lundi 24 octobre 2016

Découvertes

Avant même que je choisisse où je vais vous entraîner aujourd'hui, voici des nouvelles qui me tiennent à coeur, issues du Quotidien "La Provence".
Vous savez maintenant à quel point,  les premiers siècles de notre Narbonnaise m'intéressent :


Comme à son habitude, Luc Long n'est pas rentré les mains vides de sa campagne de fouilles. Il faut dire qu'en plus d'être l'un des experts les plus respectés et expérimentés dans le domaine, cette année les conditions météorologiques ont permis à l'Arlésien d'adoption et son équipe de travailler dans des conditions optimales. "On pouvait avoir jusqu'à 3 mètres de visibilité, c'est vraiment exceptionnel", commente l'archéologue sous-marin et scaphandrier professionnel, qui est également conservateur en chef du Patrimoine au DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines).
Les recherches se sont donc déroulées en deux étapes. Tout d'abord du côté de la Camargue et des Saintes-Maries de la Mer au mois de juillet. Puis dans le Rhône à partir de la fin du mois d'août. Pour des raisons financières, il n'a pas été possible cette année pour l'équipage de repartir sur son célèbre Brezehan. C'est donc sur le Liberty III, une goélette aux allures de galion des Caraïbes de 20 m de long, louée pour l'occasion, que s'est déroulée une partie de la navigation. "On passe par le cadre associatif et c'est donc beaucoup moins cher de louer ce type de navire", commente Luc Long. Seul problème, entre la fouille de Camargue et celle du Rhône, le bateau a coulé à pic, du côté de Marseille. "On l'a libéré quelques semaines, le capitaine a fait quelques sorties et il a touché un banc rocheux... Ce sont les épaves qui nous rattrapent", s'amuse ce dernier.
Privé de ce bateau, c'est donc avec des zodiaques que l'archéologue et son équipage ont dû travailler sur le Rhône.
Au Saintes, Luc Long (DRASSM) et son équipe (2ASM) repèrent et expertisent une dizaine d'épaves antiques nouvelles, parmi lesquelles des navires chargés de blocs de marbre situés par 20 m de fond, à plus de 3 km du rivage. Les recherches se sont ensuite poursuivies sur l'avant-port maritime d'Arles, une zone de rupture de charge à l'embouchure de l'ancien Rhône de Saint-Ferréol, au sein de laquelle s'effectuait le transbordement des marchandises entre les gros vaisseaux de mer et les chalands fluviomaritimes à fond plat, qui pouvaient remonter le fleuve. Découverte intéressante dans ce coin, celle de grandes roues métalliques. Concretionnées et d'environ 1m70 de diamètre, elles pourraient laisser penser aux fameuses "Roues de Métagénes", dont parle Vitruve dans son encyclopédie sur l'architecture. Un système, inventé à l'origine par l'architecte grec Métagénes, lors de la construction du temple d'Artémis d'Éphèse.

Sur les traces de Croc-Magnon à Arles ?

Du côté du Rhône, la campagne a été qualifiée de "très rentable au niveau archéologique". Deux opérations étaient menées : une fouille programmée dans le secteur de la rive droite, où a été trouvé César, puis une cartographie des épaves qui concerne toute la traversée d'Arles sur les deux rives. Au rayon des découvertes, le mollet de Neptune est bien évidemment une pièce rare (voir ci-dessous). De nombreuses pièces retiennent également l'attention des plongeurs, mais seules celles nécessitant une étude approfondie sont remontées du Rhône. La découverte de nouveaux tuyaux de canalisations en plomb permet de développer de nouvelles théories concernant la consommation d'eau à l'époque antique. À côté de ces vestiges, toujours sur la rive droite, un autel votif (voir photo de droite) dédié à une divinité non répertoriée a été également été retrouvé.
Autre découverte étonnante, et qui pose aujourd'hui beaucoup d'interrogations : celle d'un bois de renne ou de cerf percé. Luc Long prend beaucoup de précautions pour en parler. "L'étude est en cours, mais je peux vous dire qu'il mesure 34 centimètres de long et a été entaillé de manière régulière. Selon les spécialistes, mais il va falloir l'étudier très en détail, cela pourrait laisser penser à un objet très ancien. On se prend à rêver qu'on est sur les traces de Cro-Magnon, chose plutôt inhabituel sur Arles. Ce type d'objet, s'il se rapporte à un bâton percé, pourrait faire reculer l'histoire de l'Arlésien jusqu'au Magdalénien. Nous n'avons cependant à ce jour aucune certitude, ce sont juste des pistes de recherche."
Financées par le ministère de la culture, le service régional d'archéologie, mais aussi et surtout des entreprises privées, les fouilles de Luc Long et son équipage ont encore de beaux jours devant elles. "D'autant plus qu'un grand nombre de vestiges apparaissent dans des secteurs où nous sommes déjà passés du fait que le Rhône incise de plus en plus en lit..."

