jeudi 30 juillet 2020

De l'autre côté du rêve : Takis, Picasso

Sur les paliers, il y a des surprises et plus encore...

 les fleurs en fer de Yassilakis Takis, le connaissez-vous ?

Takis arrive à vingt-neuf ans à paris, où il découvre Picasso et Giacometti, après

une jeunesse militante contre la grèce des Colonels, à la tête du groupe Epon.

 Après des premiers travaux inspirés par les arts archaïques grec et égyptien,

 naissent en1955, les  Signaux influencés par l'invention du radar.

Bientôt cinétiques et aimantés, ils seront incorporés aux champs magnétiques qui

fascinent l'artiste. En 1960, ses premières expositions chez Iris Clerc puis galerie

Iolas, entraînent des demandes officielles, suivies, six ans plus tard des

électro musicaux. Rétrospectives en 1972 au Centre national d'art contemporain à

Paris, en 1977 à Kassel.

En 1981, les Totems sont exposés au Centre Pompidou er deux ans plus tard la

forêt composée de trente-neuf signaux au quartier de La Défense.

 Pour la Fondation  des Treilles où Anne Gruner Schlumberger l'invite en résidence,

après les sculptures créées pour sa demeure en Grèce en 1971, Takis conçoit un

ensemble monumental de sept oeuvres de métal et de marbre entre 1976 et 1982,

soudant sur des tiges, écrous, vrilles, outils agricoles, sondes de forage, trépans

rotatifs, symboles de l'aventure industrielle des Shlumberger.

Les Outils agraires, La Table de bronze, tatouée d'un texte de Michel Serres, La

Vierge et le Taureau, les Planètes contrastent avec ses Sphères, jeu de billes géant
 
 de marbre et de bronze posé dans un champ d'oliviers.

L'artiste inaugure en Juillet 2019 sa première rétrospective à Londres, à la Tate

Gallery, et s'éteint le mois suivant dans sa ville natale.


                Yassilakis né à Athènes en 1925 où il meurt en 2019

 Fleurs : métaux divers 1976


au centre Iphigénie 1976 Idole de 1957 : Sphinx 1954 et trois Signaux 1978


                                                  Iphigénie1954




 de part et d'autre, à gauche : Pablo Picasso.

  Grande tête de femme au chapeau orné 1964

Terre de faïence rouge imprimée au tampon d'engobe noir d'après une linogravure imprimée chez Arnera, Vallauris en 1962



 à droite ;  Pablo Picasso Le déjeuner sur l'herbe 1964

Terre de faïencerouge imprimée au tampon d'engobe noir d'après une

linogravure imprimée chez Arnera, Vallauris le 13 mars 1962



 Et.. de ce palier, d'après vous, à qui ce troupeau de moutons ??



Fondation Les Treilles ; Arts Africains

Les Arts Africains  font partie de la salle Brauner: hormis les admirer, en donner

la provenance je n'ai pas d'autres éléments à vous proposer.


           Masque Nafana ; Côte d'Ivoire. Bois sculpté à décor en damier

 Masque Baoulé aux cornes torsadées

Côte d'Ivoire . Bois sculpté à décor polychrome dur la bordure circulaire

Masque Lwalwa : Zaïre - Bois sculpté


 
 de gauche à droite : Kipinga, monnaie Bashilele Zaîre. Fer battu

Kipinga, couteau de jet Afrique noire, Fer forgé, poignée de fibres végétales

 Kipinga, couteau de jet Zande Zaïre, Fer forgé, poignée de fibres végétales

Kipinga, couteau de jet Dakoua République centrafricaine, Fer forgé poignée de sparterie


mercredi 29 juillet 2020

Victor Brauner

                  Toujours "De l'autre côté du rêve"


 
Mai 1956, Peinture à la paraffine sur carton contrecollé sur isorel 64 X 49 cm

                                  Palais de l'intelligence

" J'ai voulu montrer le processus de la transmutation des formes en

symboles, des symboles en de nouvelles formes, et des formes en

combinaisons infinies..."
                                              Victor Brauner

                Né à Pietra-Naemtz en 1903 Roumanie Mort en 1966 à Paris

 Les séances de spiritisme de son père marquent les jeunes années de l'artiste, qui

habitera à Hambourg, Vienne puis Bucarest après 1914, où il édite en 1921 à

l'Ecole des Beaux-Arts une revue Dada (75 WP) manifeste des "picto poésies"   

géométriques. Premier voyage  à Paris en 1925, il y découvre les surréalistes

ainsi que les artistes roumains installés en France : Brancusi, Tzara, Ionesco.

