Fleurs de cerisier qui ne connaissez le printemps
Que depuis cette année
Puissiez vous ne jamais apprendre
Qu'un jour vous devrez tomber.
Ki no Tsurayaki
Je préfère l'optimisme prudent de mon Haï Kaï
Beau cerisier blanc
Promesse de fruits rouges
Méfies-toi du gel
I.
On a dressé la table ronde
Sous la fraîcheur du cerisier.
Le miel fait les tartines blondes,
Un peu de ciel pleut dans le thé.
On oublie de chasser les guêpes
Tant on a le coeur généreux.
Les petits pains ont l'air de cèpes
Egarés sur la nappe bleue.
Dans l'or fondant des primevères,
Le vent joue avec un chevreau ;
Et le jour passe sous les saules,
Grave et lent comme une fermière
Qui porterait, sur son épaule,
Sa cruche pleine de lumière.
Maurice Carême
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