La statue de Neptune retrouve son mollet

Au cours de la même campagne que celle qui a permis de sortir le buste de Jules César, en 2007, d'autres objets rares ont également été remontés à la surface par Luc Long et son équipe.
Parmi eux, une monumentale statue en marbre de Neptune (1,80 m) datée de la première décennie du IIIe siècle après Jésus-Christ. Cette dernière s'est reconstruite tel un puzzle, au fil des différents fragments retrouvés. Le corps de ce dieu, nu et barbu, souffre cependant encore de quelques lacunes. "Nous avons trouvé ce morceau de marbre lors de nos fouilles, explique Luc Long tout en présentant l'objet. Et il y a de fortes chances que ce soit le mollet de notre fameux Neptune qui est encore bancal aujourd'hui. Nous n'avons pas encore la certitude absolue que le mollet puisse coller à la statue puisque l'expérience n'a pas encore été tentée en réel au musée Arles Antique, mais les nombreuses simulations 3D ne laissent aucun doute quant à l'appartenance de ce mollet."
Il semblerait donc que Neptune retrouve un peu de stabilité dans les semaines à venir grâce au retour de sa jambe, dix-huit siècles plus tard. Et pour les parties manquantes de son corps telles que "les bras, le trident ou le sexe", il subsiste encore l'espoir de les retrouver dans les carrés qui n'ont pas été fouillés cette année.

vendredi 21 octobre 2016

Les troubadours





 Curieusement j'ai retrouvé la trace d'Ermengarde de Narbonne à Puivert, quelques jours après; ce devait être une femme exceptionnelle pour qu'une cour complète des troubadours se retrouvent dans le donjon de Puivert en août 1170, et ne rivalisent  entre eux dans l'expression de leur amour pour elle et peut-être pour d'autres...
Peire d'Auvergne  (d'Alvernhe ) semble s'être détaché du lot ou bien se sentait-il chez lui, dans son occitanie, ne fustige-t-il pas les trouvères  ? ; ceux-ci étant les "troubadours du Nord" ne parlant pas l'occitan.

  Retrouvez cet épisode sur le site de Puivert :

"C’est alors que Peire d’Auvergne rédigea sa ’’satire littéraire’’ dans laquelle il critique tout les treize trouvères présents : Peire Roger, Guiraud de Bornelh, Bernard de Ventadour, Guilhem de Ribes, Rimbaut d’Orange, Cossezen... pour finir sur lui même et par ce vers :


’’Peire d’alvernha a tal votz Que chanta de sobre e de sotz E lauza-s mout atota gen Pero maistres e de totz Ab qu’un pauc esclarzis sos motz Qu’a penas nuls om los enten’’

’’ Lo vers fo fagz als enflabots A Pog-vert tot joyan rizen.’’


 http://www.chateau-de-puivert.com

  Assise dans la salle des musiciens, j'avais tout loisir d'imaginer ce que devait être cette assemblée quand est survenu, avec ses instruments de musique, Christian Koenig  je m'y suis forcément attardée, avec son autorisation, pour y entendre résonner quelques notes.
L'endroit retrouvait toute sa vocation !  

                                  
                                                                                               

J'avais eu quelques années auparavant, dans la salle inférieure de la chapelle, une curieuse expérience ;  ayant laché toute ma petite famille trop heureuse de s'égayer dans un tel donjon, je passais la tête dans cet endroit mais y voyant quelqu'un qui soulevait une tenture pour passer derrière je me ravisais et partait surveiller les "pitchouns".
 En y revenant je me demandais où avait bien pu aller cette personne  et m'attendait à trouver une porte ou un passage, en soulevant la tenture ...
mais... que du mur !!! et cette année il n'y a même plus la tenture....

 Comme vous pouvez le lire ce château de Puivert, par ses dimensions, était apte à recevoir  toute cette cour royale en déplacement.

