mardi 9 février 2021

L'art équestre en Espagne

 Maravilloso!

                https://www.youtube.com/watch?v=BbycYdlR7bQ. 

Le duc de Newcastle (qui s'y connaissait ! )  disait que Charles Quint  était le 

meilleur cavalier de son royaume.

 

 

 Charles Quint à la bataille de Mülberg par le Titien

                                                                            et à sa suite

 


  Philippe III sur son cheval andalou, Velasquez. Prado

 Vous ne m'en voudrez pas d'être partie me renseigner aux sources ; hormis 

d'Aquino et Vargas qui ont été sans doute des élèves de Grisone, je n'ai trouvé

que ce texte de  Tamara Gonzalez Lopez qui cite, si vous ne voulez pas ouvrir son

 site ;

de Pedro Pablo Pomar "Memoria en queta de los caballeros en Espana" 1784

 de Francisco Laiglesia y Darrac 1818 "Elementos de equitacion militar para uso de

                                                            la caballeria espanola"

 de Dionisio Bernad "Plan y constitusiones de la nueva escuela de Equitacion" 1789


LaEquitacionYLosUsosSocialesDelCaballoATravesDeLos-6410670-1.pdf

 Il ya lieu effectivement de voir l'équitation comme un exercice normal et un art 

comme l'on peut l'admirer au début de cet article . Il n'y eut pas que Charles 

Quint qui savait monter correctement à cheval,  Velasquez  a magistralement 

peints ses successeurs sur leur monture,   Il faut aussi prendre en compte l'art de 

toréer à cheval  comme l'exerce aussi les portugais. (et ce n'est pas sans danger)

                https://www.youtube.com/watch?v=D5Zib000zhI

 

 

                                                               Philippe IV . Velasquez. Prado
 

 Magnifique document: Nuno Oliveira

                        https://www.youtube.com/watch?v=SaYRTj_GsHQ

lundi 8 février 2021

William Cavendish : l'art équetre en Angleterre

  Avec tout le respect que l'on lui doit , ne se" poussait-il pas un peu du col" ?. 

Ayant reçu toute sa science de notre napolitain Pignatelli,  le  comte de Saint 

Antoine précède Cavendish, duc de Newcastle, fort de l'enseignement de ces 

maîtres, à leur suite, il entend bien être considéré  comme le premier véritable 

écuyer d'Angleterre, et cette gravure en fait foi !!!

 Toute l'écurie s'incline !!


 Il était cependant considéré comme le meilleur cavalier de son temps et sa

 réputation était bien établie outre-manche puisqu'il ouvrira un manège à Anvers. 

En 1628, il n'était que comte et précepteur du prince de Galles futur Charles II :

le roil dut s'enfuir de Londres lorsque des émeutes éclatèrent à la suite  de sa

lutte contre ses principaux opposants,  Cavendich eut alors tout loisir de faire

 preuve de ses qualités de cavalier lors de la guerre civile qui s'ensuivit en 

combattant  aux côtés des royalistes. Exilé à Anvers il y crée son manège et

 reviendra à Londres lorsque Charles II recouvra la couronne  en succédant à son

 père exécuté. Bénéficiant en 1647 du titre de marquisat, il devient alors duc pour

  la postérité en 1665. Il ne manque pas de joindre ses écrits dans sa "Méthode et 

invention nouvelle de dresser les chevaux" où il se démarque de La Guérinière par 

quelques inventions punitives à l'égard de ses montures où la douceur est exclue 

!...

 Très imbu de lui-même  il se consacra à l'équitation jusqu'à sa mort.


 Gravure sur cuivre

Il vante les mérites du cheval andalou et sait une fois encore se mettre en vedette 

dans son édition du "Cavalier parfait".

 


 

 Préalable à l'article consacré à l'équitation espagnole,  passez un peu de temps 

avec cette monture

                      https://www.youtube.com/watch?v=cEcHcQHcntQ

vendredi 5 février 2021

L 'équitation classique en France

  C'est en 1733 que La Guérinière pose en France la base scientifique de l'art 

équestre détaillé dans son livre" L'Ecole de Cavalerie conprenant la connaissance,

 l'instruction et la conversation du cheval" donnant ainsi à la France à  ce moment

là, la prépondérance à son pays. Sa grande innovation étant la figure "l'épaule en 

dedans".   ci-dessous 




 Avant lui,  nous l'avons vu, Antoine Pluvinel de la Baume avait créé sous Henri IV 

, à Paris, une académie d'équitation. Eléve de Giovanni Pignatelli à Naples, tout 

d'abord écuyer du duc d'Anjou,( les mousquetaires du roi ont sans doute fréquenté

 cette école  tout comme le futur roi Louis XIII), c'est pour lui l'occasion de rédiger

 "Le Manège royal en 1623 qui est un dialogue entre Louis et lui-même. Il est 

illustré par Crispian de Pas le Jeune..


