Belle déclinaison pour un site magnifique, seulement effleuré car la
destination de Valence y prévoyait un aprés-midi bien chargé, mais je ne
pouvais y passer sans aller admirer le petit taureau ibère exposé dans le Musée
arquéologique , lequel se révéla si intéressant qu'il ne me restait du temps que
pour le théatre romain. Dommage, cela aurait été passionnant de parcourir
ces 6 hectares de forteresse :
https://www.youtube.com/watch?v=etKVzh4dDag
Je vous en ai déjà parlé, c'est un site chargé d'histoire, dans la partie
occidentale c'est la ville ibère d'Arse, dans la muraille actuelle c'est une
combinaison de réparations et de restructurations sur la partie islamique des
murs musulmans puis des réformes gothiques, renaissances et les traces de la
Guerre d'indépendance.
Tout en tournant dans le théatre romain fort bien adapté à la scène moderne , je
préférais me replacer au moment du siège d'Hannibal en 218 avant J C ; huit
mois que les éléphants de ce général carthaginois patientaient au pied de cette
forteresse. Lorsque la famine vint à bout de ce siège, les habitants romains
appliquèrent ce qui s'était passé à Numance, dans un gigantesque brasier ils
jetèrent tout ce qu'ils avaient y compris femmes et enfants et pour finir eux-
mêmes après une dernière tentative de sortie.
A Numance les assiégés étaient les ibères qui avaient mis le feu à leur ville, il est d'ailleurs très émouvant de parcourir ces ruines)
La mort était préférable à une vie d'esclaves. Cet épisode déclencha la deuxième
guerre punique opposant Rome à Carthage.
Revenons au musée Archéologique situé dans une ancienne "lonja" ( entrepot
, magasin) ce sera le cas dans beaucoup d'autres musées valenciens.
Ne vous attendez jamais à trouver des explications en français, trois langues
cohabitent le valencien ou le catalan ou bien le galicien si vous partez en Galice,
puis l'anglais et l'espagnol. (
pas de souci pour moi).
et voici mon taureau ibère en calcaire parfaitement conservé
puis une série de petits bronzes
la majorité d'entre elles présentent des influences ibères, parmi d'autres
comme celles d'Hercule ou de Bacchus qui présentent des influences
hellénisantes
les premières sont assez "lourdes"
pieds et mains assez disproportionnés
les ibères étaient là avant les
grecs puis les romains c'est
comme si je parlais de "gaulois"
où l'on parle de la cité ibérique d'Arse implantée depuis le V ème siècle avant J
C, magnifique position géographique controlant la vallée du fleuve,
centralisant la production des environs ( 24 établissements dont celui d'Arse
qui se détache par ses dimensions, huit à 10 hectares protégés par une
enceinte défensive et une muraille intérieure, angle droit et tour rectangulaire
grande construction de blocs sans maçonnerie IV ème siècle avant J C après
les destructions du siège d'hannibal, Scipion rétablit la population en 219 av J
C et la reconstruit en 205 av J C ) établissant des contacts extérieurs grâce à
sa monnaie et à son port situé au Grau vell.
Alliée de Rome on assite à un processus de romanisation, tout d'abord "civita
foederata" selon l'estimation de Ciceron en 56 avant J C : les monnaies
attestant le statut de cette colonie latine.
fragment de tête ibéro-romaine
tête de griffon I er siècle avant J C au changement d'ère
Sagunt pôle d'attraction pour les voyageurs et les historiens
Dès le XI ème siècle, l'historiographie arabe est riche en citations sur le théatre
et les érudits à partir du XVI ème siècle accourent à cette cité à la recherche
de ses antiquités : des voyageurs comme Accursio, Cock et Wijngaerde
dessinent et décrivent les monuments saguntins.
En 1563, l'artiste flamand Antoine van den Wijngaerde va peindre une grande
vue du port ainsi que différentes antiquités.
A la fin du XVIII ème et au début du XIX ème les oeuvres de Marti, Paloz et
Ortiz ( dont nous verrons des oeuvres au Musée des Beaux-Arts de Valence)
publient les descriptions détaillées du théatre romain, en même temps que
leurs dimensions. Au XIX ème le prince Pio Antonio de Valcàrel dans son
oeuvre "Inscriptions et antiquités du Royaume de Valence" publie les
premières illustrations des inscriptions (nombreuses dans "l'Antiquarium dans
l'enceinte du château que je n'ai pas vues). et la mosaîque de Bacchus invisible
aussi au Musée archéologique (dans les archives).
En 1875, Antoni Chabret Fraga se livre aux mêmes travaux de divulgation
dans "Sagunto son histoire et ses monuments"
tête de boeuf changement d'ère
ionique : dauphins et coquille. II ème s après J C
exemple de récupération puisque ce fragment de colonne ionique servait de
soubassement à une croix en 1852
à suivre