puisse avoir peint une Nativité : c'est plus précisément une
"Adoration des Rois mages" en 1564, une trilogie, puisqu'il complétera ce
volet avec une "Fuite en Egypte" et un "Massacre des Innocents "qui ne sont
pas le thème que je veux aborder en ce temps de l'Avent.
Cette toile devrait vous surprendre car elle l'est, "surprenante", dans
l'oeuvre de Bruegel et elle est unique dans l'art religieux occidental.
Les corps s'étirent et nous aurons aussi cette façon de peindre avec el Greco,
les visages s'affirment.
Nous avons un enfant Jésus souriant, il ne semble pas effrayé par les visages
burinés de ses adorateurs, plus surprenante encore la présence du
hallebardier, profondément étonné de ce qui se passe ; St Joseph n'a rien d'un
saint, assez âgé, un peu bedonnant, lui non plus ne veut rien perdre de la
scène qui se déroule, et ne se laisse pas distraire.
Seule la Vierge est bien dans son rôle, épanouie, elle retient le bras de son
enfant et fait les présentations :
Le visage de Balthazar reste dans l'ombre, son grand manteau blanc est la
touche la plus claire de la toile avec l'hermine de Melchior et le linge de
l'enfant, il porte la myrrhe dans une petite nef, la poulaine presque au premier
plan surprend aussi.
La vierge est un peu seule au milieu de tous ces hommes mais ne s'en émeut pas
Cette huile sur panneau se trouve à la National Gallery de Londres
reste à trouver un texte de cette époque : que voici :
Pour le Temps de Noêl
Voici donc le temps désirable,
Où des cieux la grâce admirable
Nous fait naître un soleil au milieu de la nuit.
O Nuit, quel heur et quelle gloire!
Le jour te cède la victoire
Puisque pour ton flambeau le Fils de Dieu te luit.
Adorons cet astre admirable,
Aux pêcheurs même favorable,
Qui, sortant d'un beau sein, donne et reçoit le jour.
Heureux sein d'une vierge pure
Qui contre l'ordre de Nature,
A pu si chastement porter les fruits d'amour!
Dans le temps des rudes tempêtes,
Sous un toit, le séjour des bêtes,
Sans secours et sans feu naît le Maître des rois;
Et s'accoutumant à la peine,
Des vents souffre la froide haleine
Et dedans le berceau porte déjà sa croix.
Cependant la vierge divine
Sur son fils humblement s'incline,
Adorant ce grand roi dans un si pauvre lieu.
Un doux et saint transport l'anime;
Mais son humilité réprime
Le plaisir glorieux d'avoir produit un roi.
Saint enfant d'une sainte Mère,
Qui prend part à notre misère,
Voulant nous donner part aux délices des cieux,
Fais-nous renaître à ta naissance
Et donne la paix à la France,
Comme tu la donnas venant en ces bas lieux.
Desmarets de Saint Sorlin
1641
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