fusion entre Vincennes et Sévres, Jacques Bachelier, donna
libre cours à son talent, voici ce que l'on peut lire dans son" Mémoire historique"
" Dans l'origine de la manufacture, la sculpture n'avait, ainsi que la peinture,
d'autre objectif que l'imitation de l'Extrême- Orient. Jusqu'en 1749, la sculpture
était luisante et colorée. L'impossiblité d'approcher lezsfigures de Saxe, par
l'égalité de l'emploi et l'éclat des couleurs allait faire renoncer à cette partie
quand le sieur Bachelier proposa d'essayer la sculpture sans couverte, c'est à
dire le biscuit ; mais il n'y avait pas d'exemple de ce genre, aussi fut-il rejeté
comme impraticable et ridicule. Inutilement il cita le marbre statuaire, qui n'est
ni luisant ni coloré et qui a cependant des charmes ; ce ne fut qu'en 1750 que
le ministre exigea que l'on en fit l'expérience.
Le sieur Bachelier pensa que rien ne serait plus agréable au public et de plus
facile exécution, pour l'espèce d'ouvriers qu'il avait alors sous la main, que de
traduire en porcelaine plusieurs idées pastorales de M. Boucher. ce genre eut
le plus grand succès jusqu'à ce que M. Falconet, chargé en 1757 de conduire la
sculpture, y portât un genre plus noble d'un goût plus général et moins sujet
aux évolutions de la mode"
Le sculpteur-ciseleur du roi, Duplessis vient bientôt renforcer les rangs de cette
équipe : trois autres artistes unissent leur talent, Falconet avec Fervex et Duru.
Mais ils ne sont pas les seuls, Le Riche oriente la production vers une statuaire
de plus grande taille avec Taraval et Suzanne.
Leurs marques :
il faut toutefois remarquer qu'il peut exister des copies et même la marque
peut être sujette à caution ;
Nous verrons plus tard la fabrication des pâtes dures.
Il faut souligner qu'il n'y a pas eu que Vincennes-Sèvres qui a fabriqué des
biscuits en France, nous verrons cela.
"Pygmalion" Biscuit de Sèvres. Modèle de Falconnet
https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/collections/departements/xviie-xviiie-siecles/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/parcours/xviie-xviiie-siecles/le-retour-aux-sources-classiques/pygmalion-et-galatee
https://www.anticstore.com/antiquites/porcelaine-18e-siecle
les déguster.. j'ai envie de m'attarder sur cette fabrication, nous aurons des
biscuits en pâte tendre et des biscuits en pâte dure.
C'est aussi ajouter une part de statuaire.
Biscuit de Sèvres "Chasseur au fusil" Modèle de Blondeau d'après Oudry
Le sculpteur que ce soit pour des bustes ou des groupes de personnages sculpte
d'abord l'objet soit en cire soit en plâtre puis intervient la réalisation du moule
de l'objet par estampage ou par coulage, le moule définitif sera en bois pour
l'estampage sinon en plâtre aussi pour le coulage, Avant la cuisson le mouleur
veillera à la perfection de ses visages, rajoutera membres ou détails, toutes
opérations plus aisées avec la pâte tendre. En France c'est la Manufacture de
Vincennes qui fabrique les premiers "biscuits". Il lui faut faire face à la
concurrence allemande qui déjà maîtrisait les couleurs raffinées et les émaux
, mieux vaut alors se concentrer sur une "spécialisation" ; Bachelier directeur
des ateliers de décoration, choisit de laisser les oeuves en blanc en soignant
particulièrement la qualité de la pâte et la finesse d'exécution.
Lorsqu'il y eut fusion entre Vincennes et Sévres, Jacques Bachelier, donna
libre cours à son talent, voici ce que l'on peut lire dans son" Mémoire historique"
" Dans l'origine de la manufacture, la sculpture n'avait, ainsi que la peinture,
d'autre objectif que l'imitation de l'Extrême- Orient. Jusqu'en 1749, la sculpture
était luisante et colorée. L'impossiblité d'approcher lezsfigures de Saxe, par
l'égalité de l'emploi et l'éclat des couleurs allait faire renoncer à cette partie
quand le sieur Bachelier proposa d'essayer la sculpture sans couverte, c'est à
dire le biscuit ; mais il n'y avait pas d'exemple de ce genre, aussi fut-il rejeté
comme impraticable et ridicule. Inutilement il cita le marbre statuaire, qui n'est
ni luisant ni coloré et qui a cependant des charmes ; ce ne fut qu'en 1750 que
le ministre exigea que l'on en fit l'expérience.