En 1934 André Breton préface sa première exposition Galerie Pierre, où Brauner

présente des toiles sur le thème de l'oeil énucléé. En 1938 le peintre Oscar

Dominguez, lors d'une querelle, lui crève l'oeil gauche accidentellement, tel qu'il

s'était représenté dans son autoportrait de 1931.

En 1944 Brauner rejoint les Breton à Marseille et sera caché en Provence par René

Char. Premières peintures à la cire, ésotériques et alchimiques, de personnages

zoomorphes de profil, énigmatiques.

Expositions galerie Maeght et lolas à Paris et à New-York, vie matérielle difficile

malgré le soutien de ses principaux collectionneurs, dont les soeurs Schlumberger,

Dominique de Ménil à Houston, et Anne Gruner à la Fondatiin des Treilles

 Cette drenière rassemblera seize oeuvres de l'artiste, devenu l'un de ses grands

amis, dans sa maison de Barjeantane.

 Après sa mort en 1966 à Paris, une sélection de l'oeuvre de Victor Brauner est

offerte par sa veuve Jacqueline au Centre Pompidou et aux musées d'Art moderne

de Paris, Strasbourg, Marseille...



Les éléments qui se cherchent (dit aussi Présence explosive du symbole)

           mars 1958 peinture à la cire sur papier contrecollé sur isorel

                                                     Matriarcat

                         Avril 1947 Huile et cire sur toile 100 X 83 cm

                               Sources profondes (dit aussi la Source)


                 Novembre 1946 - Peinture à la cire sur carton 72,5 X 59,8 cm




           Femme se dépliant - 1954 peinture à la cire sur carton 78 X 57,5 cm



                     Les traces enchevêtrées

                                                    Huile sur toile et grattage 92 X 73 cm


Rupture et conciliation des formes

                                   1959 - Huile et plâtre sur panneau 65 X 81 cm

mardi 28 juillet 2020

De l'Autre Côté du Rêve






  Voici enfin la réouverture de la Fonsation Bemberg, sise, comme vous le savez

déjà peut-être, dans le splendide Hôtel D'Assézat. (Toulouse)

 Après "Même pas peur", et toute une série d'expositions toutes plus belles les

unes que les autres, que vous pouvez retrouver  dans mes archives, voici celle

itinérante de la Fondation des Treilles,  que je vous présente :

http://www.fondation-bemberg.fr/medias/actualites/DP%20FOND.%20BEMBERG-COLLECTION%20DE%20LA%20FONDATION%20DES%20TREILLES_2020.pdf

 Je dois vous dire à quel point la scénographie en est attrayante, dépaysante, qui

vous immerge dans la nature...... j'ai adoré !!! et vous entraîne à ma suite.


                                  Roberto Matta
              
                  Santiago du Chili 1911 - Civitavecchia 2002
 
Après des études d'architecture à Santiago du Chili, Roberto Matta rejoint l'atelier

de le Corbusier, en France, en 1933 puis voyage en Espagne, en Finlande et à

Londres. Adopté par André Breton et le groupe des surréalistes, il participe à la

revue  le Minotaure. Matta peint au chiffon, étalant la couleur sur la toile, qui

dicte alors le dessin aléatoire du pinceau, et devient ainsi le chef de file de cet

"automatisme". Pendant la guerre il retrouve à New-York, Marcel Duchamp et les

surréalistes exilés, expose à la galerie Julien Levy et côtoie les jeunes

expressionnistes abstraits.

