et au couchant ? de l'autre côté de la chaîne, au Pays Basque ?
d'autres traditions, d'autres danses, le fandango et ce cri venu du fond de l'abîme des âges, l'irrintzina.
Pierre Loti, dans Ramuntcho le fait lancer par un contrebandier après le passage de la frontière.
"Un cri s'élève, suraigu, terrifiant; il remplit le vide et s'en va déchirer les lointains...
Il est parti de ces notes très hautes qui n'appartiennent d'ordinaire qu'aux femmes, mais avec quelque chose de rauque et de puissant qui indique plutôt le mâle sauvage.
Il a le mordant de la voix des chacals et il garde quand même quelque chose d'humain qui fait davantage frémir; on attend avec une sorte d'angoisse qu'il finisse et il est long, long; il opresse par son inexplicable longueur...
Il avait commencvé comme un haut bramement d'agonie et voici qu'il s'achève et s'éteint en une sorte de rire, sinistrement burlesque, comme le rire des fous...
Cela ressemble au cri d'appel de certaines tribus Peaux_Rouges dans les forêts des Amériques; la nuit cela donne la notion et l'insondable effroi des temps primitifs".
https://www.youtube.com/watch?v=QW6R67oWjjw
Mais on l'entend aussi en pays d'Aspe ou d'Ossau les bergers le lancent pour s'appeler et se répondre. Ils le nomment l'arrenilhet, en Ariège c'est le hilhet.
Quand dans les fêtes de Bayonne de SaintSébastien ou de Pampelune, les tlun-tlun, les tambourins accélèrent leur rythme envoûtant, quand les yeux n'arrivent plus à suivre le magique entrelacs des fandangos et des arin-arin, une primitive frénésie balaie la fausse pudeur de notre culture et le cri jaillit, ancestral et authentique.
photo Isarde
http://euskadi.net.free.fr/musiq.htm
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