Le sieur Bachelier pensa que rien ne serait plus agréable au public et de plus
facile exécution, pour l'espèce d'ouvriers qu'il avait alors sous la main, que de
traduire en porcelaine plusieurs idées pastorales de M. Boucher. ce genre eut
le plus grand succès jusqu'à ce que M. Falconet, chargé en 1757 de conduire la
sculpture, y portât un genre plus noble d'un goût plus général et moins sujet
aux évolutions de la mode"
Le sculpteur-ciseleur du roi, Duplessis vient bientôt renforcer les rangs de cette
équipe : trois autres artistes unissent leur talent, Falconet avec Fervex et Duru.
Mais ils ne sont pas les seuls, Le Riche oriente la production vers une statuaire
de plus grande taille avec Taraval et Suzanne.
Leurs marques :
il faut toutefois remarquer qu'il peut exister des copies et même la marque
peut être sujette à caution ;
Nous verrons plus tard la fabrication des pâtes dures.
Il faut souligner qu'il n'y a pas eu que Vincennes-Sèvres qui a fabriqué des
biscuits en France, nous verrons cela.
"Pygmalion" Biscuit de Sèvres. Modèle de Falconnet
https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/collections/departements/xviie-xviiie-siecles/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/parcours/xviie-xviiie-siecles/le-retour-aux-sources-classiques/pygmalion-et-galatee
https://www.anticstore.com/antiquites/porcelaine-18e-siecle
mercredi 13 février 2019
Origines de la porcelaine
Les rapides aperçus de la fabrication de la porcelaine n'ont été que pour nous
faire reconnaître sa préciosité et tout l'art nécessaire à sa réalisation.
Quand notre porcelaine sort du four nous avons un "biscuit" qui va alors être
l'objet de nouvelles manipulations, la glaçure et les couvertes, qu'il faudra à
nouveau recuire : ensuite interviendront les peintres et les doreurs ces derniers
seulement, à cette époque, dans les manufactures royales. S'ils copient souvent
des peintres, ils peuvent mettre aussi en scène des sujets de leur invention
avecc des mélanges de pigments dont ils choisissent la composition : ces enduits
sont vitrifiables en raison de leur mélange avec des oxydes métalliques et ils
vont passer à nouveau par le four. C'est un oeil averti qui peut faire la
différence avec les décors modernes, obtenus avec la chromo-lithographie,
décalcomanies vitrifiables, elles aussi.
Biscuit de Sévres : Modèle de Blondeau d'après Oudry
Mais nous n'avons rien inventé, la porcelaine vient de loin ! en Chine au VI
éme siècle, dragons sacrés, effigies religieuses étaient confectionnés dans cet
argile "felspathique"; qui a donné lieu au premier espionnage industriel.....
le Père Entrecolle en 1712, en rapporte un échantillon, de là faut-il imaginer
que l'on a mis les géologues français sur la piste pour trouver l'équivalent de
ce "kao-ling".
De son côté le géographe Edrissi, rapporte dans ses écrits en 1153 que "Sousse
est une ville où on fabrique le "ghazar" chinois qui est une porcelaine dont rien
n'égale la beauté".
De son côté Ibn Batoutah en 1356 rapporte qu'on fabrique de la porcelaine à
Lei-Toum et Sin-Caha.. Tous les voyageurs qui avaient parcouru le Moyen-Orient
ou l'Egypte avaient eu connaissance de l'existence de la porcelaine citée dans
des inventaires royaux ou des relations de voyage.
Les navigateurs portugais en furent les premiers importateurs depuis leurs
comptoirs en Extrême-Orient, auxquels succédérent la Compagnie des Indes
néerlandaises qui faisait fabriquer sur place des objets inspirés de modèles
occidentaux .... délocalisation ?. C'est notre grand Colbert en 1650 qui
concurrence alors avec notre belle flotte, la Compagnie hollandaise : il crée la
la Compagnie des Indes orientales ; on va donc importer de la porcelaine
d'Extrême-Orient qu'on appellera porcelaines "Compagnie des Indes".
Combien de cargaisons de porcelaines dorment au fond des océans?
on en trouve quelque fois.
Les Toscans, avec leurs beaux vases "Médicis", avaient bien tenté aussi de
composer une porcelaine. Celle-ci envahit les tables de luxe au XVII ème siècle
en remplacement des orfévreries fondues pour financer les guerres.
