vendredi 29 janvier 2021

Turner voyageur

  Il n'est pas facile de suivre cet artiste  pour lequel, toutefois, les traversées

 Trans-Manche ne sont pas un obstacle,  malgré une première expérience

 houleuse.

  Pas de tunnel sous la Manche à cette époque ni de "Brexit" !

 J'ai eu la curiosité de me poser la question ? à voile ou à vapeur ?

                    https://books.openedition.org/apu/544?lang=fr

                                Turner. 1823-24   La bataille de Trafalgar 

                     National Maritime Museum Greenwich

        https://www.rmg.co.uk/discover/explore/artist-profile-jmw-turner

    Voilà la réponse :

https://archivespasdecalais.fr/layout/set/print/Decouvrir/Decouvrir-en-images/Expositions-virtuelles/Voyage-et-voyageurs-dans-le-Pas-de-Calais/Relier-l-Angleterre-a-la-France

 

 Il devait être aussi bien habitué au coche, on ne compte pas les voyages en

 Grande-Bretagne. 1791 et 1795 le Pays de Galles , centre et sud de l'Angleterre. 

1798, de nouveau le Pays de Galles   1801 Voyage en Ecosse, 1802 premier

 voyage en France et en Suisse suivi de la visite de la Cornouaille du Devon du 

Somerset et autant de gravures pour "Pictureque Views of the Southern Coast of 

England.

 

    

                       Le Canal de Chichester 1829 Tate Gallery 65,5 X 134,5

En 1817 Belgique Rhénanie, Hollande avec 51 aquarelles consacrées  à des vues 

du Rhin. 1819 est  l'année de sa découverte de la lumière lors de son premier

 voyage en Italie.

 Il ne reste pas bien longtemps outre-manche le voilà de nouveau en France  en

 1821 puis 1826. Dès la fin de ses activités de professeur à la Royal Academy il

 s'embarque à nnouveau en 1828 et repart en italie.

                                                      La Baie de Baiae.1823 Tate Gallery

 En 1831 il parcourt l'Ecosse, en 33, le voilà à Paris puis il pousse jusqu'à Berlin, 

la Baltique, Prague, Vienne et sans doute Venise . Infatigable !!

   et en 1834, ce sont la Moselle, la Meuse , le Rhin 

 Autant de vues, croquées dans ses  dessins ou aquarelles  qui lui permettent de

 graver pour des illustrations  de nombreux ouvrages que l'on ne compte pas, (pas 

plus que ses voyages)  comme les "Poetical Works de Milton ou les oeuvres

 complètes de Byron. Il ne s'arrète pas en si bon chemin !! en 1840 le voilà à

 nouveau en Hollande, en Allemagne, à Venise et sur le chemin du retour, il 

s'arrête en Autriche puis à nouveau l'Allemagne où il fera des esquisses du 

Walhalla. Qu'à cela ne tienne en 1844, le revoilà en en Suisse. Il rencontre Charles

 Dickens. En 1845, tout en présidant la Royal Academy c'est à Dieppe et sur la

 côte picarde qu'il effectue son dernier voyage.

 Pour son dernier grand voyage, il s'éteint à Chelsea.  (1851).

Il légue tous ses biens et collections à son pays avec la clause jamais respectée de 

la construction d'un musée destiné à les abriter.

 Un peu morbide !!  mais bon, il l'a fait, le soleil rayonnant au centre de ses toiles 

 a disparu pour cette "Mort sur un cheval pâle"  en 1825 dans doute pour la mort 

de son père auquel il était très attaché .(Tate Gallery)


                         gardons notre optimisme et notre amour de la vie

                    Le Pélerinage de Childe Harold. Italie  1832 Tate Gallery
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_P%C3%A8lerinage_de_Childe_Harold

mardi 26 janvier 2021

Carnets de voyage ; Turner

 Il est facile de retrouver l'itinéraire de Turner, au travers de ses carnets.

Pour tous ses voyages et ils furent nombreux, la Suisse, les rives rhénanes en

 1817, il utilise des feuilles lavées au gris qu'il égratigne pour retrouver le blanc

 avec soit le crayon ou la plume. Tous ses croquis ou aquarelles  sont exécutés

 avec rapidité et précision 

                https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/hal-01717506/document

 https://www.tate.org.uk/about-us/projects/jmw-turner-sketchbooks-drawings-watercolours

L'aquarelle précédente de" Venise vue de la Dogana" est une merveille de pureté 

et de précision.