 En 1948 Matta retourne au Chili, puis s'installe en Italie. Dés lors, son

engagement politique s'inscrit dans ses toiles, il participe au congrès culturel de

La Havane à Cuba en 1968 ainsi qu' aux ateliers de Mai 1968 à Paris. Après le

coup d'Etat du Général Pinochet au Chili en 1973, Matta se détourne de son pays  

natal.

" Cet exil a déterminé toute ma vie, entre deux cultures. Mon travail est un travail

de séparation entre la réalité er l'imaginaire... où commence la poésie" dira-t-il.

Lorsqu'il reçoit la nationalité française, une rétrospective lui rend hommage au

Musée national d'Art Moderne à Paris. Après sa mort, le Chili décrétera trois jours

de deuil national



                                               Jean Tardieu

Ecrivain et poéte Jean Tardieu nait dans une famille d'artiste, d'un père peintre et

d'une mère harpiste. Ces deux genres se mêleront souvent aux talents littéraires

 de cet inventeur d'une créativité exceptionnelle saluée par le Grand Prix de

littérature de la Société des Gens de Lettres (1986) après le Grand Prix de poésie

de l'Académie française (1972)

Métaphysicien, dramaturge, poéte lyrique, humoriste inventif lié à l"Oulipo" par

son ami Queneau, il est aussi le traducteur de Goethe et de Holderlin. Ses

premiers textes sont publiés en septembre 1927 dans la Nouvelle Revue française.

Poète engagé entre 1941 et 1944, il écrira aussi pour le théatre de courts Poèmes

à jouer. Son oeuvre poétique et théatrale, édité principalement chez Gallimard de

1939 à 1997, est illustré par Picasso, Vieillard, Elie Lascaux, Max Ernst,

Hartung..., mise en musique par Marius Constant, Henri Sauguet...





















jeudi 23 juillet 2020

Claude Monet : Les Quatre Peupliers

Parmi les oeuvres les moins répandues de Monet, (et encore!!) ces quatre

peupliers attirent le regard comme ils ont attiré  celui de l'artiste sans doute pour

leur côté graphique ; ils achèvent ces comparatifs entre les oeuvres de ses

contemporains, que je vous ai proposés ces derniers jours. Dans ceux qui

viennent, je vous entraînerai vers d'autres cieux, d'autres paysages, d'autres

oeuvres : il va falloir sortir du confort des livres et de ma bibliothèque .. .

heureusement le masque ne m'empèchera pas d'y voir !!


          1891 Huile sur toile - 82 X 81,5 cm


    " Lors d'une promenade au voisinage de Giverny, Monet fut attiré par une

magnifique rangée de peupliers dressés en frise régulière sur les bords sinueux de

l'Epte, près de Limetz. Il avait commencé de les peindre lorsqu'il apprit qu'on allait

les couper et les mettre en adjudication, et il ne put obtenir du maire

l'ajournement de la vente. Monet trouva finalement une solution un peu

extravagante, mais d'une originalité caractéristique ; il se mit en quête de

l'acheteur le plus probable et convint de lui rembourser le montant supérieur à la

somme qu'il s'était proposé d'offrir, pourvu qu'il maintienne les enchères et que les

arbres restent debout jusqu'à l'achévement de la série.

https://www.flickr.com/photos/7208148@N02/albums/72157624180199954/

Les Quatre Peupliers occupent une place à part parmi plus de vingt autres toiles

qui constituent la suite. Celle de la Tate Gallery est une esquisse directe et l'on

retrouve un peu de son esprit dans une version plus achevée.

Monet a travaillé d'après les mêmes arbres pour celle qui est reproduite ici, mais

avec un dépouillement radical de la composition il a fait d'une pastorale une étude

de rectangles. L'attention est concentrée sur les sections inférieures de quatre

troncset leurs reflets, qui divisent la surface de la toile en cinq tranches verticales,

et une bande horizontale incluant en une seule zone la rive et son reflet.