Tous veulent alors concurrencer ces marchandises qu'il faut importer ; les
chimistes italiens avaient bien tenté aussi de s'approcher des qualités que
représentait la porcelaine chinoise mais la découverte du kaolin se faisait
toujours attendre. En Allemagne c'est une affaire de poudrage de perruque
qui va mettre Böttger et Tchirnhausen sur la voie.... une longueur d'avance !!!
l'Electeur de Saxe en 1709 mis au courant, va au plus vite attribuer le
gisement kaolithique à la manufacture de Meissen. L'espionnage industriel est
alors à son comble.
Encore quelques années, quelques analyses chimiques ... on va y arriver !!!
Encore quelques pâtes tendres.
Biscuit de Sévres. Buste de Molière. Modèle de Houdon
à suivre
faire reconnaître sa préciosité et tout l'art nécessaire à sa réalisation.
Quand notre porcelaine sort du four nous avons un "biscuit" qui va alors être
l'objet de nouvelles manipulations, la glaçure et les couvertes, qu'il faudra à
nouveau recuire : ensuite interviendront les peintres et les doreurs ces derniers
seulement, à cette époque, dans les manufactures royales. S'ils copient souvent
des peintres, ils peuvent mettre aussi en scène des sujets de leur invention
avecc des mélanges de pigments dont ils choisissent la composition : ces enduits
sont vitrifiables en raison de leur mélange avec des oxydes métalliques et ils
vont passer à nouveau par le four. C'est un oeil averti qui peut faire la
différence avec les décors modernes, obtenus avec la chromo-lithographie,
décalcomanies vitrifiables, elles aussi.
Biscuit de Sévres : Modèle de Blondeau d'après Oudry
Mais nous n'avons rien inventé, la porcelaine vient de loin ! en Chine au VI
éme siècle, dragons sacrés, effigies religieuses étaient confectionnés dans cet
argile "felspathique"; qui a donné lieu au premier espionnage industriel.....
le Père Entrecolle en 1712, en rapporte un échantillon, de là faut-il imaginer
que l'on a mis les géologues français sur la piste pour trouver l'équivalent de
ce "kao-ling".
De son côté le géographe Edrissi, rapporte dans ses écrits en 1153 que "Sousse
est une ville où on fabrique le "ghazar" chinois qui est une porcelaine dont rien
n'égale la beauté".
De son côté Ibn Batoutah en 1356 rapporte qu'on fabrique de la porcelaine à
Lei-Toum et Sin-Caha.. Tous les voyageurs qui avaient parcouru le Moyen-Orient
ou l'Egypte avaient eu connaissance de l'existence de la porcelaine citée dans
des inventaires royaux ou des relations de voyage.
Les navigateurs portugais en furent les premiers importateurs depuis leurs
comptoirs en Extrême-Orient, auxquels succédérent la Compagnie des Indes
néerlandaises qui faisait fabriquer sur place des objets inspirés de modèles
occidentaux .... délocalisation ?. C'est notre grand Colbert en 1650 qui
concurrence alors avec notre belle flotte, la Compagnie hollandaise : il crée la
la Compagnie des Indes orientales ; on va donc importer de la porcelaine
d'Extrême-Orient qu'on appellera porcelaines "Compagnie des Indes".
Combien de cargaisons de porcelaines dorment au fond des océans?
on en trouve quelque fois.
Les Toscans, avec leurs beaux vases "Médicis", avaient bien tenté aussi de
composer une porcelaine. Celle-ci envahit les tables de luxe au XVII ème siècle
en remplacement des orfévreries fondues pour financer les guerres.
Tous veulent alors concurrencer ces marchandises qu'il faut importer ; les
chimistes italiens avaient bien tenté aussi de s'approcher des qualités que
représentait la porcelaine chinoise mais la découverte du kaolin se faisait
toujours attendre. En Allemagne c'est une affaire de poudrage de perruque
qui va mettre Böttger et Tchirnhausen sur la voie.... une longueur d'avance !!!
l'Electeur de Saxe en 1709 mis au courant, va au plus vite attribuer le
gisement kaolithique à la manufacture de Meissen. L'espionnage industriel est
alors à son comble.
Encore quelques années, quelques analyses chimiques ... on va y arriver !!!
Encore quelques pâtes tendres.
Biscuit de Sévres. Buste de Molière. Modèle de Houdon
à suivre
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