jeudi 14 février 2019

Le Biscuit

 Quel nom charmant !! et quels objets non moins charmants à contempler sans

 les déguster.. j'ai envie de m'attarder sur cette fabrication, nous aurons des

biscuits en pâte tendre et des biscuits en pâte dure.

 C'est aussi ajouter une part de statuaire.



      Biscuit de Sèvres  "Chasseur au fusil" Modèle de Blondeau d'après Oudry

Le sculpteur que ce soit pour des bustes ou des groupes de personnages sculpte

d'abord  l'objet soit en cire soit en plâtre puis intervient la réalisation du moule

 de l'objet par estampage ou par coulage, le moule définitif sera en bois pour

 l'estampage sinon en plâtre aussi pour le coulage, Avant la cuisson le mouleur

 veillera à la perfection  de ses visages, rajoutera membres ou détails, toutes

 opérations plus aisées avec la pâte tendre. En France c'est la Manufacture de

Vincennes qui fabrique les premiers "biscuits".  Il lui faut faire face à la

 concurrence allemande qui déjà maîtrisait les couleurs raffinées et les émaux

, mieux vaut alors se concentrer sur une "spécialisation" ; Bachelier directeur

des ateliers de décoration, choisit de laisser les oeuves en blanc en soignant

particulièrement la qualité de la pâte et la finesse d'exécution.

 Lorsqu'il y eut fusion entre Vincennes et Sévres, Jacques Bachelier, donna

libre cours à son talent, voici ce que l'on peut lire dans son" Mémoire historique"

" Dans l'origine de la manufacture, la sculpture n'avait, ainsi que la peinture,

 d'autre objectif que l'imitation de l'Extrême- Orient. Jusqu'en 1749, la sculpture

 était luisante et colorée. L'impossiblité d'approcher lezsfigures de Saxe, par 

l'égalité de l'emploi et l'éclat des couleurs allait faire renoncer à cette partie

 quand le sieur Bachelier proposa d'essayer la sculpture sans couverte, c'est à

 dire le biscuit ; mais il n'y avait pas d'exemple de ce genre, aussi fut-il rejeté

 comme impraticable et ridicule. Inutilement il cita le marbre statuaire, qui n'est

 ni luisant ni coloré et qui a cependant des charmes ; ce ne fut qu'en 1750 que

 le ministre exigea que l'on en fit l'expérience.
 
 Le sieur Bachelier pensa que rien ne serait plus agréable au public et de plus

 facile exécution, pour l'espèce d'ouvriers qu'il avait alors sous la main, que de 

traduire en porcelaine plusieurs idées pastorales de M. Boucher. ce genre eut 

le plus grand succès jusqu'à ce que M. Falconet, chargé en 1757 de conduire la

 sculpture, y portât un genre plus noble d'un goût plus général et moins sujet 

aux évolutions de la mode"

 Le sculpteur-ciseleur du roi, Duplessis vient bientôt renforcer les rangs de cette

 équipe : trois autres artistes unissent leur talent, Falconet avec Fervex et Duru.

 Mais ils ne sont pas les seuls, Le Riche oriente la production vers une statuaire 

de plus grande taille avec Taraval et Suzanne. 

 Leurs marques :

il faut toutefois remarquer qu'il peut exister des copies et même la marque


 peut être sujette à caution ;




Nous verrons plus tard la fabrication des pâtes dures.

Il faut souligner qu'il n'y a pas eu que Vincennes-Sèvres qui a fabriqué des 

biscuits en France, nous verrons cela.





                    "Pygmalion" Biscuit de Sèvres. Modèle de Falconnet

https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/collections/departements/xviie-xviiie-siecles/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/parcours/xviie-xviiie-siecles/le-retour-aux-sources-classiques/pygmalion-et-galatee

 https://www.anticstore.com/antiquites/porcelaine-18e-siecle

mercredi 13 février 2019

Origines de la porcelaine

 Les rapides aperçus de la fabrication de la porcelaine n'ont été que pour nous

 faire reconnaître sa préciosité et tout l'art nécessaire à sa réalisation.

Quand notre porcelaine sort du four nous avons un "biscuit" qui va alors être

l'objet de nouvelles manipulations, la glaçure et les couvertes, qu'il faudra à

nouveau recuire : ensuite interviendront les peintres et les doreurs ces derniers

 seulement, à cette époque, dans les manufactures royales. S'ils copient souvent

 des peintres, ils peuvent mettre  aussi  en scène des sujets de leur invention

 avecc des mélanges de pigments dont ils choisissent la composition : ces enduits

 sont vitrifiables  en raison de leur mélange avec des oxydes métalliques  et ils

 vont passer à nouveau par le four. C'est  un oeil averti qui peut faire la

 différence avec les décors modernes, obtenus avec la chromo-lithographie,

décalcomanies vitrifiables, elles aussi.