 La perspective en zigzags des arbres éloignés est dissoute dans une lumière

opalescente. Avec ses élèments picturaux dramatiquement réduits en nombre,

Monet porte une attention ultra-sensible à leur disposition dans un cadre carré,

s'engageant ainsi lui-même dans une expérience de l'horizontalité et de la

verticalité, semblable, mais sur la nature, à celle qui vingt ans plus tard conduira

Piet Mondrian vers un art abstrait et sans espace.

       http://www.diptyqueparis-memento.com/fr/les-arbres-mondrian/

Les verticales des troncs,  cependant, demeurent organiques ; préfigurant les

paysages de Gustave Klimt, elles hésitent entre les lignes sinueuses de croissance

et la rigidité géométrique, comme si Monet avait cherché à fusionner l'opposition

 aiguë de courbes et de lignes droites qui l'avait préoccupé durant les dix années

antérieures.

https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/peinture/commentaire_id/rosiers-sous-les-arbres-16345.html?cHash=8431426cfc

 La pureté et l'iridescence de la couleur (comprenant à la fois des tons voisins et

des tons complémentaires) peut seulement se distinguer si l'on s'approche de la

surface peinte ; elles se mélangent rapidement, comme une mosaïque à grains

minuscules, dès que l'on s'éloigne du tableau, pour former des tons

atmosphériques d'une subtilité, d'une variété et d'une profondeur étonnantes.

Moins théoriquement, Monet a employé des principes de dessin et de couleur non

différents de ceux de Seurat dont les toiles finales furent peintes la même année

que Les Quatre Peupliers."


https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/georges-seurat_arbres-hiver_huile-sur-bois_1883

                 https://www.youtube.com/watch?v=tLdhSwFpWfQ

mercredi 22 juillet 2020

Champ de coquelicots près de Giverny

 Très champêtres ces études concernant les coquelicots !! c'est de saison.


                                                                        1885 - Huile sur toile , 67 X 83 cm


                     "Octave Mirbeau attribuait justement à Monet le renouvellement de

la peinture au dix neuvième siècle. Deux particularités parmi d'autres, et qui sont

en rapport, le mettaient à même de remplir ce rôle historique : d'abord son

manque d'intérêt pour la tradition de peindre les paysages en atelier sur

d'hypothétiques schèmes colorés, avec une lumière et et une ombre toutes

théoriques ; ensuite la surprenante sensibilité visuelle qui lui faisait voir le monde

dans sa pleine richesse chromatique.

 Dans un essai de 1916, intitulé "L'oeil de Claude Monet", Rémy de Gourmont

observe néammoins qu'il n'est pas ce qu'il est convenu d'appeler un "coloriste"

parce qu' "il fait la nature grise quand elle est grise". Monet peignait un monde

coloré parce que celui-ci existait et parce qu'l avait la naïveté, la persistance et le

génie de lui conformer sa pensée et sa technique.

 Comme l'ont reconnu ses pairs, il les surpassait dans ce pouvoir qui a

révolutionné la peinture en Occident. Sans codifier ses découvertes, Monet a utilisé

pleinement les oppositions de couleurs spectrales qu'il trouvait dans la nature: bleu

et orange dans "Impression", violet et jaune quand il peint l'ombre et la lumière,

vert et rouge dans les "Coquelicots" et le "Champ de coquelicots près de Giverny".



Impression : Port du havre 1872

Camille  Monet à Chailly 1873 : Les  coquelicots.

             Il est interessant de comparer ces deux peintures d'un motif similaire,

séparées par plus de dix ans. L'atmosphère de la première est celle d'une

bucolique insouciance. L'horizon y est assez bas pour montrer des nuages ouatés,

les menus détails restent flous, la couche de peinture est mince et esquissée et les

contours indécis. Semées à la violée, les fleurs sont des taches liquides, formant

chacune une unité indépendante, sur l'herbe verte estompée. Dans le second

tableau on est dès l'abord saisi par le schème inattendu d'une perspective centrée

en un point - bien qu'elle n'entraîne pas de profondeur du champ (laquelle serait

démentie par le motif uniforme et plat des rouges et des verts) mais apporte le

fondement d'un dessin géométrique et presque symétrique couronné par les

courbes en chaîne de l'arrière-plan renforcé.