  Diplomate avec les chevaux pour lesquels il ne voulait que la douceur,  les 

caresses et les récompenses pour obtenir leur soumission  et diplomate comme 

ambassadeur du roi en Hollande, Pluvinel a inventé sinon renouvelé la coutume

 des piliers pour attacher les chevaux:



 Mr de Pluvinel a changé de bras sur cette gravure pour tenir son chapeau et le roi

 agé de 16 ans est à sa gauche.

 Mais revenons à La Guérinière il a reçu sa formation équestre d' Antoine de

 Vendeuil qu'il mit à profit dans la guerre de Succession d'Espagne : à son terme 

c'est le comte d'Armagnac qui lui fournit les subsides nécessaires à la fondation de 

son académie d'équitation à Paris en 1717, mais pas suffisament sans doute 

puisqu'il dut la vendre en 1729. Fort heureusement Charles de Lorraine, Grand 

Ecuyer, rétabli pour lui le Manège Royal des Tuileries où il exerça les fonctions 

d'Ecuyer ordinaire de la Grande Ecurie du Roi jusqu'à sa mort. Il écrit 

" Le sentiment de ceux qui comptent pour rien la théorie dans l'art de monter à

 cheval, ne m'empêchera point de soutenir que c'est une des choses les plus

 nécessaires pour atteindre la perfection. Sans  cette théorie la pratique est

 toujours incertaine. Je conviens que dans un exercice où le corps a tant de part, la

 pratique doit être inséparable de la théorie, puisqu'elle nous fait découvrir la

 nature, les inclinations et les forces du cheval"

 Les doctrines de La Guérinière ont fait date, portées encore de nos jours par 

l'Ecole Espagnole de Vienne.

 En France au contraire la Révolution les a rejetées, François Baucher en édictera 

d'autres.



jeudi 4 février 2021

La chevalerie

  Au Moyen-Age avant que  Grisone ne découvre  les textes antiques c'est Godefroy

 de Preuilly qui codifie le réglement des tournois où l'aristocratie se mesure dans

   des joutes ( quelque fois fatales !! ) exercice de divertissement mais qui peut

 servir d'exercises pratiques que l'on exercera sur les champs de bataille ; il y en 

eut de célébres!

 Il y avait trois sortes de joutes : le "behort"où deux cavaliers s'affrontent sans

 armure avec lance et bouclier ou la "joute"  où les adversaires sont recouverts

 comme leur monture par de lourdes armures (inconvénient majeur lors des 

batailles où le chevalier désarçonné était alors à la merci de son adversaire) et le 

"piquer", les lances y sont de 3 mètres 50, pour s'en parer, bouclier et armure.

  Maximilien Ier  en cavalier de 1508 gravé par Burgkmair

 Lorsque les armes à feu vont faire leur apparition  c'est Walhausen qui va écrire

 'l'Art militaire à cheval" en 1616. Le  tout est de garder une bonne assise ! que 

les cavaliers asiatiques  ont peut-être de façon innée avec leurs arcs.


  Comme d'ailleurs les peuples africains et amérindiens. Nous verrons cela un peu

 plus tard. Pour l'heure, suivons l'évolution de l'art équestre par pays européen.

En France c'est donc Antoine Pluvinel de la Baume  qui s'illustre dans cet art.

 Il écrit en 1623 le "Manège Royal" suivi en 1688-1751 par François Robichon sieur

 de la Guérinière qui devient en 1715 écuyer académiste et ouvre l'académie

 équestre qui porte son nom.

 L'Angleterre n'est pas en reste ce seront d'ailleurs ses chevaliers et ses archers

 qui mettront à terre la cavalerie française. Ici c'est le duc de Newcastle,  William

 Cavendish qui prend les rênes en main  avec sa "Méthode et invention nouvelle de

 dresser les chevaux". en 1658 et l'ouverture à Anvers de son manège.

 


  En Espagne, ah ! en Espagne ! son célèbre cheval andalou !... Au milieu du XVI

ème siècle c'est Paolo d'Aquino et Vargas qui s'illustre, sans doute après avoir été

 l'élève de l'académie napolitaine.

                    https://www.youtube.com/watch?v=nkqm95noySA

Au Portugal, qui, entre autre, a la particularité de toréer à cheval sans mise à 

mort c'est Carlos de Andrade qui écrit  Luz da Liberal et Nobre Arte da Cavallaria,

 paru en 1790.

