A défaut de Conte de Noël, je vous propose une légende du Couserans.
Vous verrez comment Hercule, Héraclès, si vous préférez, est responsable de la naissance des Pyrénées.
Au préalable, quelques lignes de la préface de Louis Henry Destel, pour ce livre édité en 1960 à Niort par le Maître-Imprimeur Nicolas.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/11/25/1497891-saint-girons-son-petit-fils-raconte-louis-henry-destel.html.
" L'Homme" né à genoux" se prosterne devant l'idéal qu'il se crée.
La forme de cet idéal ne résiste pas aux millénaires, change toujours, n'est plus qu'une parure mortelle. Le fond reste le même.
La légende, elle, constitue l'enveloppe d'un idéal. Elle est changeante et immuable. Tous les peuples de la terre lui ont consacré des livres; les siècles de la Raison, de la machine, de la télévision, de la bombe atomique, des expéditions sidérales (je rajouterai, du numérique), ne l'ont pas abolie.
Avec la musique, elle partage ce pouvoir d'être le véhicule interchangeable des rêves et des aspirations. Si bien que le génie de chaque race s'est penché sur elle pour s'entendre communier avec les dieux.
La religion et l'histoire ayant des règles strictes, l'âme et le fait ne peuvent les fuir.
A rebours, la légende détient le privilège des évasions où l'âme et le fait caracolent dans le pays du fabuleux.
La légende n'eut jamais de limites. L'homme, en la rêvant, reconstruit le monde, modelait, avec la glaise des prodiges, les héros, les géants, les fées, les démons, les bêtes horrifiques, nécessaires à son désir du merveilleux.
Mais l'essor de l'homme dans le prisme de l'irréel ne lui fit pas oublier le côté dynamique de la légende.
Il sut la plier à des fins de morale et de conquête. Elle servit d'exemple, de moteur, magnifia le courage, l'adresse, la ruse, l'esprit. Elle remuait les foules, déployait, dans l'or et le sang, des drapeaux si prodigieux que les Terres promises ne vivaient qu'à leur ombre.
Quand l'histoire manquait de panache pour accueillir un fait digne de survivre avec éclat, l'homme l'arrachait à la plume servante de la Vérité.
Il le lançait à plein galop dans le ciel de la légende où chacun le voyait, mieux que les Mages, leur étoile .
Exaltatrice, la légende haussait les faibles à la taille des forts, musclait les vouloirs débiles, d'un troupeau vagissant faisait des croisés. Elle glanait dans les cabanes, les masures et les châteaux, pénétrait dans tous les domaines, soumettait à sa loi de douceur ou de violence les êtres et les choses.
Les joies de ses paradis étaient plus suaves que celles des religions : les supplices de ses enfers, autrement redoutables.
Contés par elle, les péchés prenaient des teintes plus noires, et les actions louables des apparences séraphiques.
Par son ordre, les dieux se mélaient aux mortels, punissaient les vainqueurs et les rois, soutenaient les humbles et les grabataires. Meme la vierge des chrétiens savait abandonner son voile bleu pour essuyer les pleurs des misérables.
Au vrai, n'est-ce-point la légende, épaulée par le mythe, qui inventa l'Olympe et le peupla de dieux ?..."..............................................................................................
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Hercule
père des Pyrénées
"Les dieux de l'Olympe connaissaient la rouille de l'ennui. Elle les enrobait de lourdeur et plus rien n'amusait leurs loisirs.
Ils étaient las de leur vide. Seule pouvait s'y contempler l'écharpe d'un lait maternel : celui de Junon.
Pour donner aux hommes d'en bas un peu de lumière, les dieux s'efforçaient à un travail obscur. Ils produisaient une foudre silencieuse qui diffusait une lueur blafarde. Molle était la lumière. Sa soeur, l'ombre, s'ignorait. Les rayons en charpie divaguaient sur la terre ; les hommes y rampaient : larves couleur de suif. Leurs muscles tremblaient comme des gélatines, et l'effort de brouter la steppe faisait monter à leur joue un sang décoloré.
Point de bêtes familières, point d'oiseau ni de jungle. Aucun arbre.
Point de nuages, d'orages et de pluis.
Les gouttes d'eau ne tombaient pas ; elles sortaient de l'invisible, flottaient par intervalles, ressemblaient au fantôme de la lumière, naissaient nulle part, n'avaient point de direction"...........................................................................
à suivre
(Cette desciption des temps obscurs jusqu'au moment magique où tout se transforme et se crée, m'attriste, vivement le lever du soleil !!!
légendes des photos: Roses de Noêl décembre 2015
sortie Chioula février 2015
lever de soleil sur la Cité de l'Espace décembre 2015
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