 La surface réservée au ciel est petite ; et, au lieu de la surface relaxée de 1873,

l'ordonnance chromatique et la texture rythmique de chaque surface  sont

examinées avec un soin pénétrant et transposées dans un équivalent pictural

clarifié.Cependant, bien que l'atmosphère et la manière soient plus analytiques et

plus conscientes, aucun changement fondamental de principe n'est intervenu.

Comme tant d'autres oeuvres celle-ci est unique, car il ne s'agissait pas pour

Monet d'appliquer les règles ou d'endosser une livrée, mais de porter l'accent sur

les qualités déjà présentes dans le motif.

A tous égards, on peut dire que la date du Champ des coquelicots près de Giverny

inaugure la période des" coloristes" avérés, scientifiques et symbolistes ; Gauguin,

commençant ses paysages de Bretagne, poussera l'interprètation de la nature

comme surface plane, organisation décorative et symbole, et le néo-

Impressionisme développera les théories des complémentaires, du divisionnisme et

du dessin."

                 https://books.openedition.org/puc/10311?lang=fr

lundi 20 juillet 2020

Claude Monet : Cap - Martin

 Pourquoi ce choix ? parce que j'y vois souffler le mistral !!

                    https://www.youtube.com/watch?v=Pe1MVzrpEQA

 

                                                                       1884 - Huile sur toile. 67 X 83 cm


               "En décembre 1883, Monet accompagne Renoir, qui avait déjà peint la

Méditerranée, dans un voyage de deux semaines sur la côte française et italienne.

 Enchantés par ce qu'ils ont vu, ils décident d'y retourner peindre ensemble.

Le 12 janvier, Monet écrit à Durand-Ruel pour lui demander l'argent nécessaire

à un départ immédiat et le prie de garder le secret.

 "J'ai toujours mieux travaillé dans la solitude et d'après mes seules impressions",

explique-t-il, ajoutant que Renoir aurait voulu venir avec lui. D'une pension de

Bordighera il écrit plus tard qu'il avait correspondu avec Renoir et qu'il voulait

être : "Plus libre avec mes impressions", concluant de façon caractéristique :

"C'est toujours mauvais de travailler à deux".

Au début d'avril, après une série spectaculaire de toiles qui annoncent l'Art

nouveau et la facture émotionnelle de van Gogh, il passe plusieurs jours à peindre

les motifs que Renoir et lui avaient découverts à Menton.

 L'un des plus dramatiques est cette vue de la ville depuis le Cap-Martin,  avec les

montagnes coiffées de nuages qui s'élèvent au-dessus d'elle. Nuages et sommets

se mêlent dans une rapide calligraphie de bleu, de blanc et de rose.

Les rochers aux surfaces rugueuses du premier plan tirent leur forme de touches

en fouet couleur crème, de tonalités d'ombre lumineuse et d'accents sombres : au

milieu, des traits orange marquent la courbe d'un chemin, à gauche vers le fond, à

travers une échappée irrégulière entre les pins, dont la silhouette rococo

 (ce n'est pas l'expression que j'aurais employée, lorsque le vent souffle les branches s'incurvent dans un tourbillon incessant))

révèle le penchant nouveau de Monet pour un dessin curviligne.

La mer est de cobalt profond, bordée de vert (complément direct des tons chauds

du rivage inondé de soleil) et s'opposant à la ligne déchiquetée du cap, la côte au

loin est une horizontale effilée qui se prolonge, moins géométriquement, en une

ombre sous les buissons, séparant comme un panneau horizontal la partie

inférieure du tableau.A travers cette division, les diagonales répétées relient le

haut et le bas.

 Une "bravoure "et une brillance nouvelles de la couleur s'annoncent dans cette

toile. Dans son enthousisame, Monet a poussé la tonalité élevée de sa palette

presque au-delà des limtes extrèmes du sujet, de même qu'il a intensifié et

coordonné sa géométrie et ses rythmes. C'est une barrière qu'ont franchie

Matisse et les fauves après 1900, quand ils ont abandonné la conformité ton pour

ton à la nature, pour la joie d'un colorisme sans entraves".


                      https://www.youtube.com/watch?v=isgrtC2Zx-s