 De son voyage en Suisse :

 Glacier et source  de l'Arveiron en montant vers la mer de Glace01803 

                                                          Aquarelle 68,5 X 101,5

 Il ne se détache pas aussi facilement de son classicisme; les huiles aux sujets

  mythologiques toujours sous influence des Lorrain et de son admiration pour

 Raphaël. De son voyage en Italie il envoie  à la Royal Academy 

" Rome, du Vatican Raphaël accompagné de la Fornarina prépare ses tableaux

 pour la décoratrion de la loggia."

177 X 335,05 cm. 1820. Tate Gallery

             que cette institution  ni le public ne comprirent ni n'apprécièrent.

Il y avait beaucoup d'intentions dans cette toile, la plus grande de ses 

compositions, John Gage y voit une toile autobiographique où Turner se voudrait

 l'égal  de ce grand maître,  Turner peintre d'histoire, paysagiste, architecte et 

l'antithèse du jeune homme beau, béni des Dieux, adulé de son vivant !.. tout ce

 qu'il n'était pas.

 Ces toiles sont dorénavant considérées comme le summum de la première moitié 

de son oeuvre:


  La Traversée du ruisseau  1815  Tate gallery

                                              Le Déclin de Carthage 1817 Tate gallery

http://www.actuart.org/2020/05/exposition-peintre-du-xix-eme-siecle-turner-peintures-et-aquarelles.collections-de-la-tate.html

 Nombreuses aussi sont ses illustrations pour les poèmes de Thomas Campbell 

Illustrations de la Bible de Fiden, "View in India" de White.

 Alors !  Turner peintre ou dessinateur  ?  voyageur  ? poète ?

https://www.tate.org.uk/art/artworks/turner-views-in-india-65633


lundi 25 janvier 2021

William Turner : le grand tour

  Il fait rêver ce grand tour en Europe ; à la chute de Napoléon en 1815 on peut à 

nouveau circuler librement  (et nous, quand le pourrons-nous?), Turner n'échappe 

pas à l'attrait irrésistible qu'opèrent  les pays du soleil. Que ce soit en littérature

ou en peinture,  il faut se rendre en Italie !  Ces voyages de personnages fortunés

 ne vont pas échapper aux marchands comme ils n'ont pas échappé aux pilleurs du

XXème siècle. A Venise,  le consul Smith s'était attribué l'exclusivité des 

Canaletto  que l'on retrouvait à Londres... j'ai d'ailleurs trouvé que l'aquarelle  de 

Turner de 1819  au British Museum avait un air de Canaletto !

 

                   Venise : San Giorgio Maggiore vu de la Dogana

https://www.franceculture.fr/peinture/voyagez-avec-turner-le-peintre-britannique-qui-se-joue-des-quarantaines
 

Beaucoup d'intermédiaires  approvisionnaient les amateurs d'art, c'est ainsi que 

Gavin Hamilton put dessaisir la villa Hadrien de ses bustes (je m'étonnais de la 

trouver si vide quand je l'ai visitée il y a un certain nombre d'années) Charles 

Townley grand amateur de chefs d'oeuvres en fit l'acquisition  puis à sa mort le 

British Museum se porta acquéreur de toute sa collection. Bref !

Turner prépare son voyage, se met en condition... et peint bien avant de se rendre

 sur le continent  une huile sur toile, maintenant à la Tate Gallery de Londres,

de 146 X  237,5 cm : Tempête de neige ; Hannibal et son armée traversant les 

Alpes.  Epique !  cette expédition que Turner peint selon sa perception de 

l'évènement à la suite  d'un violent orage "admiré" dans le Yorkshire,  Je trouve

 que l'on perçoit bien là l'âme poétique de cet artiste  ...un orage dans le Yorkshire

 le propulse en montagne avec Hannibal  !

C'est en tout cas dans cette toile avec quelques autres que l'on pressent ce qui 

fera la particularité de son évolution dans sa peinture. Cette toile est romantique

 La critique ne s'y trompe pas et lui décerne toutes les louanges  possibles  bien

 que surprise par la nouveauté de cette composition.

