Mithra sacrifiant le taureau est la figure majeure de Mithra et celle que je vous
propose est un marbre issu de Sidon vers 390 apr J C, conservée au Musée du
Louvre.
Son découvreur E Durighello en 1881 décrit les lieux du site qui l'abritait, le
mithreum de Sidon avec force détails mais tint ce lieu caché. Sidon est l'actuelle
Saïda au Liban.
Le thème d'une divinité tuant un taureau apparaît en Grèce dès la fin du V ème
siècle, avant j C pour immortaliser une victoire en Arménie puis devient
celui de Mithra avec une iconographie constante, un dieu juvénile qui plante son
glaive dans le coeur du taureau. Il détourne la tête, certains pensent que c'est
pour regarder le soleil, d'autres, qu'à l'instar de Persée détournant le regard
devant Méduse au moment de sa mise à mort, il agit de même.
Les symboliques, le scorpion dévorant les testicules le bout de la queue
transformé en épi de blé le serpent qui s'abreuve du sang du taureau, le pied du
dieu calé sur le sabot de la bête figurant sur la plupart des sculptures ou des bas-
reliefs, évoquent la fertilité.
Le marbre suivant issu de la colonie Colonia Patricia Corduba en Bétique
à Cabra a subi quelques dommages avec la disparition du pan flottant de la
tunique. Découvert en 1952 lors de fouilles dans une cour ceinte d'un portique,
cette tauroctonie présente deux détails supplémentaires, le chien, les plis opérés
par la morsure su serpent et Mithra qui relevant les naseaux du taureau tient
aussi son oreille tout en plantant son glaive.
Il a beaucoup d'allure !!! il est conservé au Musée de Cordoue quand il
n'est pas à Toulouse pour notre plus grand bonheur.
Mais nous verrons aussi des Mithra taurophores qui ne mettent pas à mort une
bête sauvage mais les portent mort sur leurs épaules.
Vêtu à la persane, coiffé d'un bonnet phrygien comme dans le mithreum de
Poetovio en Pannonie Supérieure, qui en possédait plusieurs.
Mais celui-ci vient de Sidon et vous pourrez aller le voir au Louvre, lorsqu'il y
reviendra à moins qu'il ne soit encore invité ailleurs !!