comme il me sera difficile de me frayer un chemin au travers des salles où s'extasier devant des toiles célébrissimes, demande une volonté de s'affirmer sans faille.
Plutôt que de vous faire passer d'une toile à l'autre, je préfère n'étudier qu'un tableau ou deux, à la fois, en donnant le commentaire à un spécialiste.
Puis, peut-être, une nouvelle plongée dans les rues londoniennes, en guise de récréation, pour ceux pour qui les toiles de maîtres ne sont pas une panacée.
C'est avec un immense plaisir que j'ai pu contempler "Les Baigneurs à Asnières" de Georges Seurat.
Pourquoi commencer par celui-là ? parce que j'ai aimé les têtes tournées de visiteurs qui s'intégraient parfaitement à la toile.
le critique d'art Pierre Marois nous dit en parlant de Clauce Monet :
" Pour dominer le monstre impressionniste, il ne fallait pas moins que ce jeune Seurat qui ressemblait, dit-on, au Saint Georges de Donatello et qui devait mourir à trente ans.
Prenant une voie plus périlleuse que celle de Cézanne, il choisit de combattre son adversaire avec ses propres armes.
Cela semblait d'abord une gageure de vouloir traiter scientifiquement la couleur qui, depuis la Renaissance, avait représenté dans la peinture l'élément inspiré et qui se prête mal à une discipline.
Il jugea que les impressionnistes n'avaient obtenu qu'un à peu près dans la représentation de la lumière.
Couleur pure ; touche divisée.
Il voulut la couleur la plus pure, la touche plus divisée encore.
Ce que les impressionnistes avaient obtenu par instinct, il voulut l'atteindre par la réflexion.
Comme le jeune Valéry, il était "affecté du mal aigu de la précision".
Il pouvait s'appuyer sur les découvertes de Chevreul que Delacroix avait en vain tenté de rencontrer et il était persuadé"de la nécessité et de la suffisance de la science et de la chimie dans l'art".
"Ils voient de la poésie dans ce que je fais, disait-il. Non, j'applique ma méthode et c'est tout."
Cette méthode, il l'a résumée en quelques phrases qui ont la sécheresse d'un théorème.
Il distingue dans le tableau ce qui forme sa luminosité, sa coloration et sa composition : le ton, la teinte et la ligne.
Dans chacun de ces éléments, il cherche la loi des contrastes et la loi des similitudes.
"L'harmonie, dit-il, c'est l'analogie des contraires, l'analogie des semblables."
Cette synthèse que Cézanne avait faite des matériaux laissés par l'impressionnisme, Seurat la refait à son tour, mais au lieu de simplifier le monde, de le reconstruire par plans et par volumes comme Cézanne, il n'hésite pas à pousser l'analyse plus loin encore. Sa démarche passionnée fait penser à celle d'Uccello découvrant cette "douce perspective" qui lui faisait perdre le sommeil......................................................................................."
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