je l'avais choisie pour ce que je considérais sa jeunesse, une spontanéité, une
posture moins conventionelle, elle joue avec son enfant.
Mais quelle est ma surprise de voir que sa propriétaire lui a donné son nom la
"Madone Benois" et qu'elle est ainsi répertoriée!
Un critique l'a dépeinte en des termes très négatifs, une madone
sorcière... ne serait-ce pas le même modèle que la madone aux rochers, ce
grand front dégagé, la coiffure ? le cou ? la bouche fine qui s'efface sous le
sourire ; le Musée de l'Ermitage lui a trouvé des qualités, hormis sa signature,
puisqu'elle y est accrochée.
Elle date des années 1475-78 celle du rocher de 1503-1506.
Stances de Jean Auvray
1634
Oui, la vierge est un lys qui prend son origine,
Sa neige et son parfum d'un principe infecté;
C'est d'un rosier piquant le bourgeon sans épine
Qui au désert du vice étale sa beauté.
C'est un mignard souci qui dilate sa châsse
A petits plis dorés aux rais de son soleil,
C'est un brillant soleil qui nos soucis déchasse
A l'abord amoureux des rayons de son oeil.
C'est un beau ciel d'amour dont le double hémisphère
Influe sa vertu sur nos infirmités ;
Une étoile immobile en la mouvante sphère
Qui roule sur l'essieu de nos légéretés.
Non, Vierge, un lys n'a pas la fleur encor aussi blanche ;
La rose meurt naissant, vous vivez au tombeau ;
Le souci vers le soir contre la terre penche ;
Dans l'obscur de la nuit votre lustre est plus beau.
Phoebus sur l'orient ses rais nouveaux desserre,
Dedans notre occident commence votre cours ;
La terre vous comprend, le ciel comprend la terre,
L'étoile disparaît, et vous luisez toujours.
Quoi donc ! nul de ces noms en rien ne vous ressemble ?
En vain pour vous louer je les ai recueillis.
Vierge pardonnez-moi, vous êtes tout ensemble
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire