Toile surprenante que ce "Monet dans son atelier" peint en 1874 que j'ai pu
admirer à la Pinacothèque de Munich.
Nous avions bien effectivement trouvé la maison de Monet mais son atelier
était un bateau qu'il déplaçait sur la Seine au gré de ses humeurs ou des
luminosités qu'il pouvait y déceler. Madame Monet y préparait des repas
succints et ils y recevaient leurs amis.
Monet selon l'expression consacrée "tirait alors le diable par la queue".
" Me voilà de nouveau sans le sou" écrit-il à Manet qui comme à son habitude
répond à ses demandes de subsides et fait aussi dans son propre atelier la
promotion des toiles de son ami.
De quatre années plus tardive la toile du "Au Café-Concert ou les Buveurs de
Bocks se trouve à Baltimore.
Manet aimait fréquenter les cafés, il en retrace ici l'atmosphère d'une façon
magistrale, les bocks de ce cabaret le "Reichshoffen" sont encore remplis d'une
bière qui accroche aussi d'autres reflets, c'est surtout la main du premier plan
nerveuse, qui attire le regard, ou cette autre qui nous montre que les femmes
fument à cette époque.
Revenons en bord de mer plus précisément à Boulogne pour ce
"Clair de lune sur le port de Boulogne" en 1869 . C'est ici une autre
"atmosphère" si différente des toiles lumineuses comme celle qui suivra mais
avec ses teintes sombres où seule la lune et ses reflets sur la mer, sur le quai
et les coiffes des femmes de marins en attente, apportent une touche de
blanc.
Cette toile connut un grand succès à Bruxelles où elle côtoyait deux peintures
de Courbet " la Baigneuse et la Dormeuse ".
Si Monet travaillait sur son bateau, Manet, lui, travaillait sur le port .
Il peint ici depuis une fenêtre qui borde le port de Folkestone ; il avait ressenti
une furieuse envie de s'embarquer à son tour et c'est à son retour de
Londres qu'il peint cette toile maintenant à Philadelphie, elle est "grouillante"
de vie, "d'impressions", il y place Madame Manet sous son ombrelle. (1869)
Manet a peint peu de nus et peu de tableaux religieux : peut-être ne
connaissez-vous pas ce 'Christ mort et les anges" (1864) qui va attirer d'autres
critiques virulentes: seul Zola apprécie cette toile, désormais exposée au
Metropolitan Museum of Art de New-York. Ce n'est pas de saison puisqu'il
vaudrait mieux une "Nativité". Qui fut son modèle, lui-même ?
Cela me donne une idée : rassembler des tableaux de la Nativité pour
cette occasion
mais terminons par une touche "impressionniste : "Le Bar aux Folies bergère",
une de ses dernières toiles (1881). Suzon, son modèle est très actuelle.
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