jeudi 1 septembre 2016

La National Gallery

Ce ne sont pas des bains dans les fontaines de Trafalgar Square auxquels je vous convie mais plutôt des bains de foule où il est difficile de se frayer un chemin..

 comme il me sera difficile de me frayer un chemin au travers des salles où s'extasier devant des toiles célébrissimes, demande une volonté de s'affirmer sans faille.











Plutôt que de vous faire passer d'une toile à l'autre, je préfère n'étudier qu'un tableau ou deux, à la fois, en donnant le commentaire à un spécialiste.
 Puis, peut-être, une nouvelle plongée dans les rues londoniennes, en guise de récréation, pour ceux pour qui les toiles de maîtres ne sont pas une panacée.

 C'est avec un immense plaisir que j'ai pu contempler "Les  Baigneurs à Asnières" de  Georges Seurat.
Pourquoi commencer par celui-là ? parce que j'ai aimé les têtes tournées de visiteurs qui s'intégraient parfaitement à la toile.



 le critique d'art Pierre Marois nous dit en parlant de Clauce Monet : 

" Pour dominer le monstre impressionniste, il ne fallait pas moins que ce jeune Seurat qui ressemblait, dit-on, au Saint Georges de Donatello et qui devait mourir à trente ans.
Prenant une voie plus périlleuse que celle de Cézanne, il choisit de combattre son adversaire avec ses propres armes.
Cela semblait d'abord une gageure de vouloir traiter scientifiquement la couleur qui, depuis la Renaissance, avait représenté dans la peinture l'élément inspiré et qui se prête mal à une discipline.
Il jugea que les impressionnistes n'avaient obtenu qu'un à peu près  dans la représentation de la lumière.
Couleur pure ; touche divisée.
Il voulut la couleur la plus pure, la touche plus divisée encore.
Ce que les impressionnistes avaient obtenu par instinct, il voulut l'atteindre par la réflexion.
Comme le jeune Valéry, il était "affecté du mal aigu de la précision".
Il pouvait s'appuyer sur les découvertes de Chevreul que Delacroix avait en vain tenté de rencontrer et il était persuadé"de la nécessité et de la suffisance de la science et de la chimie dans l'art".
"Ils voient de la poésie dans ce que je fais, disait-il. Non, j'applique ma méthode et c'est tout."
Cette méthode, il l'a résumée en quelques phrases qui ont la sécheresse d'un théorème.
Il distingue dans le tableau ce qui forme sa luminosité, sa coloration et sa composition : le ton, la teinte et la ligne.
Dans chacun de ces éléments, il cherche la loi des contrastes et la loi des similitudes.
"L'harmonie, dit-il, c'est l'analogie des contraires, l'analogie des semblables."
Cette synthèse que Cézanne avait faite des matériaux laissés par l'impressionnisme, Seurat la refait à son tour, mais au lieu de simplifier le monde, de le reconstruire par plans et par volumes comme Cézanne, il n'hésite pas à pousser l'analyse plus loin encore. Sa démarche passionnée fait penser à celle d'Uccello découvrant cette "douce perspective" qui lui faisait perdre le sommeil......................................................................................."
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Belle introduction pour un Cézanne à venir.

mercredi 31 août 2016

Cartes postales

 Autour de la Tamise, soirée estivale avant que bientôt ne se lève la lune et que le Tower Bridge ne prenne des couleurs pastel.
 Cartes postales, elles arrivent toujours après que vous soyiez rentrés et... sans timbres... 

Des reflets aussi.

 C'est l'heure de sortir.

Vous ne pouvez échapper au  bourdon, grave, calmement scandé,   de la Big Ben.




http://www.parliament.uk/bigben






















Du pont de Westminster vue sur la Tamise

                            le soleil ne va pas tarder à se coucher
        
                              cette fois-ci, le reflet est le bienvenu !...


                              Bientôt ce quai brillera de mille feux et les 310 mètres de la"Shard "s'illumineront.

