mercredi 18 novembre 2020

Pieter Brueghel

 Je m'interrogeais pour  assurer une transition avec Bosch et trouver une 

continuité par logique  plutôt  que par goût, Pieter  Brueghel me parait une 

évidence, encore faut-il "rentrer" dans son oeuvre.

 


  dessin à la plume vers 1565 "Le Peintre et le Connaisseur. 25 X 21,6 cm

 Pour l'époque, c'est sensiblement la même que celle de Bosch pour son 

inspiration, c'est précisément celle de  Jérôme Bosch. Admis à la Guilde des 

peintres d'Anvers en 1551 le marchand qui le suit, Hans Franckert,  l'accompagne

 aussi hors de la ville pour aller à la rencontre des paysans observer leurs

 attitudes lors des kermesses ou des noces,

 Aussi doué à la détrempe qu'à l'huile, il excelle dans le dessin et c'est par là, je 

crois, que je vais commencer. 

Comme pour Bosch dont bon nombre d'oeuvres ont disparu,  c'est lui-même qui

les  détruit les jugeant parfois trop mordantes et satyriques.

 Ce sont les archives de la Guilde de Saint Luc à Anvers qui nous donnent le plus

 de renseignements   sur son parcours.

 A 25 ans il quitte Anvers pour la France, passe par Lyon et s'embarque pour

l'Italie à Marseille. C'est grâce à son dessin de l'incendie  de Reggio de Calabre

 provoqué  par les Turcs en 1552 que l'on peut l'y situer à cette date.  

Un autre dessin de Messine, nous laisse entrevoir son cheminement jusqu'à 

Naples en 1553. 

Parvenu à Rome il se lie d'amitié avec Giulio Clovio auquel il offrira d'ailleurs la

vue de Lyon; il découvre l'oeuvre de Michel-Ange et de Raphaël.

C'est à Bologne qu'il fait la connaissance du géographe Scipio Fabius qui plus tard

 prie son homologue anversois Abraham Ortels, dans deux lettres datant de 1561

 et 1565 de saluer son ami Brueghel.

 C'est un carnet de route qu'il dessine en quelque sorte, immortalisant  ainsi ses

 étapes, dont le Saint-Gothard ; le voyage se poursuit par la Suisse  et la vallée du

 Rhin.  Pas de date précise pour son retour à Anvers, 1554 ou 1556. Il travaille

 alors pour Jérôme  Cock où il commercialise des gravures tirées de ses dessins 

dans la boutique " A l'Enseigne des quatre vents". Il décède le 5 septembre 1569.

S'il emprunte à Bosch une certaine imagerie, on ne peut y voir qu'une certaine 

similitude, les visions de Brughel sont burlesques et cocasses, les monstres y

 apparaissent rationalisés et ironisés.

 Dans la série des "Vices" paraphée d'inscriptions en latin et en flamand 

probablement  de Coornhert, lui-même graveur et ami  d'Ortels et de

Brueghel, c'est une pensée libérale et tolérante qui s'exprime, une pensée 

religieuse humaniste, loin des châtiments évoqués par l'oeuvre de Bosch selon la

 vision médiévale.

Nous retrouvons ainsi une "Tentation de Saint Antoine" de 2,61 X 32,6 

 dessin à la plume conservé à Oxford à l'Ashmolean Museum.

Le saint auréolé est penché sur son livre et aucun diable ne vient perturber cette

 lecture.

" Les gros poissons mangent les petits" d'après un proverbe flamand  dessin à la 

plume  de 1556 édité par C Cock conservé à l'Albertina de Vienne. (mêmes 

dimensions)

             " La kermesse d'Hoboken" 1559 Institut Courtauld. Londres

                     "Elck" dessin à la plume de 1558 au British Museum de Londres


  L'Alchimiste" est une gravure sur cuivre de van der Heyden d'après le dessin de 

Brueghel (1558- 1559)

            "La chute de l'alchimiste" 1564 dessin à la plume

                                               Prentenkabinett Tijksmuseum Amsterdam

                " L'âne à l'école" 1556.  23,6 X 30,7 Staatliche de Berlin

 

 dans" l'Ane à l'école" la fessée est d'actualité et les écoliers ont des têtes 

d'adultes, critique rabelaisienne de l'enseignement à l'ancienne mode.  

L'inscription latine nous apprend que "On pourra toujours l'envoyer à Paris, 

mais s'il est un âne ici, ce n'est pas là-bas qu'il devindra un cheval".

 conservé à Berlin au Kupferstichkabinett, Staatliche Museen


 

 

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