Et pour évoquer la création de la Haute Ecole Espagnole de Vienne pourquoi pas

 un petit galop !!

                    https://www.youtube.com/watch?v=6JOEfvE8i24

 La première mention d'un "Manège Espagnol à Vienne date de 1572

 Leurs maîtres-écuyers ont fait date : Christopher Edler von Regenthal de 1710 à 

1729, suivi de Adam von Weyrother de 1729 à 1740.

 et Max von Weyrother de 1754 à 1760 en tout cas pour le XVIII ème siècle 

Au siècle suivant, en Allemagne parait le" Système de l'Art équestre" de Louis

 Seeger en 1848.

 Oyenhausen rédige le "Fil conducteur pour le dressage du cavalier et du cheval".

Et en 1895 Steibrecht compose "le Gymnase du cheval". 

Autant de pistes de recherche si vous vous intéressez à ce sujet, dans vos langues 

et pays  respectifs. 


                                                                                                               à suivre

mercredi 3 février 2021

L'art équestre : suite

  Une institution, un monde ... européen ! dans lequel il faut pénétrer  sans rien

 laisser au hasard, le mieux étant une première approche historique.

 C'est un domaine où hommes et chevaux ont un nom, une histoire, une réputation

 maintenus jusqu'à nos jours.

 Nous allons voir cela par pays. 

En Italie, l'aristocrate napolitain Federico  Grisone crée à Naples la première

 académie équestre en 1532. Il avait étudié les oeuvres du grec Xénophon, 

 (cavalier de la mosaïque d'Autun )

s'appropriant  ses recommandations.  Lui-même édite" l'Ordini di Cavalcare "dont 

est tirée cette illustration.


Il s'agissait avant toute chose de la bonne éducation de la jeune aristocratie.

 Dans le manège de Naples comme celui de Rome  la noblesse accourt de toute 

l'Europe  (quand ils ne guerroient pas) . C'est l'élève de Grisone, en l'occurence le 

grand Ecuyer Royal Giovanni Pignatelli directeur de cette académie qui fut 

l'inventeur du harnachement,  toutefois le mors à canon était de l'invention de 

Grisone qui eut à son tour des successeurs prestigieux comme Salomon de la

 Broue et Pluvinel de la Baume en France en 1555 et  François Robichon de La

 Guérinière une centaine d'années après. D'autres académies équestres

 ne tardérent pas à se fonder en France, en Angleterre  au Danemark.

 

                  Mors à canon

 

Mais je vais peut-être trop vite, le premier entre tous est de toute évidence 

Xénophon (430-354 av J C) lorsqu'il traite d'hippologie dans "Peri Hippikês (De

l'art équestre) et Hipparkhidos" (des devoirs d'un maître de cavalerie). Il avait

 participé aux panathénées, fêtes données en l'honneur de la déesse Pallas Atnéna.

 et participé comme cavalier à quelques combats. Sur ses vieux jours, il se retire

 dans sa propriété de Scillonte où il se consacre à l'élevage.

Ces livres témoignent d'une connaissance parfaite des chevaux. Il avait bénéficié

 de l'enseignement de Simon d'Athènes qui lui-même avait eu connaissance du

 degré d'évolution atteint par l'art équestre en Asie Mineure (Lydie) au IV ème

 siècle avant J C, comme en témoigne le bas relief d'une tombe de Gjöbaschi Trysa

 " La danse ne peut être apprise à un danseur au moyen de la cravache et des 

éperons"

"Si le poulain est effrayé (par un bruit inattendu par exemple) il ne faut pas lui 

apprendre par la sévérité, mais par la douceur, que cette crainte est injustifiée."

"Le meilleur enseignement et la meilleure habitude consistent à ne jamais traiter 

un cheval en état de colère"

"Lorsque le cheval est tenu sur la main tandis qu'il engage l'arrière-main, il incline 

aussi bien les membres postérieurs que les hanches. En même temps il élève les

 membres antérieurs de telle sorte que le spectateur qui lui fait face aperçoit le 

ventre et les parties génitales de l'animal. Il convient toutefois de lui donner des 

rênes lors de la levade pour qu'il semble que ce soit avec bonne grâce qu'il 

exécute cet air aussi bien les membres postérieurs".

  Position que l'on peut admirer comme le piaffer ou le passage sur le bas-relief de

 Phidias au Parthénon. Après la chute de la Gréce antique, Rome asphixiée par les 

grandes invasions n'eut pas le loisir d'assurer une continuité à cet art équestre.

 La frise du Parthénon que j'ai pu admirer au British Museum, témoigne de cet art.


                                                                    à suivre

 

 

lundi 1 février 2021

L'art équestre

 


 

 Voilà un sujet que je n'ai encore jamais abordé, sujet artistique s'il en est car

 avant d'avoir fait de l'équitation un art très codifié, il fut dès la  préhistoire  un 

des sujets privilégiés de l'art pariétal,  Donc sauvage, puis la plus noble conquête 

 que l'homme ait jamais faite. De tous les combats de toutes les conquêtes,  il est

la vedette de toutes les statues équestres dans le monde. Carapaçonné pour les

 tournois et sans cheval pas de "chevalier".