 Mais c'est en aquarellant les dix-huit  dessins de James Hakewill  qu'il prépare

 son voyage, ces dessins en seront les guides, lieux, points de vue, monuments

à visiter, le tout consigné dans un carnet "Route to Rome"

Il ne laissera pas échapper l'occasion dans sa vingtaine de carnets de tout codifier

 de tout répertorier, croquis rapides au crayon, peinture, sculptures, costumes de

 paysans, Tivoli et Rome, Vatican fragments, St Pierre.

https://www.tate.org.uk/art/artworks/turner-notes-by-james-hakewill-on-rome-d13883

                    Son approche de la montagne du Royaume-Uni   lui a permis d'avoir

 une idée précise des roches, avant même d'avoir traversé les Alpes.

 Lisez :  pages 174, 317 et 258   

                          https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02143076/document  

    de 1810 "Avalanche dans les Grisons : Chalet détruit par une avalanche.

                           Huile sur toile Tate gallery 90 X 120 cm
            

dimanche 24 janvier 2021

William Turner : voyage sur le continent

  Turner profitant de la "Paix d'Amiens" s'embarque pour le continent le 15 juillet 

1802 avec le désir de connaître par lui-même la chaîne des Alpes dont nombre de 

ses  concitoyens, peintres ou touristes décrivent avec émotion.

Il s'était déjà "essayé" sur les montagnes Ecossaises ramenant  en 1801 une 

soixantaines de planches  travaillées au crayon, à la craie et la gouache blanche. 

Pour son voyage en Suisse Turner va établir des "Carnets de notes"qui permettent

 de retracer son itinéraire. Mais c'est son débarquement à Calais qui frisa la 

catastrophe qui lui inspira les toiles que je vous ai proposées  nous laissant 

entrevoir ces thèmes d'angoisse et de détresse du "naufrage ".

                 https://carnetswt.hypotheses.org/

 L'incompréhension  de ses collègues va l'amener en 1804 à aménager sa demeure

 pour y installer sa propre galerie (On est jamais mieux servi que par soi-même 

pourrais-je dire).. Les "beaux-esprits" de ce moment tirent à boulet raccourci sur

 ses compositions, refus sans doute classique  de reconnaître l'originalité et la 

nouveauté. Outre le fait d'aménager sa propre demeure il empiétera sur les

maisons voisines pour créer sa propre galerie.

 C'est à la suite de la peinture du "Naufrage" qu'un homonyme  va tirer de ce

 tableau un mezzo-tinto,  Charles Turner, sans aucun lien de parenté, va s'associer 

avec William, et ce  avec nuages et avanies, pour créer "le Liber Studiorum" sur le

 modèle du "Liber Veritatis" dont Turner n'avait probablement jamais vu l'original. 

Le Liber Veritatis est une oeuvre de Claude Lorrain qui, pour s'opposer à ses 

faussaires, décida de créer un carnet de dessins où figurait toutes ses oeuvres.

Plusieurs personnages illustres souhaitèrent l'acquérir : le dernier étant le

 deuxième duc de Devonshire, à sa succession il fut attribué au British Museum où

 vous pouvez l'admirer au Department of Prints and Drawings. 

 

 https://www.britishmuseum.org/collection/object/P_1872-1012-4709

 

C'est à partir des gravures de l'édition qui en fut faite en 1777, que Turner imagina

 son Liber Studiorum, après hésitations il aurait dû choisir le mélange d'eau-forte 

et de mezzo-tinto, tel ne fut pas son choix et ce fut regrettable, la gravure à la

 manière noire et à l'eau-forte ne sera pas une réussite malgré sa collaboration

 avec Charles Turner. Dans son esprit ce devait être un traité de paysages servant

 à montrer au public les diverses facettes de sa capacité de peindre. Divisé  en

 plusieurs catégories elles ne virent le jour qu'en 70 feuilles au lieu des cent 

prévues décrivant "Landscape composition , Viz Historical, Montainous, Pastoral 

and Architecture". Ce recueil que l'on ne considère pas comme une grande réussite

 eut le mérite de le faire connaître. Après avoir excercé l'art de ces gravures à la 

manière noire et à l'eau-forte pendant douze ans de 1807 à 1819 et malgré la

 participation de Charles Turner et d'autres graveurs il fut obligé de terminer seul,

 cet ouvrage. Mais ce recueil lui  ayant permis  d'être connu,  c'est à la suite de ce 

dernier qu'il composa, seul, son "Petit Liber ou Suite au Liber Studiorum qui

 malgré ses grandes qualités fut peu diffusé.