                     Biscuit de Sévres : Modèle de Blondeau d'après Oudry


Mais nous n'avons rien inventé, la porcelaine vient de loin  ! en Chine au VI 

éme siècle, dragons sacrés, effigies religieuses étaient confectionnés dans cet

 argile "felspathique"; qui a donné lieu au premier espionnage industriel.....
 
le Père Entrecolle en 1712, en rapporte un échantillon, de là faut-il imaginer

 que l'on a mis les géologues français sur la piste pour trouver l'équivalent de

 ce "kao-ling".

De son côté le géographe Edrissi, rapporte dans ses écrits en 1153 que "Sousse

 est une ville où on fabrique le "ghazar" chinois qui est une porcelaine dont rien

 n'égale la beauté".

 De son côté Ibn Batoutah en 1356 rapporte qu'on fabrique de la porcelaine à 

Lei-Toum et Sin-Caha.. Tous les voyageurs qui avaient parcouru le Moyen-Orient

 ou l'Egypte avaient eu connaissance de l'existence de la porcelaine citée dans

 des inventaires royaux ou des relations de voyage.

Les navigateurs portugais en furent les premiers importateurs depuis leurs

 comptoirs en Extrême-Orient, auxquels succédérent la Compagnie des Indes

 néerlandaises qui faisait fabriquer sur place des objets inspirés de modèles

 occidentaux .... délocalisation ?. C'est notre grand Colbert en 1650 qui 

concurrence alors avec notre belle flotte, la Compagnie hollandaise : il crée la

   la Compagnie des Indes orientales ; on va donc importer de la porcelaine 

d'Extrême-Orient qu'on appellera porcelaines "Compagnie des Indes".

 Combien de cargaisons de porcelaines dorment au fond des océans? 

 on en trouve quelque fois.

Les Toscans, avec leurs beaux vases "Médicis", avaient bien tenté aussi de

 composer une porcelaine. Celle-ci envahit les tables de luxe au XVII ème siècle

 en remplacement des orfévreries fondues pour financer les guerres.

 Tous veulent alors concurrencer ces marchandises qu'il faut importer ; les 

chimistes italiens avaient bien tenté aussi de s'approcher des qualités que

 représentait la porcelaine chinoise mais la découverte du kaolin se faisait 

toujours attendre. En Allemagne  c'est une affaire de poudrage de perruque 

qui va mettre Böttger et Tchirnhausen sur la voie.... une longueur d'avance !!!

l'Electeur de Saxe en 1709 mis au courant, va au plus vite attribuer le 

gisement  kaolithique à la manufacture de Meissen.  L'espionnage industriel est 

alors à son comble. 

Encore quelques années, quelques analyses chimiques ... on va y arriver !!!

 Encore quelques pâtes tendres.


   
                 Biscuit de Sévres. Buste de Molière. Modèle de Houdon

                                                                     à suivre

mardi 12 février 2019

l'Art de la porcelaine suite

 Je me suis un peu perdue hier dans les méandres de cette fabrication au point 

de n'en rester qu'au stade du brouillon......

 En effet, parmi vous tous je ne sais si, en savoir plus sur cet art, relève de 

l'amateur d'art, du novice ...intéressé, du collectionneur déjà avéré ?,

il me faut par conséquent mentionner les bases,  tout de même,  sans trop 

m'y attarder. 

Je vous parlais hier de la grande découverte du kaolin en France, qui va enfin

 permettre de fabriquer des porcelaines dignes de la fabrication chinoise que

 les amateurs d'art admirent tant grâce à la Compagnie des Indes.