 Le plus beau que j'ai eu l'occasion de contempler est celui de Graz en Autiche



 Et sans cheval plus de chasse à courre..

En bien y réfléchissant que pourrait-on faire sans lui. Dompté, car il reste sauvage,

 il fait corps avec son cavalier. De tous les âges par conséquent, Hérodote nous

dit que sur les bords de l'Hispanis, en Scythie il y avait des chevaux qui étaient

 blancs (comme ceux de la Camargue)

             Lascaux
 

 et que dans la partie septentrionale de la Thrace, au delà du Danube, il y en avait 

d'autres qui avaient le poil long de cinq doigts par tout le corps.

Aristote cite la Syrie, Pline les pays du Nord, Strabon les Alpes et l'Espagne

comme des lieux où se trouvaient des chevaux sauvages. Cardan, parmi les

 modernes nous cite les chevaux de l'Ecosse et des Orcades, Olaûs de la Moldavie, 

Dapper de l'île de Chypre au Cap vert, c'est Struys qui nous dit que s'y trouvaient

 des chevaux très petits. Léon l'Africain rapporte aussi qu'il y avait des chevaux 

sauvages dans les déserts de l'Afrique et de l'Arabie et.... même que il a vu  dans

 les solitudes de Numidie un poulain dont le poil était blanc et la crinière crépue !!

 Dans les déserts de l'Arabie et de la Lybie, Marmol assure qu'ils y sont petits de 

couleur cendrée qu'il y en a aussi des blancs aux crins fort courts et hérissés

 et que dire des montures chinoises des cavaliers de Gengis Khan, sans parler des

 chevaux du Far West, appaloosa avec leurs peintures de guerre, mustangs ....

 


  Vedette des rodéos, des champs de course, nous allons galoper à leur rencontre

           Mais avant toute chose n'oublions pas Pégase, fils de Poséidon et de la       Gorgone.


  une des plus belles représentations étant celle de la mosaïque d'Autun.

 Très représenté aussi en numismatique. J'ai encore le choix !

                            Cela se fera au fil des jours 

dimanche 31 janvier 2021

Turner : ombre et lumière

 Comment des railleries d'incultes peuvent-elles assombrir l'existence  d'un tel 

artiste  ? et pourtant  ce fut avec ces critiques que Turner en vint à s'isoler.

 Peut-être ses succesifs voyages sur le continent l'isolaient-ils de ce qui

 obscurcissait sa vie en Angleterre ; il prenait le large !! au propre comme au 

figuré . Les impressionistes français restèrent eux-aussi longtemps incompris.

La mer  si souvent traversée devenait logiquement un thème de prédilection.

Ingres ne disait-il pas "La lumière est comme l'eau, elle se fait bon gré, mal gré  sa

place et prend à l'instant son niveau'

La mise à la cale  du Téméraire, vaisseau sacrifié à la bataille de Trafalgar, est

 comme un reflet de ce qu'il ressent.


 une méditation sur sa propre mort  ?

Guère plus glorieuse  sa "Paix. Funérailles en mer"

                          le noir confronté aux lueurs,  toujours dorées.

 

 Turner, dit-il, aurait voulu peindre ces  voiles encore plus noires
 

Il y a tant de poésie dans ces toiles, tant d'intentions, de réminiscences sur la

 gloire passée  ou tout autre sentiment que je reste un peu statique, en 

admiration.

  Ne manquez pas d'aller les voir ... quand on le pourra à nouveau, à la Tate

  Gallery de Londres  pour cette dernière (1842) et à la National Gallery pour la

 première  (1839).

                      https://www.youtube.com/watch?v=8O-fna8HrWw

 Turner vient alors de lire " le Traité des couleurs de Goethe" récemment traduit,

 il est sensible( et l'annote) aux interpénétrations du chapitre "Effet physique, 

psychique de la couleur".

 Goethe souligne "il a été amplement montré qu"une couleur fait une impression 

particulière sur l'être humain et qu'elle révèle par là son essence à l'oeil et à la

 sensibilité ensemble........ si ce traité des couleurs gagne la faveur du lecteur, il ne

 saurait manquer de susciter des applications et des interprétations allégoriques,

 symboliques et mystiques selon l'esprit de l'époque". 

Et dans quel tourbillon, Turner est-il pris  en peignant "Lumière et couleur-

 Le lendemain du déluge- Moïse écrivant le livre de la genèse" en 1843

 78,5 X 78,5 cm?



https://www.tate.org.uk/whats-on/tate-britain/exhibition/turners-modern-world

https://www.youtube.com/watch?v=xGKANlMEVLk