 https://www.tate.org.uk/whats-on/tate-britain/exhibition/liber-studiorum-turner

 Mais repartons avec lui sur le continent et réchauffons-nous à la lueur des volcans

 le premier inspiré par un croquis exécuté par Hugh P Keane 

              "L'éruption de la Soufrière dans l'île Saint Vincent le 30 avril 1812"

 


 et l'Eruption du Vésuve la première de 1815 (à l'Université de Liverpool)  la

 seconde de 1817 : aquarelle au Yale Center.

 


 Prémices d'autres feux d'artifice de soleils couchants, des rouges, des bleus 

profonds ou éclatants, des jaunes stridents. Tout ce que l'on attend d'un Turner !! 

                   https://britishart.yale.edu/paintings-and-sculpture

http://www.impressionniste.net/turner.htm

vendredi 22 janvier 2021

William Turner : technique

 Toujours à la recherche de nouveaux procédés, de recettes ou de "trucs " 

expérimentés par des maîtres, Turner  assisté de Sebastian Grandi, peint sur des

 fonds très absorbants qu'il ponçait lui-même. Très absorbants au point "d'avaler"

 quatre couches successives et les couleurs devaient recevoir trois ou quatre 

couches de vernis mastic pour espérer se fixer. Il utilise peu de pigments, du blanc

  de l'ocre, du jaune, de la terre de Sienne et terre de Sienne brûlée, du rouge

 vénitien, du vermillon et de la terre d'ombre, du bleu de Prusse et du bleu noir et 

seulement de l'huile de lin.

 Où l'on retrouve John Walter qui considère que cette méthode a réussi aux

 premières toiles mais devient plus aléatoires pour les suivantes. Les critiques

 surviennent lorsque Farington se lie à True Briton pour constater que

" Turner recherche la singularité et le sublime mais il n'a pas la force de mener à

 bien ce qu'il entreprend. Ses tableaux ont de nombreuses qualités mais il leur

 manque la technique et l'exactitude académique d"un Poussin quand il s'attaque

 au style épique. De plus dans ses scènes de bâteaux il n'a pas le goût de

 l'habileté, du trait précis, qui sont les qualités par excellence des maîtres

 hollandais et flamands" ..... Sévère !

 N'empêche !! Turner obtient le titre d'académicien à part entière à 27 ans le 12

 février 1802 à la Royal Academy.

 Turner, hormis pour le dessin d'architecture,  n'avait pas fréquenté un

 atelier  de maître et ce sont ses observations sur des toiles  comme celles de 

Poussin ou des Lorrain, qu'il forge  sa matière. Edward  Dayes dans sa biographie 

en date de 1803 écrit :

" Turner peut être considéré comme un exemple de ce que peut apporter le

travail assidu s'il s'accompagne de modération sans le soutien d'un maïtre. Il 

acquit sa force professionnelle en empruntant là où cela lui était possible, un

 dessin, une peinture pour les copier."

 La mer exerça toujours sur lui  une  grande attraction mais c'est en vue des

 montagnes alpines qu'il s'embarque le 15 juillet1802.


 Le Naufrage 1805 Tate gallery 170,5 X 241,5m

 


                           Lever de soleil dans la brume 1807 National Gallery


 https://www.tate.org.uk/art/artists/olafur-eliasson-5239/olafur-eliasson-on-jmw-turner

 

 

 

 

 





jeudi 21 janvier 2021

Turner : ses mécènes

  Turner reçoit en 1793 un prix de la Society of Arts et en 1794 un de ses dessins 

est gravé, il n'en faut pas plus pour attirer sur lui l'attention  de Sir Richard Colt

 Hoare qui deviendra son premier protecteur. Redonner vie à des édifices glorieux

 s'intéresser à leur passé pretigieux est  à la fin du XVIII ème siècle dans l'air du

 temps. Turner sait qu'il obtiendra le succés dans cette expression de l'art où il fait

 preuve d'une grande maîtrise, d'une autorité et d'une densité qui se rapprochent

 de la peinture à l'huile. En effet les effets de lumière, la construction elle-même

 de son dessin avec un premier plan pourraient être inspirés par les gravures de

 Piranèse qui circulaient en ces années-là en Angleterre.. Il n'omettra pas non

plus d'y disposer les personnages du quotidien qui permettent de donner l'échelle 

du monument.