                         Les bords de fleuves sont toujours magiques.

            le pont est bien droit mais la Shard a un petit air de Tour de Pise.

  
                         dans le lointain le "London Eye" s'est aussi teinté de rose.

 et enfin ..le Tower Bridge, mauve,   couleur de bonbon anglais.

 

vendredi 26 août 2016

Sous la coupole du British Museum




http://www.lesechos.fr/07/12/2000/LesEchos/18295-146-ECH_norman-foster-met-la-grande-cour-du-british-museum-sous-cloche.htm

si vous lisez l'article ci-dessus.... un peu de France !!

 En tout cas de quoi respirer sinon s'aérer après un parcours qui ne donne pas le vertige mais à réfléchir.............. tant d'oeuvres représentatives du génie humain, de ce que l'homme a fait de mieux, avec les moyens de leur époque au sein de multiples civilisations.
Appropriations ou sauvegardes ? le débat est ouvert.

J'ai en tout cas remarqué une foule plus dense dans les salles "Egyptiennes", à tel point que je n'ai pu rester dans certaines d'entre elles.



















Il faut bien cette hauteur pour abriter ces deux totems..





une invite à passer sur le continent Sud-Américain, avec les Aztèques et les Mayas..
Une civilisation qui n'est pas ma favorite.. mais tous les goûts sont dans la nature !!


          Après la lumière bleutée de la coupole, on replonge dans l'obscurité.
                                                                   Pour admirer quelques beaux Jades.


                                Serpent Aztèque A D 1300.1521







Pour la semaine prochaine une petite transition dans Londres et une nouvelle plongée dans l'art, peut-être un retour sur mes préférences...

jeudi 25 août 2016

les mosaîques du British Museum

 Je suis restée bouche bée, clouée sur place quand, suspendues dans un escalier, j'ai buté sur des mosaïques d'une finesse époustouflante.
Mais le programme est si chargé qu'il n'est guère possible de s'y attarder; sept millions d'objet à découvrir en une seule journée  !!
 Hormis à Tarragone, peut-être, toutes celles admirées en Espagne n'avaient pas cette finesse d'éxécution, peut-être en Arles ?
 D'où venaient-elles ?  Carthage et l'Utique.
                                            sur le thème de la mer
                                            ou de la chasse

suite, Quelques objets remarquables au British Museum

Objets remarquables et remarqués au long de ce long parcours ; soit pour leur technique  ou leur rareté ou tout simplement parce que leur matière m'est particulièrement familière, verre soufflé ou poteries.

La technique du camée appliquée à la verrerie souligne une maîtrise, jamais égalée et nous en avons sous les yeux deux exemples.

 en vous demandant l'indulgence pour les photos toujours prises "à la va vite" (temps libres entre deux vagues de visiteurs ou en évitant les reflets des vitrines)






































Faisant suite à l'article précédent  :

Ce magnifique bronze (photo malheureusement altérée par des reflets :
faisait partie d'une statue en pied découverte au centre de  Chypre à Politiko datée de 450 BC (before Christ) l'on en a pas suffisament  apprécié la valeur., malmenée, dépecée......
 Appellée "Chatsworth Head" pour avoir un temps résidé dans le Derbyshire !!!

https://en.wikipedia.org/wiki/Chatsworth_Head
                              même Sophocle a souffert de mes reflets

mercredi 24 août 2016

Au British Museum

J'ai plus de latitude de contempler mes photos que, sur place, les originaux........

Il faudrait consacrer une journée à chaque département  et peut-être hors saison, pour espérer une approche plus calme, sans avoir le regard brouillé par les selfies ou autres photos de groupes, la rançon du succés... .. nonobstant, je consacre cet article aux beautés grecques ou copies romaines ou cypriotes.

 Je laisse les commentaires à Charles Picard. Membre de l'Institut. Membre de l'Ecole française d'Athènes  : vision analytique qui dépasse le simple regard de l'amateur.
 Je ne peux vous affirmer un suivi  classique, une itinérance posée encore que.... ce jour-là j'ai fait des efforts.
 Première vision, première approche et non des moindres..