Au mélange des pâtes tendres on va donc ajouter au kaolin, du felspath 

quartz blanc) et des gypses, certains mêmes y ajoutent de la poudre très fine

 de porcelaines cassées et broyées.. Cet affinage, si je puis dire, se confortait

 d'une fermentation  et comme pour le vin foulé aux pieds dans les cuves , on 

procédait avec les moyens du bord .... au "marchage" de la pâte que l'on avait

 étendue sur une épaisseur d'une trentaine de centimêtres, les ouvriers 

marchaient dessus en spirale de l'intérieur vers l'extérieur et inversement puis

 formaient un pain d'une vingtaine de kilogrammes.. Venait le temps du

 tournage ou bien de la fabrication du moule, on obtient donc des porcelaines 

tournées moulées ou coulées; intervient alors la confection détaillée de l'objet 

les anses, les  becs, les fleurs qui vont couronner le couvercle etc, et qui vont

 être fixées grâce à la pâte liquide dite barbotine qui va durcir à la cuisson ; il 

faudra laisser sécher tout cela avant de les enfourner. Pensez bien que tout ceci

 se fait maintenant grâce à un outillage mécanique,

  (même le boulanger ne pétrit plus à la force des bras)

 Passons à la cuisson, ces pièces "crues" vont être placées dans des "gazettes"

pour les isoler des flammes.


                                        Diverses formes de "gazettes"

 Puis placées dans le four en briques réfractaires :

à la base on sortira les porcelaines de "grand feu"  (1300 °à 1500 °) et celles 

situées au plus haut du four bénéficiant d'uns chaleur moindre  "le petit feu". 

Ensuite pour la surveillance tout est affaire de "flair", de "métier".


 Voici donc un rapide aperçu des premières étapes de la fabrication ancienne 

 des porcelaines et pour le plaisir :



          Porcelaine tendre de Sèvres  du milieu du XVIII ème siècle

L'Art de la Porcelaine

Vaste sujet aussi qu'il me semble n'avoir pas traité pendant ces cinq dernières

 années, si vaste d'ailleurs que nous n'allons nous pencher que sur la porcelaine

 française (j'ai quand même un doute), tellement cette production m'est

 familière. Sans oublier les porcelaines de toute l'Europe jusqu'à la Russie et 

l'Extrème Orient, les Wedjwood anglais, les Capodimonte italiens,  les Saxe ou 

Essen allemands, les   Suédois  de Gustavsberg ou  les Royal Copenhague

 danois, les Lomonosov russes, les Compagnies des Indes pour n'en citer au

 hasard que quelques unes.

Objet "de luxe", fragile, fonctions décoratives ou utilitaires aux décors inspirés

 du classicisme ou de la nature, oiseaux, bouquets; 

 Comme en orfévrerie une marque de maîtrise permet d'identifier l'ouvrier

 tourneur ou le peintre décorateur, chiffre ou lettre ; j'en ai d'ailleurs une sous

 la main, unique survivante d'un service qui est passé dans quelles mains?

Il s'agit de la fabrique de Jacob Petit du début du XIXème,( je trouvais cette 

soucoupe digne de la superbe orchidée offerte ce week-end).



on dit de Jacob Petit qu'il sut rompre

 avec le classicisme de la période

 empire et qu'il fut le roi du bibelot,

 verts acides, bleus pastels, roses 

bonbon ou violet profond

celle-ci, orpheline aussi, je l'aime beaucoup pour son décor champêtre : son

 chiffre est énigmatique, une flèche avec un point, au fur et à mesure de mes 

investigations, trouverons nous peut-être son origine..







 Il faudrait aller plonger dans les archives de  Sévres ou de Chantilly, pour 

 connaître leur nom  : en tout les cas le Musée des Arts décoratifs de Paris offre

 des collections admirables.

Il y a des dizaines de fabriques en France ; je vais en tout cas essayer de 

simplifier cette approche : il va falloir distinguer les porcelaines tendres( les 

premières) connaître leur composition, des porcelaines dures  ; vous expliquer 

(si vous ne le savez déjà), toutes ces fabications que l'on pourrait résumer par 

"Art céramique"

Tout est affaire de "pâte", c'est par là qu'il faut commencer avant d'en arriver

  au tournage, à la cuisson, à l'émaillage et le décor. Toutes ces productions

 anciennes en tout cas ne "passent pas à la machine à laver  !!!

 De ses premiers débuts en 1568 à Florence avec la porcelaine de Bernardo 

Buentalenti,  en passant par les porcelaines tendres des frères Edme et Louis 

Poterat, à Rouen, en 1664  la grande aventure de la Compagnie des Indes de

 Colbert en 1664 aussi : nous allons voyager dans cet artisanat qui verra sa fin

 au XIX ème siècle pour une production plus industrielle.

Me vient à l'esprit cette citation 
 
" objets inanimés aves-vous une âme ?" ..

En tout cas pétris dans des argiles sableuses et riches en calcaire pour les 

porcelaines tendres contrairement aux pâtes dures faites avec de l'argile 

siliceux. La grande découverte du kaolin fera la différence.