Mais il fait mieux encore,  mettant en pratique les  propos de Shaftesbury 

"la beauté et le bien sont une seule et même chose" C'est l'esprit seul qui forme"

tout ce qui est vide d'esprit est horrible; la matière informe est la laideur même"

Il va donc superposer Esprit et méthode.



Lord Viscount Malden, cinquième vicomte d'Essex et Edward Lascelles, premier

 comte de Harewood réclament des aquarelles de lieux précis ou des panoramas 

donc des vues topographiques mais qui ont aussi une touche de pittoreque.

Monuments du passé mais aussi des  évèments comme "Le Panthéon, le

 lendemain de l'incendie"  dessiné et aquarellé deux fois sous des aspects 

différents

Tout est matière pour le grand public à voir plus encore que ce qui est représenté 

un arbre perdu dans l'immensité évoquait la solitude humaine, les monuments du 

passé racontaient l'histoire. Il faudra attendre Constable pour  voir la peinture se

 lire pour elle-même.



 Il est à considérer que dessins et aquarelles sont les prémices de sa peinture où 

la lumière envahira ses toiles en lui donnant prospérité et renommée

 

        La Dixième plaie d'Egypte. 1802, 142 X 263 cm Tate Gallery Londres



mercredi 20 janvier 2021

Joseph William Mallord ; Turner

 


  Autoportrait vers 1798. Tate Gallery Londres

L'on n'oublie jamais Turner, quatre ans et demi pendant lesquels  je n'ai jamais 

oublié ses toiles admirées à Londres (archives  4 septembre 2016) mais 

aujourd'hui, je souhaite lui consacrer un peu plus de temps.

Nous n'allons pas plonger de suite dans "Impression soleil levant"... 

Son enfance ne fut pas drôle et il est fort probable que pour échapper aux colères

 destructives  de sa mère (dont il porte  le nom suivi de celui de son père) il ait

pris l'habitude de se faire oublier,  taciturne, effacé ? alors que d'autres de ses 

contemporains le décrivent  joyeux, aimable, cultivé. Clara Wheeler dit de lui 

"Personne n'aurait pu imaginer la ferveur des sentiments qu'il cachait derrière

une apparence rude et froide"  Poète, c'est dans la peinture qu'il exprimera sa

 poésie.

 C'est dans l'observation de la nature  que ses premiers dessins s'expriment, 

fleurs, oiseaux favorisés par la proximité de Covent garden ; son premier carnet

 de croquis date de 1789, C'est alors qu'il intègre la Royal Academic Schools, avec

  pour professeur Thomas Malton, spécialiste en sujets d'architecture, étude qu'il 

confortera dans l'atelier  de l'architecte Harwick.

 La Maison du Chapitre Salisbury  (crayon et aquarelle Victoria et Albert Museum)

 C'était une branche des Beaux-Arts très prisée du public qui pouvait  garantir 

une rentabilité.

 La Tour Tom, Christ Church, Oxford  (British Museum)


 En 1791-1792 il découvre 

la campagne anglaise en

 s'installant chez un ami de 

son père John Narraway, 

pelletier et fabricant de

 colle. 

 Voilà l'occasion  de 

découvrir de merveilleux 

paysages, de les brosser 

d'un coup de crayon et 

d'en rapporter des

 impressions mises à profit

 dans son atelier. Les

 relations qu'il entretint 

avec Thomas Girtin,

 aquarelliste de renom au

 cours d'une collaboration

 voulue par le docteur

 Monro pour achever les dessins inachevés par John Robert Cozens, lui permirent

 de parachever la connaissance de l'aquarelle tout en permettant à ces jeunes 

artistes d'arrondir leurs fins de mois et cela pendant trois ans.

                                       Le pont d' Abergavenny, Monmouthshire
 Victoria and Albert Museum

Turner considère alors sa formation suffisante pour exposer à la Royal Academy 

gérée jusqu'en 1792 par Sir Joshua Reynolds et qui imposait les canons d'un art

 suivi dans  toute l'Europe.


                         Château de Kilgarren vers 1798 City Art Manchester