 ................"Non moins que l'aboutissement d'une perfection technique, l'installation du classicisisme dans l'art grec avait résulté de l'adoption d'un mode spécial de pensée.
Il faut faire effort aujourd'hui, quand on confond si arbritairement parfois classicisme et académisme, pour se remémorer les temps et les pays où les formes plastiques n'étaient point seulement messagères de joie artistique, mais, dépassant en quelque sorte leur valeur imagée, apparaissaient surtout comme des expressions de l'intelligence et de la règle morale.
L'intimité de l'homme et du dieu au temps de Scopas, qui s'exprime d'une façon moins grandiose que Phidias, mais rouvre avec ardeur des chemins délaissés : il a développé la joie de vivre d'un insulaire heureux, contemplatif, et toutes les émotions passionnelles, jusqu'au pathétique pur.
L'homme d'essence plus terrestre, semble avec lui descendre des hauteurs de la légende ; la nature, qui n'était pas bannie du Parthénon, où il y avait eu, attentifs autour de la légende cosmique ou locale, les astres, les fleuves, les fontaines, amplifie sa présence et ses pouvoirs. (1)

Un secret à deviner s'inscrit dans les frontons plus frémissants, où s'installent des batailles inquiètes, des chasses quasi magiques.
Bientôt Praxitèle peuple l'espace entre ciel et terre de la foule de ses jeunes génies irréels, aimables faunes sans animalité, Eros pensifs ou joueurs; c'est le temps où les dieux adolescents s'amusent d'un lézard, ou d'un coq, et le divertissement d'en haut s'associe au rite.
L'Hermès d'Olympie, oeuvre praxitélienne, quoi qu'on ait dit, bien qu'il s'agisse pour nous d'un Praxitèle recopié plutôt que d'une statue originale, a créé peu après le milieu du IV ème siècle, la plus splendide réalisation d'un dogme païen : celui du sauvetage de l'âme humaine promise à l'éternité.
Car à peu près vers le temps où Platon créait, avec l'équivalence du Sôma-Sèma (le corps-prison), le noyau essntiel de la légende de Psyché délivrée par l'amour, le groupe d'Olympie n'a pas seulement pour lui son charme plastique, qui laisse muet.
Il évoque avant tout, les tribulations émouvantes du jeune Dyonisos, futur patron de la  (2) rédemption des âmes, lui-même libéré à point, au berceau, de la jalousie d'Héra, pour être emporté par Hermès au Paradis païen, près de Nysa et de ses nymphes nourricières.
 La longue fortune de ce thème mystique, qu'on avait jusqu'ici trop oublié de comprendre et d'expliquer, révèle l'importance relligieuse exceptionnelle de la donnée mise en oeuvre par le plus délicat des sculpteurs d'Attique.



Les hommes du Moyen Age ne s'étaient pas trompés sur les intentions du groupe et la vraie gloire de son auteur. Ils avaient fait de Praxitèle, comme de Phidias déjà, des magiciens antiques qu'on faisait intervenir encore pour certaines ordalies judiciaires.
De 369 à 300 environ, Lysippe;, infatigable créateur, a porté à l'élasticité la plus illusioniste, sous trois dimensions, la vie des statues athlétiques, celle des héros et des dieux ; et un jour, spécialement celle du jeune héros de Pella, héros et dieu à la fois, dont il fut le prtraitiste officiel. Sans lui, nous n'aurions plus guère connu qu'un Alesandre de légende et d'apothéose, transfiguré.

Mais il a fixé obstinément ses traits humains, dans la bataille plus que dans la gloire, et il a retardé ainsi, de plus de cinq cents ans, au profit de la vérité du portrait hellinistique, l'avénement du prestige figé de l'icone byzantine ."

                                                                                                    Charles Picard



                      (1)



                            (2)