Alumine et silice dans les argiles plastique, argiles figuline à laquelle se mêle 
 
un peu d'oxyde de fer et de calcaire, marne argileuse, magnésite, giobertite 

 que l'artisan pétri avec des nitres, des sels marins, des aluns, des soudes des

 gypses, des sables, autant de mixtures savamment gardées en secret..

La composition de la porcelaine est plus variée que celle du verre.

  Exemple de pâte tendre: Musée Adrien Dubouché. Limoges

Mennecy-Villeroy 1735 

leurs marques  




vendredi 8 février 2019

Dans le Bazacle

 Promenade solitaire dans l'antre du Bazacle  toujours un peu "flippant" bien

 pratique pour les photos !!! le silence, la solitude,  cela devient très poétique..



                                                                                     photo Isarde


Deux étages dont le dernier vous aménera devant  la vitre épaisse de la passe à

 poisson où sont photographiés  et comptés les poissons qui remontent la

 Garonne.


               https://www.youtube.com/watch?v=pVSDW1L9Ak0



           La partie technique est aussi très intéressante



Quand vous cotoyez d'aussi près un fleuve aussi gonflé vous vous demandez ce 

que deviendraient ces petits bateaux de papier :



                C'est pourtant le thème de cette exposition








on le suit ce petit bateau
                                         mais la "bête" travaille






































https://www.youtube.com/watch?v=9Q50AppFAYU


jeudi 7 février 2019

Le Bazacle

 Comme vous l'avez sans doute lu,  il faut régulièrement nettoyer les filtres  :



                 j'étais pour cela arrivée au bon moment



                 et bien envie de profiter encore du soleil

         comme cette paire de souliers lancés là après quels périples ??? 



                     https://www.youtube.com/watch?v=38TCiITH8Qk






                                               le Dôme de La Grave,

 https://www.ladepeche.fr/article/2017/09/17/2647046-la-grave-la-folle-histoire-de-la-chapelle-saint-joseph.html

         de l'autre côté du fleuve et sur le Quai St Pierre ce bel

 immeuble 1930 qui sera conservé, rénové et dédié à une maison de retraite, 

la date de 1190 fait référence aux premières activités qui étaient ici 

développées.






                              Demain on rentrera dans l'édifice :

  https://www.youtube.com/watch?v=kFABGZzPjBY

  https://www.toulouse-tourisme.com/espace-edf-bazacle/toulouse/pcumid031fs0003b

mercredi 6 février 2019

Au bord de la Garonne






Nous abandonnons pour l'instant le soleil catalan pour retrouver à Toulouse un

 fleuve bien chargé en eaux tumultueuses mais aussi en histoire.

J'avais l'intention d'aller au musée d'Art Moderne des Abattoirs

particulièrement pour Daniel Claerbout, mais il n'ouvrait

finalement qu'à midi, (j'aurais dû m'en souvenir)

 https://www.youtube.com/watch?v=9p1s54tkk40


Alors j'ai décidé de me transformer en photographe.......




Le temps idéal, un soleil encore timide,  la bonne température pour entamer 

 un changement de quai après avoir traversé la Garonne sur le pont des 

Catalans.



           https://www.le-meilleur-quartier.fr/pont-des-catalans/



Pour arriver au "temple" de l'Electricité,  mais avant toute chose, la chaussée 

du Bazacle : les premiers arrivant  des lointains siècles passés qui avaient 

traversé cette chaussée ne l'avaient sûrement pas baptisée ainsi, c'était le seul 

moyen d'accéder à ce qui deviendra Toulouse :  un gué, sur son bord

  les premiers habitants implantèrent   des moulins et leurs premières activités

 artisanales.






 Avant les aménagements modernes, les crues de la Garonne étaient à St 

            Cyprien, la rive gauche, mortelles.




  Plus tard, il était bien tentant d'utiliser cette force motrice, pour fabriquer de 

l'électricité, puis, d'organiser des expositions.




https://www.cairn.info/revue-annales-historiques-de-l-electricite-2005-1-page-132.htm

                                                              La "smart flower"
est-elle ici pour faire concurrence à la force motrice ??, non elle combine les 

deux mais elle ne marche pas sans eau, alors ?

                            le soleil ou l'eau ??  j'ai choisi de caler la roue Pelton entre deux pétales .....



   https://www.youtube.com/watch?v=r5GPkATPeXk                                                            



 https://www.youtube.com/watch?v=uJ3NPmHGsg4

                                                                             à suivre