  A la base de chaque ogive de la salle des musiciens figure un musicien de l'époque :




http://www.universalis.fr/encyclopedie/langue-et-litterature-occitanes/
















 quelques unes subissent les déjections des chouettes.
En clé de voute  de la chapelle,  le couronnement de la Vierge :

                            et sur un culot d'une de ces  d'ogives, deux beaux visages,


On va retrouver cette gracieuse coiffure à l'extérieur du donjon





blason des Bruyères.
 Simon de Montfort est aussi passé par là et a distribué à ses barons du Nord les terres des Congoust et autres seigneurs occitans .





http://www.passionchateaux.com/ch_puivert.htm


On pourra bientôt ramasser les baies des genévriers qui bordent la descente du château.
         au centre du donjon la belle fenêtre en ogive de la salle des musiciens




mercredi 19 octobre 2016

Cheminement

 Quelconque représentation artistique, amène à une époque, à un épisode de l'histoire ;  ou à une interrogation, plus encore à une réminiscence : c'est le cas pour deux,( entre autres,) plaques murales  rencontrées à Narbonne.
 Cette précédente sculpture qui marque le départ d'une ogive  soulignant un linteau de la porte des Synodes m'a entrainée sur l'évocation des Etats du Languedoc, qui s'y réunissaient.
Plus encore, lorsque "perdue" hors circuit touristique je me suis trouvée devant ces belles sculptures.


Je ne traverse jamais la Cour Henry IV à Toulouse sans m'écarter de la plaque, en son centre, commémorative de l'exécution du duc de Montmorency.

https://www.herodote.net/almanach-ID-2034.php

 Je pense que notre nouvelle grande région qui relie Midi Pyrénées et Languedoc-Roussillon est bien représentative de cette Narbonaise Romaine que nous venons d"évoquer, et des Etats du Languedoc.
 Richelieu ne badinait pas,  c'est d'ailleurs lui qui a ordonné le démantélement de Roquefixade, comme beaucoup d'autres citadelles.

 Une autre, en honneur d'Ermengarde de Narbonne va nous entraîner vers cette autre forme d'art qu'est la poésie des troubadours.

Ermengarde !, quel beau prénom, il y en a eu des Ermengarde y compris sur le bûcher de Montségur ..


                                Et je vous en reparlerai demain.
 C'est d'ailleurs une déformation... professionnelle... qu'au lieu de dévisager les passants, d'avoir la tête dans les nuages.
 Portes, fenêtres, anonymes, qui ouvrent sur les cours ou les rues  ont aussi une histoire que le passant ignore.
 En voici quelques unes :



















































Beau médaillon de la Banque Courtois
 Raffinement de cette frise qui remplace les génoises habituelles.

http://blog-patrimoine-facades.com/debord-de-toiture-genoise-corniche/



































              Est-ce que les "vrais" chats se laissent intimider?

Et quels mystères derrière cette porte cochère ? 





























































Bel exemple d'architecture






                                                   Portail vers le sacré

Portraits et Vues diverses

 Sans thème précis, puisqu'il faut emprunter le même chemin pour quitter le Palais des Archevêques, il reste alors tout loisir de lever les yeux au plafond ... et, c'est très beau,  ou de jeter un coup d'oeil par les fenêtres et c'est quelquefois surprenant.
Pour les yeux au plafond :


http://rcppm.org/download/biblio/Fronton-Wessel_palais-Narbonne.pdf

 je rappelle la manip pour ouvrir le lien  primo le sélectionner (clic gauche) puis clic droit pour ouvrir le lien puis quitter et c'est magique ... cela s'ouvre tout seul

et par les fenêtres .... un crocodile-gargouille, (qui m'a rappellé celui qui est suspendu dans la cathédrale de St Bertand de Comminges) .

ou ces deux apôtres, sans doute, ou bien Saint Just et Saint Pasteur ?  si hauts perchés qu'ils ne pourront jamais redescendre...

ou bien, en se calant bien dans l'angle d'une fenêtre, une autre, bien cachée :



  où se reflète une absidiole de la cathédrale.































Pas encore sevrée de la romanité, quelques coups d'oeil encore sur ce qui ne m'a pas attirée de prime abord. on dit que c'est une très belle tête ... ils parlent de la sculpture, évidemment   !!
 

                                      Méditation sur l'éternité ?




                               La palme de la beauté revient à Dionysos,
 la qualité du marbre, outre le ciseau du sculpteur, y est pour beaucoup.



                  Je ne vous ai présenté qu'une sélection parmi mes photos.
Une fois sortis,  en musardant, encore de belles choses à venir.
L'on quitte le palais avec ce visage affable à l'angle de la salle des synodes.
 ( XIII ème ) ?

on danse toujours à Narbonne

https://sites.google.com/site/civilisationromaine/l-art-romain/La-musique-et-la-danse-romaines

https://www.youtube.com/watch?v=oBFoB3ALpYI