Je vais avoir beaucoup à vous conter sur Sainte-Engrace où je me trouvais une autre fois, en 2009.
La famille avait entrepris la traversée des Pyrénées d'Ouest en Est, ma mission étant de les déposer au départ d'une étape et de les récupérer à l'arrivée de celle-ci. (20 km environ) Libre à moi de disposer de cette position pour diverses découvertes.
Ou bien raviver mes souvenirs d'autres "expéditions", plus anciennes, dont le Rallye des Cimes.
Bref, région splendide où règnent les merveilles dont je vous ai déjà parlé et que Martel considérait comme les plus fantastiques des Pyrénées (revoir l'article sur la Pierre St Martin), à savoir, les gorges de Kakoueta, la crevasse d'Holçarté, les gorges d'Ujuaré.
Photos Isarde
François Duhoureau nous en donne dans son livre "Béarn, Pays Basque et Côte d'Argent" en 1943, une description très poétique:
"Il y fait vert comme une émeraude en demi-teinte, froid comme dans un sépulcre.
Aux parois démesurées, des fougères géantes, des mousses hypertrophiées se souviennent des temps quaternaires..
Dans ce décor vertigineux pour légende nordique, on retrouve à chaque pas l'angoisse des premiers hommes, pénétrant les entrailles froides de la montagne.
C'est le domaine de l'horreur sacrée, qu'emplit le bruissement inouï des eaux souterraines et sans âge".
Ce pays est dangereux et l'homme qui attend son ennemi peut lui régler son compte sans laisser de traces. Un autre auteur plus ancien, Oyhenart dans "Noticia utriusque Vasciniae," en 1638 raconte que les gens de Roncal et d'Isaba avaient capturé le "hegoa" vent du Sud, puis enfermé dans une outre géante pour priver la vallée ennemie de ses souffles tièdes et laisser ainsi se geler les gens de la Soule. Mais, grâce au ciel, l'aubergiste d'Erroizu, compatissant, perça l'outre d'un coup de couteau.
Ce même Oyhenart raconte l'histoire de l'oiseau d'Orhy.
Ce pic d'Orhy passait pour un rendez-vous de sabbat,( nous n'avons pas encore abordé cette facette des légendes pyrénéennes, qui me paraissent extravagantes)
"Jadis, au temps où les oiseaux parlaient, un oiseau en hyver estant tout gelé de froid aborda un nid .Et l'ayant trouvé occupé par un autre oiseau, désireux de l'en faire sortir, il luy voulut persuader que "le soleil estoit bien chaud en la montagne d'Orhy".
Mais l'autre connaissant le fourbe luy répartit qu'il ne faisoit que d'en venir et qu'il savoit bien quel temps il y faisoit"; d'où le dicton:
"l'oiseau d'Orhy reste à Orhy"
suite, demain....
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